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Archives Journalières: 07/05/2020

Ce que les récits de la peste nous apprennent sur la crise actuelle

07 jeudi Mai 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

 

  1. Mélissa Fox-Muraton

    Professeur de Philosophie, Groupe ESC Clermont

Groupe ESC Clermont

 

CC BY ND
Peter Bruegel l’Ancien, Le triomphe de la mort. Wikipédia
 

Des mesures de confinement difficiles à implémenter à travers le monde, l’inégalité d’accès aux ressources et aux soins, des populations délaissées, les difficultés pour coordonner la réponse européenne à la crise sanitaire et économique : la pandémie de Covid-19 apparaît tous les jours un peu plus comme une catastrophe qui n’est pas uniquement sanitaire, mais également sociale et morale. Cette crise n’est cependant pas sans précédent dans l’histoire ; les épidémies de peste qui ravagèrent le monde depuis l’antiquité peuvent nous fournir des clefs de compréhension, et certains auteurs nous ont livré en leur temps leur vision de ces épisodes tragiques. Quelles leçons devrions-nous en tirer ?

La peste : une catastrophe sanitaire et morale

Grand nombre d’entre nous (re)découvrent actuellement La Peste de Camus, qui décrit bien la situation de peur et d’incompréhension, et l’impact des restrictions sur nos libertés individuelles que nous vivons collectivement. Ce récit littéraire s’insère dans une longue tradition européenne de témoignages et de récits sur la peste.

Ce que ces récits mettent en avant, ce sont les dérives morales et de l’ordre social, parfois bien plus graves que la maladie elle-même, qui peuvent être provoquées par une menace incomprise et des situations extrêmes. Décrivant la grande épidémie qui frappa l’Angleterre en 1665, Daniel Defoe écrit dans son Journal de l’année de la peste de 1722 qu’en dépit de l’horreur et de la détresse face à la mort, la situation « supprimait toute compassion », que « c’était une époque où chacun était si préoccupé de sa propre sécurité que la pitié pour la détresse d’autrui ne trouvait aucune place. » À mesure que les cadavres s’amoncelaient, la perte ne se mesurait pas uniquement en nombre de morts, mais se traduisait également par la déshumanisation des vivants.

Les dérives de la peur

Le Journal de Defoe est bien plus qu’un document historique. Écrit à une époque où l’on craignait que la peste qui sévissait à Marseille en 1720 ne gagne l’Angleterre, il s’agissait aussi d’un message pour ses contemporains et pour les générations à venir. Un message sur l’importance de nos valeurs morales, de la compassion et du souci du bien d’autrui, qu’il est si facile d’oublier lorsque notre propre vie ou bien être sont menacés. Car comme Defoe le souligne, les victimes de la grande épidémie de 1665 ne furent pas seulement celles qui moururent de la maladie. La crainte de la contagion créa aussi beaucoup d’autres victimes, parmi lesquels d’autres malades en souffrance à qui on ne porta pas secours, des enfants ou les pauvres qui moururent de faim, parce que privés de ressources, ou les animaux domestiques sacrifiés en masse dans la peur de la contagion.

Les récits et témoignages sur la peste font tous état de ce basculement vers l’individualisme provoqué par la propagation de la maladie. Samuel Pepys, qui raconte dans son journal les événements de 1665, évoque les mesures strictes de confinement imposées, soulignant qu’alors « la peste nous rend[ait] cruels, comme des chiens, les uns envers les autres. »

Boccace, dans le Décaméron, décrivant les débuts de la pandémie de 1348 qui sévissait à Florence, raconte une vie dans la peur et le repli, où « les citoyens se fuyaient l’un l’autre, et que nul n’avait souci de son voisin. » Il nous rappelle également que ce fut la « cruauté » non seulement du ciel, mais également des hommes, qui entraîna la perte de plus de cent mille êtres humains pour cette seule ville – avec ses « malades […] si mal secourus, ou même, en raison de la peur qu’ils inspiraient […] abandonnés dans [le] dénuement. »

Une leçon de vie et d’humanisme

Face à ces menaces, que nous apprend l’histoire de la peste ? Elle nous instruit tout d’abord sur les ravages causés par la peur et l’incertitude, et sur la fragilité de nos valeurs morales lorsque nous devons faire face à une menace. De Sophocle (Œdipe roi) à Boccace, Pepys et Defoe, ou encore Camus, les récits historiques et littéraires sur la peste mettent en avant les dangers de la désorganisation sociale et de la perte d’humanité qui surgissent lorsqu’on se prend pour des victimes et que l’on commence à chercher des coupables, lorsqu’on se préoccupe chacun de soi-même. Ils soulignent ainsi la nécessité de lutter pour préserver nos facultés morales, la compassion et le souci d’autrui.

