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Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 26/03/2020

Dans le silence du virus : quels effets sur les êtres vivants ?

26 jeudi Mar 2020

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The Conversation

  1. Jérôme Sueur

    Maître de conférences, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

Muséum National d’Histoire Naturelle

 

CC BY ND
Un troglodyte mignon en pleine discussion. Aurelien Audevard, CC BY-NC-ND
 

Le confinement de l’épidémie de Covid-19 réduit nos activités, notamment nos déplacements motorisés. Voitures, deux-roues, trains, bateaux et avions s’effacent de notre paysage pour un temps.

Ainsi s’amenuise le bruit de notre société agitée et revient le chant printanier des oiseaux amoureux. Il suffit d’ouvrir ses fenêtres pour s’apercevoir que le silence est revenu et que s’entend la nature.

Mais qu’est-ce que le silence ? Et quelle place tient-il dans la vie des animaux et dans les paysages naturels ? Que nous révèle aujourd’hui cette éclipse sonore ?

franceinfo

✔@franceinfo

Coronavirus : beaucoup moins de bruit en Île-de-France depuis le début du confinement https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/beaucoup-moins-de-bruit-en-ile-de-france-depuis-le-debut-du-confinement_3880759.html …

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1:30 PM – Mar 23, 2020
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La réalité acoustique du silence

Le silence est multiple – à la fois individuel et intérieur, collectif et extérieur – et circonstanciel puisqu’il est social, familial, musical, professionnel, spirituel, radiophonique, électronique.

En acoustique, le silence correspond à l’absence de sons perceptibles par l’être humain. Le seuil de perception de notre oreille, quoique variable d’un individu à l’autre, est défini comme l’absence de variations autour d’une pression atmosphérique de 0,00002 Pascal ; le Pascal étant l’unité de mesure de la pression des gaz. Le niveau de pression acoustique au-delà de cette référence est mesuré en dB. Une valeur de 80 dB correspond à l’intensité sonore d’une rue à forte circulation.

Selon l’acoustique, le silence « vrai » se situe donc à 0 dB. Il est possible d’atteindre ce niveau dans une pièce totalement insonorisée, mais il est impossible de percevoir le silence absolu car il est immédiatement interrompu par notre corps, nos mouvements respiratoires, nos battements cardiaques.

La quête du silence absolu est ainsi perdue d’avance. Pour autant, le silence existe bien si l’on sort de cette définition strictement acoustique.

Silence musical : la pièce 4’33’ » créée par le compositeur John Cage. (Joel Hochberg/Youtube).

Le brouillage du bruit

Pour définir le silence, on peut aussi aller voir du côté de son antimatière, le bruit.

Le bruit correspond à un son qui n’a pas de structure temporelle ou fréquentielle. C’est un phénomène désordonné, comme l’image neigeuse des anciens écrans de télévision. Le bruit est aussi un son qui ne porte pas d’information – il n’est pas intéressant. Un discours dans une langue inconnue de l’auditeur peut vite s’apparenter à du bruit.

Il peut également s’agir d’un son gênant qui perturbe la réception et la compréhension d’une information codée par un son intelligible – appelé « signal » ; le bruit est ainsi l’ennemi du signal. Si votre voisin parle en même temps que vous, il brouille votre signal. Le bruit, c’est aussi les autres.

Si nous détruisons le bruit et les signaux, nous avançons vers le silence. Il ne s’agit pas d’un silence absolu, mais d’une forme de flottement acoustique. Le silence n’est donc pas le néant – ce 0 dB défini par les acousticiens – mais plutôt une absence de bruit permettant d’atteindre un sentiment de tranquillité acoustique ; c’est notamment ce que l’on ressent dans les paysages sonores naturels.

