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Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 01/06/2019

La vague inquiétante des rachats d’actions sur les bourses américaines

01 samedi Juin 2019

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

  1. Roland Pérez

    Professeur des universités (e.r.), Montpellier Research in Management, Université de Montpellier

Université de Montpellier

 

En 2018, le montant des 1 000 milliards de dollars a été atteint pour les sociétés du SP 500. Bart Sadowski/Shutterstock
 

Depuis plusieurs années maintenant, afin de lutter contre la crise financière mondiale déclenchée en 2007-2008, les autorités monétaires des principales zones économiques concernées ont mis en œuvre des politiques monétaires dites « non conventionnelles ». Ces politiques se sont traduites par des baisses des taux directeurs (allant jusqu’au zero interest rate policy, voire des taux négatifs) et par une ouverture quasi sans limites de l’offre de crédits (Quantitative Easing) via les banques centrales.

Les entreprises, notamment les plus grandes, ont largement bénéficié de ces politiques accommodantes. Elles ont pu accéder à l’emprunt encore plus facilement qu’autrefois et plus aisément que les petites entreprises via le crédit bancaire ou le marché obligataire. Par ailleurs, la baisse drastique de coût de l’emprunt a eu pour effet de faire baisser le coût du capital, à due concurrence de la part relative de la dette de l’entreprise par rapport à ses fonds propres.

La tentation est alors grande, non seulement de recourir massivement à l’emprunt pour le financement de leurs activités, mais d’aller au-delà en utilisant une partie de ces facilités d’endettement pour racheter leurs propres actions, ce qui diminuera leurs fonds propres, correspondant à ce que les analystes appellent « un double effet de levier ».

La vertu… en théorie

Effectivement, depuis la mise en place des nouvelles politiques monétaires, l’évolution des structures financières des grandes entreprises cotées reflète bien ces tendances : essor considérable des émissions obligataires et des crédits bancaires, croissance concomitante des programmes de rachats d’actions, avec maintien, à l’actif des bilans, de trésoreries pléthoriques.

Le désinvestissement auquel correspond un rachat d’actions n’est pas négatif en soi. La justification théorique d’une telle opération peut être entendue ; elle en cohérence avec la théorie du free cash flow énoncée par Michael C. Jensen dès 1986. En bref, si les dirigeants d’une société cotée considèrent qu’ils disposent d’un excès de liquidités après avoir effectué les investissements au taux de rentabilité requis (c’est-à-dire couvrant au moins le coût du capital), il est plus sage de rendre cet excédent aux actionnaires plutôt que de l’utiliser d’une manière qui serait sous-optimale.

La conjoncture incite les entreprises, en particulier les plus grandes, à profiter des facilités d’endettement pour racheter leurs propres actions.Dennizn/Shutterstock

Le désinvestissement auquel correspondent les rachats d’actions correspond bien à cette logique qui exprime, avec d’autres décisions (choix des investissements, recentrage, externalisation, etc.) une financiarisation croissante des entreprises. En asséchant les trésoreries excédentaires, les rachats d’actions participent ainsi à « discipliner » les dirigeants, au même titre que le service de la dette (et parfois en cumul avec celui-ci lorsque ces opérations de rachats ont été financées par recours à l’emprunt).

Si une telle justification théorique peut être argumentée en faveur des rachats d’action, elle peut toute aussi être critiquée sur divers plans : tout d’abord, rien n’indique que les sommes ainsi rendues aux actionnaires seront ensuite réinvesties dans des investissements intéressants. Les actionnaires qui ont répondu positivement à la proposition de rachats feront ce qu’ils voudront des sommes reçues, y compris de n’effectuer aucun investissement, de le dépenser autrement ou de le thésauriser. Par là, si les opérations de rachats d’actions participent à la fluidité des marchés financiers, elles ne garantissent en rien une allocation optimale des ressources.

Une drogue plus qu’une vitamine

Ensuite, cette vision idéalisée du fonctionnement des marchés fait l’impasse sur le biais qu’introduisent les opérations de rachats dans le fonctionnement de ces marchés, dès lors qu’elles portent sur des montants significatifs. En pesant sur les transactions actuelles via la demande d’actions et en influençant les transactions futures via l’amélioration « mécanique » des performances par action, les opérations de rachats d’actions ont un effet apparemment positif. Cependant, ces effets étant liés ponctuellement à chaque opération, la question se pose de leur maintien sur une plus longue période.

