• Actualités régionales
    • Communes limitrophes
    • Régionales
  • Adhésion
  • André Lhote
  • Au-delà du 14 juillet, des interrogations tenaces sur l’usage des armées
  • Auteurs morts en 17, (déjà…)
  • BD « Sciences en bulles » : À la recherche des exoplanètes
  • Bonnes feuilles : Le château d’If, symbole de l’évasion littéraire
  • Comment la lecture enrichit l’éducation des enfants
  • Corruption, contrebande : le drame de Beyrouth et la question de la sécurité dans les zones portuaires
  • Des crises économiques à la crise de sens, le besoin d’une prospérité partagée
  • Evènements
  • Lecture : comment choisir un album qui peut vraiment plaire aux enfants
  • L’économie fantôme de l’opéra
  • L’Europe s’en sortirait-elle mieux sans l’Allemagne ?
  • Maladie de Lyme : attention au sur-diagnostic !
  • Mirmande
    • Pages d’histoire
    • AVAP et PLU
    • Fonds de dotation et patrimoine
  • NutriScore : quand l’étiquetage des aliments devient prescriptif
  • Penser l’après : Le respect, vertu cardinale du monde post-crise ?
  • Podcast : le repos, une invention humaine ?
  • Prévoir les changements climatiques à 10 ans, le nouveau défi des climatologues
  • Qui sommes-nous?
  • Réforme de la taxe d’habitation… et si la compensation financière n’était pas le seul enjeu ?
  • Revues de presse et Chroniques
  • S’INSCRIRE AU BLOGUE
  • Scène de crime : quand les insectes mènent l’enquête
  • The conversation – Changement climatique : entre adaptation et atténuation, il ne faut pas choisir
  • Une traduction citoyenne pour (enfin) lire le dernier rapport du GIEC sur le climat

Mirmande PatrimoineS Blogue

~ La protection des patrimoines de Mirmande.com site

Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 18/03/2020

Les Français·es face à leur responsabilité

18 mercredi Mar 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

  1. David Simard

    Docteur en philosophie, enseignant en SHS médecine, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)

Université Paris-Est Créteil Val de Marne

 

CC BY ND
Quai du canal saint-Martin à Paris le dimanche 15 mars en dépit des annonces demandant à rester chez soi. Thomas SAMSON / AFP
 

La pandémie du coronavirus SARS-CoV-2 entraînant la maladie Covid-19 produit une situation d’incertitude similaire à celle que le monde a connue il y a dix ans avec la grippe A (H1N1).

Ainsi, si nous disposons de données assez précises sur les grippes saisonnières, ainsi que sur d’autres coronavirus que celui du Covid-19, le fait qu’il s’agisse d’une nouvelle souche laisse une part d’inconnu que nous tentons de pallier au fur et à mesure de la progression de la nouvelle pandémie.

Dans son allocution du lundi 16 mars, le président français a annoncé de nombreuses mesures drastiques destinées à réduire les déplacements de population ainsi que des décisions sociales, économiques et politiques conséquentes, comptant sur la responsabilité individuelle et collective de chacun.

Cette situation permet de questionner les comportements et discours collectifs en s’appuyant notamment sur l’anthropologie historique et l’histoire des mentalités.

La responsabilité individuelle, mentalité française ?

La diffusion de mesures de prévention appelées « gestes barrière » pour freiner la propagation du Covid-19 en France attire l’attention. Il s’agit en effet de mesures qui font appel à la responsabilité individuelle, comme se laver les mains régulièrement, tousser dans son coude, instaurer une distanciation sociale, rester chez soi si on a plus de 70 ans…

Dans une perspective d’inspiration foucaldienne, on peut dire que ces moyens d’exercer un pouvoir en santé publique relèvent de techniques de régulation des comportements, et non de coercition. Cette approche est en adéquation avec les formes de gouvernementalité libérale, sans obligation ni interdiction directes. Elles se distinguent d’autres types de mesure possibles, relevant de formes d’intervention plus autoritaires s’exerçant par le contrôle légal et disciplinaire : fermeture de lieux publics (écoles, universités…), fermeture de commerces, obligation de quasi confinement au foyer… décidées et imposées par le pouvoir étatique.

La France a mêlé à ce jour ces deux types de technologies d’exercice du pouvoir à propos des processus fondamentaux du vivant que sont la santé et la maladie, en ayant compté d’abord de façon importante sur l’autodiscipline des individus.

Or, cette approche libérale, qui compte sur la responsabilité individuelle, entre en tension avec la tradition française multiséculaire d’un État centralisateur et très hiérarchique. Celle-ci remonte non seulement à l’État napoléonien, mais également à la monarchie catholique d’Ancien Régime comme l’a montré Alexis de Tocqueville.

