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Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 08/04/2020

Relance économique : gare à l’effet d’éviction !

08 mercredi Avr 2020

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The Conversation

  1. Céline Soulas

    Enseignant-chercheur en sciences économiques, Burgundy School of Business

Burgundy School of Business

 

CC BY ND
Selon le théorème de Barro-Ricardo, au-delà d’un certain seuil, la dette publique influence les comportements des ménages et des entreprises. Unsplash, CC BY-SA
 

La crise sanitaire que nous traversons est à la fois un choc de demande (les ménages ne consomment plus car les commerces sont fermés) et un choc d’offre (les entreprises ne produisent plus car elles sont fermées). Pour y faire face, les mesures mises en place par le gouvernement français sont essentiellement keynésiennes, partagées par les autres pays européens et cautionnées par un relâchement des contraintes budgétaires du traité de Maastricht.

Le keynésianisme est une école de pensée fondée par l’économiste britannique John Maynard Keynes. Pour les keynésiens, l’État a un rôle à jouer dans le domaine économique (notamment dans un cadre de politique de relance) car les marchés laissés à eux-mêmes ne conduisent pas forcément à l’optimum économique.

Parmi les nombreuses mesures annoncées, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé quelques jours après le début du confinement un plan de 45 milliards d’euros pour soutenir les entreprises afin se prémunir contre la baisse des investissements, les difficultés de production et les faillites qui auraient pour conséquence la hausse du chômage.

Gouvernement

✔@gouvernementFR

#CORONAVIRUS #COVID19 | Un plan de soutien économique immédiat a été mis en place. Que prévoit ce plan d’urgence ? 45 milliards € consacrés aux entreprises et aux salariés.
+ d’infos 👉 https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus …

196

8:10 PM – Mar 19, 2020
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Pour sa part, le recours au chômage partiel, utilisé également par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy en 2009, prend une ampleur inédite. Ce dispositif démontre une fois de plus sa pertinence tant sociale qu’économique, notamment parce qu’il s’adresse tant à la relance de l’offre que de la demande.

C’est en effet un remède pertinent pour trois raisons essentielles :

  • Il garantit un revenu à tous les salariés privés de leur travail, invitant ainsi à la reprise de la consommation dès que la crise sanitaire sera maîtrisée.
  • Il garantit par ailleurs aux entreprises la reprise de la production (elle-même appuyée par le retour de la consommation).
  • Enfin, il offre l’opportunité aux entreprises de considérer leurs ressources humaines au-delà du seul coût qu’elles représentent : ce sont des compétences qui leur garantissent une reprise de l’activité le plus efficacement possible, appuyée par des ordonnances qui viennent ajuster le droit du travail jusqu’à la fin de l’année 2020.

Une hausse de la dette potentiellement risquée

Face à ces mesures d’ampleur exceptionnelle, les gouvernements européens n’ayant pas la trésorerie nécessaire au financement de la relance, émettent des bons du trésor et accroissent le montant de leur dette.

Dans le cas de la France, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a d’ailleurs averti dès le 17 mars d’une dégradation des finances publiques au-delà des 100% du PIB, ce qui pose le débat de la soutenabilité de la dette publique dans l’après-crise.

Car débat il y a, les experts ne s’accordant pas sur le seuil maximal de dette qui constituerait en théorie un risque économique : si certains l’établissent autour de 90 % du PIB, d’autres soulignent que cet indicateur est incomplet et déresponsabilisant, préférant étudier l’endettement public au regard des recettes de l’État, avec un rapport de 1 à 5 pour être soutenable.

Portrait de l’économiste classique David Ricardo. National Portrait Gallery: NPG L241

En revanche, il y a unanimité sur l’existence d’un risque d’effet d’éviction sous-jacent à une relance budgétaire financée par de la dette, également appelé « théorème de Barro-Ricardo  ». Précisément, jusqu’à un certain seuil, la dette publique est neutre sur les décisions de consommation des ménages et d’investissement des entreprises.

La relance budgétaire, quelle qu’en soit alors sa forme – baisse des impôts, augmentation des aides sociales ou plus globalement dépenses publiques – a un effet multiplicateur sur l’économie, permettant un accroissement de la demande plus que proportionnelle aux injections financières initiales de l’État.

