Deux listes se présentent aux électeurs à Mirmande :
Laquelle des deux a le plus d’humour ?
(A vous de voter dans l’isoloir évidemment)
L’une, ficelée à l’évidence, une armée en marche, le petit doigt sur le pantalon, en ordre de bataille, avec des personnalités dévouées qui déclarent, la main sur le coeur ; « Continuons ensemble »! Ensemble ? ……… avec 33% de l’ancienne équipe (?), c’est bizarre quand même ! Ensemble ? ….. Loi d’une liste ?
L’autre, qui déclare « Libre à vous » , moins « stratégique » dans sa profession de foi, qui connait le terrain mais qui laisse la « Liberté » du choix !
Alors, où est l’humour, me direz-vous
L’humour ?
En ces temps de pandémie qui remet notre existence en jeu, l’humour que nous avons, est dans notre amour de la liberté, nos rires, notre créativité, notre amour des autres, et l’imagination que nous aurons à vivre ensemble en bonne intelligence……
Assistante de recherche sur la Chaire pour l’Entrepreneuriat des femmes, Sciences Po – USPC
Selon le dernier rapport du Forum économique mondial, l’Islande – suivi par le reste des pays nordiques – serait la société la plus égalitaire en Europe, et au monde. Mais les autres pays européens – y compris au sein de l’Union européenne – restent à la traîne.
De façon plus générale, à ce rythme il faudra attendre 108 ans pour que l’écart entre les genres se résorbe dans le monde.
Quels sont les leviers sur lesquels les pouvoirs publics européens peuvent s’appuyer ?
Les femmes toujours inégales face aux rémunérations et carrières
Si les femmes font des études plus longues que les hommes, elles sont moins susceptibles d’étudier dans les domaines lucratifs et participent moins souvent à l’emploi.
Lorsqu’elles travaillent, elles gagnent moins que les hommes et restent sous-représentées aux fonctions de direction : en moyenne, dans la zone OCDE, les femmes salariées médianes gagnent 15 % de moins que leurs homologues masculins, et n’occupent que 22 % des postes au conseil d’administration.
Face à ces enjeux, les pays cherchent à réduire les inégalités en matière d’éducation, d’emploi, d’entrepreneuriat et de vie publique, notamment à travers les politiques d’aide à la conciliation entre travail et vie familiale.
Les pays nordiques occupent les quatre premières places sur l’indice mondial de l’écart entre les sexes avec un indice autour de 0,83 tandis que la France occupe la 12e place, avec un indice de 0,77.
Cela est en partie dû aux politiques universelles en matière de garde d’enfants et de congés parentaux généraux.
Mais ces congés ont-ils vraiment l’effet escompté ?
La France occupe une place plutôt favorable par rapport aux autres pays en matière d’emploi des femmes et des aides pour concilier travail et vie familiale. Ce n’est pas le cas de sept pays de l’Union européenne qui ne rémunèrent pas du tout le congé parental : le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Irlande, la Grèce, les Pays-Bas et Chypre.
Les pays scandinaves, chefs de file des quotas « mère et père »
À l’inverse, les pays scandinaves sont devenus des chefs de file dans le développement d’une politique familiale et d’égalité des genres moderne. Ils ont été les premiers à introduire les quotas dits « mère et père », c’est-à-dire un quota de congé réservé au père distinct de celui de la mère et l’impliquant à parti entière dans le cadre des systèmes de congés parentaux rémunérés selon les données de l’OCDE.
La Suède possède la politique de congés parentaux la plus généreuse au monde. Chaque parent dispose de 480 jours par enfants à répartir entre les parents, sous réserve de 90 jours qui ne sont pas transférables d’un parent à l’autre.
La Suède est aussi le pays qui rémunère le mieux les parents. Ainsi le congé parental ouvre droit à un revenu correspondant à 80 % du salaire antérieur, pendant les treize premiers mois, tout en bénéficiant de la garantie du retour à son poste.
Mais il faut toutefois avoir travaillé au moins huit mois avant l’arrêt, ce qui incite donc fortement à s’intégrer sur le marché du travail avant d’avoir des enfants. Même logique en Allemagne : si les deux parents prennent le congé, ils ont droit à deux mois supplémentaires. Pareil au Portugal, où la dernière réforme de 2009 a introduit un système de « bonus » d’un mois si le couple partage le congé parental « initial » de cinq mois, ce qui permet au père de prendre un ou plusieurs mois de congé seul payé à 83 %.
L’Islande a un modèle plus égalitaire avec un congé parental de neuf mois, dont un tiers est réservé à la mère, un tiers au père et un tiers partageable entre les deux, avant les dix-huit mois de l’enfant. Il est rémunéré à 80 % pour tout salaire en dessous de 1 260 euros et 75 % pour les salaires supérieurs.
En Norvège, depuis 2013, les mères et les pères sont obligés de prendre un congé de travail d’au moins 14 semaines après la naissance d’un enfant.
Les modèles nordiques ont donc inspiré un projet européen de directive sur la conciliation entre vie privée et vie professionnelle destinée à favoriser un meilleur partage des responsabilités familiales entre les femmes et les hommes.