Enfin, on ne peut également faire l’impasse sur la relation entre ces opérations qui tendent à soutenir – parfois artificiellement – les cours boursiers et les rémunérations des dirigeants, lesquelles sont, pour une part souvent majeure (bonus et primes), liées au niveau de ces cours.

Les interactions des risques exposés ci-dessus dessinent un tableau de la réalité des marchés financiers assez éloignée des vertus que la théorie leur prête. Dans leur fonctionnement concret, ces marchés sont souvent sous-optimaux et soumis à des actions relevant d’opérations menées dans l’intérêt d’acteurs particuliers. Dans ce contexte, l’effet euphorisant des rachats d’actions n’est peut-être pas à ranger dans les catégories de fortifiant tonique, mais plutôt d’analeptique ; en bref, plus une drogue qu’une vitamine…

Une situation américaine préoccupante

Le nombre et l’importance des rachats d’actions sur les places boursières américaines, ont connu, ces dernières années, une croissance exceptionnelle. En 2018, le montant des 1 000 milliards de dollars a été atteint pour les sociétés du SP 500 ; il devrait en être de même pour l’année en cours, sauf mise en place d’un dispositif approprié.

Les cercles d’opinion concernés aux États-Unis ont commencé à s’inquiéter de cette dérive. Les analystes financiers craignent que la situation actuelle, très favorable aux actions – correspondant à un « alignement des planètes » – ne soit que provisoire. « Les marchés boursiers établissent des records, mais les bénéfices, les réductions d’impôt, les emprunts bon marché, les rachats et la patience de la Fed ne devrait pas durer », écrivait ainsi le journal Markets Insider fin avril. Pour l’agence Blommberg, seuls les rachats d’actions empêchent le marché boursier de se retourner. Certains analystes vont plus loin et demandent même l’interdiction de ces opérations.

Lance Roberts@LanceRoberts
 · May 2, 2019

THE GREAT STOCK BUYBACK DEBATE – We recently touched on this topic in our weekly newsletter, but I dig a little deeper to see what all the « hubbub » is about. $SPY $TLT @cabaum1 has some great comments. https://realinvestmentadvice.com/the-great-stock-buyback-debate/ …

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Lance Roberts@LanceRoberts

Share buybacks were once banned, but it’s unlikely the « genie can be put back into the bottle » now. However, since they are a form of stock manipulation, it won’t be surprising to see a push for banning them again following the next #crash. $SPY $TLT https://realinvestmentadvice.com/the-great-stock-buyback-debate/ … pic.twitter.com/KXCMPUF5Xq

22

12:47 PM – May 2, 2019
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Les autorités de régulation – la Securities and Exchange Commission (SEC) – deviennent sourcilleuses et sortent de leur habituelle réserve. Le commissaire de la SEC, Robert Jackson a ainsi déclaré que cette vague de rachats d’actions profitait aux dirigeants plus qu’aux actionnaires. Les partis politiques également prennent position. Le parti démocrate avait été le premier à s’inquiéter de l’importance croissante des rachats d’actions, en demandant une plus stricte réglementation en début d’année.

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À ce stade, il ne paraît pas possible de prévoir comment la situation va évoluer, compte tenu des incertitudes qui caractérisent les politiques économiques et monétaires, notamment aux États-Unis. On peut simplement esquisser quelques scénarios selon diverses hypothèses possibles :

  • Une réglementation moins laxiste – comparable à celle en vigueur dans l’Union européenne – obligerait les acteurs concernés à s’y conformer. Les conséquences sur les marchés financiers risqueraient d’être négatives à court terme, mais une stabilisation avec des structures moins déséquilibrées paraît possible.
  • Une modification des politiques monétaires – via un relèvement des taux directeurs et la fin du quantitative easing aurait probablement des effets comparables ; a fortiori si ces mesures globales étaient combinées avec une réglementation a minima comme évoquée ci-dessus.

