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Archives Journalières: 30/04/2020

À quelles conditions la France peut-elle se réindustrialiser ?

30 jeudi Avr 2020

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The Conversation

  1. Gilles Crague

    Directeur de recherches, École des Ponts ParisTech (ENPC)

  2. Denis Carré

    Chercheur, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

  3. Nadine Levratto

    Directrice de Recherche au CNRS, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

 

Université Paris Nanterre

ENPC - École des Ponts ParisTech

 

CC BY ND
Une couturière coud des masques dans une atelier de fabrication de l’entreprise Saint James, dans le nord de la France. Damien Meyer / AFP
 

Les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire invitent à une prise de distance pour en traiter les causes, anticiper les effets à moyen terme et tracer les contours du nouveau modèle économique qui pourrait en découler.

Dès les premiers signes de ralentissement économique en Chine au mois de janvier, les risques que l’interruption des chaînes d’approvisionnement faisaient courir aux entreprises européennes et françaises ont été soulignés, souvent tempérés par le fait que les stocks devaient suffire à passer la crise.

Or pour des raisons de sécurité sanitaire, mais surtout car l’approvisionnement ne permettait plus le fonctionnement des établissements, les usines ont fermé tour à tour.

La période souligne une nouvelle fois la relative fragilité des entreprises et des marchés vis-à-vis d’une rupture dans les grands flux d’échanges internationaux. Et ce en dépit de l’efficacité de plus en plus marquée des fameuses chaînes d’approvisionnement. D’où l’importance de maîtriser la production de biens et de conserver des moyens de production à proximité des marchés, a fortiori lorsqu’il s’agit de biens stratégiques.

Dans ce contexte, deux options de sortie de crise pourront s’esquisser. Maintenir le système existant en optimisant des composantes qui ont montré des signes de faiblesse comme la logistique et les transports, ou engager une transformation industrielle et écologique en dessinant un nouveau système productif.

« Business as usual »

La première possibilité consiste à fonder la reprise sur un rattrapage de la consommation, une sécurisation des flux de transport et des approvisionnements, et une augmentation des modalités de stockage, au moins pour certains biens dont la crise aura révélé le caractère stratégique. Il s’agit là de l’option « business as usual », qui perpétue en l’amendant le modèle d’« avant la crise ». Ce point de vue a été récemment développé par deux experts renommés de l’industrie (sur Telos ou sur The Conversation).

Pourtant, au-delà des fragilités que la crise révèle au grand jour, les problèmes qui lui préexistaient n’ont pas moins disparu. Le problème économique associé au déficit commercial manufacturier est croissant depuis le milieu des années 2000 (59 milliards d’euros en 2019 contre 42,5 en 2007), et constitue un problème géopolitique lorsqu’il touche à des biens stratégiques comme les médicaments.

L’enjeu écologique par ailleurs se reflète dans une empreinte carbone en pleine explosion du fait d’importations en progression. Entre 2000 et 2008, les émissions de CO2 dites importées uniquement liées au commerce international ont augmenté plus vite que la moyenne des émissions mondiales (+4,3 % par an en moyenne)

Réduire la dépendance française et européenne

Une seconde option pour la sortie de crise consiste à faire de la crise sanitaire une fenêtre d’opportunité pour opérer la transition du modèle économique actuel vers une autre organisation politico-économique.

L’objectif serait triple : accroître le dynamisme de l’économie et de l’emploi, s’ajuster au mieux à l’impératif écologique (et notamment à la question climatique) et enfin contribuer à l’indépendance géopolitique de la France et de l’Europe. Une analyse récente des chaînes globales de valeur indique que l’exposition de la France aux produits fabriqués en Chine a été multipliée par cinq entre 2000 et 2014. La refondation des politiques industrielles et la relance de l’industrie forment la clé de voûte de cette transition.

Elle impliquera de prendre en compte le contenu et l’organisation de nombreuses activités productives. Mais la réflexion stratégique manquera une partie des enjeux si la question territoriale en est absente.