La forêt hivernale du Risoux dans le Parc naturel du Haut-Jura. Frédéric Sèbe/Université Jean‑Monnet Saint-Étienne pour ear.cnrs.fr
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ÉcouterInstant de silence naturel (forêt du Risoux, Haut-Jura 2018). Captation Frédéric Sèbe.
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Et le virus tua le bruit

Les paysages sonores peuvent être divisés en trois grandes catégories : la biophonie (ensemble des sons dus aux êtres vivants, à l’image du chant des oiseaux) ; la géophonie (ensemble des sons venant d’éléments naturels non vivants, comme le tonnerre ou la pluie) ; l’anthropophonie (ensemble des sons liés aux activités humaines).

Depuis quelques jours, la biophonie semble avoir pris le pas sur l’anthropophonie.

Le confinement lié au Covid-19 réduit le bruit de notre société, nous conduisant vers une forme de silence inattendu. L’immobilité fait décroître le bruit que nous générons avec nos moyens de transport : réduction du trafic routier, ferroviaire, aérien, et naval. C’est une situation acoustique totalement inédite que nous pouvons percevoir depuis nos fenêtres et balcons.

Que se passe-t-il au juste ?

Fondamentalement, pas grand-chose ! Une baisse du niveau du bruit ambiant, comme si l’équalizer était mieux réglé, ou que le souffle des enceintes avait disparu. Les sons de la nature réapparaissent, le paysage sonore passe d’une basse fidélité (low-fi) à une haute fidélité (high-fi).

En temps normal, le bruit de l’anthropophonie interfère avec le son des animaux, les obligeant à chanter plus fort, plus aigu, plus souvent, ou à décaler leur période de chant, réduire leur activité sonore, voire à fuir.

Le bruit est aussi source de stress, de fatigue, de dérèglements physiologiques, de perte de vigilance face aux prédateurs, de réduction des comportements alimentaires. Tous ces effets harassants peuvent influer sur la survie des individus et être visibles à l’échelle de tout un écosystème.

Il est donc raisonnable de penser qu’un cadre sonore calme, dépollué, puisse augmenter la survie des animaux chanteurs, faciliter leur reproduction, et conduise à des environnements naturels en meilleur état.

Une expérience grandeur nature pour les éco-acousticiens

Avec la crise du Covid-19, la diminution du trafic des transports offre des conditions uniques pour une expérience scientifique à grande échelle.

Supprimer en partie le bruit de tout un pays – choc exogène impensable pour un scientifique ! – permet de tester l’importance de l’anthropophonie sur le comportement et l’écologie animale ; et de mieux diagnostiquer la biodiversité en l’écoutant, activité essentielle de l’éco-acoustique.


À lire aussi : L’éco-acoustique, écouter la nature pour mieux la préserver


Pendant toute cette période, des magnétophones installés depuis un an et demi dans le Parc naturel régional du Haut-Jura vont pouvoir, par exemple, enregistrer le paysage sonore d’une forêt de résineux et offrir la possibilité de comparer la structure et la dynamique acoustique d’un milieu naturel avant, pendant et après le confinement.

Citons aussi « Silent Cities », un projet collaboratif conduit par des chercheurs du CNRS et de l’IRD, qui s’est rapidement mis en place pour collecter des données sonores dans les villes confrontées à la pandémie.

Le 20 mars 2020, à Lyon. Jeff Pachoud/AFP

Cure silencieuse

Quel pourrait être l’effet du changement sonore de l’épidémie pour nous, beaux parleurs et grands chanteurs ?

À peu près la même chose que pour les animaux : un processus de détoxication. Le passage du low-fi au high-fi nous permet de nous réapproprier l’espace sonore envahi par les machines ; de mieux percevoir et apprécier les sons de la nature.

Le bruit est facteur de gène auditive, de trouble du sommeil, de déconcentration, de changement d’humeur et de stress pouvant conduire à des effets chroniques comme la diminution de l’apprentissage, l’hypertension, ou un dérèglement hormonal.

Ainsi, les paysages sonores calmes nous apportent un sentiment bénéfique de tranquillité et de repos. Réduire le bruit, c’est donc assurément retrouver un contact sensoriel avec la nature, améliorer notre bien-être et protéger notre santé.

