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Archives Journalières: 02/01/2019

Italie : les clés de la popularité de Matteo Salvini

02 mercredi Jan 2019

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The Conversation

  1. Michele Di Donato

    Marie Skłodowska-Curie Fellow, Centre d’Histoire de Sciences Po, Sciences Po – USPC

Université Sorbonne Paris Cité

Sciences Po

 

Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur, en novembre 2018, juché sur un bulldozer qui s’apprête à raser des maisons construites illégalement à Rome. Filippo Monteforte AFP

« Là il y a l’Autel de la Patrie – est-ce que je peux le montrer sans qu’on m’accuse de nostalgies mussoliniennes ? »

Nous sommes en octobre 2018 et Matteo Salvini, le leader du parti d’extrême droite de la Ligue, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur de l’Italie au sein d’un gouvernement de coalition avec les populistes du Mouvement 5 étoiles, s’exprime en direct sur Facebookdepuis le toit du bâtiment qui abrite son bureau. Le ministre est au premier plan, la caméra le suit lorsque, du haut de la colline du Viminal, il montre du doigt les monuments de Rome.

« Et là encore il y a l’EUR. Pas loin de Rome, il y a aussi Latina… Il y a la bonification de terres qui étaient jadis des marais et maintenant ce sont des villes. Mais je ne sais pas si j’ai le droit de le dire, car c’est Mussolini qui les a créées, donc je dois nier ou faire semblant que cela n’existe pas. »

Ces passages sont extraits d’une vidéo où Salvini présente un bilan des activités de son ministère, tout en déployant beaucoup des tropismes de sa communication. Sa première cible sont les migrants, qu’il évoque à plusieurs reprises, annonçant une coupe du budget consacré à l’assistance aux réfugiés ainsi que de nombreuses mesures spécifiques. Des décrets, explique-t-il, imposeront la fermeture anticipée à 21 heures de ce qu’il appelle les « petites boutiques ethniques » – les épiceries souvent gérées par des citoyens étrangers.

Puis il enchaîne :

« Le soir, celles-ci deviennent un rendez-vous pour des ivrognes et des dealers… qui boivent des bières jusqu’à trois heures du matin, qui pissent sur la rue, qui chient… »

Avec le même langage cru, il annonce que des patrouilles de police seront déployées sur les trains pour « botter le cul » à ceux qui n’ont pas de billet et voyagent « avec des machettes, pour dealer ou pour faire du bordel. »

Aux critiques des oppositions, le ministre ne répond qu’avec de l’ironie, en les représentant comme irrémédiablement déconnectées de la réalité. Et, enfin, on arrive au clin d’œil au fascisme, qui fait scandale mais qui garantit aussi que c’est de lui qu’on parlera dans les journaux, à la télé et sur les réseaux sociaux.

Le caractère déconcertant de certains de ses propos est en quelque sorte assoupli par le débit de Salvini qui, souriant, la chemise ouverte jusqu’au troisième bouton, s’efforce d’apparaître comme un homme ordinaire, préoccupé par la sécurité publique « en tant que ministre ainsi qu’en tant que père de deux enfants », capable aussi de s’émerveiller face à la beauté de la Ville éternelle.

Commune est aussi l’erreur qu’il commet en attribuant au régime de Mussolini la construction de l’« Autel de la Patrie » – en fait un monument dédié au roi Vittorio Emanuele II qui fut inauguré en 1911, soit en plein âge libéral, onze ans avant que les fascistes accomplissent leur « Marche sur Rome ».

Une communication de « Bête »

En apparence spontanée et souvent même grossière, la communication de Matteo Salvini est coordonnée soigneusement par une équipe dirigée par l’expert en informatique et spin doctor Luca Morisi. Cette équipe est à l’origine de nombreuses initiatives qui ont accompagné la montée en puissance au niveau national de l’ancienne Ligue du Nord et l’impressionnante hausse de popularité de la nouvelle Ligue « nationale » et souverainiste. Celle-ci est passée de 4,1 % des voix aux élections parlementaires de 2013 à 17,4 % lors de celles de 2018, jusqu’aux 30-33 % que tous les sondages lui attribuent aujourd’hui.