En revanche, si aucune des deux politiques précédentes n’était mise en œuvre, donc en absence de réglementation des rachats d’actions et avec le maintien des politiques monétaires accommodantes (ZIRP et QE), on peut craindre que la vague actuelle des rachats d’actions continue et s’amplifie pour devenir un vrai tsunami dépassant largement la barre du trillion de dollars atteinte en 2018 pour le SP 500. On risque alors de voir s’accentuer la déconnexion relative entre la sphère de l’économie réelle et sa représentation financière via les marchés. Les conditions d’apparition d’une nouvelle bulle financière seraient alors réunies… Les historiens futurs pourraient alors parler d’autophagie de la finance de marché.

Aliments ultratransformés : de quoi parle-t-on ?

01 samedi Juin 2019

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

 

  1. Anthony Fardet

    Chargé de recherche, Université Clermont Auvergne

Université Clermont Auvergne

 

Le degré de transformation des aliments industriels influe sur la santé. Shutterstock
 

Depuis la domestication du feu, survenue voici plus d’un million d’années, qui a permis la cuisson des aliments, l’humanité a vécu trois autres transitions nutritionnelles majeures.

La première s’est produite voici environ 12 000 ans, quand nos ancêtres chasseurs-cueilleurs sont devenus agriculteurs-éleveurs, marquant le passage du Paléolithique au Néolithique. L’être humain s’est alors mis à consommer de façon plus massive céréales, produits laitiers et viandes d’élevage.

La seconde transition correspond à la production des premiers aliments industriels, au XVIIIe siècle, après l’invention de la machine à vapeur en Angleterre. Suite à la mise au point de l’appertisation, en 1795, la conserve en devient l’emblème.

Enfin, la troisième transition nutritionnelle a eu lieu dans les années 1980, avec le passage des aliments industriels aux aliments ultratransformés. Cette étape traduit une artificialisation croissante de notre alimentation : les aliments contiennent de plus en plus d’ingrédients ou d’additifs artificiels.

Cette dernière transition est concomitante de l’explosion des prévalences de maladies chroniques et la stagnation – voire parfois la baisse – de l’espérance de vie en bonne santé(qui est aujourd’hui, en moyenne, de 63 ans en France).

Un décès sur cinq dans le monde est dû à une mauvaise alimentation

Les chercheurs sont en train d’essayer de déterminer les causes de cette stagnation de l’espérance de vie en bonne santé. Plusieurs facteurs sont probablement impliqués : pollution, modes de vie de plus en plus sédentaires, mais une alimentation déséquilibrée reste le facteur principal de nos maladies chroniques ainsi que de l’augmentation de la mortalité précoce. Ainsi un décès sur cinq dans le monde est lié à une mauvaise alimentation, et deux décès précoces sur trois sont liés à une maladie chronique non transmissible.

Si les trois premières transitions nutritionnelles ont accompagné l’évolution de l’humanité avec une technologie au service de l’aliment, la dernière reflète davantage une technologie au service du profit : l’humain n’est plus au centre et l’aliment doit s’adapter aux contraintes de temps et de rentabilité. À force de produire toujours à des coûts toujours plus bas nous avons créé de plus en plus d’aliments artificialisés

En outre, l’obsession, compréhensible et nécessaire, de la sécurité sanitaire des aliments a donné naissance à des aliments sains sur un plan sanitaire mais au détriment de la qualité nutritionnelle : nous avons substitué aux maladies infectieuses les maladies chroniques. liés à une maladie chronique non transmissible

Qu’est-ce qu’un aliment ultratransformé ?

La recherche d’une « bonne » classification est une des activités maîtresses de la recherche. Nous avons classé les animaux, les végétaux, les minéraux, les planètes, les atomes… Et nous classons aussi les aliments. Jusqu’à très récemment, deux types de classements étaient utilisés. Schématiquement, les aliments étaient regroupés, soit selon leur nature, soit selon leur teneur en un nutriment donné.

Dans le premier cas, par exemple, les produits végétaux étaient classés en céréales, légumineuses, fruits à coque ou graines oléagineuses, fruits et légumes les produits animaux en viandes rouges et blanches, œufs, produits laitiers, fruits de mer, insectes. Dans le second type de classement, on distinguait les produits sources de protéines, les aliments riches en sucre, en sel et/ou gras (types snacks et confiseries, fast foods, desserts lactés, etc.).

Un grand nombre d’études épidémiologiques se sont appuyées sur ces classements pour explorer les liens entre aliments, groupes d’aliments, nutriments isolés et risque de développer diverses maladies chroniques ou dérégulations métaboliques (hyperglycémie, hypercholestérolémie, hypertension, syndrome métabolique…). Ces travaux ont servi de base aux recommandations nutritionnelles par pays édictés depuis les années 1960.