Mais lorsque le seuil de la dette publique est dépassé, les ménages et les entreprises sont soucieux de l’avenir et s’interrogent sur la soutenabilité d’une politique de relance qu’ils peuvent juger trop coûteuse.

Craignant que le gouvernement décide de réajuster ses finances en réaugmentant les impôts par exemple, les ménages et les entreprises anticipent et substituent consommation et investissement par de l’épargne : la demande n’est alors plus redynamisée par le multiplicateur.

C’est l’effet d’éviction, et la dette crée encore plus de déficit et de dette, car la demande ajoutée par les injections de l’État vient alors en substitution, plutôt qu’en complément, de la demande normale.

Ce que la crise de 2008 nous a appris

Après la crise de 2008, le chômage a créé un choc de demande, faisant nettement ralentir la consommation des ménages, l’investissement des entreprises, et les exportations. Le remède est alors purement keynésien et le célèbre multiplicateur permettra notamment à la France de maintenir son niveau de consommation, même au plus fort de la crise en 2010.

Mais la crise va durer et la dette créée par les États pour soutenir leurs économies nationales va être jugée insoutenable : les mesures de relance ne pouvant être que conjoncturelles, l’austérité va revenir très rapidement sur le devant de la scène obligeant les gouvernements européens à resserrer les cordons de la bourse.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis lors d’une conférence de presse en 2015. Il démissionnera face au refus de renégociation de l’accord signé par le gouvernement précédent avec les institutions européennes et internationales. Emmanuel Dunand / AFP

Dans ce cadre, la croissance économique française mettra du temps à atteindre un niveau satisfaisant, et les espoirs du président de la République de l’époque, François Hollande, seront déçus en la matière. Ses « 60 engagements pour la France », en mixant rigueur et relance, auront du mal à contenir l’effet d’éviction propre à l’Union européenne.

En effet, suite aux manipulations d’informations de la Grèce annoncées en 2010 par son premier ministre, l’Europe a accentué son attention portée aux indicateurs de Maastricht, considérés comme les conditions nécessaires à la stabilité de l’Union et de sa monnaie.

Infographie détaillant les mécanismes du Semestre Européen (cliquer pour agrandir). Conseil de l’Union européenne.

Le Semestre européen a alors été créé afin de valider les orientations de politiques budgétaires des pays européens membres de la zone euro.

En recalant régulièrement les budgets proposés par les États comme celui de l’Italie en 2018, cet organisme va durablement ancrer dans l’inconscient collectif le débat sur les montants de dettes publiques.

Il va également influencer la perception des ménages et des entreprises quant au bien-fondé des politiques de relance mises en œuvre par François Hollande.

Limiter l’effet d’éviction « quoi qu’il en coûte »

À ce jour, la manière dont les États et les institutions européennes gèrent la crise provoquée par le Covid-19 semble tenir compte des erreurs de gouvernance économique du passé.

L’enjeu est immense et déjà des économistes alertent d’un possible impôt « coronavirus », comme Jean-Marc Daniel, professeur à ESCP, lors de son passage dans l’émission C dans l’air du 28 mars dernier.

Pour limiter l’effet d’éviction après cette crise exceptionnelle, les règles budgétaires ont été mises de côté le 20 mars dernier avec le consentement de toute la zone euro. Le Mécanisme européen de stabilité, le dispositif de gestion des crises financières de la zone euro adopté en 2012, pourrait être mobilisé pour les États les plus fragilisés comme l’Italie.

Pour sa part, la Banque centrale européenne (BCE) est rapidement entrée en scène, assurant aux États le rachat des titres de dette par une opération d’open market de 750 milliards d’euros nécessaire au financement des mesures exceptionnelles prises par les pays. Cette opération consiste en une intervention de la banque centrale sur le marché monétaire par des achats et des ventes de titres en échange de liquidités.

Christine Lagarde

✔@Lagarde

Extraordinary times require extraordinary action. There are no limits to our commitment to the euro. We are determined to use the full potential of our tools, within our mandate. https://twitter.com/ecb/status/1240411016078536709 …

European Central Bank

✔@ecb

Press release: ECB announces €750 billion Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP) https://www.ecb.europa.eu/press/pr/date/2020/html/ecb.pr200318_1~3949d6f266.en.html …

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Les autorités monétaires européennes mobilisent ainsi les mêmes outils que lors des différentes crises, outils qui semblent avoir atteint leurs limites. C’est pourquoi de nouvelles pistes émergent dans le débat, à l’image de « l’hélicoptère monétaire » qui consiste à distribuer directement de l’argent aux consommateurs et aux entreprises.