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Luca Morisi

✔@lumorisi

Montesilvano, un MARE di gente! Il 10 febbraio alle elezioni regionali in #Abruzzo la Lega con il Capitano prenderà tanti di quei voti, ma tanti di quei voti che non saprà più dove metterli! 😊

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9:42 PM – Jan 4, 2019
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Les techniques et les instruments de cette communication en ligne ont capté l’attention des experts, qui se sont concentrés surtout sur le logiciel que la Ligue utilise pour analyser le flot des donnés sur les réseaux sociaux. Surnommé « La Bête » pour sa capacité à maîtriser d’énormes quantités d’informations, le logiciel permet au parti d’adapter sa communication en ligne aux réactions du public, en individuant les questions du moment, les positionnements politiques les plus avantageux, ainsi que les sujets qui engagent le plus les internautes et garantissent la circulation des messages.

Véritable usine à like, la Bête a contribué à l’extraordinaire popularité de Matteo Salvini sur les réseaux sociaux : ses 3,4 millions de followers en font aujourd’hui l’homme politique européen le plus suivi sur Facebook.

Trump et Savini, même combat : l’immigration

Il faut toutefois se garder de la tentation d’attribuer seulement à ces techniques la réussite de la communication de la Ligue. Le succès de son discours politique apparaît en effet un peu moins étonnant si on examine le cas italien dans son contexte, en perspective comparative ou en tant que composant d’une mouvance transnationale. Depuis la crise de 2008, les partis qui proposent une distinction entre un « peuple » homogène et des « élites » corrompues, qui invoquent la priorité donnée à la nation et s’en prennent aux instances supranationales, mais aussi aux migrants, ont le vent en poupe un peu partout en Europe – sans parler des États-Unis ou de l’Amérique latine.

« Décret immigration et sécurité » est le nom que Salvini a choisi pour les mesures approuvées par le Parlement à la fin du mois novembre visant à durcir la législation italienne sur l’immigration. Ces mesures sont actuellement au centre d’un conflit entre le ministre et nombre de maires de centre-gauche, dont ceux de Palerme, Naples et Milan, et font l’objet d’un recours à la Cour Constitutionnelle annoncé par certaines administration régionales.

Cette dynamique suggère des parallèles avec la situation des États-Unis – avec le shutdown forcé par le projet de Donald Trump de bâtir un mur à la frontière avec le Mexique – en ce qui concerne tant l’insistance obsédante des deux hommes politiques sur le lien entre immigration et sécurité, que le conflit institutionnel engendré par leurs plans anti-immigration draconiens.

Un tiers de jeunes chômages

Si la recherche de protection et de réponses immédiates face à la perception d’une insécurité à multiples facettes est un trait assez commun de la politique contemporaine, la situation italienne se distingue du fait de l’entrelacement de trois facteurs.

Tout d’abord, une reprise particulièrement faible a suivi une crise économique particulièrement grave, surtout en ce qui concerne la dynamique du PIB par personne et les taux d’emploi : au moment du dernier relevé, le taux de chômage s’élevait à 10,6 % et atteignait 32,5 % parmi les jeunes). Les mesures d’austérité ont été sévères, notamment durant le gouvernement « de techniciens » de Mario Monti (novembre 2011-avril 2013).

Le rôle des institutions européennes dans leur mise en œuvre a été prééminent, ce qui a contribué à nourrir le sentiment anti-européen au sein de l’opinion publique, ainsi qu’à réveiller le sentiment d’insécurité d’un pays de taille moyenne qui craint toujours le déclassement par rapport à ses voisins du Nord (les propos antiallemands et antifrançais abondent depuis plusieurs années parmi les deux partis du gouvernement).

La crise profonde des partis traditionnels

Deuxièmement, toutes les forces politiques italiennes traditionnelles ou liées à une idée de consensus constitutionnel et pro-européen traversent une crise profonde.

