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Archives Journalières: 25/03/2020

Covid-19 : quand l’Europe voit ses stratégies industrielles fragilisées

25 mercredi Mar 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

  1. Bertrand Valiorgue

    Professeur de stratégie et gouvernance des entreprises, Université Clermont Auvergne

Université Clermont Auvergne

 

CC BY ND
La crise met en exergue tous les risques inhérents à la délocalisation de la production, notamment des biens de première nécessité. Shutterstock
 

La pandémie de Covid-19 déstabilise les économies européennes, qui prennent conscience de leur grande dépendance à certains pays, où les entreprises européennes ont jugé avantageux de localiser certains maillons de leurs chaînes de valeur. Celles-ci désignent l’ensemble des activités et des acteurs économiques qui sont impliqués dans la conception, la production, la commercialisation, la livraison et la réparation d’un bien ou d’un service.

Une multitude d’acteurs participe par exemple à la fabrication d’une voiture, d’un ordinateur, d’un vêtement ou d’un plat cuisiné. L’ensemble des entreprises impliquées dans ce processus forme une chaîne qui va de la matière première jusqu’au consommateur final. On parle également d’une filière industrielle pour désigner cette cascade d’acteurs économiques qui travaillent les uns avec les autres.

Une chaîne de valeur est domestique lorsque l’ensemble des acteurs pour produire un bien ou un service sont localisés dans un seul et même pays. Elle est qualifiée de globale lorsque les différentes activités et acteurs nécessaires à la production d’un bien ou d’un service sont répartis dans différents pays.

Les chaînes globales de valeur (Xerfi).

De nombreux biens et services mis à disposition des consommateurs européens sont issus de chaînes de valeur dispersées dans des pays situés en dehors du marché commun. La stratégie industrielle de nombreuses entreprises a été de sortir du marché commun chaque fois que cela pouvait s’avérer avantageux en matière de réduction des coûts de productions et d’accès à des fournisseurs performants.

Deux tiers du commerce mondial

Il y a 60 ans, une entreprise comme Renault s’appuyait sur une chaîne de valeur essentiellement domestique pour produire ses voitures. Comme d’autres constructeurs automobiles, l’entreprise est aujourd’hui à la tête d’une puissante chaîne de valeur globale reliée à une multitude de fournisseurs et revendeurs positionnés dans des dizaines de pays différents.

Ces systèmes structurent aujourd’hui l’ensemble de l’économie mondiale. C’est autour d’elles que s’organisent les processus de production, les transferts de technologies et les flux financiers.

Un rapport publié en 2019 par l’OMC fait ressortir que les deux tiers du commerce mondial passent désormais par l’intermédiaire de ces chaînes. On les retrouve pour la production de produits de hautes technologies (ordinateurs, semi-conducteurs, smartphones) mais également pour la fourniture de biens de première nécessité comme la nourriture ou les vêtements.

Tous les secteurs d’activités sont concernés et si l’on suit les chiffres fournis par ce document, cette implication s’est nettement accentuée sur la période de 2000 à 2017, en dépit d’un ralentissement lié à la crise financière de 2008.

Pourcentage des produits finis issus d’une chaîne de valeur globale. OMC

Une dépendance accrue à la Chine

Il est également important de noter que durant ces dernières années, les chaînes de valeurs intra-européennes ont diminué au profit de chaînes de valeurs directement reliées à la Chine. Les entreprises européennes privilégient désormais des relations commerciales et industrielles avec l’empire du Milieu pour obtenir des matières premières, s’approvisionner en composants de base et obtenir des biens intermédiaires aux meilleurs prix.

Sur la période récente, l’Europe (comme les États-Unis) a accentué sa dépendance commerciale et industrielle à l’égard de la Chine pour fabriquer et importer une multitude de biens et de services dont une partie fait aujourd’hui cruellement défaut dans la crise sanitaire.

Évolution des chaînes de valeur dans le secteur du textile entre 2000 et 2017. Rapport de l’OMC 2019

Une logique qui repose sur la spécialisation

La mise en place des chaînes de valeur globales s’appuie sur une logique économique ancienne développée par l’économiste David Ricardo : l’avantage comparatif des nations. Selon cette théorie, il est souhaitable que certains pays se spécialisent dans la production de certains biens car ils le font mieux et à un prix souvent inférieur. En s’appuyant sur un partenaire spécialisé, les pays importateurs bénéficieront d’une amélioration de la qualité du bien recherché ou d’une diminution de son prix d’acquisition. Le pays producteur quant à lui développe son activité et améliore sa balance commerciale.