Cette tendance se traduit en médecine par une conception très paternaliste et de maintien de l’ordre social qui a pris son essor en santé publique (alors appelée « hygiène publique ») au XIXᵉ siècle, avec le développement d’un hygiénisme d’État.

Approche étatiste de la santé versus approche domestique

La France se situe ainsi assez loin de la conception anglo-américaine de l’exercice de la médecine et de l’hygiène, qui s’inscrit dans une tradition dite de self-help (« aide à soi-même ») développée à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle.

Cette tradition mêle une approche domestique et privée de la santé avec une méfiance prononcée à l’égard des institutions étatiques. La liberté individuelle est mise en avant contre le pouvoir de l’État, ce qui a conduit à développer des formes d’éthique personnelle orientées par l’idée de responsabilité individuelle, reposant en l’occurrence sur l’éthique protestante américanisée et considérée alors aux États-Unis comme la forme aboutie du protestantisme, importé d’une Europe elle-même considérée en déclin. L’hygiène dite « sociale » aux États-Unis s’est développée au tournant du XXe siècle, lors de la période de la réforme sanitaire dite « progressiste » par l’historiographie américaine, sans se départir de la pensée de la liberté individuelle et de l’éthique personnelle.

Ces différences de mentalités se retrouvent dans les différences de système de santé, et permettent d’éclairer la vague de réprobation qu’a connu le projet de l’ancien président américain Barack Obama en la matière, connu sous le nom d’Obamacare.

Des manifestants pro-Obamacare devant la Cour Suprême américaine à Washington DC. ALEX WONG/GETTY Images North America/AFP

Elles peuvent contribuer également à mettre en perspective les difficultés rencontrées en France pour que les habitantes et habitants suivent scrupuleusement les consignes de santé publique face au Covid-19 qui reposent sur la responsabilité individuelle.

La situation actuelle met ainsi en exergue une problématique forte concernant la culture française sur le rapport à l’autorité, qui d’un côté se veut contestataire, mais qui de l’autre ne rapporte pas, manifestement, l’idée de liberté individuelle à celle de responsabilité individuelle.

L’héritage étatiste européen de ce qui s’appelait la « police de santé » fait partie de la mentalité française qui aurait, d’une certaine façon, des difficultés à envisager l’obéissance à des consignes autrement que par l’exercice d’une autorité coercitive, devenue cependant insupportable pour nombre de concitoyennes et concitoyens.

Entre paternalisme médical et autonomie individuelle

Il est difficile d’évaluer où en est aujourd’hui la société française dans son rapport à l’autorité politique, entre appétence pour un pouvoir autoritaire et sécuritaire d’un côté, et aspiration aux libertés individuelles de l’autre. Et ce d’autant que, si les catégorisations étatisme/libéralisme, paternalisme/self-help… permettent de donner sens aux phénomènes sociaux et politiques, elles ne doivent pas masquer le fait qu’au sein d’une même société coexistent une variété de discours et de comportements qui entrent en conflit, en France comme aux États-Unis.

Par ailleurs, le dessin de la stratégie politique française n’a pas été claire n’y n’a aidé à diffuser un message cohérent. Fermeture des crèches, écoles et universités, interdiction des rassemblements de plus de cent personnes entre en contradiction avec l’annonce du maintien des élections municipales, mais aussi des transports en commun.

De plus la fermeture des bars, cafés, restaurants, cinémas etc. a été déclarée seulement dans un second temps, juste au moment du passage au stade 3 de l’épidémie, tout comme la réduction « drastique » des transports longue distance.

Ceci peut aussi contribuer à expliquer le fait que les « gestes barrière » n’aient pas été massivement suivis. C’est toutefois, non sans raison, le manque d’autodiscipline de nombre de Françaises et de Français qui a été invoqué pour fermer les commerces « non indispensables ».

Parc des Buttes-Chaumont, le dimanche 15 mars : les Parisiens ont profité du soleil plutôt que de rester chez eux. C.Chakraverty, CC BY

Vers un exercice responsable de la liberté

Dans le champ médical français, entre la fin des années 1980 et les années 2000, la mise en avant législative du concept de consentement libre et éclairé constitue une remise en question du paternalisme médical encore défendu au milieu du XXe siècle.

Mais le concept de consentement – qui a par ailleurs plus de difficultés à s’ancrer en France qu’aux États-Unis ou au Canada sur le plan sexuel au niveau pénal notamment – réfère à une conception autonomiste de l’individu qui requiert, dès lors, des modes de régulation individuelle des comportements pour soi-même mais aussi avec et envers les autres. L’éthique de la responsabilité individuelle, qui a en outre des effets collectifs comme lors d’une pandémie, est une réponse développée historiquement par la mentalité anglo-américaine (qui peut aussi avoir ses travers concernant, par exemple, l’accès au système de santé pour lequel la logique libérale se trouve particulièrement défaillante en période pandémique et nécessite des mesures politiques exceptionnelles).