Il faudra pour cela tenir compte des spécialisations existantes dans chaque territoire et mettre en valeur leur complémentarité. L’intégration sur un même site de différents segments des processus productifs ainsi que les coopérations entre acteurs économiques (publics et privés) seront également essentielles dans la nouvelle organisation du système industriel national.

Le retour en force du local

Une nouvelle industrialisation de l’économie française passera donc aussi par un processus de re-localisation. Les écosystèmes entrepreneuriaux ne se développent pas hors-sol et ont besoin de ressources matérielles et immatérielles à proximité pour se maintenir et se développer.

La période récente a d’ailleurs vu se développer l’idée selon laquelle l’avenir de l’industrie se trouve dans les milieux urbains, et la notion de « ville productive » est en train de s’implanter dans le monde des économistes et des agences de développement local.

Pourquoi donc vouloir « faire la ville avec l’industrie » après avoir tant espéré de la classe créative et des fonctions tertiaires supérieures comme moteur des métropoles ? Comment justifier ce pari qui paraît osé quelques mois après l’accident de Lubrizol, lequel rappelle que la cohabitation entre lieux de résidence et lieux de production peut s’avérer problématique ?

L’échec d’une « France sans usines »

À cela deux raisons. La première est liée à la faillite d’un modèle et des stratégies de développement économique fondées sur les chaînes globales de valeur, les transports et la logistique qui ont échoué à doper la compétitivité économique, à ralentir le chômage et à améliorer la cohésion des territoires.

Elle est inscrite dans le naufrage qu’a constitué le projet d’une « France sans usines » dénoncé par Jean‑Louis Levet en 1988, couplé à l’idée d’entreprises sans usine prônée par Serge Tchuruk. Facteur aggravant de la diminution en volume et en valeur de la production industrielle ainsi que de l’emploi du secteur manufacturier, cette conception du tissu économique n’a pas résisté à la crise de 2008.

Elle s’est vue progressivement remplacée par un recentrage sur les emplois des fonctions tertiaires supérieures concentrés dans les métropoles dont ils garantissent le succès à travers des gains de productivité, et les usines totalement robotisées de l’industrie 4.0, vision modernisée d’une industrie sans salariés. Remettre l’acte de produire au cœur de l’économie prend tout son sens lorsque le reste a échoué.

Figure 1 : Évolution de la production en volume. Insee, Comptes nationaux, base 2014

La nécessité de rapprocher l’industrie des villes

La deuxième raison est liée au fait que la fabrication et l’industrie ont besoin de la ville. Cette vieille idée a été développée il y a plus d’un siècle par l’économiste Alfred Marshall : l’existence d’économies externes d’agglomération appelle une proximité spatiale entre producteurs et donc, entre les sites de production et les travailleurs, que la densification des réseaux de transport ne suffira pas à assurer.

Quelles que soient les qualifications, les dotations en connaissance et les profils requis, le besoin de main-d’œuvre dans l’industrie manufacturière rend illusoire l’implantation généralisée d’industries sur des territoires isolés.

L’industrie reste majoritairement présente dans les métropoles et villes moyennes qui accueillent 70 % des emplois industriels (40 % pour les seules métropoles). Une partie conséquente des territoires d’industrie appartient à des aires urbaines de grande dimension, nourrissant ainsi « l’étonnante disparité des territoires industriels ».

Par exemple, la filière automobile en Île-de-France représente un emploi automobile français sur cinq faisant de la région le principal territoire automobile français.

Part de l’emploi salarié dans l’industrie (%). Insee, Clap

Ainsi, malgré ce recul de l’industrie dans l’économie et les discours (d’avant-crise), la production, la fabrication et plus globalement le secteur manufacturier continuent de jouer un rôle pivot dans les mécanismes de développement économique et une partie de l’analyse économique qui les fonde.

Des politiques publiques territorialisées

En faisant apparaître au grand jour les difficultés d’approvisionnement de certains produits clefs et la dépendance des producteurs nationaux aux marchés étrangers, la crise du Covid-19 a suscité un engouement aussi rapide que général pour le « made in France ».

