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Archives Journalières: 31/03/2019

Autour d’une exposition : qui était Samuel Courtauld ?

31 dimanche Mar 2019

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

  1. Jean-Marc Siroen

    Professeur d’économie internationale, Université Paris Dauphine – PSL

Université Paris Dauphine

 

Samuel Courtauld dans les années 1930. The Telegraph
 

À partir du 20 février et jusqu’au 17 juin 2019, la Fondation Louis Vuitton présentera 110 œuvres impressionnistes ayant appartenu à l’industriel Samuel Courtauld.

Lydia Lopokova. Theatre Magazine, Volume 15, 1912

Bien qu’à Londres, l’Institut Courtauld soit installé sur le Strand, en plein cœur de la ville, le nom de son bienfaiteur est assez largement ignoré. Ce qui est moins connu encore, c’est son amitié non seulement avec l’économiste John Maynard Keynes mais aussi avec son épouse, Lydia Lopokova. Il l’a connue lorsqu’elle dansait encore pour Diaghilev. D’ailleurs, si Courtauld n’avait pas été marié à Elizabeth, plus couramment surnommée Lil, il l’aurait peut-être épousée ! En effet, l’industriel n’était pas seulement collectionneur de tableaux. Il aimait aussi les femmes et les voitures de luxe. Plus tard, il revendra d’ailleurs sa Rolls Royce à Keynes.

Le groupe de Bloomsbury

Samuel Courtauld est l’héritier d’un magnat du textile. Il a arrondi sa fortune en se spécialisant dans la viscose ce qui lui permet de satisfaire ses caprices de collectionneur et de fréquenter les salons. Son attirance pour l’art le rapproche du Groupe de Bloomsburyqui réunit des intellectuels, Keynes, bien sûr, mais aussi des écrivains comme Virginia Woolf ou E.M. Forster, des artistes comme Vanessa Bell et Duncan Grant – dont certaines peintures sont exposées à l’Institut dans la salle dédiée au Groupe- ou des critiques d’art comme Clive Bell et Roger Fry peintre lui-même, qui dès avant la guerre avait fait connaître les post-impressionnistes à l’Angleterre. C’est lui qui avait convaincu Courtauld d’acheter les Cézanne aujourd’hui présentés à la Fondation Louis Vuitton.

Une réunion à Garsington Manor : Lady Ottoline Morrell, Mme Aldous Huxley, Lytton Strachey, Duncan Grant et Vanessa Bell. National Portrait Gallery, Londres.

C’est sans doute au 46, Gordon Square, chez Keynes, que l’industriel commence à courtiser Lydia Lopokova à l’occasion d’une réception donnée en l’honneur de Diaghilev. Pourtant l’économiste comptait bien profiter de cette invitation pour renouer avec la ballerine qu’il avait commencé à approcher quelques mois auparavant avant qu’elle ne disparaisse mystérieusement et réapparaisse à cette occasion. En fait, Courtauld en entraînant Lydia dans de longues virées dans ses voitures de course, lui permettait de rendre jaloux un Maynard Keynes qu’elle trouvait trop hésitant. Est-il sérieux quand il lui écrit en septembre 1923, deux ans avant leur mariage, « je vais voir Lil et nous aurons ensemble une sérieuse discussion sur vous et Sam Samuel Courtauld » ?

Mais c’est Maynard qu’épousera Lydia. Il se rapprochera de Courtauld et son épouse de Lil. Quand Keynes est absent, à Cambridge ou à l’étranger, ce sont les Courtauld qui la distraient. Quand elle danse à Paris, le couple fait le voyage pour promener la danseuse esseulée à Longchamp et lui faire connaître les meilleurs restaurants de la capitale. Quand elle est lasse de la fréquentation de Bloomsbury, où les amis les plus proches de Maynard Keynes, Virginia Woolf et sa sœur Vanessa Bell lui font bien sentir qu’elle n’est pas à sa place, c’est chez eux qu’elle se réfugie. Quand elle a besoin d’argent pour financer ses spectacles, c’est vers le magnat du textile qu’elle se tourne, même si après la crise de 1929, sa fortune n’est plus aussi certaine.

La mort brutale de Lil en 1931 est un coup dur. C’est à ce moment-là que Courtauld commence à faire don de sa collection à la Fondation qui porte son nom. Fondation où l’on organise des conférences et, bientôt, où l’on enseignera l’histoire de l’art. Anthony Blunt est l’un des intervenants les plus brillants de la Fondation : tout en se spécialisant dans la peinture classique française, et tout particulièrement, Nicolas Poussin, il défend presque fanatiquement la peinture moderne.

Espions de Cambridge

C’est un grand amateur de Picasso, un ami de Lydia, rencontré à Rome en même temps que sa première épouse, Olga Khokhlova, avec qui elle partageait la scène. Blunt était lui aussi très proche de Bloomsbury et de Keynes qui l’avait introduit dans son cercle d’intimes. Il rêvait de devenir le directeur de la Fondation et le deviendra effectivement après la guerre. On apprendra bien plus tard qu’il était un des cinq espions de Cambridge et qu’il avait organisé l’exfiltration vers l’Union soviétique de ses amis Guy Burgess et Donald Maclean.


À lire aussi : John Maynard Keynes et le cercle des espions


En 1941, lorsqu’à Washington, Keynes est chargé de négocier les prêts-baux qui aideraient l’Angleterre à financer la guerre, le secrétaire au Trésor, Henry Morgenthau, sans doute aiguillonné par son assistant Harry Dexter White, s’étonne de voir la délégation britannique conduite par un théoricien bénévole plutôt que par un diplomate ou un haut fonctionnaire du Trésor. Renseigné par ses agents, il soupçonne Keynes d’être missionné par Samuel Courtauld pour saboter le rachat d’American Viscose qu’impose le gouvernement américain, prêt à racheter tout ce que les Anglais possèdent comme préalable à leur aide.

Cette affaire ne facilitera pas l’amorce de négociations qui se prolongeront jusqu’à Bretton Woods.

Keynes disparaît en 1946 et Samuel Courtauld l’année suivante, peu de temps après qu’Anthony Blunt ait pris la direction de la Fondation qu’il dirigera jusqu’en 1974. C’est en 1979 qu’à la Chambre des Communes, Margaret Thatcher dénoncera l’espion.

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