Respiration ou apnée sonore

Si le bruit est néfaste, que nous apprend ce nouveau silence ?

Chez les animaux, il peut indiquer l’absence de danger, notamment celui du prédateur rôdant. Lorsque l’individu est une proie, le silence est probablement réconfortant. Mais le silence des autres marque aussi l’absence de congénères, de contacts sociaux – notamment l’absence de parents pouvant offrir protection et ressources. Ainsi, les rats perçoivent l’immobilité d’un groupe et l’absence de sons due aux mouvements comme l’expression d’un danger.

Depuis quelques jours, nous sommes devenus partiellement immobiles car un événement soudain est venu dérégler notre écosystème. Le silence du confinement pourrait donc être entendu comme l’absence de mouvement et générer une forme de peur individuelle. L’absence de biophonie, donc de nature, ne peut qu’accentuer ce mal-être : sortir aujourd’hui dans une rue minérale déserte est plus angoissant que de passer dans une rue arborée d’où sortent les notes flûtées d’oiseaux affairés.

Finalement, le silence du virus, qui semble presque rien, est en réalité majeur : il change notre quotidien et agit comme un signal provoquant réconfort ou angoisse. Selon notre vécu, nos besoins, nos expériences passées et notre confrontation à l’épidémie, nous pouvons vivre ce changement comme une respiration ou une apnée sonore. La nature, elle, libérée d’un stress multiple, apprécie certainement…

Coronavirus : les dirigeants doivent-ils dire toute la vérité ?

26 jeudi Mar 2020

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The Conversation

  1. Phillippe Villemus

    Professeur chercheur en marketing et leadership, Montpellier Business School – UGEI

Montpellier Business School

Union des Grandes Ecoles Indépendantes (UGEI)

 

CC BY ND
Les dirigeants qui ont dans un premier temps minimisé la gravité de la crise apparaissent aujourd’hui comme irresponsables. Jim Watson / AFP
 

La capacité à communiquer serait, selon beaucoup d’études sur le leadership, un critère déterminant pour devenir un leader.

Mais attention à ne pas confondre orateur et communicant. Et leader avec bonimenteur, voire « bon menteur ». La communication efficace, ce n’est pas bien parler (même si la maîtrise de l’art oratoire est un atout). C’est, au sens réel et étymologique, « mettre en commun ». C’est donc aussi écouter.

La communication reste clé dans l’endiguement de l’épidémie, même si elle ne suffit pas, bien sûr, pour la vaincre. En revanche, une mauvaise communication, ou pas de communication, peut nuire à l’efficacité, voire engendrer des problèmes ou des dysfonctionnements.

Le secret est parfois requis

Dans la vie des organisations, le secret est parfois une obligation, même dans des démocraties avancées. Ainsi, en cas de guerre, un chef des armées ne doit pas révéler les plans d’attaque. Dans les entreprises, le « secret des affaires » est une nécessité ; on ne peut dévoiler la négociation d’un contrat.

Certains professionnels, tels les avocats ou les médecins, sont sévèrement tenus au secret professionnel (on parle de secret médical pour les soignants). Le secret professionnel ne doit être confondu ni avec le devoir de réserve, qui s’impose par exemple aux fonctionnaires, ni avec l’obligation de discrétion, qui protège les secrets d’une institution. Enfin, il faut aussi mentionner le respect de la vie privée, ainsi que la protection des sources des journalistes.

Dans le cas du coronavirus, nos dirigeants politiques n’ont pas d’informations secrètes à proprement parler à ne pas divulguer. En revanche, ils doivent faire preuve de prudence dans toutes leurs déclarations et comportements.

Le risque de dire quand on ne sait pas

Le traitement de la pandémie mondiale requiert une communication bien maîtrisée. Les leaders politiques mais aussi médicaux, comme Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, sont sans doute partagés entre le besoin de transparence exigé par les citoyens, et les incertitudes provoquées par l’épidémie.