Les comportements de nombre de Françaises et de Français durant cette période de Covid-19 semblent attester d’une autre mentalité qui n’a pas encore tout à fait trouvé un chemin vers un exercice responsable de la liberté, sans avoir à copier les États-Unis qui relèvent d’une autre histoire anthropologique qui a bien moins développé les idées de justice sociale et de service public.

La question qui se pose est alors la suivante : les Françaises et les Français sont-ils aujourd’hui capables d’autodiscipline sur fond d’une pensée de la liberté individuelle qui est aussi une pensée de la responsabilité individuelle, sans avoir à attendre de se plier à des mesures étatiques coercitives ?

La pandémie de Covid-19 a apporté une réponse plutôt négative, pour l’heure, à cette question. L’approche libérale de la présidence de la République et du gouvernement a glissé ainsi peu à peu vers des mesures de plus en plus contraignantes et autoritaires, mobilisant désormais l’État centralisateur dans une rhétorique de la guerre sanitaire mettant l’armée à contribution, à quoi s’ajoute un interventionnisme étatique en matière économique considérable.

Coronavirus : le point hebdomadaire sur la couverture internationale de The Conversation

18 mercredi Mar 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

  1. Ina Skosana

    Health + Medicine Editor (Africa edition)

  2. Lionel Cavicchioli

    Chef de rubrique Santé, The Conversation France

CC BY ND

La crise mondiale déclenchée par la propagation du Covid-19 s’est encore aggravée cette semaine, obligeant les gouvernements à prendre des mesures drastiques.

La nervosité des marchés boursiers fait craindre une récession globale, avec des effondrements historiques des cours des actions et un choc tel que l’économie mondiale pourrait mettre des mois à se redresser.

US S&P500. La volatilité des marchés au quotidien (le passage du plus haut au plus bas en un jour) se rapproche de ce qui a été observé pendant la crise financière mondiale.

Alors que la maladie continue de se développer, les gouvernements ont commencé à prendre des mesures qui auraient semblé encore impensables il y a quelques semaines.

En France, le Président Emmanuel Macron a finalement annoncé une phase de confinement afin d’essayer de contenir le virus, en appelant à la responsabilité des citoyens. L’Italie a imposé un verrouillage national, avant que l’Europe ne décide de fermer ses frontières. Les écoles et les universités sont désormais fermées dans la plupart des pays européens, tandis que des milliers d’entreprises ont demandé à leurs employés de travailler chez eux.

Le 16 mars, au moment de la rédaction de notre point hebdomadaire, le Covid-19 avait été détecté dans près de 150 pays, selon l’Organisation mondiale de la santé, qui considère désormais la crise comme une pandémie. Plus de 160 000 personnes ont été diagnostiquées et le nombre de décès est passé à près de 6 500.


CC BY

Notre point hebdomadaire d’informations expertes sur le coronavirus. Composé d’associations à but non lucratif, The Conversation est un média qui travaille avec des milliers d’universitaires à travers son réseau mondial. Ensemble, nous produisons des analyses fondées sur les faits et la recherche académique. Les articles sont gratuits – il n’y a pas de paywall – et peuvent être republiés.


Face à toutes les incertitudes sur la façon dont la pandémie peut se développer et sur son impact mondial, les articles de La Conversation ont fourni une couverture unique. Avec des analyses publiées en quatre langues – anglais, français, bahasa indonesia et espagnol – les huit éditions de The Conversation ont constaté une large hausse de leur audience, le public privilégiant clairement l’expertise, à l’opposé des approximations et des fausses rumeurs circulant sur les réseaux sociaux.

Dans cette deuxième chronique hebdomadaire, nous mettons une fois de plus en avant certains des articles publiés par le réseau mondial de The Conversation.

Préparez-vous à notre nouveau mode de vie

Une chose est devenue évidente : nous devons nous préparer à un nouveau mode de vie. Les experts ont réfléchi à ce que cela pourrait impliquer :

  • De l’Université internationale de La Rioja, en Espagne, Vicente Soriano plaide pour la fermeture des établissements scolaires (en espagnol) tandis que Kyungmee Lee de l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni, affirme que la mise en ligne des cours universitaires n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’Education à l’université Lumière Lyon 2 donne lui quelques pistes pour continuer à instruire les enfants depuis la maison.
  • L’annulation des rassemblements publics est un autre changement radical. Simon Chadwick, de l’EM Lyon Business School, considère que la suspension du calendrier sportif international pourrait avoir des conséquences importantes sur l’industrie du sport. Kari Brossard Stoos, du Ithaca College, aux États-Unis, et Heather Dichter, de l’université de Montfort, au Royaume-Uni, explorent l’impact de ces annulations sur les Jeux olympiques.
  • La « télésanté » pourrait jouer un rôle dans la limitation de la propagation du virus. Centaine Snoswell et Anthony Smith de l’Université du Queensland en Australie en expliquent les bases.
  • Erika Hughes de l’Université de Portsmouth, Royaume-Uni, estime aussi que le Covid-19 pourrait changer la façon de se saluer pour toujours.