C’est dans cet état d’esprit que les Anglais ont sacrifié leurs producteurs de blé au milieu du XIXe siècle, jugeant qu’il était beaucoup plus avantageux de s’approvisionner à l’étranger. La décision de libéraliser le secteur des céréales fut prise en 1846. Elle marqua un tournant dans le développement du commerce international et contribua largement au développement de la première mondialisation.

Des gains liés à un dumping social et environnemental

Cette vision ricardienne du commerce international motive le développement des chaînes de valeur globales au XXIe siècle.

Mais derrière les bénéfices réciproques et les gains d’ensemble vantés par la théorie, on observe également de nombreux coûts sociaux et environnementaux.

Dans bien des cas, les gains obtenus à partir de la mise en place des chaînes de valeurs globales trouvent leurs origines dans des pays qui disposent de protections sociales et environnementales beaucoup moins strictes. Leur efficacité économique s’appuie en somme sur des logiques de dumping social et environnemental.

De plus, le transit et les déplacements des biens et des personnes sur des chaînes de valeurs qui couvrent des milliers voire des dizaines de milliers de kilomètres génèrent une empreinte environnementale considérable.

Les images spectaculaires de la NASA sur la disparition des pics de pollution en Chine ainsi que la réduction des trajets aériens montrent bien l’empreinte écologique massive induite par le commerce mondial, en plus des émissions propres aux processus de production.

Schéma donnant une idée des chaînes de valeur globales impliquées dans la production d’un avion. Rapport de l’OMC 2019

Trois leçons de la crise

La crise sanitaire que nous traversons met en lumière la grande dépendance des pays européens à l’égard d’autres pays et en particulier de la Chine. Depuis plusieurs décennies, les politiques publiques et les stratégies industrielles encouragent le développement de chaînes de valeur globales.

Le surgissement du Covid-19 remet en question trois certitudes :

  • Le recours à des chaînes de valeur globales a permis de réduire les coûts d’acquisition de certains biens et services. Cela a contribué à libérer du pouvoir d’achat pour les consommateurs européens. Mais ces choix ont également conduit à perdre des pans entiers de souveraineté sur des enjeux essentiels comme la santé, l’alimentation, l’informatique ou les technologies numériques. Le continent européen n’est plus maître de son destin dans de nombreux domaines.
  • La Chine n’est pas seulement un pays où il est possible de produire à moindres coûts des biens de consommation et d’équipement. Elle dispose désormais de savoirs technologiques et scientifiques qui dépassent ceux des pays européens. Ses nombreux avantages comparatifs lui permettent de damer le pion aux Européens dans de très nombreux secteurs. La Chine est aujourd’hui le centre de pilotage de puissantes chaînes de valeurs globales qui renversent les rapports de force et font des Européens des cibles commerciales.
  • Les chaînes de valeur globales sont de puissants moteurs du changement climatique. Elles structurent des processus de production, des transferts technologiques et des flux financiers mais génèrent également une empreinte environnementale massive.

Tout reconstruire à l’identique ?

La crise financière de 2008 a marqué un repli dans la dynamique de développement des chaînes de valeur globales. L’impact de la crise du Covid-19 sera plus profond et plus durable. À la crise sanitaire succédera la crise économique et l’Europe est d’ores et déjà sur le pied de guerre afin de relancer la machine économique.

Toute la question est de savoir si nous voulons relancer une machine qui nous fait perdre des pans entiers de souveraineté et alimente dans le même temps une destruction inédite de la planète. Étendre toujours plus les chaînes de valeur pour économiser sur les coûts de production de certains biens nous expose à une grande dépendance que la crise du Covid-19 met en lumière.

Conversation France

✔@FR_Conversation

Coronavirus : un révélateur de la fragilité du système logistique mondial http://bit.ly/2IaFGID 

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8

11:10 PM – Mar 2, 2020
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Relancer la machine économique pour réparer le système actuel revient à maintenir un système exposé à des crises toujours plus graves. L’Europe doit accroître sa résilience et développer ses propres forces à travers des chaînes de valeur majoritairement intra-européennes protégées par un marché commun, qui constitue l’horizon d’une souveraineté assumée et défendue.