Les dirigeants, face à cette crise, ne peuvent pas tout dire, parce qu’ils ne savent pas tout eux-mêmes. Le virus est une nouveauté. Les scientifiques qui les conseillent n’ont pas toutes les réponses, ne sont pas tous d’accord ou peuvent aussi se tromper. Il est donc difficile, dans ce contexte incertain et chaotique, de communiquer avec conviction.

Face à cette crise sanitaire, les scientifiques n’ont pas eux non plus toutes les réponses. Jack Guez/AFP

La communication d’un dirigeant, dans un contexte de changement ou de contingence, doit avant tout être sincère, modeste, motivante et cohérente.

La sincérité, mais pas toute la vérité

Les dirigeants doivent tout faire pour dire le plus de choses vraies. Cela s’appelle la sincérité : « Je ne peux pas tout dire, mais tout ce que je vous dis est sincère ». Ainsi, si la France manque de masques de protection, il est mensonger de déclarer le contraire. Il est au contraire sincère de déclarer que la France manque à ce jour de masques, et qu’un plan d’action a été lancé pour en obtenir d’ici tel délai. À condition bien sûr que cette promesse de plan d’action soit effectivement tenue !

La modestie, plus que l’exagération

Un leader a le droit d’avouer qu’il ne sait pas ou qu’il a besoin de plus d’informations ou temps pour communiquer. Dans le cas du coronavirus, personne ne peut annoncer avec certitude la fin de l’épidémie.

Les déclarations de matamore des chefs d’État, qui ont dans un premier temps nié la gravité de la maladie et qui ont continué à serrer des mains, apparaissent aujourd’hui comme irresponsables. Comme celles et ceux qui, prétendus experts de la santé, écument les plateaux de télévision en dramatisant la situation.

La persuasion, mais pas la propagande

Le leader, dans sa communication, doit être persuasif et motivant. Dans le sens où il doit inciter les autres à faire quelque chose, à agir dans un sens, à se comporter de telle façon.

Persuader, c’est présenter un message de telle manière qu’il provoque l’adhésion ou le soutien du récepteur. Dans le cas du coronavirus, il s’agit de persuader les Français de respecter strictement les règles de confinement, d’adopter les gestes barrières, de maintenir la distanciation physique.

Sur ce point – et loin de nous l’idée de fustiger les décisions prises par l’exécutif dans un contexte aussi difficile – la communication n’a pas forcément été assez motivante. Jusqu’au mardi 17 mars à midi, un nombre considérable de Français n’ont pas appliqué les recommandations, alors un peu floues, des autorités publiques.

Psychologies

✔@Psychologies_

Dans les supermarchés, dans les parcs… malgré l’appel à la population de limiter les #interactionssociales, on a pu assister à des scènes de foule ces derniers jours. 🔎 Comment l’expliquer ?https://www.psychologies.com/Actualites/Societe/Mais-pourquoi-tant-de-gens-sortent-ils-malgre-les-appels-a-limiter-les-deplacements …

Mais pourquoi tant de gens sortent-ils malgré les appels à limiter les déplacements ?

La France connaît depuis plusieurs jours une propagation très inquiétante du coronavirus, avec plusieurs hôpitaux déjà débordés et une augmentation alarmante du nombre de morts. Alors que le présid…

psychologies.com

9

4:00 PM – Mar 18, 2020
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La cohésion, pas la confusion

Les bons dirigeants se doivent d’être intègres et cohérents. Les leaders perdent leur crédibilité quand les gens découvrent qu’ils mentent ou affirment des choses qu’ils ont grossièrement déformées. L’importance de l’honnêteté se mesure en pensant à son contraire : la malhonnêteté. Cette dernière est une forme de mensonge, de déformation de la réalité. Même utilisée avec de bonnes intentions, elle crée de la tension dans la relation avec les autres. Quand un leader ment, il envoie un message inquiétant : il est prêt à manipuler les relations humaines.