À lire aussi : L’hélicoptère monétaire, le dernier recours des politiques économiques ?


On pourrait aussi imaginer que l’annulation pure et simple des dettes, de l’État comme celles des entreprises privées, soit envisagée. Il n’y a que peu de chance toutefois qu’une telle mesure soit adoptée. En effet, comme l’avait dit Emmanuel Macron en avril 2018, lors d’une visite au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen, « il n’y a pas d’argent magique ». Un moratoire, c’est-à-dire une pause dans les remboursements des emprunts semblerait plus opportun.

Faire du bruit à l’est et frapper à l’ouest : Taïwan aux avant-postes des stratégies chinoises

08 mercredi Avr 2020

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The Conversation

  1. Emmanuel Véron

    Enseignant-chercheur – Ecole navale, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) – USPC

  2. Emmanuel Lincot

    Spécialiste de l’histoire politique et culturelle de la Chine contemporaine, Institut Catholique de Paris

Université Sorbonne Paris Cité

 

CC BY ND
Un partisan de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen devant son QG de campagne à Taipei, le 11 janvier 2020, jour de sa réélection. Sam Yeh/AFP
 

Comme le rappelait récemment le sinologue Stéphane Corcuff, la diplomatie tonitruante de Pékin en matière d’« assistance » aux pays touchés par le Covid-19 est une application claire du stratagème « faire du bruit à l’est et frapper à l’ouest », issu du recueil datant de la Chine classique des 36 Stratagèmes. En ce sens, Taïwan, gros caillou dans la chaussure de la politique étrangère de Pékin, pourrait faire l’objet d’une affirmation militaire de la RPC, qui pourrait ainsi se débarrasser de l’un des « cinq poisons » (Taïwan, les Ouïghours, les Tibétains, le Falungong et les militants pro-démocratie) définis par le régime communiste.

Récurrence des incursions militaires chinoises à Taïwan

Depuis 1949, une règle tacite interdit aux avions militaires et civils des deux pays de franchir la ligne médiane du détroit de Taïwan. Le développement de la RPC et son ascension se sont accompagnés d’une affirmation de souveraineté tout autour de sa géographie, particulièrement maritime en mer de Chine de l’est et du sud. Si la mer de Chine méridionale constitue un véritable laboratoire stratégique de la Chine en Asie, l’île de Taïwan représente le dernier espace politique et stratégique à conquérir. Rappelons que Taïwan, depuis 1987 et l’abolition de la loi martiale, bénéficie d’un véritable régime démocratique, se distinguant pleinement de son voisin chinois.

Le 1er février, en pleine crise du Covid-19 en Asie orientale, un bombardier stratégique Xian H-6 (copie d’un appareil soviétique) et un nombre incertain d’autres appareils assurant son escorte ont effectué une nouvelle incursion dans l’espace aérien de Taïwan, en écho à celles de 2011 ou de mars 2019, où des chasseurs chinois avaient déjà procédé de la sorte. Une opération qui est venue s’ajouter à la liste des mouvements aériens (chasseur, bombardier stratégique et avion renifleur) et navals (porte-avions, frégates, etc) effectués par la RPC autour de l’île depuis deux décennies – manière pour Pékin de tester la puissance américaine, d’intimider Taïwan et d’éprouver ses propres capacités.

En réponse, les forces aériennes de Taïwan ont fait décoller plusieurs F16 pour intercepter les aéronefs chinois. Durant l’été 2019, Washington avait approuvé la vente de 66 nouveaux chasseurs F-16V Block 70 de Lockheed Martin à Taïwan. Conformément au Taïwan Relations Act, en vigueur depuis 1979 – et que Donald Trump tient plus que jamais à honorer – l’île bénéficie du matériel et du savoir-faire technologique américains, mais a perdu la supériorité stratégique face à Pékin. Les efforts de modernisation des armées chinoises depuis plus de trente ans, très polarisés sur la question de Taïwan, en attestent (nombre d’appareils, marine modernisée, système balistique, bulle de déni d’accès).