L’histoire de la peste nous rappelle aussi que la gravité des épidémies ne tient pas uniquement de la maladie elle-même. Ce qui commence par une menace diffuse peut se transformer rapidement en situation de détresse massive. Si les mesures de confinement et de fermeture des lieux publics auront certainement des conséquences économiques sérieuses, l’histoire de la peste nous rappelle que bien plus grave serait le délaissement de nos devoirs envers les autres.

Mais il ne faut pas oublier que si c’est les personnes vulnérables que ces mesures exceptionnelles visent à protéger, ces mesures elles-mêmes produisent d’autres vulnérabilités. Il est important de nous rappeler aujourd’hui que l’Europe ne comporte pas uniquement des citoyens vivant tranquillement chez eux, mais également des personnes sans domicile fixe, des familles vivant dans des espaces réduits, des migrants et des personnes incarcérées. De nombreuses personnes en situation de précarité se trouvent désormais doublement pénalisées par la fermeture des commerces, comme celles qui se nourrissent grâce aux invendus de la restauration désormais fermée. Il est aussi de notre devoir de nous assurer que les mesures de protection sanitaire n’entraînent pas des dommages collatéraux pour ces populations.

L’histoire des épidémies de peste nous rappelle également les injustices qui se créent suite à la fermeture des frontières, quand les communautés s’occupent de leur propre bien-être en oubliant les autres, au-delà de leurs frontières, qui subissent parfois des sorts plus difficiles. À l’heure où les états se préoccupent essentiellement de leurs propres citoyens et territoires, nous ne devrions pas oublier qu’ailleurs dans le monde, il y a des populations qui meurent de faim, qui n’ont pas accès aux soins voire à l’eau potable, ou qui sont assujetties à des régimes oppressifs.

Un message d’espoir

Il y aurait cependant une autre leçon à tirer de l’histoire de la peste. Une épidémie est un type de phénomène particulier, à la fois hautement individuel et absolument collectif. Nous pouvons espérer que cette expérience collective, que nous partageons avec 4 milliards de confinés à travers le monde, soit l’occasion pour nous de réapprendre la valeur de l’humain et de nos relations à autrui. Et l’occasion de réapprendre à quel point nos libertés sont des biens précieux.

La peste de Camus porte cet espoir. Si c’est le récit d’une situation limite, d’une horreur indicible (celle du nazisme tout autant que de l’épidémie), de la mise à nu de l’absurde réalité du monde, Camus nous rappelle « qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser ». Son message est que nous devons chercher à comprendre et à garder la mémoire des épreuves que nous traversons, et que nous devons continuer de lutter pour faire de notre monde un monde meilleur.

Qu’il s’agisse d’œuvres de fiction ou de témoignages historiques, comme ceux que l’on retrouve chez Pepys, Defoe et Boccace, les récits sur la peste peuvent nous servir de miroir pour mettre en perspective la situation que nous vivons . Lorsque nous nous trouvons pris dans l’immédiateté et l’urgence du présent, il est souvent difficile d’avoir le recul nécessaire et les grilles de lecture pour comprendre ce que nous subissons. C’est alors que l’histoire et la littérature se révèlent essentielles pour nous guider vers une meilleure appréhension de notre situation, développer notre compassion et notre empathie, et nous indiquer le chemin pour renouer avec l’avenir.

Les économistes mis en quarantaine

07 jeudi Mai 2020

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The Conversation

  1. Jean-François Ponsot

    Professeur des universités, chercheur à Pacte, Université Grenoble Alpes

Université Grenoble Alpes

 

CC BY ND
L’économiste John Maynard Keynes, ici entouré du mathématicien Bertrand Russell et de l’écrivain Lytton Strachey, a théorisé le principe d’incertitude radicale en économie. National Portrait Gallery

Les économistes sont à nouveau au pied du mur. Déjà en 2008, la crise financière globale les avait amenés à s’interroger sur la répétition des crises économiques dans l’histoire : « Pourquoi les crises reviennent-elles à intervalles réguliers, ruinant tous les succès des années de prospérité, un peu comme la grippe saisonnière ou plutôt comme la peste ou le choléra ? » s’interrogeait Paul Krugman, professeur d’économie au MIT et lauréat d’un « prix Nobel ».