Epidémie, pandémie ? Les différences et les principales implications

Une autre grande question abordée par nos experts concerne la décision de l’OMS d « annoncer que l’épidémie était désormais une pandémie.

  • Quelle est la différence entre épidémie et pandémie ? Rebecca S.B. Fischer, professeur adjoint d’épidémiologie à l’Université A&M du Texas, aux États-Unis, l’explique dans cette analyse.
  • Fernando González Candelas, chef de l’unité de recherche commune sur l’infection et la santé publique à l’université de Valence, Espagne, livre également son analyse.
  • Quant à Jeremy Rossman, de l’université du Kent au Royaume-Uni, il explique pourquoi le gouvernement britannique a adopté une approche différente de celle adoptée par d’autres pays.

Un retour sur la grippe espagnole

Les universitaires ont également offert des perspectives historiques, en évoquant l’épidémie de grippe espagnole il y a un siècle.

Howard Phillips, de l’Université du Cap, en Afrique du Sud, revient sur les erreurs élémentaires commises lors du rapatriement des soldats sud-africains d’Angleterre en 1918.

Chris Colvin de l’Université Queen’s de Belfast, au Royaume-Uni, et Eoin McLaughlin de l’University College de Cork, en Irlande, explorent de leur côté les leçons de la crise économique qui a suivi.

Lutter contre la désinformation

La propagation de la maladie a également donné lieu à des entreprises de désinformation sur les réseaux sociaux.

  • Peter McCaffery, professeur de biochimie à l’université d’Aberdeen décrypte un mythe très répandu : il est peu probable que la prise de vitamine C prévienne ou guérisse une infection à coronavirus.
  • Professeur de journalisme et de médias sociaux à l’université Griffith, Australie, Mark Pearson, offre des conseils pour mieux identifier les sources fiables sur la pandémie. Enfin, Denis Muller, de l’Université de Melbourne, Australie, souligne l’importance d’appliquer les normes éthiques les plus strictes dans les reportages sur l’épidémie de Covid-19.

View this post on Instagram

it would be a mistake to abstain from all news during the COVID-19 pandemic and its unpredictable economic and social consequences. Instead, how about you use this crisis to build your own media literacy – by pausing to reflect carefully upon what news you really need in your family’s life? A journalism professor shares five suggestions on how you can stay in the loop at home while you get your work done – and help maintain your mental health. #coronavirus #coronavirüsü #corona #covid_19 #covid19news #viruses #viral #virus #health #Medicine #evidence #research

A post shared by The Conversation (@theconversationdotcom) on Mar 16, 2020 at 12:07am PDT

Qui est le « patient zéro » ?

De nombreuses questions subsistent, notamment au sujet du fameux « patient zéro ». Wanda Markotter de l’Université de Pretoria, Afrique du Sud, liste les mesures prises par les scientifiques pour retrouver la source initiale de Covid-19.

Pour finir sur une note positive, l’une des bonnes nouvelles est le partage de connaissances au niveau international pour lutter contre cette pandémie : Aleks Berditchevskaia et Kathy Peach du Centre for Collective Intelligence Design de Nesta, Royaume-Uni, explique comment cette intelligence collective est mise à la disposition du public.

Les scientifiques sont toujours à la recherche de la source de Covid-19. Getty Images

Coronavirus : la pandémie à la lumière de la philosophie d’Auguste Comte

18 mercredi Mar 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

The Conversation
La chapelle de l’Humanité, à Paris. Jean-Pierre Dalbéra/Flickr, CC BY-SA

  1. Charles Hadji

    Professeur honoraire (Sciences de l’éducation), Université Grenoble Alpes

Université Grenoble Alpes

 

CC BY ND

Quand est mise en jeu la vie même des êtres humains, les événements soulèvent, ou ravivent, des questions d’ordre philosophique. Ainsi, la pandémie de coronavirus vient nous rappeler l’importance, et l’urgence, de questions auxquelles les philosophes ont consacré, depuis longtemps, des débats animés. Celles des rapports entre individus et société, entre science et politique, et finalement entre logos et praxis. Les questions couvaient sous la cendre. Le virus les a réveillées, et nous donne, en particulier, l’occasion de saisir la pertinence et l’actualité des analyses d’Auguste Comte, le père du positivisme.