À droite, la Ligue semble être en train de phagocyter ce qui reste de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi. Après le fracas des dernières élections parlementaires, où il n’a obtenu que 14 % des voix, Forza Italia a essayé de se donner une nouvelle image comme parti responsable du centre-droite libéral. Mais cette stratégie, faute de crédibilité, ne semble pas en mesure d’arrêter le déclin d’une force politique dont la raison d’être coïncidait avec les fortunes de son patron, désormais vieillissant et affaibli par ses innombrables scandales.

Au centre-gauche, le Parti Démocrate a connu une trajectoire de rise and fall assez spectaculaire, liée à l’épuisement soudain de la popularité de l’ancien premier ministre Matteo Renzi. Le dessein de modernisation qu’il avait annoncé n’ayant pas obtenu les résultats promis, le parti est passé de 40,8 % aux élections européennes de 2014 (les premières sous le leadership de Renzi) au 18,7 % de 2018.

La rhétorique de rupture avec le passé qui avait amené Renzi à la tête du parti et au gouvernement semble aujourd’hui se retourner contre son camp politique. Le groupe dirigeant des Démocrates apparaît très affaibli, et toute initiative politique reste gelée en attendant que le parti choisisse un nouveau leader lors des élections primaires prévues pour le mois de mars.

Les ambiguïtés du Mouvement 5 étoiles

Plus en profondeur, c’est le système politique italien tout entier, ainsi que les institutions républicaines, qui ont été l’objet d’une longue campagne de délégitimation dont le Mouvement 5 étoiles a été le fer de lance. L’idée que les racines des problèmes du pays résident entièrement dans une politique inefficace et corrompue, ainsi que dans les « contraintes » et les « diktats » de Bruxelles, est répandue parmi l’électorat, alors que la critique des élites économiques du pays reste plutôt dans le flou dans le débat public.

Il est intéressant de noter, en comparant la situation italienne à celle des autres pays européens frappés par la crise économique, qu’en devenant le premier bénéficiaire électoral de la radicalisation politique de l’après-2008, le Mouvement 5 étoiles a investi avec ses positions « ni de droite ni de gauche » le terrain politique occupé dans d’autres pays par de nouveaux mouvements de gauche issus de la crise.

Beppe Grillo, le leader du Mouvement 5 étoiles (ici en 2015). Revol Web/Flickr, CC BY-SA

Les effets de cette tournure politiquement équivoque de la radicalisation de certaines couches d’opinion publique ont été éminemment ambigus. Si certains des nouveaux mouvements de gauche en Europe ont prouvé leur capacité à participer pleinement au jeu démocratique (en Grèce, au Portugal et en Espagne), le Mouvement 5 étoiles tient au contraire un discours beaucoup plus ambivalent envers la démocratie libérale. Il lui oppose une rhétorique favorable à la démocratie directe ainsi que des pratiques internes très hiérarchiques, et refuse toute légitimité aux représentants de la « vieille politique ».

Dans une intervention récente, Luigi Di Maio, leader des 5 étoiles et vice-premier ministre, a suggéré un parallèle entre son mouvement et celui des gilets jaunes, en soulignant leur accord fondamental sur la question de la « démocratie directe » : « Une nouvelle Europe est en train de naître. Celle des « gilets jaunes », celle des mouvements, celle de la démocratie directe », a-t-il affirmé, tout en incitant les gilets jaunes à « tenir bon ».

De son côté, le fondateur du mouvement, le comédien Beppe Grillo, a affirmé à plusieurs reprises que seul un succès des 5 étoiles aurait permis d’endiguer la dérive droitière du pays : c’était « soit le Mouvement 5 étoiles » soit une « Aube dorée à l’italienne », disait-il en faisant référence au parti grec d’extrême droite. Le moins qu’on puisse dire est que cette idée apparaît de moins en moins convaincante depuis la formation du gouvernement de coalition avec la Ligue.

Des marges de manœuvre limitées

Le cas de Matteo Renzi souligne que les temps de la politique italienne ont changé : à un succès extraordinaire peut désormais succéder une chute aussi rapide. Or, l’affaire récente de la renégociation du budget de 2019 montre que les marges de manœuvre restent limitées pour les gouvernements italiens : après un bras de fer de deux mois avec la Commission européenne, Rome a finalement dû céder, en acceptant de réduire la portée du déficit ainsi que de réviser à la baisse les prévisions de dépenses pour les deux mesures phare du gouvernement, le « revenu de citoyenneté » et la réforme du système des retraites.