Il semble important dans cet objectif de se doter d’un observatoire européen des chaînes de valeur dont la raison d’être sera de développer des connaissances sur la fragilité et les risques des stratégies industrielles poursuivies par les entreprises européennes. Il apparaît indispensable de connaître et de documenter les zones de fragilité pour asseoir des politiques publiques et reconstruire des filières industrielles européennes dans les principaux secteurs stratégiques (agriculture, santé et numérique).

Les chauves-souris, source inépuisable de virus dangereux pour les humains ?

25 mercredi Mar 2020

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The Conversation

  1. Éric Leroy

    Directeur de recherche, virologue, spécialiste des zoonoses virales, Institut de recherche pour le développement (IRD)

Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

 

CC BY ND
Une chauve-souris du genre Rhinolophus est suspectée d’héberger le virus responsable de la pandémie de Covid-19. mmariomm/Flickr, CC BY-NC-SA
 

Depuis plusieurs semaines, nos yeux sont braqués sur un ennemi invisible qui s’attaque à la santé de millions de personnes, emporte la vie d’un trop grand nombre d’entre elles, bouleverse notre organisation sociale, terrasse l’économie mondiale et paralyse la vie politique.

De mémoire, jamais un phénomène, quel qu’il soit, n’aura autant déstabilisé la société humaine que le virus SARS-CoV-2 et la pandémie de Covid-19 qu’il provoque. Mais où était caché cet ennemi si redoutable jusqu’ici pour avoir échappé si longtemps au regard vigilant et inquisiteur des scientifiques ?

Et voilà que réapparaissent au-devant de la scène ces petits mammifères volants, les chauves-souris, véritables ailes protectrices des virus mortels et refuges rêvés de nombreuses légendes et superstitions. Une chauve-souris, du genre Rhinolophus, serait en effet suspectée d’héberger le virus responsable de la pandémie de Covid-19, et de l’avoir déversé, directement ou indirectement via un pangolin, dans le système respiratoire des humains, son nouveau lieu de prédilection.

Une image contrastée dans l’imaginaire collectif

Animaux nocturnes ailés, les chauves-souris ont toujours été associées au diable, aux personnages et aux fêtes sataniques dans les sociétés occidentales, engendrant peur et répulsion. Le diable, représenté avec des ailes de chauves-souris, Dracula, le vampire, et la fête Halloween en sont les exemples les plus connus.

À l’inverse, en Asie, et plus particulièrement en Chine, les chauves-souris évoquent le bonheur et la longévité depuis des temps très anciens. Mais – et cela on le sait grâce aux avancées considérables des technologies scientifiques et aussi à la faveur des perturbations de notre environnement liées aux activités humaines (réchauffement climatique, déforestation, agriculture intensive) – les chauves-souris se sont progressivement muées en véritables réservoirs de nouveaux virus pathogènes pour l’homme.

Bande-annonce du film « La chauve-souris du diable » (1940), de Jean Yarbrough. (Arcadès/Youtube).

Réservoirs de nombreux virus émergents, vecteurs de zoonoses

La place des zoonoses (ces maladies transmises par les animaux) en santé publique ne cesse de croître. On estime désormais qu’environ 75 % des maladies émergentes apparues depuis le début du XXe siècle relèvent de cette catégorie.

Toutes les espèces animales, qu’elles soient sauvages ou domestiques, abritent une quantité impressionnante de virus sans développer de symptômes, d’où le qualificatif de « réservoirs ». C’est notamment le cas des chauves-souris qui hébergent naturellement sans être malades de très nombreux virus dont certains se sont avérés particulièrement pathogènes pour l’être humain, causant des épidémies meurtrières partout dans le monde.

Plusieurs coronavirus ont ainsi été détectés chez les chauves-souris insectivores du genre Rhinolophus, principalement en Asie. Parmi eux, le SARS-CoV, le MERS-Cov et désormais le SARS-CoV-2 ont été responsables d’épidémies massives de syndrome respiratoire aigu sévère.

Bien qu’une transmission directe de la chauve-souris à l’être humain soit quasi certaine, l’implication d’autres espèces animales intermédiaires – civettes ou pangolins – est envisagée. Ainsi, sur la base de fortes similitudes entre le génome du virus responsable de l’épidémie de Covid-19 et celui d’un virus isolé chez un pangolin, l’hypothèse de l’implication de ces petits mammifères à écailles dans la chaîne de transmission entre les chauves-souris et l’être humain a été émise.