Au-delà du caractère irréaliste et peut-être non souhaitable, d’une production 100 % nationale, produire en France et en ville n’ira pas de soi en raison des phénomènes de dépendance au sentier et de l’inertie inscrite dans le régime actuel de production. Atteindre cet objectif à court/moyen terme nécessitera un changement profond de politique industrielle et un remaniement radical des dispositifs d’aides aux entreprises.

Il ne s’agira pas simplement de distribuer davantage d’aides ou de renforcer les dispositifs d’allègement du coût du travail qui à ce jour, n’ont pas suffi à stabiliser le potentiel productif du pays.

Pour avoir des effets durables sur le tissu productif national, l’après-Covid-19 devra être marqué par des politiques publiques territorialisées (Europe, régions, collectivités locales) structurantes, de long terme et articulées autour de projets collectifs pour une plus grande coopération entre acteurs. La transition écologique peut en constituer le socle.

Maintenir la distance : tristesse à venir d’une socialité sans contacts ?

30 jeudi Avr 2020

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The Conversation

Fabienne Martin-Juchat

  1. Professeure en sciences de l’Information et de la communication, Université Grenoble Alpes

Université Grenoble Alpes

 

CC BY ND
Quelles seront les conséquences de la crise sur la sociabilité ? TOBIAS SCHWARZ / AFP
 

Avez-vous vous aussi observé les changements qui affectent la socialité ordinaire ? Lors de nos rares sorties, les regards sont fuyants, les visages sont sévères, les saluts rares. Pourquoi un tel comportement ? Le Covid-19 ne se contracte pourtant ni par le regard, ni en disant « bonjour » à un passant. Ce changement qui ne se manifeste pas que dans les quartiers urbains et « sensibles » pourrait sembler anodin. Mais il annonce une évolution peut-être durable. Si Erving Goffman était encore vivant, comment qualifierait-il ce changement ?

Selon cet auteur qui fut à la fois éthologue, anthropologue et sociologue, les règles de politesse ne sont pas à prendre à la légère. D’après Norbert Elias, sans ce travail sur soi, cette autocontrainte, la civilisation occidentale ne serait pas ce qu’elle est : une société où, s’ils sont loin d’être réellement pacifiés, les espaces publics semblent quand même plus apaisés que dans d’autres siècles et sociétés.

Importance des rites de politesse

Le travail de mise en scène de soi dans la vie quotidienne évoqué par Goffman constitue un rituel contraignant. Dans les termes de Georges Simmel – influenceur de Goffman – il permet d’éviter le sentiment d’agression engendré par la simple co-présence corporelle.

« Tout être humain est entouré d’une sphère invisible dont la dimension peut varier selon les différentes directions et les différentes personnes auxquelles on s’adresse ; nul ne peut y pénétrer sans détruire le sentiment que l’individu a de sa valeur personnelle. L’honneur établit un territoire de ce genre autour de l’homme ; avec beaucoup de finesse, le langage désigne l’affront comme le fait de “s’approcher trop près” ; c’est le rayon de cette sphère qui définit en quelque sorte la limite qu’une personne étrangère ne peut transgresser sans porter atteinte à l’honneur. »

Les rites de politesse ont un rôle essentiel : afin de préserver l’interlocuteur, il s’agit d’éviter l’inquiétude d’être agressé, impliquée par la coprésence physique. Il a fallu des siècles d’éducation dans toutes les sociétés pour contenir cette pulsion animale de peur de l’autre qui mène à une réaction primitive : sauver sa peau.

Dans nos sociétés évoluées, même s’il reste toujours un lieu de pouvoir, l’espace urbain n’est pas une arène de fauves. Les passants se contiennent afin de ne pas paraître menaçants. Pourtant les règles de savoir-vivre ne sont jamais définitivement acquises. Ainsi des magazines ou des médias sociaux grand public rappellent régulièrement les bases du savoir-vivre.

