• Actualités régionales
    • Communes limitrophes
    • Régionales
  • Adhésion
  • André Lhote
  • Au-delà du 14 juillet, des interrogations tenaces sur l’usage des armées
  • Auteurs morts en 17, (déjà…)
  • BD « Sciences en bulles » : À la recherche des exoplanètes
  • Bonnes feuilles : Le château d’If, symbole de l’évasion littéraire
  • Comment la lecture enrichit l’éducation des enfants
  • Corruption, contrebande : le drame de Beyrouth et la question de la sécurité dans les zones portuaires
  • Des crises économiques à la crise de sens, le besoin d’une prospérité partagée
  • Evènements
  • Lecture : comment choisir un album qui peut vraiment plaire aux enfants
  • L’économie fantôme de l’opéra
  • L’Europe s’en sortirait-elle mieux sans l’Allemagne ?
  • Maladie de Lyme : attention au sur-diagnostic !
  • Mirmande
    • Pages d’histoire
    • AVAP et PLU
    • Fonds de dotation et patrimoine
  • NutriScore : quand l’étiquetage des aliments devient prescriptif
  • Penser l’après : Le respect, vertu cardinale du monde post-crise ?
  • Podcast : le repos, une invention humaine ?
  • Prévoir les changements climatiques à 10 ans, le nouveau défi des climatologues
  • Qui sommes-nous?
  • Réforme de la taxe d’habitation… et si la compensation financière n’était pas le seul enjeu ?
  • Revues de presse et Chroniques
  • S’INSCRIRE AU BLOGUE
  • Scène de crime : quand les insectes mènent l’enquête
  • The conversation – Changement climatique : entre adaptation et atténuation, il ne faut pas choisir
  • Une traduction citoyenne pour (enfin) lire le dernier rapport du GIEC sur le climat

Mirmande PatrimoineS Blogue

~ La protection des patrimoines de Mirmande.com site

Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 27/05/2019

La marche sur Milan

27 lundi Mai 2019

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

The Conversation

  1. Bruno Cousin

    Professeur assistant de sociologie, Centre d’études européennes et de politique comparée, Sciences Po – USPC

  2. Tommaso Vitale

    Sociologue, Centre d’études européennes et de politique comparée, directeur scientifique master « Governing the Large Metropolis », Sciences Po – USPC

Université Sorbonne Paris Cité

Sciences Po

 

Milan, la Place du Dôme, coeur pulsant de la ville alexandr hovhannisyan / unsplash, CC BY-SA

Pourquoi Matteo Salvini a-t-il choisi Milan pour y organiser samedi 18 mai sa grande kermesse « souverainiste » ? La question est loin d’être anodine.

L’initiative du leader de la Ligue et ministre de l’Intérieur italien était impressionnante : un vaste rassemblement auquel étaient présents les représentants de douze partis d’extrême-droite de l’UE (malgré l’absence remarquée du Fidesz hongrois), juste une semaine avant les élections européennes. Paradoxalement, les partis nationalistes ont montré qu’ils peuvent être davantage coordonnés et transnationaux que les partis affiliés au PSE ou aux Verts, lesquels n’ont pas véritablement réussi à apparaître comme une force politique unifiée à l’échelle européenne.

Bien sûr, on pourrait répondre qu’il est toujours plus facile de rassembler des mécontents sur la seule base de leurs penchants racistes et autoritaristes, que de fédérer autour d’un projet commun de construction européenne, mais c’est ici sur un autre paradoxe apparent que nous souhaiterions attirer l’attention…

Milan, capitale économique du pays, métropole au cœur de la mondialisation et de plus en plus multiculturelle, symbole des secteurs les plus dynamiques et florissants de la Péninsule, n’est-elle pas depuis 2011 une « ville de gauche » ? Pourquoi alors la choisir pour ce grand raout nationaliste ? Imagine-t-on un grand meeting de suprématistes blancs américains à New York ou San Francisco ?

Milan, capitale économique de l’Italie et ville en transformation. Roy / Pexels, CC BY

Et, s’il s’agissait d’investir symboliquement un nouveau territoire, pourquoi pas Turin, qui vote cette semaine pour les élections régionales du Piémont, dernière région du Nord que la Ligue ambitionne de conquérir ? Ou une grande ville du Sud paupérisé, où elle cherche activement depuis quelques années à élargir sa base électorale ? Pourquoi Milan ?