Prenons l’exemple du virus de la rage, responsable depuis plusieurs siècles de milliers de cas chaque année. Même si le réservoir est la chauve-souris, la transmission du virus aux hommes transite la plupart du temps par les carnivores sauvages ou domestiques, comme le renard ou le chien. Ou encore, les virus Hendra et Nipah, qui ont provoqué, dans les années 1990, des épidémies d’encéphalite en Australie et en Malaisie avec un taux de mortalité compris entre 40 et 60 %.

Là aussi, la contamination à l’homme a été relayée par d’autres espèces animales, les chevaux pour Hendra et les cochons pour Nipah. Enfin, les célèbres virus Ebola et Marburg ont pour réservoir des chauves-souris frugivores d’Afrique. Les victimes humaines auraient été contaminées soit directement auprès des chauves-souris, soit au cours de la manipulation de chimpanzés ou de gorilles morts.

20 Minutes

✔@20Minutes

Ebola: La malédiction de la chauve-souris frugivore http://dlvr.it/6x4qp0 

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2:10 PM – Sep 17, 2014
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Des caractéristiques particulièrement favorables aux virus zoonotiques

Au total, plus de 60 virus ont été détectés à partir d’organes, du sang ou des excréments de chauves-souris, un nombre bien plus élevé que chez les autres espèces animales.

Plusieurs caractéristiques exceptionnelles prédisposent ces animaux à héberger puis transmettre un nombre aussi élevé de virus.

Premièrement, l’ordre des Chiroptères (les chauves-souris donc) comprend plus de 1 200 espèces, soit environ 20 % de l’ensemble des mammifères. Il s’agit du 2e plus important ordre taxonomique parmi les mammifères, après celui des rongeurs.

Les chauves-souris font également partie des mammifères les plus anciens – la majorité des espèces se seraient formées il y a plus de 100 millions d’années. La profusion d’espèces ainsi que leur ancienneté ont abouti à une grande diversité génétique entre les espèces, qui a fait le lit de l’extraordinaire diversité virale observée chez ces animaux.

Deuxièmement, les chauves-souris sont caractérisées par une grande diversité de taille (certaines font 2 mètres d’envergure quand d’autres pèsent à peine 3,5 grammes), de régime alimentaire (insectivore, frugivore et même hématophage) et de mode de vie (certaines sont sédentaires et d’autres sont migratrices).

« Les chauves-souris vampires », vidéo sur les hématophages. (National Geographic Wild France, 2018).

Cette diversité biologique leur a permis de coloniser des zones géographiques et des écosystèmes très variés. Par le biais de contacts multiformes avec les habitants et les animaux spécifiques de chaque partie du monde, cette présence ubiquitaire a indéniablement contribué à la diversité extrême des virus hébergés par ces animaux.

Troisièmement, les chauves-souris présentent des caractéristiques physiologiques propices à la persistance des virus à long terme. D’une part, elles ont une longévité de plusieurs dizaines d’années, jusqu’à 40 ans pour certaines espèces (Myotis lucifugus par exemple), ce qui est exceptionnel pour des animaux de petite taille. Cette longévité explique en partie pourquoi ces animaux sont infectieux pendant de longues périodes.

D’autre part, les espèces des régions tempérées entrent en hibernation pendant plusieurs mois aux saisons froides. L’état d’hibernation s’accompagne d’une hypothermie, d’une diminution du rythme cardiaque (jusqu’à 1 battement cardiaque par minute) et d’un ralentissement général du métabolisme qui contribueraient à la persistance du virus dans l’organisme. Enfin, les défenses immunitaires des chauves-souris sont essentiellement supportées par une immunité innée très efficace qui interviendrait de manière significative dans le contrôle et la durabilité de l’infection virale.

Quatrièmement, la plupart des espèces ont un mode de vie grégaire et vivent en colonies de centaines, voire de milliers d’individus, conditions optimales pour une large diffusion des virus au sein des colonies. En outre, les colonies englobent souvent plusieurs espèces différentes de chauves-souris, ce qui accroît la diversité virale suite aux transferts interespèces nombreux.

Sortie d’une colonie de chauves-souris à la tombée de la nuit au Mexique. Tomas Castelazo/Wikimedia, CC BY-SA

Enfin, les chauves-souris vivent souvent en contact avec les populations humaines. De nombreuses espèces séjournent dans des gîtes naturels fréquentés par les êtres humains (grottes, caves, frondaisons des arbres) ou des endroits créés par les hommes (toits des maisons, combles mines désaffectées…). De même, les espèces frugivores consomment fréquemment les fruits des arbres fruitiers cultivés dans les villages.