Bouleversement des règles sociales

La peur d’être contaminé et la règle « maintenir la distance » agissent sur les fondements non conscients de la socialité. L’association des deux peut faire oublier très vite les règles apprises. La peur du virus qui maintient corporellement à distance et la loi qui justifie ce comportement, vont-elles bouleverser l’ensemble des règles de conduite dans toutes les situations sociales et en particulier professionnelles ? Cela va-t-il faire disparaître les cultures où le contact physique, la proximité corporelle sont des signes d’accueil spontané et de respect de l’autre ? Allons-nous mondialement basculer dans une société de haute technologie sans contact physique dont le berceau est l’Asie ?

Une note positive dans cette possible évolution : tous les ouvrages qui simplifient la communication corporelle (du type décoder les gestes qui vous trahissent) vont enfin pouvoir être démentis, car non avenus. Plus possible de décoder des gestes hors contexte. Plus rien ne sera signifiant d’emblée. Pour analyser des comportements non verbaux, la prise en compte de chaque situation devenue unique sera essentielle. Pour ne pas sombrer ni dans la tristesse ni dans la paranoïa, il faudra être créatif si l’on tient à exprimer la sympathie, à construire la confiance et la coopération sans contact physique, et tout cela à un mètre de distance ! La communication corporelle va évoluer, les yeux deviendront plus expressifs. Selon Alain Caillé, ce sont de nombreux comportements de civilité qui vont devoir être réinventés, voire notre culture dans son intégralité.

Sans contact physique, pas de sécurité affective

D’autres notes plus inquiétantes peuvent nous rendre nostalgiques, voire profondément tristes. Ce virus annonce-t-il l’avènement d’une culture de la socialité sans corps, à distance, cachée derrière des écrans ? Au prix d’une souffrance silencieuse de la disparition de la tendresse ? Ainsi, L’écologie urbaine occidentale et sa socialité associée n’aurait été qu’un épisode de l’histoire ?

Peut-on être heureux dans une société du tout numérique : ensemble, chacun chez soi ?

Depuis les travaux de John Bowlby, nous savons que le contact physique ritualisé crée une sécurité relationnelle essentielle, un besoin vital quel que soit l’âge. Ce besoin est premier avant même la nécessité de manger ou de boire. Un bébé animal ou humain meurt s’il est privé de contact physique. La sécurité affective procurée par le contact corporel à la figure de l’attachement (paternelle ou maternelle) est à la base du développement des animaux, dont celle de l’être humain, qui n’est qu’un mammifère haptique comme les autres.

Au fil des années, le maintien de la distance face à un étranger constitue pour l’humain un apprentissage. Il est alors important de noter que les pratiques du corps basées sur le contact physique (telles que, après les danses folkloriques, ce que nous appelons aujourd’hui le sport) ont été inventées dans les sociétés modernes afin de contrebalancer la violence faite au corps par le biais des éducations religieuses puritaines.

Depuis plus d’un siècle, les pratiques de soin et de connaissance de l’autre par le contact physique et le toucher se sont développées dans un contexte de sécurité sanitaire et de recul de la religion.

Dans nos sociétés modernes ce nous appelons la socialité ordinaire représente donc une construction où la coprésence corporelle a trouvé une place importante. Dans certaines communautés et sociétés, maintenir un mètre de distance va demander un effort considérable et provoquer une perturbation silencieuse.

Nouvelles règles de proxémie

Les cultures se distinguent par les règles qui régissent les distances entre les individus. E. T. Hall a nommé cette dimension cachée : la proxémique. En fonction des cultures, les règles de distance ne sont pas les mêmes. Les connaître permet de comprendre ce qui se joue dans des interactions. S’imposer comme autocontrainte de maintenir une distance corporelle envers autrui bouleverse cet édifice culturel, cet orchestre invisible. La proximité ne pourra plus être interprétée comme positive ou négative en fonction des contextes. La distance étant imposée, le sentiment de menace de notre liberté par interdiction de nous rapprocher sera exacerbé.

Ce Covid-19 et la biopolitique associée, définie par Michel Foucault comme le pouvoir exercé sur les corps des citoyens, requiert l’effort durable, par la maîtrise de nos mouvements physiques, de contenir ce qui semble souvent un élan spontané d’accueil d’autrui. Accolade, hug, poignée de main, main sur l’épaule, proximité physique dans les situations du quotidien, tout cela est susceptible de se transformer.