Le laboratoire des populismes

Milan n’est pas seulement la ville natale de Salvini. Aux yeux de l’extrême-droite, ou plus précisément des extrêmes-droites italiennes, elle représente symboliquement bien plus que ça. C’est d’abord il y a cent ans le berceau du fascisme italien, où Mussolini a rompu avec le socialisme en proposant une voie interclassiste pour « protéger » les classes populaires. C’est aussi la ville de Silvio Berlusconi : celle où ce dernier, ayant perdu ses soutiens politiques antérieurs du fait de l’effondrement du Parti socialiste italien, se lance en 1993 dans la création de Forza Italia, qui sera à l’avant-garde du développement des populismes européens du dernier quart de siècle.

Enfin, Milan est également une ville emblématique pour la Ligue. C’est là que, toujours en 1993, elle a accédé pour la première fois seule au pouvoir dans une grande ville, grâce à l’élection à la mairie de Marco Formentini, ancien élu du PSI : une victoire municipale qui a lancé la transformation de ce qui était alors encore un mouvement régionaliste avec des velléités sécessionnistes en un parti de pouvoir. D’autant que, cette même année, un certain Matteo Salvini, militant de 20 ans passé par les centres sociaux autogérés de la gauche milanaise, devient conseiller municipal pour la Ligue comme chef du courant des « Communistes de Padanie ».


À lire aussi : En Italie, Matteo Salvini pour la première fois sur la défensive


Mais les droites, qui ont gouverné Milan durant la période 1993-2011, l’ont ensuite vu leur échapper. Il y a huit ans, Berlusconi, embourbé dans les scandales politico-sexuels et incapable de redonner une crédibilité au gouvernement national, précipite la junte municipale milanaise dans sa chute : ni son parti, ni la Ligue qui était alors son principal allié, ne parviennent à mobiliser leur électorat. Alors que la gauche et le centre-gauche réussissent au contraire à faire le plein des voix de leurs électeurs en les ralliant à une figure historique et fédératrice de la bourgeoisie milanaise progressiste : l’avocat, militant des libertés civiles, et ancien député de Rifondazione comunista, Giuliano Pisapia.

Giuseppe Sala, maire de Milan, avec Anne Hidalgo, maire de Paris, au sommet C40 au Mexique – le 30 novembre 2016. Hector Guerrero / AFP

Le scénario se répétera par ailleurs en 2016, lorsque Beppa Sala, ancien Commissaire général de l’Exposition universelle de 2015 auréolé d’une réputation de manager efficace, profitera à nouveau d’une crise nationale de Forza Italia et de la démobilisation de son électorat pour devenir Maire de Milan à la tête d’une nouvelle coalition de centre-gauche.

Les ressorts de la prospérité

Il faut dire, que, au niveau local, la gauche municipale a bénéficié au cours des dernières années d’évolutions généralement considérées comme des réussites économiques, sociales et urbaines remarquables. Fortement touchée entre 2009 et 2013 par les conséquences de la Grande Récession – durant laquelle le PIB italien a décru et le taux national de chômage a été multiplié par deux – et par la diminution des transferts et investissements publics qui s’ensuivit, Milan a décidé d’y faire face grâce à une stratégie constante de micro-avancées et de concertation continue avec les principales forces sociales (employeurs, syndicats, associations).

Pour innover et redistribuer les ressources produites dans la ville, la municipalité s’est d’abord concentrée sur le soutien à l’emploi, ainsi que sur la création d’entreprises susceptibles de recruter des travailleurs qualifiés, puis sur le redéveloppement des quartiers populaires, afin notamment d’y favoriser la multiplication des commerces, de nouvelles activités manufacturières et artisanales, et du « soft industrial design ».

Pendant l’Expo 2015 à Milan, entre mai et octobre, ACTLD a développé la scénographie lumineuse d’une installation emblématique : « L’Arbre de vie » / « Albero della Vita ».

La gauche milanaise a aussi encouragé les liens entre entreprises, laboratoires de recherche appliquée et universités. Elle a enfin promu la croissance et l’amélioration du parc d’hébergement hôtelier et para-hôtelier, et s’est efforcée, non sans succès, de mieux intégrer la ville dans les itinéraires touristiques et les flux commerciaux, notamment en investissant dans un système d’infrastructures événementielles permettant d’accueillir de nombreux salons, foires et autres expositions annuelles de réputation internationale, et ce faisant de contribuer à la réputation de Milan dans les domaines de la mode, du design, de l’artisanat, de la gastronomie, etc.

Inégalités et mobilisations

Ces progrès ont néanmoins eu lieu, pour l’essentiel, à l’intérieur des frontières municipales de la commune de Milan, qui compte aujourd’hui environ 1,4 million d’habitants.