Mais des observations récentes ont remis en question la pertinence de ce classement, plaidant pour la prise en compte du degré de transformation des aliments plutôt que de leurs origines ou teneurs en nutriments.

Le degré de transformation des aliments influe sur la santé

Au Brésil, en quelques années, le diabète de type 2 et l’obésité ont explosé, chez des personnes de plus en plus jeunes, notamment à partir des années 1990.

Dans les années 2000, en se basant sur les études épidémiologiques et les rapports de l’OMS ou d’autres institutions, des épidémiologistes brésiliens ont observé que le lien entre alimentation et santé avait plus à voir avec le degré de transformation des aliments qu’avec leur composition nutritionnelle.

Leurs observations les ont conduit à s’interroger sur la pertinence de reclasser les aliments selon leur degré de transformation. Après avoir exploré et évalué cinq systèmes de classification internationaux basés sur le degré de transformation des aliments, ils ont proposé une nouvelle classification, la classification NOVA (« nouveau » en portugais). Celle-ci classe les aliments en quatre groupes technologiques, selon le but de la transformation :

  • les aliments pas/peu transformés ;
  • les ingrédients culinaires extraits de ces aliments ou de la nature (sel, sucre, matières grasses animales et végétales, épices, poivre…) ;
  • les aliments transformés combinant les deux premiers groupes ;
  • les aliments ultratransformés.

Selon ces chercheurs, les aliments ultratransformés sont caractérisés dans leur formulation par

« l’ajout d’ingrédients et/ou additifs cosmétiques à usage principalement industriel – et ayant subi un procédé de transformation excessif – pour imiter, exacerber ou restaurer des propriétés sensorielles (arômes, texture, goût et couleur). Il peut aussi s’agir d’un procédé industriel très drastique et pénalisant appliqué directement à l’aliment comme la cuisson-extrusion ou le soufflage ».

Autrement dit, on ajoute des texturants, colorants, exhausteurs de goût et arômes d’usage principalement industriel. Ces substances visent notamment à exacerber la sensorialité de l’aliment : goût, odeur, texture, aspect… Elles peuvent aussi servir à limiter les quantités de « vrais » aliments (ou d’aliments nobles) à intégrer, pour diminuer les coûts. Enfin, les fabricants cherchent parfois à masquer des couleurs et goûts indésirables.

Pourquoi transformer les aliments ?

L’exacerbation de la sensorialité des aliments est très rentable car l’acte d’achat se fait d’abord par les propriétés sensorielles de l’aliment et son apparence, avant sa qualité santé, qui ne se perçoit que sur le plus long terme. On mange d’abord avec les yeux et les arômes puis avec la texture et le goût : notre aliment aura beau être sain, s’il ne remplit pas de bonnes qualités sensorielles alors nous ne l’achetons pas.

Les qualités organoleptiques exacerbées des aliments ultratransformés ont deux conséquences très rentables : on peut continuer à les consommer alors qu’on n’a plus faim (le plaisir l’emporte sur la satiété), et on aura envie de le racheter. Si vous vous y habituez très jeune, alors il est probable que vous deveniez un client à vie de ces aliments. Il est en effet très difficile de revenir aux goûts plus subtils des vrais aliments, qui paraissent fades.

Si les caractéristiques intrinsèques des aliments ultratransformés favorisent leur consommation, le marketing n’est pas en reste. Ces produits peuvent parfois compter sur des emballages très attractifs et colorés, des promotions, des portions individualisées, des listes d’ingrédients à rallonge, dont les noms sont inconnus du plus grand nombre, entretenant une certaine opacité.

Les enfants sont particulièrement ciblés avec les confiseries, les biscuits industriels, les céréales du petit-déjeuner pour enfants, les sodas, les yaourts à boire aromatisés, les snacks sucrés, salés ou gras, les pâtisseries et certains pains industriels, le pain de mie, certaines pâtes fromagères à tartiner… Le tout souvent packagé avec des personnages issus de leurs univers enfantins.