Les habitants des régions tropicales forestières d’Afrique et d’Asie chassent et consomment régulièrement ces animaux. Ainsi, la manipulation des animaux chassés ou capturés, l’arrivée en abondance de ces animaux sur les arbres fruitiers des villages et leur proximité lors de leurs séjours dans les environnements fréquentés par les communautés humaines constituent autant de sources d’exposition propices à la transmission de virus.

Un suivi rigoureux pour prévenir les épidémies

Bien que les chauves-souris soient des réservoirs riches en virus pathogènes pour l’homme, elles occupent néanmoins une niche écologique précieuse au sein de notre planète et jouent un rôle primordial, voire vital, dans le fonctionnement de la biosphère.

Il est donc urgent et impératif de multiplier les recherches visant à identifier et caractériser régulièrement les virus hébergés par ces mammifères volants, et élucider les modalités et les mécanismes génétiques, environnementaux et anthropologiques de leurs transmissions aux êtres humains, seuls moyens pour proposer et mettre en œuvre des stratégies de prédiction et de prévention des épidémies.

La Chine se rêve en première puissance sanitaire mondiale

25 mercredi Mar 2020

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The Conversation

  1. Nathalie Devillier

    Professeur de droit, Grenoble École de Management (GEM)

Grenoble École de Management (GEM)

 

CC BY ND
Le 13 mars 2020, des médecins chinois posent pour une photo de groupe après avoir atterri à l’aéroport international Fiumicino de Rome en provenance de Shanghai, apportant plusieurs tonnes d’aide médicale pour combattre l’épidémie deCovid-19 en Italie. Stringer/ANSA/AFP
 

Le Covid-19 est devenu une pandémie avec près de 10 000 morts dans le monde, surtout en Chine, Italie et Espagne. Populations confinées, chute des cours boursiers, déraillement de l’économie mondiale… les États adoptent des stratégies variées pour limiter la propagation du virus tout en soignant les patients. Après s’être excusée d’avoir pris tardivement la mesure du fléau, la Chine vole au secours de l’Iran, de l’Italie et de la France et fournit masques, matériel médical et personnel de santé. Un nouveau rêve de Xi Jinping ?

Fabrication de masques de protection, Nanjing, 18 février 2020. AFP

Une guerre de propagande

Le président de la Chine populaire l’avait annoncé dès son élection :

« Je crois que le plus grand rêve des Chinois, c’est la renaissance de leur nation dans les temps modernes. »

Un rêve qui devient un cauchemar avec l’apparition le 12 décembre 2019 dans la province de Wuhan, du virus qui fait sa première victime officiellement notifiée le 31 décembre. Pourtant dès les 2 et 3 janvier, le Dr. Li Wenliang et sept autres médecins avaient attiré l’attention sur l’existence dans le marché des fruits de mer d’une épidémie de pneumonie virale se propageant par le contact humain sur WeChat. Mais le 14 janvier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reprenait le discours officiel chinois, se fendant du tweet suivant :

World Health Organization (WHO)

✔@WHO

Preliminary investigations conducted by the Chinese authorities have found no clear evidence of human-to-human transmission of the novel #coronavirus (2019-nCoV) identified in #Wuhan, #China🇨🇳.

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12:18 PM – Jan 14, 2020
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Le médecin lanceur d’alerte et ses collègues furent censurés, réprimandés, arrêtés pour trouble à l’ordre public pour avoir lancé une fausse rumeur, et forcés à signer une lettre d’excuses.

Le décès du Dr. Wenliang des suites du virus le 6 février enflamma les réseaux sociaux Weibo et WeChat. En effet, c’est seulement le 25 janvier 2020 que la Chine adopta des mesures drastiques (dépistage, distance sociale, désinfection et quarantaine) et s’empressa de bâtir en 10 jours une structure de 1 000 lits, non sans en organiser la propagande sur la chaîne de télé nationale CCTV, sans oublier de filmer la prise en charge des patients équipés de masques par des médecins vêtus de combinaisons, gants et masques.