Une politique métropolitaine de collaboration avec les communes voisines a parfois été nécessaire, mais celles-ci n’ont tiré que des bénéfices limités des évolutions des dernières années. Or, la métropole de Milan (au sens de l’OCDE) est habitée par plus de 5 millions de personnes, et c’est ainsi dans ses zones péricentrales et périurbaines que la Ligue s’attache à dénoncer une commune centrale cosmopolite qui produirait avant tout des inégalités et des injustices sociales et territoriales.

Milan est alors dénoncée pour son statut de « ville refuge » par excellence de l’Italie : une ville ouverte à l’accueil et au soutien des migrants étrangers, du fait d’un réseau de militants de gauche très fortement mobilisés en faveur des droits des immigrés.

View image on Twitter

View image on Twitter

Stefania Placenti@StefaPlacenti

We are what we welcome! #Sanbabila #Milano #EuropaSenzaMuri

13

6:01 PM – Aug 28, 2018
See Stefania Placenti’s other Tweets
Twitter Ads info and privacy

C’est donc à cette dimension de l’identité milanaise que la droite nationaliste veut s’attaquer, et en la stigmatisant qu’elle envisage de reprendre la ville lors des prochaines élections en remobilisant son électorat. Elle rappelle ainsi régulièrement que Milan est la ville d’Italie avec le taux de délinquance globale (ensemble des crimes et délits) par habitant le plus élevé du pays, et celle où la demande de répression est la plus forte.

La capitale lombarde est ainsi présentée comme un havre de prospérité et de sécurité pour les élites, et un environnement hostile pour tous les autres, qu’il s’agit donc de reconquérir pour le « rendre au peuple ».

Dans son discours du 18 mai, qui vouait aux gémonies les « Merkel, Macron, Soros et Juncker » et prenait le contre-pied de la morale de l’accueil prônée par le Pape, Matteo Salvini a aussi fait vibrer la corde populiste en invitant à reprendre la ville aux « milieux d’affaires pour redonner des voix et du pouvoir aux travailleurs » et à y « réduire le poids des banquiers pour que comptent davantage les épargnants ». C’est évidemment assez comique considérant que la Ligue a longtemps gouverné la ville au sein de coalitions guidées par les maires berlusconiens Gabriele Albertini (issu du syndicalisme patronal) et Letizia Moratti (épouse de l’un des plus grands pétroliers italiens). Mais, sans surprise, Salvini n’est pas à une contradiction près.

2 mars 2019 : la manifestation milanaise organisée par la mairie et le monde associatif, contre le racisme et les politiques du gouvernement. Stefano Pasta

Et il entend bien appuyer sa stratégie de mobilisation des électeurs lombards sur la division sociale de l’espace métropolitain milanais, au sein duquel le vote pour la Ligue est déjà très fort.

Le centre-ville encerclé par la droite

Une analyse comparative détaillée et inédite des évolutions de la ségrégation socioprofessionnelle, des choix électoraux, et des corrélations qui les lient, dans les grandes métropoles italiennes est actuellement menée par Tommaso Vitale, Bruno Cousin, Matteo Del Fabbro, Niccolò Morelli, Matteo Piolatto et Jonathan Pratschke.

Et les premiers résultats montrent clairement que, à Milan, l’éloignement du centre historique et la composition sociale de la majorité des espaces de banlieue se conjuguent désormais pour ceindre et assiéger le centre-ville d’une large ceinture métropolitaine de droite. Depuis les zones les plus périphériques de la commune centrale jusqu’aux confins de la métropole, c’est la Ligue qui domine (secondée par le Mouvement 5 Étoiles), et plus on s’éloigne plus c’est le cas. La Ligue a encerclé Milan, l’a enserrée géographiquement et politiquement au point de rendre le gouvernement de la Ville métropolitaine – nouvelle entité administrative créée en 2014 en remplacement de la Province et regroupant 133 communes et plus de 3 millions d’habitants – extrêmement difficile.

Salvini avec les leaders des partis européens d’extrême-droite le 18 mai 2019 à Milan. Miguel Medina / AFP

Ainsi, pendant que Steve Bannon réaménage la Chartreuse de Trisulti (Latium) pour y établir son grand centre de formation européen, Salvini cherche à reprendre « sa » ville à la gauche, en y déclinant les oppositions chères aux national-populistes entre « vrai » peuple et élites « décadentes », nationalisme et cosmopolitisme, Italiens et étrangers, vies à protéger des ravages du néolibéralisme et vies sans importance qui se terminent au fond de la Méditerranée.