Ce qui a pu brouiller la communication

Deux types de perturbations, endogènes et exogènes, ont brouillé et brouillent encore les messages des dirigeants français dans la lutte contre l’épidémie.

Les perturbations internes ou organisationnelles sont dues aux leaders eux-mêmes. Un de plus graves dangers qui menace tout leader demandant ou mettant en œuvre le changement est le manque de cohérence, voire de cohésion, dans ses propres actes ou ceux de son équipe rapprochée.

Ainsi, le maintien du premier tour des élections municipales (nous ne nous prononçons pas sur le bien-fondé de cette décision) a pu être ressenti par une partie de la population comme une contradiction avec les recommandations de rester chez soi.

De même, expliquer aux Français qu’ils doivent rester chez eux, alors que par ailleurs on demande à beaucoup de continuer à travailler en se déplaçant pour les chantiers, les livraisons ou le courrier, n’est pas, au-delà de toute polémique, d’une limpidité cristalline.

L’entretien de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn dans le journal Le Monde du 17 mars, dans lequel elle a regretté que le vote ait eu lieu, pourrait par exemple entretenir le sentiment chez les Français qu’on leur a caché quelque chose.

Agnès Buzyn : un scandale politique en pleine épidémie (C dans l’air, 19 mars 2020).

Plus généralement, pour le gouvernement, des perturbations extérieures ou environnementales qu’il ne maîtrise pas contribuer à brouiller la communication :

  • Le bruit médiatique : Internet, les réseaux sociaux, les smartphones et les chaînes d’information en continu bruissent de déclarations contradictoires, alarmistes, fausses, avérées, objectives, complotistes, scientifiques, ésotériques. Dans une telle confusion, les messages officiels se noient, même si leur audience bat des records, telles les interventions du jeudi 12 mars et lundi 16 mars d’Emmanuel Macron. De nombreux prétendus experts ou chroniqueurs influenceurs contredisent, sur les plateaux de télévision, les consignes formelles.
  • Les décisions d’autres dirigeants : chaque pays a eu une gestion différenciée du coronavirus. Dans un monde interconnecté, ces décisions ont été relayées par les médias français. Ces différences dans la gestion de la crise ont pu troubler nombre de citoyens. L’absence de cohésion, voire concertation ou coopération, internationale, dessert le respect des gestes à tenir.

En résumé, la sincérité, la modestie, la persuasion positive et la cohésion dans la communication aideront à endiguer l’épidémie. L’incertitude, le manque de coopération et le bruit médiatique handicaperont sa neutralisation. C’est un truisme d’écrire que l’épidémie de coronavirus aura des impacts sanitaires, sociétaux, économiques et sociaux majeurs. Il faudra aussi tirer des leçons sur les devoirs de transparence, de sincérité et d’information des dirigeants.

Nous finirons cet article par une citation en substance de Paul Watzlawick, le célèbre membre de l’école de Palo Alto, dans son livre Une logique de la communication (éditions Points, 2014) :

« C’est une illusion de croire que la vérité est éternelle et ne peut blesser personne. Nous laissons cela aux idéalistes qui ont les yeux pleins d’étoiles et qui pensent que le but ultime de la communication est la transparence et l’ouverture totale. Si vous souhaitez que votre communication devienne totale, elle deviendra au mieux totalitaire. »

3ème article du jour : Triage médical : quelle justice face à l’exigence démocratique ?