Le ministre de l’Intérieur sur la place du Peuple à Rome, le 8 décembre 2018, lors d’un rassemblement contre l’Europe.Filippo Monteforte/AFP

L’impact que ce revirement partiel aura sur la confiance dans le gouvernement reste encore difficile à mesurer. Mais on peut émettre l’hypothèse que le parti de Salvini en souffrira moins par rapport à ses alliés : les promesses en terme de sécurité publique coûtent d’ailleurs beaucoup moins cher que les plans d’assistance économique promus par le Mouvement 5 étoiles.

Mais les incertitudes de la situation actuelle de l’Italie vont au-delà des problèmes économiques, et impliquent des questions profondes d’ordre politique et culturel. Si leur solution apparaît de plus en plus lointaine, il n’en reste pas moins vrai que la faiblesse des oppositions a été la meilleure assurance-vie pour le gouvernement jusqu’à aujourd’hui.

Logements insalubres, la France frappée d’indignité

02 mercredi Jan 2019

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The Conversation

  1. Pierre Madec

    Economiste au département analyses et prévision de l’OFCE, Sciences Po – USPC

Université Sorbonne Paris Cité

Sciences Po

 

A Marseille, le 10 novembre, des sauveteurs inspectent les bâtiments voisins des immeubles effondrés cinq jours auparavant. Christophe Simon/AFP
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À Marseille, le 5 novembre dernier, l’effondrement de trois immeubles a entraîné la mort de huit personnes et l’évacuation de 1 352 autres. En 2018, en France, nous sommes en droit de nous demander comment, sans « catastrophe naturelle », nous avons pu en arriver là.

Comment, en France, en 2018, des gens peuvent-ils mourir à cause de l’indignité de leur logement ? Comment, en France, en 2018, nous pouvons collectivement accepter l’existence même de ces situations ? Comment, au même titre que les plus de 500 morts de la rue recensés chaque année, pouvons-nous accepter que le logement ou l’absence de logement continuent, en 2018, en France, de tuer ?

Ces questions n’ont évidemment pas de réponses simples. Les facteurs ayant favorisé l’émergence de ces situations dramatiques sont nombreux. Le logement cher, la prédation opérée par certains vis-à-vis des plus fragiles incapables de trouver un toit autre que celui proposé par des marchands de sommeil, l’incapacité des pouvoirs publics, de tous bords et à tous les échelons, à prendre en charge ces situations, l’impuissance de la collectivité à réagir à temps : les critiques opérées après coup sont faciles et nombreuses, et cette liste loin d’être exhaustive.

Il est certain que la réponse à apporter à nombres de situations d’exclusion ne peut pas être qu’économique ou comptable. Il est de même certain que le logement « ne peut pas tout ». Néanmoins, dans de nombreux cas, il peut beaucoup.

Les chiffres de l’indignité

Selon le 23ᵉ rapport de la Fondation Abbé Pierre, la France comptait 896 000 personnes sans domicile personnel. Sans abris, logés en habitations de fortune, en chambres d’hôtel ou de manière contrainte chez un tiers, les situations sont diverses mais un point commun les unit : l’absence de logement.

Selon les mêmes sources, 939 000 ménages – 2,1 millions de personnes – se trouveraient en situation de privation de confort, c’est-à-dire sans accès soit à l’eau courante, soit à une douche, soit à des WC intérieurs, soit à une cuisine, soit sans moyen de chauffage. Dans cette « catégorie » sont également recensés les logements aux façades dégradés. Les morts de l’insalubrité sont certainement à chercher dans ce recensement.

En 2015, le rapport Nicol chiffrait pour la seule ville de Marseille à près de 40 000 le nombre de logements « indignes ». Près de 100 000 personnes seraient ainsi touchées par l’insalubrité, pour la plupart au sein de copropriétés privés très dégradées. Au vu des chiffres précédemment énoncés, bien que la ville de Marseille semble gangrenée par l’insalubrité de ses logements, elle semble loin d’être la seule ville française touchée par le problème.