Il souhaite en effet voir la ville redevenir un laboratoire de la droite et du populisme, et une vitrine pour la Ligue, qui ne contrôle pour l’instant aucune des cinq plus grandes municipalités du pays (tandis que son allié, le Mouvement 5 Étoiles, détient les mairies de Rome et Turin). Mais, surtout, ce serait une manière de pouvoir revendiquer la reprise de contrôle par la Ligue de la ville symbole de l’inscription de l’Italie dans la mondialisation contemporaine. Comme les élections municipales auront lieu en 2021, il fait peu de doutes que l’on verra souvent Salvini à Milan au cours des deux prochaines années.

Faire du journalisme à l’ère des fake news : leçons du Brésil

27 lundi Mai 2019

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

  1. Marcos Barros

    Associate professor, Grenoble École de Management (GEM)

Grenoble École de Management (GEM)

Un partisan du candidat présidentiel brésilien de droite Jair Bolsonaro crie aux journalistes réunis devant la Conférence nationale des évêques du Brésil à Brasilia, où le candidat présidentiel du Parti du travail (PT), Fernando Haddad, tient une rencontre avec des dirigeants catholiques, le 11 octobre 2018. Evaristo SA/AF

Peut-on encore faire correctement son métier de journaliste dans des états influencés par une idéologie populiste ?

L’attaque d’un cameraman de la BBC par un partisan de Donald Trump à El Paso (Texas) en février 2019, l’attaque de journalistes à Rome par des militants d’extrême droite en janvier, l’impossibilité pour les journalistes de couvrir les événements au Cachemire, permettent d’en douter.

Dans le rapport RSF Index 2018, l’ONG Reporters sans frontières soulignait à quel point les médias étaient confrontés à une « rhétorique anti-média » constante émanant des hommes politiques et répandue dans le monde entier. Avec de telles attaques, les stratèges politiques d’extrême droite tels que Steve Bannon cherchent à discréditer les médias légitimes et à mettre en avant les médias sociaux – là où les « informations » peuvent plus facilement échapper à un contrôle éditorial et à la responsabilisation – pour devenir la principale source d’informations pour le public.

Les médias traditionnels ne sont bien sûr pas irréprochables – les cas de reportages biaisés ou d’informations non vérifiées sont légion, en particulier avec la concentration croissante des médias ainsi que des relations politiques et commerciales douteuses dans des pays tels que le Brésil, la France, l’Australie, entre autres.

Néanmoins, les tendances montrent que les principales victimes de la violence à l’encontre des médias sont les journalistes qui couvrent les faits politiques racistes ou xénophobes. Certains hommes politiques les ciblent systématiquement en tant que porteurs de « fake news ». Le Brésil a maintenant emboîté le pas de cette pratique avec ses propres dirigeants populistes.


À lire aussi : How Jair Bolsonaro used ‘fake news’ to win power


Dans ce contexte, comment les journalistes et les professionnels des médias peuvent-ils renouer avec la confiance et leur image d’objectivité ? Dans une étude récente, nous avons examiné un groupe de journalistes brésiliens qui s’efforçaient d’échapper aux restrictions imposées par les médias traditionnels et de créer une nouvelle identité pour les journalistes. Ils sont devenus des blogueurs dans une ère pré-Bolsonaro et leur expérience unique peut être instructive pour les autres.

Les blogueurs brésiliens s’insurgent

Selon de nombreux posts de journalistes brésiliens, leur accession à l’indépendance a commencé par la couverture biaisée et parfois ouvertement fausse de la candidate à l’élection présidentielle Dilma Rousseff, ancienne secrétaire d’État de Lula. Un exemple célèbre est le cas d’un prétendu casier judiciaire : au cours de la campagne, Folha de São Paulo, l’un des plus grands journaux nationaux du Brésil, a publié les registres de Dilma datant de la période du régime militaire brésilien. En fin de compte, il a été découvert que la « preuve » était un faux provenant d’un spam.

Fin 2006, alors que Dilma Rousseff venait de remporter les élections contre José Serra, le candidat de droite favori des médias, les journalistes ont décidé d’accroître leur présence en ligne pour promouvoir une perspective différente du journalisme.

Ce mouvement a été principalement initié par quatre journalistes qui ont abandonné ou ont été exclus des médias traditionnels après les élections de 2006 : Luis Nassif, Luiz Carlos Azenha, Rodrigo Vianna et Paulo Henrique Amorim. Leurs blogs s’appelaient respectivement « Luis Nassif Online », « Viomundo », « Escrevinhador » et « Conversa Afiada ».