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen sur le pont de la frégate Ming Chuan lors d’une cérémonie de mise en service de deux frégates de classe Perry vendues par les États-Unis à la marine taïwanaise, dans le port méridional de Kaohsiung, le 8 novembre 2018. Chris Stowers/AFP

Le verrou stratégique de Taïwan

Dans la stratégie chinoise, l’île de Taïwan, encore plus que la mer de Chine méridionale, constitue un verrou stratégique pour une sortie discrète de ses sous-marins nucléaires. La configuration hydrographique des grandes profondeurs ouvrant sur l’océan Pacifique permettrait une dilution de ses sous-marins. La mer de Chine méridionale n’est pas assez profonde et trop « fermée » par des détroits surveillés et étroits. Ainsi, la prise de Taïwan assurerait à Pékin à la fois la crédibilité de sa dissuasion à la mer, mais aussi sa supériorité stratégique. Par conséquent, la « prise » par la force de l’île n’est pas exclue. Dans son discours de début d’année en 2019, Xi Jinping le rappelait. La militarisation accrue des approches maritimes et continentales de la Chine contraste brutalement avec les discours officiels, centrés sur la connectivité et le commerce international. La montée en puissance de la marine chinoise, en particulier de ses sous-marins, tend à modifier les équilibres stratégiques en Asie-Pacifique.

S’y ajoute un contexte crisogène entretenu par Pékin : velléités d’infiltrations chinoises dans le processus électoral taïwanais, escarmouches récurrentes entre gardes-côtes taïwanais et hors bords venant du continent, intimidations de l’Armée populaire de Libération (APL) contre le destroyer lance-missiles américain McCampbell naviguant dans les eaux territoriales des îles Paracels, le 10 mars, menaces enfin de la presse chinoise – Global Times – contre les autorités américaines dans la partie de bras de fer qui les oppose à Pékin au sujet de Huawei en brandissant le spectre d’une coupure de l’approvisionnement en matériel médical vers les États-Unis…

Darl van Dijk@Lastcombo

China: The U.S.A destroyer McCampbell loaded with hypocrites passed through the Taiwan Strait on the 25th. 29-03-2020

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4:34 AM – Mar 29, 2020
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« Bastion de liberté dans l’Indo-Pacifique »

La situation de Hongkong depuis mai-juin 2019 a galvanisé l’électorat taïwanais qui s’est rassemblé en janvier dernier autour de la présidente sortante Tsai Ing-wen. Plus encore : les ingérences répétées de Pékin redonnent un souffle nouveau à l’île, malgré un isolement diplomatique accru. En vingt ans de diplomatie très offensive de la part de la RPC, partout dans le monde, le nombre d’États reconnaissant Taïwan est passé de plus d’une trentaine à quinze.

Le discours de la présidente réélue insiste sur la souveraineté et la démocratie de l’île, faisant de Taïwan un « bastion de liberté » dans l’Indo-Pacifique. L’élection du mois de janvier à Taïwan révèle aux Chinois et au reste du monde que le modèle « un pays, deux systèmes » proposé par Pékin ne séduit pas. Ce modèle a très largement montré ses limites dans la situation traversée par Hongkong, véritable repoussoir aux yeux d’une majorité de Taïwanais.

Le modèle taïwanais dans la gestion de la crise du Covid-19

Le 13 mars, le New York Times publiait un article intitulé : « Ils ont contenu le coronavirus. Voici comment ». L’analyse expliquait comment l’épidémie avait été contrôlée à Taïwan, Hongkong et Singapour, sans recourir aux mesures draconiennes chinoises de confinement généralisé : mise en œuvre, dès début janvier, de contrôles serrés aux frontières, y compris par des équipes montées à bord des avions venant de Wuhan ; fermeture des vols avec la Chine début février ; traçages détaillés des malades et de leurs contacts ; quarantaine stricte pour les malades et les contaminés.

Dans l’île, quatre mois après la détection des premiers cas en Chine, la rigueur préventive semble avoir porté ses fruits. En dépit de la forte densité de population (649 hab/km2, soit cinq fois plus qu’en France), au 26 mars, le bilan était de 252 cas cumulés de Covid-19, et de seulement 2 décès. Ce qui, rapporté à la population, classe l’île parmi les régions de la planète les moins touchées, grâce à une gestion exemplaire de la crise. Le 21 mars, dans Asialyst, Jean‑Yves Heurtebise proposait une analyse de la réaction taïwanaise à l’épidémie qu’il comparait à celle, très laxiste, de la France, calquée sur les recommandations de l’OMS et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Constatant que ces deux organisations se sont initialement montrées trop rassurantes, il les accuse d’avoir sciemment réduit leur niveau d’alerte pour ne pas indisposer Pékin.