Ceci dit, la réassurance que procure le contact physique dans les relations n’est pas superficielle, elle est au cœur même de la relation humaine. Passée la crise, cette fonction dite phatique devra donc se réinventer pour signifier et soutenir l’entraide, la coopération, la confiance, le bien-être, la joie.

Comment l’ordre de l’interaction se reconstruira-t-il dans un contexte de pénurie phatique ? Les cultures qui marquent une distance physique entre les personnes auront sans doute plus de facilité à s’adapter. Et celles où l’être humain accepte que ces comportements non verbaux soient réglés et contrôlés par des autorités auront peut-être moins de difficulté à intégrer les changements.

Au-delà des situations de la vie courante, le plaisir du jeu corporel par le sport, la danse et toutes les autres pratiques d’écologie corporelle propres à nos sociétés est fondamental et on ne saurait s’en passer sans dommage. Si toutes ces activités devaient se trouver suspendues trop longtemps, cela engendrerait une grande souffrance, avec, on peut le craindre, le risque d’augmentation des violences physiques, en particulier conjugales, sous l’effet de la frustration, le sentiment de carence affective et l’impression que l’autre nous rejette.

En résumé, un seul conseil, maintenez la distance tout en préservant votre savoir-vivre et les bonnes manières !


L’autrice tient à remercier vivement Thierry Ménissier pour ses remarques, sa lecture attentive et ses suggestions.

Ce texte est publié simultanément dans la collection « Le virus de la recherche », une initiative de l’éditeur PUG en partenariat avec The Conversation et l’Université Grenoble Alpes.

Au pays de la gastronomie, qui sauvera le secteur de la restauration ?

30 jeudi Avr 2020

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The Conversation

  1. Olivier Gergaud

    Professeur d’économie, Kedge Business School

Kedge Business School

CC BY ND
Les ratios d’endettement et de solvabilité des établissements traditionnels ont de quoi inquiéter. Franck Fife / AFP
 

La situation financière du secteur de la restauration traditionnelle est clairement inquiétante. Entre un quart des bars et restaurants, selon les estimations du guide Gault & Millau, et 40 %, d’après l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, risqueraient de faire faillite des suites de la crise sanitaire du coronavirus. Qu’en est-il lorsque l’on regarde d’un peu plus près les comptes de ces établissements ?

Sur un échantillon de 14 667 établissements de type restauration traditionnelle (soit près de 15 % de l’ensemble de la population étudiée) extrait de la base Diane-Bureau van Dijk, 51 % seraient dans la zone rouge si l’on s’en tient au ratio d’endettement (endettement net/capitaux propres). Ce résultat doit toutefois être relativisé car, comme le confirme Éric Pichet, professeur à Kedge Business School et spécialiste d’analyse financière, ce secteur reste faiblement capitalisé. En effet, ce sont les charges de personnel qui constituent la majeure partie des coûts d’un restaurant.

Si l’on se réfère à un autre ratio populaire, celui de solvabilité (montant des ressources propres/total du bilan) on constate que bien un tiers de restaurants est en situation de grande fragilité financière (ratio en deçà des 20 % recommandés pour une saine gestion de l’établissement). Les craintes des instances professionnelles apparaissent donc tout à fait fondées.

Cette situation n’est pas surprenante quand on sait que le secteur a déjà été durement touché par la crise des « gilets jaunes » et plus récemment par les mouvements sociaux de décembre 2019 liés à la réforme des retraites.

Des aides insuffisantes

L’État, par l’intermédiaire de son ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a promis une annulation de 750 millions d’euros de charges fiscales le 15 avril dernier. Cette mesure concerne à la fois le secteur de l’hôtellerie, de la restauration, des arts, spectacles et activités récréatives.

Selon nos calculs, ce montant correspondrait au mieux à un mois d’exonération de contributions.