Selon la préfecture d’Ile-de-France, ce seraient ainsi plus de 170 000 logements qui seraient touchés d’insalubrité dans la région en 2018. Les arrêtés de péril régulièrement déposés par les municipalités ne venant que renforcer le constat amer opéré par nombres d’associations : à l’image d’une fraction de son parc de logement, la France peine à loger dans des conditions dignes une part significative de ces habitants.

Une question de moyens… et de volonté politique

Une fois encore, la réponse économique ne peut être l’unique réponse apportée à ces situations. Une fois encore, la production de logements abordables ne peut être l’unique solution pour résorber l’ensemble des problèmes pré-cités.

La mobilisation du système de protection sociale au sens large se doit d’être un objectif. Néanmoins, il paraît clair que la production et la rénovation massive des logements semble être une condition si ce n’est suffisante tout du moins nécessaire à la résorption de ces situations aux conséquences socio-économiques dramatiques. La question qui se pose alors est : en avons-nous les moyens ?

Pour éclairer cette question, concentrons-nous sur l’échelle francilienne pour laquelle nous disposons à la fois d’une estimation des besoins – 170 000 logements insalubres – et d’une idée des coûts de production de logements abordables. La question consiste à savoir combien coûterait la production ou « l’acquisition-amélioration » de 170 000 logements en Ile-de-France, logements permettant de loger dans des conditions dignes et à des loyers acceptables les ménages aujourd’hui confrontés à l’insalubrité.

À Marseille, le 8 novembre 2018. Gérard Julien/AFP

En 2017, l’ensemble des subventions publiques affectées à la production d’un logement social en zone A – zone comportant l’ensemble des grandes agglomérations françaises, hors Paris et quelques communes limitrophes – s’élevait à 9 700 euros par logement en moyenne, c’est-à-dire tous types de logements sociaux confondus, des moins onéreux – et donc les plus « subventionnés » – aux plus onéreux. Sur cet ensemble, 3 400 euros provenaient directement de l’État et 5 500 euros provenaient des collectivités locales.

Ces subventions publiques représentent 7 % du financement global d’une opération de production de logement social (http://www.financement-logement-social.logement.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_des_logements_aides_2017_cle7a6e1a.pdf), le reste émanant des fonds propres des organismes HLM et surtout de l’emprunt (81 % du financement total). L’effort public à consentir pour la production de 170 000 logements abordables en Ile-de-France, permettant de résorber en grande partie les situations d’indignité des logements de la région, s’élèverait donc à 1,6 milliard d’euros – soit 0,2 % du PIB régional.

Élargie à l’échelle nationale et sur la base d’un besoin de production de l’ordre de 1 million de logements, cette (courte) analyse porterait l’effort national à consentir à 9,7 milliards d’euros – soit moins de 2 milliards d’euros pendant cinq ans (0,1 % du PIB français).

Bien évidemment, la question de la disponibilité foncière et de la capacité des pouvoirs publics à mobiliser l’ensemble des acteurs est centrale. De même que les procédures d’accompagnement des publics les plus fragiles. Néanmoins, le caractère insurmontable de la tâche ne semble pas sauter aux yeux.

Dès lors, la question de la volonté politique à résoudre ces situations semble prendre le pas sur la question des moyens à allouer à leur résolution.

Pourquoi la nature nous fait du bien, les scientifiques expliquent

02 mercredi Jan 2019

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The Conversation

 

  1. Alix Cosquer

    Chercheuse en psychologie de la conservation, Université de Bretagne occidentale

 

Être au contact de la nature favorise notre bien-être psychologique. Will Cornfield/Unsplash, CC BY

En 2015, un sondage réalisé dans le cadre de la Fête de la nature révélait que 96 % des Français interrogés percevaient la nature comme un « lieu de bien-être et de ressourcement ».