26 jeudi Mar 2020

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The Conversation

  1. Etienne Dignat

    Doctorant en théorie politique, Sciences Po – USPC

 

Université Sorbonne Paris Cité

Sciences Po

 

CC BY ND
Un patient est transporté vers un hélicoptère médical à l’hôpital Emile Muller de Mulhouse, le 22 mars 2020. Patrick Hertzog/AFP
 

Le 17 mars 2020, face à la multiplication des cas graves de patients atteints du coronavirus, la Fédération hospitalière de France caractérisait la saturation de certains services de réanimation en parlant de « médecine de guerre ». Dans un contexte marqué par l’urgence et la limitation des ressources, l’expression renvoie à la nécessité d’opérer des sacrifices si tous les malades ne peuvent être soignés. Le même jour, un document intitulé « Priorisation de l’accès aux soins critiques dans un contexte de pandémie » était justement présenté à la Direction générale de la Santé afin de guider les médecins dans leurs choix. En Italie, en Belgique, en Angleterre, en Espagne ou encore aux États-Unis, les réflexions similaires abondent par précaution.

C’est en effet à la responsabilité des soignants qu’est traditionnellement associé le triage, perçu comme un dilemme relevant de l’éthique médicale au sens plein du terme. Il est toutefois nécessaire de rappeler que cette grille d’analyse ne saurait être exclusive quand les nations sont confrontées à une épidémie de cette ampleur. Parce que cette crise est un phénomène « total », la pratique, située en bout de chaîne, doit être replacée dans le contexte d’une responsabilité collective. L’acceptation démocratique de ces choix tragiques ne peut se faire qu’au prix d’une compréhension générale des enjeux. À ce titre, ils deviennent un problème de « justice distributive » mettant en conflit, au sein de tous les pays, plusieurs paradigmes concurrents.

Des soignants discutent devant le nouveau centre de diagnostic de Covid-19 installé dans un gymnase à Taverny, le 23 mars 2020. Ludovic Marin/AFP

Une pratique polymorphe

Le triage médical est une pratique polymorphe. Premièrement, sous la forme du « triage médical d’urgence », il s’effectue quotidiennement dans tous les hôpitaux. Des besoins très différents sont évalués pour réguler au mieux l’accès aux soins dans le temps sans mettre en péril la vie des patients, et le rationnement des ressources, quand il existe, est pensé comme une exception. Parallèlement, les équipes de réanimation possèdent leurs propres critères d’éligibilité. Elles distinguent entre les patients pour lesquels tout acte de soin est d’ores et déjà inutile, ceux qui peuvent seulement supporter une partie du traitement et ceux pour lesquels il est possible de tout mettre en œuvre.

Deuxièmement, le « triage de catastrophe » se distingue par sa rareté et le fait qu’il assume par nature la contrainte de ne pouvoir sauver tous les patients en mesure d’être soignés. Il caractérise notamment les situations de « guerre » ou post-attentats. Le degré de gravité des blessures et les chances de survie sont ici évalués pour éviter les morts « précoces » qui surviennent juste après le drame.

Troisièmement, la crise actuelle se présente comme un dépassement de ce cadre. Comme l’indique Emmanuel Hirsch :

« La situation n’a rien à voir directement avec une “médecine des catastrophes”. La mobilisation à la suite d’un acte terroriste est circonstanciée, les dispositifs poussent au maximum les capacités mises en œuvre dans le cadre de plans déjà expérimentés. »

Si la temporalité et l’ampleur du défi semblent inédites, le passage de l’évaluation compassionnelle du patient selon ses besoins à l’inscription rationnelle de son cas au sein d’un équilibre collectif indexé sur les ressources disponibles est entériné. À ce titre, les critères des équipes de réanimation perdurent mais sont pensés dans la gestion d’un nombre plus important de cas. Alors qu’aujourd’hui seules les personnes incapables de supporter la réanimation sont exclues par le tri, une sélection entre des patients pour lesquels celle-ci serait utile est désormais envisagée.


À lire aussi : Coronavirus et triage de catastrophe : faudra-t-il choisir qui sauver et qui laisser mourir ?


Face au Covid-19, le triage médical est nécessairement un enjeu politique

Dans ce contexte, il est essentiel de dépasser l’idée que le tri des patients, parce qu’il se déroule dans le huis clos médical, serait dépourvu de toute dimension politique. La tâche à venir pour les médecins est connue et suscite des questions légitimes de la part de citoyens. La solidarité nationale, donnée essentielle qui repose notamment sur l’égalité supposée entre les individus, l’attachement à la vie humaine et l’exigence de transparence, est mise au défi.