Pas d’individu sans société

La société est souvent perçue négativement. C’est l’ordre établi, qui tend à étouffer les libertés individuelles. Elle s’incarne dans un État, que certains (qui ignorent sans doute tout de Pinochet) jugent aujourd’hui, en France, autoritaire, sinon dictatorial. Le philosophe Alain, qui avait écrit Le citoyen contre les pouvoirs, ne disait-il pas : « L’individu qui pense, contre la société qui dort, voilà l’histoire éternelle » (Alain, Politique, PUF).

Mais le même Alain écrivait aussi que « la corrélation est évidente entre individu et société », ce qui signifie que l’un n’est rien sans l’autre. C’est ce qu’a exprimé le Président dans son allocution du 12 mars : pensons et agissons en « solidaires », plutôt qu’en « solitaires ». Nous ne pouvons faire face à la pandémie que collectivement, mais le comportement de chacun est primordial, car chacun est tributaire des autres. Cela s’appelle une société.

C’est cette primauté de la solidarité sociétale que le fondateur du positivisme a eu le grand mérite de souligner, en proposant l’idée d’« unité sociocratique », et en invitant à concevoir

« La masse de l’espèce humaine… comme constituant, à tous égards, et de plus en plus, ou dans l’ordre des lieux ou dans celui des temps, une immense et éternelle unité sociale, dont les divers organes individuels ou nationaux, unis sans cesse par une intime et universelle solidarité… concourent inévitablement… à l’évolution fondamentale de l’humanité » (Cours de philosophie positive).

Ainsi prennent sens les notions de continuité alimentaire, de continuité territoriale, ou de continuité éducative. La société de consommation comprend bien des aspects détestables. Mais sans un minimum de biens de consommation, il n’y a plus de vie. Les chaînes d’approvisionnement sont des chaînes de survie, non de servitude. L’individu n’est rien sans ce qu’il reçoit des autres, et sans ce qui le relie aux autres.

Pas de droits sans devoirs

Il est donc capital de développer « le sentiment social ». Pour Comte, cela passe par la compréhension de la prévalence des devoirs sur les droits. L’enjeu est pour lui une « régénération décisive » de la politique :

« Cette régénération décisive consiste surtout à substituer toujours les devoirs aux droits, pour mieux subordonner la personnalité à la sociabilité ».

Comte va même jusqu’à parler de « prétendus droits humains ». C’est une conséquence de ce qui est pour lui un fait fondamental : « Une société n’est […] pas plus décomposable en individus qu’une surface géométrique ne l’est en lignes, ou une ligne en points » (Système de Politique positive). Se crisper sur les droits revient à ne considérer que des individus coupés des autres.

Or « chacun a des devoirs, et envers tous… Les justes garanties individuelles résultent seulement de cette universelle réciprocité d’obligation ». La crise du coronavirus le démontre : le droit fondamental de vivre est suspendu au devoir pour chacun de respecter les consignes de confinement ; de même que, d’une façon générale, et n’en déplaise aux « insoumis » du sanitaire, au devoir de se faire vacciner. « Nul ne possède plus d’autre droit que celui de toujours faire son devoir » (Politique positive).

Pas d’action sans étayage scientifique

Le Président et les ministres le martèlent à l’envi. Toutes les décisions prises en matière de gestion de la crise sanitaire, jusqu’à la tenue des élections, reposent sur un étayage scientifique. Toutes sont, sinon « dictées » (Le Monde du 14 mars) par des arguments scientifiques, du moins « éclairées » par le conseil scientifique de la crise du coronavirus, qui apporte les données épidémiologiques. Le Président ne fait que « suivre l’avis des scientifiques ».

Tout se passe comme si l’action gouvernementale appliquait le principe de base de la philosophie de l’action positiviste : la science doit « fournir la véritable base rationnelle de l’action de l’homme ». En reprenant une formule de Bacon, Comte affirme que la puissance doit être « proportionnée à la connaissance ». Pour lui : « Science, d’où prévoyance ; prévoyance, d’où action ; telle est la formule très simple qui exprime d’une manière exacte, la relation générale de la science et de l’art » (Philosophie positive).

Pas de politique sans éthique

Mais il arrive nécessairement un moment où la science se tait, car elle ne peut plus rien dire. Que faire si le nombre de lits disponibles à l’hôpital est inférieur au nombre de malades dont la survie exige l’hospitalisation ? La crise nous confronte de plein fouet à la tragique cruauté des choix éthiques.