Aujourd’hui, l’avalanche de livres à ce sujet – entraînés par le best-seller La Vie secrète des arbres de Peter Wohlleben (2017) –, la sylvothérapie (se ressourcer en forêt) qui réunit de plus en plus d’adeptes ou encore la multiplication des salons « nature et bien-être » sont tout autant de signes que nous ressentons un besoin de vert dans nos vies de plus en plus urbanisées.

Alors que l’hypothèse d’un lien entre le bien-être humain et la nature est depuis longtemps admise, des recherches menées dans des domaines d’étude aussi variés que la médecine, la psychologie, ou encore les sciences cognitives valident effectivement cette théorie. Il faut aussi prendre en compte les bouleversements sociaux et environnementaux des dernières décennies qui impactent la nature et nos relations avec elle.

Récemment, des chercheurs ont dressé un panorama des différents axes de recherche explorés et des résultats autour de la thématique du bien-être humain et de la nature. La notion de bien-être, telle qu’entendue ici, ne se rapporte pas seulement à la santé, en tant qu’absence de maladie, mais désigne plus généralement un état physique, mental et social de bien-être.

Vidéo sur la mode de la sylvothérapie, ou le bien-être par les arbres. (Envoyé Spécial/YouTube, 2017).

La nature comme remède

Être au contact de la nature favorise notre bien-être physique et psychologique.

Plusieurs études observent une réduction du stress et de la dépression, favorisée par l’environnement naturel et, à l’inverse, une amélioration de l’estime de soi, du sentiment de bonheur ou encore de la créativité.

La nature soigne nos maux et, plus que cela, elle améliore aussi nos capacités et nos fonctions cognitives, en réduisant la fatigue et en restaurant notre capacité d’attention, si sollicitée par la vie quotidienne. Elle participe également à notre bien-être physique : réduction de la douleur, de la pression artérielle, de l’obésité ou encore accélération de la guérison et prévention de certaines maladies.

En somme, la nature n’est pas simplement un substrat nécessaire dans lequel s’enracinent les cultures humaines, mais un terreau qui influence nos vies au quotidien et qui, peut-être, est justement ce qui permet à ces cultures de croître et de se développer.

De quelle nature parle-t-on ?

La nature dont il est question peut prendre des formes très diverses : il peut s’agir d’éléments de nature (des pierres, de l’eau, du vent), de faune, de flore, de paysages (mer, montagne, forêt), qui n’appartiennent pas nécessairement à une biodiversité qui agit dans un écosystème défini.

Par exemple, en 1984, une étude montrait déjà que des patients possédant une fenêtre sur l’extérieur guérissaient plus rapidement à la suite d’opérations que d’autres patients ne bénéficiant pas d’une telle vue.

Une vue sur la nature aiderait à guérir plus rapidement. Jacob Meyer/Unsplash

Suffit-il de quelques plantes vertes ou d’une photographie de la mer pour ressentir les bénéfices de la nature ? La question est d’importance puisqu’elle a potentiellement des conséquences en termes de choix de protection environnementale et de politique de santé publique.

Une nature riche en biodiversité

Les études convergent vers l’idée qu’une nature en bonne santé, c’est-à-dire riche en biodiversité et fonctionnelle, assure une bonne santé humaine.

Cette constatation peut sembler évidente, pourtant, la convergence plus systématique des débats entre les problématiques environnementales et sociales est assez récente. La médiatisation des discussions autour du renouvellement de la licence européenne du glyphosate, un herbicide massivement employé en agriculture, ou plus largement l’explosion de la demande de produits biologiques, reflètent la sensibilité croissante de l’opinion publique à ces enjeux. Lorsqu’il s’agit d’une exposition directe ou via l’alimentation, la relation entre des systèmes naturels dégradés et des effets négatifs sur la santé humaine est facile à envisager.

La plus-value sur la santé et le bien-être, apportée par un environnement riche par rapport à des éléments de nature épars, doit encore être explorée.