Taipei, le 18 mars 2020. Sam Yeh/AFP

L’OMS et l’OACI : deux organisations sous influence ?

La vérité, écrit Heurtebise, est que les autorités sanitaires françaises « se sont mises au diapason de l’OMS et de l’OACI, dont l’impartialité est douteuse ». Le Directeur général de l’OMS Tedros A. Ghebreyesus, originaire d’Éthiopie, « porte d’entrée des Nouvelles routes de la soie chinoises en Afrique », assurait le 3 février, dix jours après le durcissement des mesures chinoises, que « les restrictions de vols étaient inutiles ». Huit jours plus tard, la Chinoise Fang Liu, directrice de l’OACI, recommandait d’assouplir les restrictions de vol alors que les compagnies américaines venaient de suspendre leurs vols vers la Chine. Avec le recul, nous savons d’ores et déjà que la Chine s’est notoirement opposée à ce que l’Organisation mondiale de la santé proclame une urgence de santé publique de portée internationale.

C’est dans le contexte de cette cécité à la fois collective et consentie que Taïwan a réussi à exfiltrer du continent, et plus particulièrement de la province du Hubei, foyer originel du Covid-19, plusieurs centaines de ses ressortissants – et ce, malgré les tensions et les suspicions réciproquement entretenues entre Pékin et Taipei. Le gouvernement taïwanais a pu s’appuyer sur son réseau d’industriels et d’hommes d’affaires, lesquels ont fait preuve d’une remarquable solidarité à l’égard de leurs concitoyens, dans des initiatives qui relèvent à la fois de la diplomatie informelle et d’une extraordinaire résilience.

Hub inter-régional et économique non moins important, Taïwan est toutefois exclue de l’OMS comme de l’OACI. Pourtant, Taïwan est un acteur majeur et incontournable de la santé mondiale, comme vient de le prouver sa gestion de la crise. Signe des temps : l’île et ses représentants n’ont pas été conviés à participer à la prochaine session annuelle de l’OMS, qui devrait se tenir du 17 au 21 mai prochain à Genève. Loin est cette année 2009 lorsque Taïwan y avait été sollicitée en tant qu’observateur. L’absence de Taïwan au sein de ces organisations mondiales n’invite-t-elle pas à reconsidérer leur mode de fonctionnement et, aussi, à envisager un rééquilibrage des choix européens et français en matière de politique étrangère ?

Pékin est en passe d’assumer un rôle hégémonique dans nombre d’organisations internationales. Parmi les grandes organisations dépendant de l’ONU, quatre (FAO, ONUDI, UIT, OACI) sur quinze ont à leur tête un directeur installé par la RPC.

BBC News (World)

✔@BBCWorld

Taiwan is effectively locked out of the World Health Organization – and tensions are rising https://bbc.in/2JoWw7h 

Woman in mask in Taipei

Why Taiwan has become a problem for WHO

Taiwan is effectively locked out of the World Health Organization – and tensions are rising.

bbc.com

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4:16 PM – Mar 30, 2020
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Taïwan : l’angle mort des diplomaties française et européenne

La gouvernance autoritaire que la Chine érige en modèle pour endiguer l’épidémie n’est pas un exemple à suivre. Taïwan en apporte la preuve. Si la menace politique qui pesait initialement sur les dirigeants de la RPC – présentée par certains, à tort, comme un possible Tchernobyl chinois – se transforme pour le régime de Pékin en opportunité géopolitique, il n’en demeure pas moins que Taïwan, plus que jamais, se retrouve aux avant-postes de la ligne de front qui oppose désormais les démocraties aux régimes autoritaires.

Face au Léviathan chinois, la vigueur avec laquelle Taïwan défend son modèle politique intéresse et interroge le reste du monde. Son besoin de sécurité et d’indépendance est en accord avec l’humanisme défendu par les nations démocratiques. Cette crise nous le rappelle avec force. Elle nous invite à questionner nos choix et maintenir au sein même du système politique international une diversité de choix quant à ses représentants. Ceci demeure pour nous, démocraties, absolument vital.

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