Repenser le congé parental : La France s’oppose
La directive proposée par la Commission européenne en 2017 porte sur une harmonisation européenne du congé parental et un congé mieux rémunéré. La directive « équilibre entre vie professionnelle et vie privée » propose que chacun des parents ait droit à quatre mois de congés rémunérés à hauteur des indemnités maladie.
Cependant, et notamment en raison de l’opposition de la France, pour des raisons financières, la durée minimale du congé non transférable a été réduite de 4 à 2 mois ainsi que la durée minimale d’indemnisation (de 4 à 1,5 mois).
En matière d’emploi, les politiques familiales dans les pays nordiques contribuent à créer des écarts relativement faibles entre les sexes en matière de participation sur le marché du travail. À l’exception du Danemark, les écarts sont inférieurs à 5 points de pourcentage ce qui semble plutôt positif en terme d’accès égal au marché du travail.
La France figure aussi étonnement, malgré une politique moins égalitaire parmi les pays les plus performants avec un écart de 7,9 points de pourcentage, inférieur à la moyenne de l’OCDE.
L’Allemagne affiche un écart plus élevé que la France mais reste parmi les pays modérément performants. À l’inverse, l’Italie affiche un écart de 20 points de pourcentage qui la place parmi les pays les moins performants.
L’Allemagne apparaît donc comme moins égalitaire que la France, mais plus égalitaire que l’Italie.
Cependant, au-delà des faibles écarts de participation sur le marché du travail entre les hommes et les femmes, qui sous-entendrait une hausse des égalités, ces dernières demeurent moins favorisées que les hommes quant à la progression de leur carrière et restent sous-représentées aux postes de décisionnaires et gestionnaires.
En France, cette part est de 33 % et la moyenne de l’OCDE est de 32 %.
Ce phénomène pourrait être attribué à la persistance des stéréotypes genrés selon lesquels les femmes sont considérées comme moins capables d’occuper des postes de responsabilité.
En termes d’attitude égalitaire, les hommes nordiques semblent avoir des opinions et des comportements plus égalitaires qu’ailleurs.
« un père doit mettre sa carrière avant de s’occuper de son jeune enfant » :
Cette affirmation semblerait être désormais remise en question par plus de 59 % des hommes au Danemark, et 77 % en Suède qui souscrivent, au moins en partie, aux déclarations égalitaires fondées sur le sexe telles que
« l’égalité entre hommes et femmes est un droit fondamental ».
Les différences de contextes historiques et sociopolitiques en termes de politiques familiales peuvent expliquer ces écarts d’attitudes. Les États providences nordiques caractérisés par un « féminisme étatique », offrent un soutien plus ancien et plus étendu à la garde d’enfants que les autres pays européens.
L’impact réel du congé parental
Bien que le congé parental pour les hommes comme pour les femmes est un instrument important pour promouvoir une égalité femmes-hommes, il ne résout pas complètement le problème des inégalités professionnelles.
S’il permet aux femmes de participer plus au marché du travail, les inégalités salariales persistent. C’est ce que montrent les économistes Martin Andersen et Emily Nix (2018) qui trouvent que les femmes des couples hétérosexuels subissent une baisse moyenne de revenu d’environ 22 % après la naissance du premier enfant et que cette baisse persiste dans le temps, alors que leur partenaire masculin ne subit aucune pénalité dans le revenu.
Cette pénalité subie par les femmes est due en grande partie aux préférences et aux normes de genre qui renforcent les rôles traditionnels des genres et font que les femmes continuent à travailler moins d’heures et à occuper des emplois moins rémunérateurs et favorables à la famille quand elles commencent à avoir des enfants.
Palier l’inégalité persistante des salaires
Deux politiques pourraient pallier cette inégalité consistante : le congé paternité et les soins subventionnés à la petite enfance. L’accès subventionné à des services de garde de haute qualité peut réduire la pénalité relative à l’enfant en fournissant aux ménages un substitut viable au temps passé par la mère à la maison.
En effet, si le congé paternité n’a pas eu d’impact sur le revenu des mères en Norvège entre 2005 et 2014, c’est parce qu’en ciblant les pères, la politique ne s’avère pas suffisante pour permettre aux mères de réduire le temps passé à la maison. À l’inverse, l’impact de l’accès à des services de garde de haute qualité sur les pénalités imposées aux parents à l’égard des enfants est positif sur le revenu de travail des mères.
D’autres études montrent que l’ampleur des pénalités infligées aux femmes à la suite de la naissance d’un enfant est corrélée aux normes de genre établies qui influencent les préférences des femmes en matière de famille et de carrière. À travers le monde, une majorité d’hommes et de femmes sont d’avis que les femmes ne devraient pas travailler à plein temps tant qu’elle a des enfants à la maison, et cette pénalité est transmise de génération en génération.
Comme montré en Suède et au Danemark, des politiques en faveur de l’égalité peuvent modifier ces normes culturelles au fil du temps. Mais la politique ne suffirait pas à elle seule à surmonter les inégalités entre les sexes. Cela nécessiterait des changements de comportement, y compris de la part des hommes.