On touche alors un ordre supérieur, où il convient de laisser parler son cœur. Car « l’esprit n’est pas destiné à régner, mais à servir ». « La raison n’a jamais que de la lumière ; il faut que l’impulsion lui vienne d’ailleurs » (Système). Il faut savoir entendre et suivre l’« impulsion » du sentiment.

De « la prépondérance du cœur sur l’esprit », résulte « la prépondérance de la morale sur la science dans toute véritable éducation ». Tel est, pour Comte, le véritable ordre des priorités : l’éthique, expression du cœur ; puis la science, production de l’esprit ; puis l’action politique, s’efforçant de « faire, autant que possible, prévaloir les instincts sympathiques sur les impulsions égoïstes » (Politique positive).

Auguste Comte condense en deux devises ce qu’il désigne comme « la formule sacrée de la religion positive : l’Amour pour principe, l’Ordre pour base, et le Progrès pour but ». ». L’une est morale : « vivre pour autrui ». L’autre politique : « Ordre et Progrès ». Par-delà toutes les limites, et tous les excès, du positivisme, n’y a-t-il pas là, dans les temps étranges d’incertitude et d’anxiété que nous vivons, matière à réflexion ?

Devoirs scolaires : comment mieux tirer profit des moteurs de recherche

18 mercredi Mar 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

 

  1. Renee Morrison

    Lecturer in Curriculum Studies, University of Tasmania

University of Tasmania

CC BY ND
Avant de lancer une requête sur un moteur de recherche, les enfants doivent prendre le réflexe de bien choisir leurs mots clés. Shutterstock
 

Faire des recherches sur Internet est une activité très formatrice. Une étude a par exemple montré que les jeunes qui élaborent de vraies stratégies de recherche en ligne ont également de meilleures notes à l’université.

Mais ces compétences ne s’acquièrent pas automatiquement en passant plus de temps à surfer sur le web. Bien au contraire, les étudiants ont besoin de conseils et d’instructions explicites pour être capables de faire des recherches plus efficaces.

Les jeunes ont tendance à penser qu’ils maîtrisent déjà ces outils. Leurs enseignants et leurs parents le supposent aussi. Cette hypothèse se double souvent de la croyance erronée que toute recherche est forcément fructueuse. Et si l’on intègre souvent les outils numériques aux recherches faites en classe, on se focalise rarement sur l’apprentissage même des méthodes de recherche.

Nombreux sont les enseignants qui ne guident pas explicitement leurs élèves dans leurs recherches en ligne. Au contraire, les enfants se forment souvent par eux-mêmes et sont réticents à demander de l’aide. Voilà qui ne leur permet pas d’acquérir les compétences nécessaires.


À lire aussi : L’éducation aux médias, une nécessité ?


Pendant six ans, je me suis penchée sur la manière dont les jeunes utilisent les moteurs de recherche. Parmi les groupes que j’ai suivis, qu’ils soient scolarisés dans un établissement classique ou étudient chez eux, on peut relever un certain nombre de mauvaises habitudes.

Par exemple, tous passent beaucoup plus de temps sur des sites qui ne sont pas pertinents que sur les sites de qualité qui leur seraient vraiment utiles. Et, bien souvent, ils abandonnent les recherches avant d’avoir trouvé l’information dont ils ont besoin.

Voici donc trois choses à garder en tête pour vraiment tirer profit d’une recherche en ligne.

Élargissez vos requêtes

Les jeunes devraient explorer, synthétiser et questionner les informations trouvées sur Internet, plutôt que de simplement les repérer, et passer à autre chose. Les moteurs de recherche offrent des possibilités d’apprentissage infinies, mais les étudiants ont tendance à se focaliser sur quelques points précis. Cela ne leur permet pas d’obtenir de meilleurs résultats que ce qu’ils auraient eu il y a quarante ans dans une encyclopédie imprimée.

Il est important d’utiliser différents mots clés et de croiser les requêtes, les sites et les onglets de recherche, notamment les actualités ou les images.

Une partie de mon travail de thèse (en cours de rédaction) consistait à observer pendant 20 minutes des jeunes et leurs parents en train d’utiliser un moteur de recherche. Lors de l’une de ces séances (la situation est assez typique), une famille pratiquant l’école à la maison a tapé dans la barre de recherche de Google : « Combien de tigres en danger y a-t-il à Sumatra ». Ils cliquent alors sur un seul site, sur lequel ils repèrent une phrase d’explication.

Le parent recopie cette réponse et passe au sujet suivant : la culture des graines. La recherche aurait été bien plus riche s’ils s’étaient aussi demandé :

  • où se situe Sumatra
  • pourquoi les tigres sont en danger
  • comment on peut contribuer à leur protection

J’ai fait une recherche de mon côté avec les mots clés « tigres de Sumatra » entre guillemets. Les résultats obtenus m’ont permis de voir des images de tigres dans le National Geographic et de discuter en direct avec un expert du World Wide Fund (WWF).