Dans les supermarchés, ces aliments représentent environ 50 % de tous les aliments et environ 70 % des aliments étiquetés-emballés. Il ne faut toutefois pas imaginer que les aliments ultratransformés ne concernent que la malbouffe. Certains aliments présentés comme « sains » (tels que les produits allégés, sans gluten, bio, végan, enrichis en fibres/minéraux/vitamines…) sont aussi ultratransformés. En magasins bio, ils peuvent constituer jusqu’à 26 % du caddie. D’où la difficulté de les identifier.

En France, en moyenne, 36 % des calories quotidiennement consommées par un adulte proviennent d’aliments ultratransformés. Or leurs conséquences néfastes sur la santé sont aujourd’hui bien documentées.

Les aliments ultratransformés, mauvais pour la santé ?

Depuis 2010, plus d’une vingtaine d’études utilisant la classification NOVA et le concept d’aliment ultratransformé ont été réalisées : les résultats montrent qu’une consommation régulière/excessive de ces aliments est associée à des risques accrus de mortalité, surpoids, adiposité, obésité, syndrome métabolique, hypertension, dyslipidémie, maladies cardiovasculaires, cancers totaux et du sein, syndrome de l’intestin irritable et dyspepsie fonctionnelle, et symptômes dépressifs.

Pourquoi ces effets délétères ? La prise calorique accrue (+20 % sur deux semaines dans l’étude de hall et coll., notamment en matières grasses et sucres) serait une des raisons. Ces aliments sont moins rassasiants, mais aussi plus hyperglycémiants. Il s’agit de sources de calories « vides » : les aliments ultratransformés contiennent de faibles teneurs en composés bioactifs protecteurs : fibres, minéraux, vitamines et antioxydants. En outre, on y trouve des composés artificiels étrangers à l’organisme, dont on sait peu de choses quant à leurs effets sur la santé à long terme. Il peut s’agir de certains additifs (colorants et émulsifiants, entre autres), composés néoformés, arômes artificiels, ingrédients ultratransformés types sucre inverti, sirop de fructose, protéines isolées/hydrolysées…

Ces études sont pour la plupart observationnelles et recherchent donc des associations ou corrélations entre la qualité du régime alimentaire et le risque de maladies chroniques sur plusieurs années : elles ne permettent pas, bien évidemment, de parler de relation de cause à effet. Seules des études dites « d’intervention » permettraient de trancher sur la causalité, mais pour des raisons éthiques évidentes, elles ne pourront pas être mises en place. On ne peut pas envisager de faire consommer à plusieurs milliers de personnes des aliments majoritairement ultratransformés pendant 10 ans pour observer l’apparition potentielle de maladies chroniques !

Il est en revanche plus éthique de demander à de « gros » consommateurs de réduire leur consommation de tels aliments, et d’observer à court terme (et sur plusieurs années) l’évolution de leur état de santé.

Un concept qui fait débat

Depuis sa première apparition en 2009, le concept d’aliment ultratransformé est beaucoup débattu. Au nombre des critiques, on lui reproche de rassembler des aliments trop hétérogènes, de ne pas être validé scientifiquement, de confondre procédés et formulation, de rejeter en bloc tous les produits industriels… À ces observations, on peut répondre que la démarche qui a présidé à la définition de ce concept est scientifique : sur la base d’observations, un concept – ou une hypothèse – a été émis puis testé par des études chez l’être humain.

Si cette catégorie regroupe des aliments très hétérogènes, ces derniers n’en possèdent pas moins des caractéristiques communes. L’hétérogénéité dépend du niveau d’observation adopté, global ou très spécifique. À chaque niveau d’observation ses vérités scientifiques.

En outre, le concept d’aliment ultratransformé correspond à une réalité, à savoir l’artificialisation à outrance de nos aliments. Les études observationnelles montrent clairement que consommer de grandes quantités de ces aliments est délétère pour la santé. Inversement consommer davantage d’aliments pas/peu ou normalement transformé est protecteur, comme en témoignent de nombreux régimes sur la planète riche en aliments peu transformés : Okinawa, Nordique/Baltique, Méditerranéen…

Enfin, ce concept ne stigmatise en rien tous les aliments industriels mais seulement une fraction. Il existe beaucoup d’aliments industriels de qualité, non ultratransformés.

Comme toujours en science, d’autres études chez l’être humain seront nécessaires pour tirer des conclusions plus précises. En attendant, le faisceau de présomption est suffisant pour appliquer le « principe de précaution », et conseiller de limiter la consommation de tels aliments.

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