Aujourd’hui, du Cambodge aux Philippines, en passant par l’Italie, la France et l’Espagne, la Chine poursuit sa campagne de communication au point d’apparaître comme la bienfaitrice de la santé publique globale…

Business et pandémie : la Chine, de partenaire commercial à bombe toxique

MERICS Silk Road v. Mercator Institute for China Studies

Énième illustration de son arsenal stratégique, Xi Jinping offre à l’Iran (11 000 cas, 600 morts) des fournitures antiépidémiques et une équipe d’experts médicaux « volontaires ». La Chine profite ainsi de la politique de l’administration Trump au Moyen-Orient pour marquer des points dans la guerre de propagande en se positionnant, là encore, comme la première puissance de la lutte anti Covid-19 et, au passage, tenter de maintenir à flot son projet de Nouvelle route de la soie.

Les relations sino-iraniennes sont en effet tendues depuis que la Chine a renoncé en octobre dernier à un projet gazier de 5 milliards de dollars, cédant ainsi à la pression étasunienne.

Or l’épicentre iranien de l’épidémie est la ville sainte de Qom (1 million d’habitants). La cité abrite des dizaines de sanctuaires religieux mais aussi des projets d’infrastructures financés par Pékin et construits par de nombreux ouvriers et de techniciens chinois (25 000). On se souvint aussi que cette Nouvelle route de la soie (projet OBOR pour « One Belt One Road ») est en réalité une initiative américaine qui a reçu le soutien de l’Italie en mai dernier. L’hypothèse d’une propagation du virus via ces 25 000 ouvriers est ouverte.

Désinfection du sanctuaire de Masumeh à Qom, Iran, le 25 février 2020 pour empêcher la propagation du coronavirus. Mehdi Marizaid/Fars News Agency/AFP

Une vraie championne des technologies de santé

C’est grâce à des applications mobiles déployées à Hangzhou et Shenzhen avec le concours d’Alibaba et Tencent que le statut sanitaire des Chinois a été géré pendant l’épidémie : vert, jaune ou rouge, le code couleur assigné à chacun dépendait de ses déplacements et de son historique médical. Avec 450 millions de caméras à 500 mégapixels, les mégadonnées sont recoupées et chaque individu atteint du virus sert de traceur pour remonter à la source de l’épidémie.

Quels sont les trajets effectués ? Les lieux visités ? Les personnes côtoyées ou les transports utilisés ? Toutes ces données sont exploitées. On comprend mieux l’empressement à construire des hôpitaux eux-mêmes équipés de la 5G : faire remonter les données du théâtre des opérations était vital, la diffusion en live de cette construction ne l’était pas moins, même si cette connexion ultrarapide aurait aussi permis de réaliser des télédiagnostics en mettant en relation des experts avec le personnel de terrain. Oui, les caméras à reconnaissance faciale tracent les personnes infectées et les contacts qu’elles ont eus pour les identifier, les diagnostiquer et remonter au patient zéro.

Un homme portant un masque facial passe devant une caméra mesurant la température corporelle à Shanghai le 10 mars 2020. Hector Retamal/AFP

La reconnaissance faciale et la prise de température par infrarouge ont donc servi à identifier les personnes infectées et deviennent une nouvelle source de business. Les données sont ensuite basculées par SMS aux agences de médias étatiques, les informant de l’identité des personnes infectées (y compris leur historique de déplacements) : des caméras de CCTV furent donc installées afin d’assurer que ces personnes n’accèdent pas aux bâtiments.

C’est un peu comme si le ministère de la Santé décidait de télécharger sur votre mobile une application développée par Amazon ou Facebook et gérait votre éventuelle embolie grâce à vos données personnelles : nom, prénom, géolocalisation, dossier médical, contacts… Quel effet cela vous ferait-t-il de recevoir un SMS vous invitant à un dépistage Covid-19 ? De voir votre droit à accéder aux transports en commun déterminé par un QR code ? Ou de voir vos allées et venues régies par l’intelligence artificielle ?

En outre, les technologies émergentes ont une solution au confinement avec la livraison de repas et médicaments par robots, comme c’est le cas pour ces passagers venus de Singapour maintenus en quarantaine dans un hôtel à Hangzhou.

Il est bien nécessaire que la lutte contre l’épidémie repose sur des données médicales, par définition sensibles, mais la mésutilisation des mégadonnées collectées à cette occasion (via des technologies dont l’encadrement juridique est incertain) ne risque-t-elle pas de nous faire entrer dans une relation de surveillance pour le moins problématique ?

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