Pour être accepté, le tri doit par conséquent être le plus juste possible et renouer avec sa promesse originelle. Fondé sur les valeurs de l’égalité, rejetant les déterminants sociaux qui favorisent les injustices, le triage médical comporte théoriquement une dimension démocratique. Or, alors que le passage à la pratique fait craindre la permanence de structures de domination – origine, classe sociale – et témoigne d’une absence de consensus quant aux critères à retenir, le politique devient le garant du fonctionnement d’un système que la crise va éprouver et dont il sera également comptable en termes de résultats. Au cœur de diverses traditions nationales, il fait figure d’arbitre ultime de la hiérarchisation des valeurs qui doivent guider la gestion de cette crise, comprise comme un enjeu de santé publique.

Lors de son passage à l’émission Le Grand Jury sur RTL le 22 mars dernier, le ministre de la Santé a dit « ne pas pouvoir exclure » un tri des patients.

Sauver le plus grand nombre ? Le pari utilitariste

À l’image d’autres questions de justice distributive, la répartition des biens de santé est ainsi traversée par une tension entre l’utilitarisme et l’égalitarisme compris dans un sens large, c’est-à-dire entre la volonté de privilégier l’intérêt du plus grand nombre et celle de traiter tous les individus de manière équitable ou égale.

La vocation utilitariste est traditionnellement associée au triage médical en ce qu’il a souvent pour but explicite de favoriser une efficacité indexée sur la préservation du plus grand nombre de vies. C’est d’ailleurs l’esprit du texte remis à la Direction générale de la Santé le 17 mars. Celui-ci incite à l’utilisation du « score de fragilité », un indicateur qui classe les individus selon leur état de santé préalable et l’évolution attendue après leur contamination par le Covid-19. Le message implicite est clair : il convient de privilégier les patients présentant les meilleures chances de survie.

Cette conception purement « arithmétique » des vies sauvées a néanmoins ses limites et se trouve parfois complétée par une logique « qualitative » qui prend en compte d’autres paramètres. Plusieurs exemples, de nature hypothétique, permettent d’illustrer l’intérêt de cette démarche et le fait qu’aucun critère ne saurait être incontesté : choisirait-on réellement de privilégier une personne de 75 ans avec 40 % de chances de survie au détriment d’une personne de 30 ans qui, en raison de facteurs de comorbidité, n’en possèdent que 30 % ? En outre, les « années sauvées » ne constituent-elles pas un critère pertinent qui justifierait de traiter en priorité une personne de 20 ans dotée d’une soixantaine d’années d’espérance de vie moyenne en “bonne santé”, contre trois personnes de 80 ans et dotées respectivement de cinq années, soit quinze au total ?

Selon le modèle de l’indice QALY (quality-adjusted life year), les personnes les plus âgées bénéficient par d’exemple d’un score souvent plus faible et sont considérées comme moins prioritaires que d’autres individus qui requièrent moins de soins dans l’absolu. Cette approche est notamment développée en Angleterre dans des contextes non épidémiques et pour des raisons économiques (coûts – bénéfices). Il n’est ainsi pas rare de voir naître la polémique dans le pays quand un patient en stade terminal se voit refuser l’accès à un protocole de soins qui lui permettrait un « sursis ». Le coût de la démarche n’est alors pas jugé « acceptable » en comparaison avec une utilisation alternative de la même ressource – y compris pour des actes moins urgents.