Gérald DARMANIN

✔@GDarmanin

A la demande d’@EmmanuelMacron nous travaillons à l’annulation des charges dans les secteurs les plus en difficulté, comme la restauration et l’hôtellerie.
Dans ces secteurs, nous avons déjà reporté 750 millions d’euros de charges. Nous les annulerons. #Europe1

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9:21 AM – Apr 15, 2020
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C’est bien insuffisant dans la mesure où nous en sommes déjà à plus d’un mois d’inactivité et que les restaurants ne vont vraisemblablement pas pouvoir rouvrir rapidement après le 11 mai. On parle d’ailleurs de réouvertures avec aménagements, ce qui signifierait moins de couverts dans de nombreux établissements, et donc des pertes significatives de chiffres d’affaires.

N’oublions pas enfin que la clientèle étrangère risque de manquer cruellement aux établissements les plus prestigieux pendant un temps encore incertain. Ajoutons à cela que la rentabilité de certains de ces établissements dépend pour une partie non négligeable des recettes de leur hôtel, aujourd’hui nulles.

Comment aller plus loin ?

Plusieurs acteurs économiques sont aujourd’hui en mesure de compléter l’aide de l’État. D’abord, le secteur des assurances est sollicité pour venir en aide aux entreprises en difficulté, même si ces dernières ne sont pas au plan contractuel couvertes pour ces risques de nature sanitaire. Le secteur n’est pas obligé d’agir mais sa réputation pourrait pâtir d’une fin de non-recevoir.

En effet, les sociétés d’assurance n’ont pour le moment pas à se plaindre de la situation actuelle qui génère un nombre plus faible de sinistres à couvrir. La Mutuelle d’assurance des instituteurs de France (MAIF) a, par exemple, décidé récemment de reverser 100 millions d’euros à ses sociétaires détenteurs d’un contrat auto en leur proposant de simplement percevoir cette somme ou de l’offrir à trois associations qui œuvrent particulièrement pendant la pandémie (Assistance publique – Hôpitaux de Paris, Institut Pasteur, Secours populaire).

La redistribution de ces surplus accumulés par l’ensemble des sociétés d’assurance pourrait donc être redirigée vers des entreprises des secteurs les plus touchés, sous forme, par exemple, de baisses voire d’exonérations de paiement.

Les consommateurs eux aussi se mobilisent pour générer de la trésorerie et tenter de sauver leurs établissements favoris via des sites comme « Sauve ton resto » ou encore « J’aime mon bistrot ». Ces sites permettent de passer des précommandes solidaires dès maintenant auprès de restaurants fermés en vue du déconfinement. Les partenaires fondateurs de « J’aime mon bistrot » participent aussi à l’effort de solidarité en créditant 50 % additionnels sur les 20 000 premières commandes.

Le site web « J’aime mon bistrot » montre la fonctionnalité de précommande solidaire. Site web

L’État pourrait rapidement généraliser ce genre de cagnottes (pas seulement pour ce secteur d’ailleurs) et abonder ainsi en fonction des préférences des consommateurs. Une participation à cet élan populaire de type mécénat apparaît nécessaire dans la mesure où les sommes dépensées aujourd’hui sous forme de commandes anticipées ne le seront vraisemblablement pas plus tard.

Une traduction en anglais de ces sites, accompagnée d’une promotion dédiée permettrait en outre de toucher un public étranger, amoureux de notre gastronomie et prêt, à n’en pas douter, à la soutenir en ces temps difficiles.

Bientôt un fonds d’investissement dédié ?

Le plan de relance annoncé par l’exécutif le 24 avril dernier semble aller dans cette direction. À court terme, le fonds de solidarité créé au début de la crise sera renforcé et son accès élargi à des entreprises de taille plus importante (20 salariés).

Les mesures de chômage partiel seront également prolongées au-delà du 11 mai pour les entreprises qui ne pourront redémarrer à cette date.

Pour compléter le dispositif, un fonds d’investissement (avec l’aide des banques et des sociétés d’assurance) est envisagé. Ses contours, qui porteront notamment sur l’orientation des fonds, devraient être annoncés le 14 mai prochain. Il serait à ce sujet judicieux que le besoin de soutien différencié des artisans du fait maison entre dans l’équation. Leurs problématiques restent en effet bien spécifiques par rapport aux établissements recourant massivement aux produits de l’industrie agroalimentaire !

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