Ils défendaient des valeurs différentes de celles prétendument défendues par les principaux organes de presse, souvent liés aux politiciens de droite et soutenus par une publicité payée par le gouvernement. Les blogs étaient des propriétés privées et dépendaient de dons et de bannières publicitaires, qui ont finalement été abandonnées par certains blogs pour laisser entendre qu’ils étaient indépendants des intérêts économiques.

Escrevinhador.

La découverte de relations malsaines

Les journalistes indépendants ont adopté une tradition de journalisme critique, révélant des relations de pouvoir dans le journalisme où ceux qui détiennent les médias nationaux. Selon le rapport de Reporters sans frontières, les médias au Brésil sont possédés par « une dizaine de grandes entreprises » appartenant à quelques familles. Ils distribuent les informations dans tous les points de vente d’un pays de plus de 200 millions d’habitants, ainsi que des médias internationaux.

Les blogueurs ont également réinventé les pratiques des journalistes et tiré parti du libre accès et des outils participatifs des médias sociaux. Par exemple, beaucoup de ces blogueurs ont commencé à afficher ouvertement le processus de fabrication de l’information. Ils déconstruisaient la manière dont les médias traditionnels cachaient les manipulations et les biais sous l’apparence d’un journalisme soi-disant « objectif et neutre ».

Le blog Viomundo. Viomundo

Les blogueurs progressistes ont également invité les utilisateurs à suivre les étapes au fil des enquêtes et à assister à la création de rapports journalistiques. Le blog piloté par le journaliste Luis Nassif affichait un pavé graphique dédié intitulé « en observation » pour des histoires qui méritaient l’attention du public mais ne disposaient pas encore de preuves suffisantes pour garantir leur véracité. Les journalistes ont également invité les lecteurs à publier des vidéos et des images susceptibles de prouver ou d’infirmer leurs propos. Un cas concernait un candidat de droite qui affirmait avoir été frappé et blessé par un « objet contondant ». Des vidéos ont prouvé que l’objet était en fait une petite boule de papier.

L’incitation aux commentaires

Une autre pratique des blogs consistait à inciter les lecteurs à s’engager dans le processus de production d’informations en republiant leurs commentaires en renforçant ou en critiquant un article d’actualité original. Il s’agissait d’une pratique répandue, certains utilisateurs affirmant que leurs commentaires critiques étaient bloqués et d’autres suggérant la présence de trolls rémunérés.

Ces trolls étaient constamment dénoncés et confrontés par les utilisateurs eux-mêmes. Tous les blogs de journalistes ont consacré une rubrique dédiée aux utilisateurs, comme « Outras palavras » (En d’autres termes) et « Você escreve » (Vous écrivez).

Avec ces pratiques, les blogueurs progressistes ont essayé de créer une nouvelle façon de faire de l’information. Alors que le discours sur les « fake news » n’était pas aussi présent qu’aujourd’hui, leurs efforts suggèrent que certaines réponses existent déjà. Certains ont été reproduits par certains journalistes travaillant aujourd’hui pendant que d’autres évoluent encore sous le radar.

Ces journalistes continuent toujours leur travail de pionnier. Azenha et Amorimentretiennent leurs blogs, tandis que Vianna est hébergée par un magazine alternatif et que Nassif a créé sa propre agence de presse. Néanmoins, ils ont tous été davantage marginalisés par la surveillance accrue et le harcèlement des militants de droite et de leurs trolls, et par la dépendance croissante à l’égard du soutien financier de leur public.

Une réponse à l’attaque mondiale contre la légitimité des journalistes pourrait donc consister à ouvrir le processus d’information pour aider les publics actuels à comprendre, contribuer et reconnaître à nouveau l’importance et la force du vrai journalisme.

mai 2019
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  
« Avr   Juin »

Stats du Site

  • 96 125 hits

Liens

  • Associations-patrimoines
  • La Fédération d'environnement Durable
  • Moelle Osseuse
  • Visite de Mirmande
mai 2019
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  
« Avr   Juin »

Commentaires récents

Le Soudanite dans Nutrition : pour bien vieillir…
Le Soudanite dans Nutrition : pour bien vieillir…
L’Écologie aux porte… dans L’Écologie aux portes du pouvo…
jac-zap dans Comment les allocations chômag…
L’Union politique eu… dans L’Union politique européenne v…

Propulsé par WordPress.com.

Annuler