En cliquant sur l’onglet « actualités » à partir de la même requête, on obtient une revue d’articles récents, de l’arrivée de deux tigres dans une réserve naturelle en Australie aux effets de l’huile de palme sur l’espèce. Il peut suffire de modifier un peu ses requêtes pour améliorer les bénéfices éducatifs d’une recherche.

« Dans la toile », épisode sur les moteurs de recherche (TV5 Monde).

Prenez votre temps

Trop souvent, on part du principe qu’une recherche est un processus rapide. Les familles de mon étude passaient en moyenne 90 secondes, voire moins, à consulter chaque site web et se lançaient dans de nouveaux sujets toutes les 4 minutes.

Avec tant de rapidité, on peut supposer que les étudiants ne font pas de requêtes efficaces ou n’obtiennent pas l’information dont ils ont vraiment besoin. Ils peuvent également ne pas avoir assez de temps pour examiner les résultats de recherche et évaluer la pertinence des sites proposés.

Mes recherches confirment que les enquêteurs en herbe ont tendance à cliquer sur les liens les plus en vue, souvent les premiers sites indiqués, très certainement pour gagner du temps. Cela pose problème dans un environnement commercial où le référencement d’un site peut s’acheter, et dans un contexte où les enfants ont tendance à tenir pour valable tout ce qu’ils trouvent en ligne.

Une recherche rapide n’a rien de problématique en soi. En repérant vite les informations nécessaires, les élèves peuvent consacrer plus de temps à d’autres tâches plus complexes, comme l’analyse et l’analyse des faits qu’ils trouvent. Mais cela n’est vrai que s’ils ont bel et bien obtenu les éléments dont ils avaient besoin.

Ne vous reposez pas trop sur Google

Les enfants s’en remettent souvent aux outils proposés par Google comme la fonction « Did you mean » (ndrl : qui corrige les requêtes supposées comporter des coquilles).

Quand les élèves se disent confiants dans leur capacité à faire des recherches en ligne, mon travail de thèse montre qu’ils font encore plus confiance à Google même. « Je suis habitué à ce que Google fasse les corrections nécessaires », explique ainsi l’un d’entre eux.

De telles attitudes peuvent les conduire à rejeter des mots-clés pertinents, en acceptant automatiquement l’autocorrection (parfois erronnée) ou en partant sur des pistes non pertinentes.

Apprendre aux élèves à sélectionner les sites consultés en fonction des extensions de noms de domaine peut les aider à se sentir responsables de leur recherche au lieu de se décharger sur l’outil. Par exemple, l’extension « .com », facile à acheter, renvoie plus fréquemment à un site commercial alors que les extensions « .gouv » ou « .edu », correspondant à des sites officiels, assurent une certaine fiabilité.

Les moteurs de recherche ont un grand potentiel éducatif, mais nous devons être prudents et éviter les raccourcis, et ne pas croire que ce potentiel est une garantie.

Comment savoir si une information est vraie ? (Ouest-France, 2018).

Covid-19 : parler, pour maintenir le lien social durant l’épidémie

18 mercredi Mar 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

  1. Antoine Pelissolo

    Professeur de psychiatrie, Inserm, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)

 

Université Paris-Est Créteil Val de Marne

 

CC BY ND
À Rennes, des citoyens regardent l’allocution du président Emmanuel Macron sur l’épidémie de Covid-19, le 16 mars 2020, au cours de laquelle un renforcement des mesures de confinement ont été annoncées. Damien Meyer / AFP
  •  Adresse électronique
  •  Twitter1
  •  Facebook
  •  Linkedin
  •  Imprimer

Quoi de pire qu’une épidémie comme celle que nous traversons pour attiser les peurs et angoisses diverses, en premier lieu celles des maladies et de la mort, mais aussi celles de l’autre ? Très vite ressurgissent des angoisses ancestrales, qui ne peuvent être qu’exacerbées par les messages de prévention que l’on doit répéter continuellement aujourd’hui. Les « gestes barrières », en particulier, se traduisent par un éloignement physique des autres : distances de sécurité lors des rencontres, prohibition de tout contact physique, consignes de confinement voire de « quarantaine », etc.

Les gestes barrière pour freiner les contaminations. Santé Publique France

Ces mesures sont évidemment essentielles, voire vitales pour les plus vulnérables d’entre nous. Elles risquent cependant aussi de mettre à mal la cohésion sociale, non seulement à l’échelon individuel, entraînant repli sur soi et suspicion, mais aussi à l’échelon collectif, en rompant les chaînes de solidarité et de fonctionnement sociétal.