La permanence de l’aspiration égalitaire

Cet écart entre la situation critique des individus et la hiérarchisation en termes de priorité – assimilant la justice à la capacité de maximiser à la fois les chances de survie du plus grand nombre et la qualité de ces années sauvées – engendre diverses critiques qui empruntent respectivement aux notions d’équité et d’égalité. La première affirme, dans une optique proche du triage médical d’urgence, la primauté des malades les plus gravement atteints. Elle renoue avec les manifestations originelles de la pratique du tri qui insistaient plus sur l’exigence d’équité que sur celle de maximisation des ressources. C’est ainsi que Dominique Jean Larrey, chirurgien en chef de l’armée napoléonienne, fondait son tri uniquement sur la sévérité de la blessure et estimait que la justice consiste à soigner prioritairement ceux qui en ont le plus besoin à l’instant T.

La seconde critique se réclame du principe d’égal accès au traitement. De ce point de vue, le triage devrait restaurer l’égalité stricte entre les personnes dans l’accès aux ressources. Excluant par exemple le facteur discriminant de l’âge, la logique se fonde cette fois sur une perspective individuelle et se trouve justifiée par le fait que chaque personne valorise à parts égales sa vie. Dès lors, quand on doit choisir malgré tout, une prédilection est donnée aux critères perçus comme étant les plus neutres (tirage au sort, « premier arrivé, premier servi »).

Sans souscrire à ces raisonnements alternatifs dont la justesse est discutable, ces réticences ont le mérite de nous obliger à préciser la teneur de l’option utilitariste si elle devait se manifester dans des cas extrêmes. La maximisation de l’intérêt du plus grand nombre n’est pas incompatible avec certaines aspirations égalitaires. C’est ainsi que les origines n’ont aucune influence sur les choix menés ou qu’aucun patient déjà sous respiration artificielle avec des chances raisonnables de survie ne sera “débranché” au profit d’une autre personne qui bénéficie d’un pronostic encore meilleur. Quant à l’âge avancé, il ne doit pas être perçu comme un critère de discrimination sociale mais comme une variable du diagnostic médical. Il est vrai que certains patients très âgés ne sont pas en mesure de supporter la réanimation en elle-même et que le tri déjà pratiqué trouve ici une forme de logique. Ainsi comprise, la pratique bénéficie d’une légitimité accrue en ce qu’elle témoigne de sa prise en compte de valeurs cardinales au sein des sociétés et ne se résume pas à l’application de critères bruts de discrimination.

Rendre le triage acceptable démocratiquement

Plusieurs écueils perdurent néanmoins pour rendre le tri acceptable démocratiquement. Tout d’abord, gardons à l’esprit que les modèles n’épuiseront pas la diversité du réel. Les praticiens resteront confrontés à ce sentiment de solitude face à certains cas d’exception quand, pour les proches des malades, toute mort restera inacceptable.

Ensuite, un effort politique est à mener pour susciter une concorde la plus large possible et préserver le corps médical. La prise de parole de l’exécutif, incarnation de la souveraineté démocratique, peut ainsi être un outil de légitimation du triage. Elle doit également rappeler que le respect de la dignité des patients est impératif en toutes circonstances, et ce jusqu’à l’accompagnement en soins palliatifs.

Emmanuel Macron, le ministre de la Santé Olivier Véran (2e R) et le président de l’AP-HP Martin Hirsch (R) au centre d’appel des services d’urgence du SAMU-SMUR à l’hôpital Necker le 10 mars 2020 à Paris. Ludovic Marin/AFP

Enfin, pour limiter les dommages futurs, la réflexion sur la justice distributive doit être élargie. Une pensée utilitariste encore plus poussée pourrait par exemple insister sur l’« utilité sociale » des soignants – combien de vies sont-elles sauvées quand nous préservons la santé et l’activité d’un médecin ? – et viserait à leur protection en amont (prévention des risques) et en aval (soins). Il semblerait alors indispensable de repenser l’allocation des biens nécessaires à l’action efficace de ce personnel, à l’image des tests de dépistage et des masques de protection. Dans ce cas comme ailleurs, les manques sont le produit de choix politiques globaux, effectués en amont, et qui créent les conditions d’une rareté dont nous payons à présent collectivement le prix.

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