Un domaine dans lequel les bénéfices fournis par l’exposition à des environnements riches en biodiversité s’illustrent clairement est celui des allergies chroniques et des maladies inflammatoires. L’exposition à une multiplicité d’habitats naturels permet normalement le développement de réponses immunitaires aux allergènes et à d’autres facteurs susceptibles de causer des maladies. L’absence d’exposition aux microbes, surtout dans la petite enfance, peut entraîner un mauvais acclimatement de la communauté microbienne de l’organisme, et une réaction inattendue face à certaines particules.

L’environnement des individus doit donc comporter une source diversifiée de microbes permettant une inoculation adéquate.

Selon l’hypothèse dite de biodiversité, la baisse de l’exposition humaine à la population microbienne affecterait le microbiote, ce qui entraînerait le développement de différentes maladies.

Une dose de nature

L’enjeu actuel réside dans le fait qu’une nature en bonne santé ne se résume pas à un environnement dépourvu de produits chimiques. La destruction des habitats naturels et des espèces, la surexploitation des ressources ou encore le changement climatique sont également des facteurs d’origine humaine qui contribuent à rendre la nature moins diversifiée et altèrent son fonctionnement ; et par ricochet, mettent en péril notre santé et notre bien-être.

Dans quelles relations avec la nature faut-il être engagé pour en percevoir les bénéfices ? Faut-il la regarder ou bien la toucher ? Et avec quelle régularité ?

Ici encore, les questions ont leur importance, car elles s’inscrivent dans un contexte contemporain de changement des relations à la nature, du fait des modes de vie urbaine et sédentaire. Nous passons de moins en moins de temps à l’extérieur et, pour la plupart d’entre nous, dans un environnement naturel appauvri, au point que certains auteurs parlent à ce sujet « d’extinction de l’expérience ».

Les paramètres qui influencent le bien-être humain sont parfois difficiles à isoler de l’ensemble des expériences vécues des sujets. C’est pourquoi certains auteurs proposent comme cadre de recherche le concept de « dose » de nature, permettant d’associer des durées, des fréquences et des intensités différentes d’expériences et d’exposition à la nature. Les différents paramètres qui composent cette « dose » sont ensuite traités en fonction de la santé des individus. L’importance des bénéfices issus de la relation à la nature dépendrait ainsi de la dose de nature reçue.

Nous avons tous besoin de la nature. (WWF France/YouTube, 2016).

Voir la vie en vert

Néanmoins, la complexité des mécanismes des bénéfices naturels au bien-être humain échappe encore à la compréhension. Pourquoi la nature nous fait-elle du bien ? À cette question, l’hypothèse de « biophilie » est avancée, postulant que l’être humain possède une tendance innée à rechercher les connexions avec la nature et d’autres formes de vie. Cet intérêt pour la nature serait le produit d’une évolution biologique permettant la meilleure adaptation possible à l’environnement.

La diminution rapide des habitats naturels et l’effondrement de la diversité des espèces animales et végétales renvoient à un inquiétant scénario concernant le bien-être humain. De plus, les modes de vie contemporains se traduisent, pour un grand nombre d’individus, par une exposition directe plus faible à l’environnement naturel.

Si notre bien-être dépend en partie de la qualité de notre lien à la nature, on peut s’interroger sur les conséquences humaines et environnementales de cette « déconnexion » qui s’amorce. Pour inverser cette tendance, le développement des recherches scientifiques doit s’accompagner de la mise en place d’actions de terrain.

Il est nécessaire de repenser l’approche des politiques de gestion, notamment dans le domaine de la planification urbaine, où il paraît urgent d’amener la nature en ville, de protéger et de favoriser la biodiversité dans ces espaces.

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Adecco Medical@AdeccoMedical

Une association lance la construction d’un #ehpad  » bien-être et nature  » à Metz #innovation http://bit.ly/2nTqOBW 

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11:41 AM – Apr 10, 2017
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Parallèlement, le champ de l’éducation porte aussi une responsabilité dans la prise de mesures pour encourager les jeunes à développer et entretenir des relations avec la nature le plus tôt et le plus régulièrement possible.

Alors que la préservation de la biodiversité peine à s’inscrire dans les agendas, la reconnaissance de la santé et du bien-être humain comme un élément strictement dépendant de conditions environnementales favorables pourrait être un argument décisif.

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