Peur de l’autre, peur de l’étranger, voire stigmatisation et rejet… Parfois, ces effets secondaires de l’épidémie pourraient avoir un potentiel viral presque aussi puissant que la maladie elle-même. Comment préserver alors le lien social, aussi vital que la nourriture et l’air pour chacun d’entre nous et pour notre civilisation ?

Des traumatismes qui ont laissé des traces

Les traumatismes collectifs provoqués par les épidémies passées, qui ont décimé des populations entières à toutes les étapes de notre évolution, ont inscrit dans notre patrimoine partagé à la fois de profondes angoisses et des comportements essentiels, qui ont permis de survivre à ces catastrophes.

Des réflexes très élémentaires ont ainsi été transmis par la génétique au fil des générations : dégoût face à la saleté, méfiance face à des aliments paraissant dangereux, habitudes souvent automatiques de lavage et de toilette même s’ils varient selon les personnes et sont également modelés par l’éducation.

En plus de ces moyens de protection programmés et partiellement efficaces contre les risques de contamination, la répétition des pandémies graves comme celles de la peste, de la tuberculose et plus proches de nous de la grippe espagnole voire du SIDA, a pu générer une peur collective du contact avec d’autres personnes susceptibles de transmettre un agent infectieux.

Bien sûr le pire n’est jamais sûr, et les attitudes de bienveillance et les comportements d’entre-aide sont également des tendances fortes de notre patrimoine commun, qui ne manquent pas déjà de se manifester. Mais il ne sera pas facile, surtout si la crise s’intensifie et se prolonge, de contrecarrer la propension à l’individualisme voire à la méfiance induite par les consignes publiques d’éloignement des autres. La parole aura un rôle important à jouer pour y remédier.

Miser sur le langage

Comme toujours en psychologie humaine, le support essentiel de toute relation est le langage. Il devient, dans cette situation, encore plus crucial. En l’absence d’autres moyens de témoigner son attention ou son affection à l’autre, les mots peuvent se substituer en grande en partie aux signes physiques de politesse ou de fraternité.

Dire son plaisir d’une rencontre, ou témoigner à ses « proches » (même loin physiquement…) que l’on pense à eux et même que l’on se préoccupe d’eux, permet de maintenir ces liens tellement importants dans nos vies sociales, familiales et affectives. Cela peut paraître trivial quand il s’agit d’échanger quelques paroles pour saluer un ami ou un collègue sans pouvoir lui serrer la main ou l’embrasser, mais ce sont des comportements sociaux inhabituels et même parfois assez coûteux pour certains d’entre nous.

De même, téléphoner régulièrement aux personnes que l’on ne va pas pouvoir voir pendant plusieurs semaines à cause des précautions tenant à l’âge ou à la vulnérabilité va créer des attitudes et des besoins nouveaux. Heureusement, les technologies numériques associant la vidéo à la parole ou permettant plus simplement d’écrire et d’envoyer des images aboutissent à une grande variété de canaux de communication et vont donc faciliter ce rapprochement virtuel.

Les échanges verbaux amènent non seulement du réconfort et de la solidarité, mais autorisent également le recours à de nombreuses stratégies de résistance voire de résilience face à l’adversité : échanges d’informations permettant de mieux comprendre la réalité et d’éviter la circulation de fausses nouvelles, partages d’idées et de conseils, regards décalés et humoristiques sur les faits, même quand ils sont douloureux, etc.

Les êtres humains et notre civilisation ont survécu à bien d’autres crises et à bien d’autres épidémies. L’essentiel est de garder à l’esprit que le bien le plus précieux de notre société est la capacité à nous protéger collectivement les uns les autres. Pour cela, la communication verbale, renforcée par tous les supports qui nous sont donnés aujourd’hui, demeurera le meilleur vecteur de la solidarité et de la fraternité. Une seule prescription donc pour les semaines à venir : parlons-nous !

mars 2020
L M M J V S D
 1
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
3031  
« Fév   Avr »

Stats du Site

  • 102 554 hits

Liens

  • Associations-patrimoines
  • La Fédération d'environnement Durable
  • Moelle Osseuse
  • Visite de Mirmande
mars 2020
L M M J V S D
 1
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
3031  
« Fév   Avr »

Commentaires récents

Belinda Cruz dans Donald Trump positif à la Covi…
ewan Pacific rim dans Elizabeth II, une reine modern…
protodiacre dans Mikhaïl Gorbatchev, figure emb…
protodiacre dans Mikhaïl Gorbatchev, figure emb…
ewan Pacific rim dans Martinique : comment les…

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • Mirmande PatrimoineS Blogue
    • Rejoignez 172 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Mirmande PatrimoineS Blogue
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…