Si cette question résonne intimement avec l’actualité, elle paraît quelque peu dépassée. D’abord parce qu’avec la crise liée au Covid-19, c’est la double peine : on a à la fois crise économique et pandémie majeure ! La peste et le choléra ! Ensuite parce que les leçons de la crise économique de 2008 n’ont malheureusement pas été tirées. Malgré les discours appelant à un monde nouveau, aucune inflexion majeure n’a été engagée vers un nouveau modèle économique débarrassé d’un régime de croissance générateur d’inégalités et d’exploitation humaine, et aux effets dévastateurs pour la survie de la planète.

Le confinement a au moins une vertu, celle de nous amener à nouveau à nous interroger sur les crises économiques. Il nous oblige « à nous réinventer », pour paraphraser la déclaration du président de la République Emmanuel Macron dans son allocution télévisée du 13 avril 2020.

Ainsi le confinement a-t-il produit une formidable effervescence des débats économiques sur la toile et dans les médias. Les économistes ne semblent pourtant pas à leur aise dans ce mouvement d’introspection collective, aussi soudain que prolifique. Habitués à détenir le monopole du commentaire à chaud et de la prophétie économique, ils observent ou participent aux débats avec une certaine prise de distance et parfois un zeste de perplexité.

Face à la crise, leur agilité intellectuelle et leur propension à alimenter le débat public semblent prises en défaut, mises en quarantaine, en comparaison des chercheurs des autres disciplines des sciences humaines et sociales.

Comment expliquer cet embarras des économistes à entrer de plain-pied dans le travail de réflexion collective ? Quelles solutions ont-ils à proposer ? La science économique est-elle en mesure d’apporter des solutions pour, dans un premier temps, empêcher l’effondrement total, et à plus long terme relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle ?

Aucun expert ne peut rien prédire

La confusion des économistes s’explique d’abord par le caractère inédit de cette crise par rapport à celles 1929 ou de 2008.

Les économistes avaient jusque-là pour habitude de distinguer les crises liées à l’offre de celles liées à la demande. Or ici, on a un télescopage entre un choc d’offre (dû au confinement et à la rupture brutale des chaînes de valeur globalisées) et un choc de demande (en raison de l’effondrement des revenus, de la multiplication des défauts de paiements et des anticipations pessimistes).

Les économistes sont pris au dépourvu d’autant plus que cette fois, c’est la planète entière qui est impactée : il n’y pas de « découplage » entre les différentes parties du monde, aucune zone de repli n’est à portée de vue. L’incertitude radicale, au sens de l’économiste anglais John Maynard Keynes, est totale : aucun expert ne peut réellement prédire quel sera le climat des affaires dans les prochains mois.

Une autre explication se trouve dans le caractère très particulier du statut de l’économiste lorsque son époque est confrontée à une grave crise. Un rapide détour épistémologique permet de se poser la question des effets de la crise sur le renouvellement de la pensée de la discipline. La théorie économique a son propre rythme de changement, et ce rythme s’inscrit dans un temps long. Cela peut sembler contre-intuitif, mais la crise n’entraîne pas la destruction immédiate de la pensée économique dominante, en dépit de ses errements passés.

Les réorientations sont lentes et tortueuses. Car les économistes ont du mal à changer de vision du monde et à se débarrasser des vieilles lunes. Donnons un exemple. L’hypothèse d’efficience des marchés financiers, développée par l’économiste américain Eugene Francis Fama dans les années 1960, constitue encore aujourd’hui le socle des cours d’économie financière, en dépit des crises financières à répétition et du fait que les traders eux-mêmes s’en sont détachés depuis la crise boursière américaine… de 1987.

Un écran montre la chute de l’indice CAC 40 parmi d’autres valeurs au sein des bureaux d’Euronext le 9 mars 2020 en pleine crise du Covid-19. Éric Piermont/AFP

L’inertie d’une pensée dominante pourtant sérieusement éprouvée s’explique aussi par la sociologie des économistes influents et des conseillers du prince. En Allemagne, pays où les thèses austéritaires ont la vie dure, les économistes influents sont des hommes, âgés, issus de think tanks plutôt que du milieu académique, avec deux fois plus de conservateurs que de progressistes.

La victoire en trompe-l’œil des hérétiques

Une autre erreur à ne pas commettre serait de croire que la crise économique favoriserait inévitablement l’émergence d’un nouveau paradigme fondé sur des théories hétérodoxes, restées dans l’ombre et sur le point de connaître leur heure de gloire. Certains se réjouissent un peu vite de voir à quelle vitesse des thèses économiques marginalisées, voire iconoclastes, se sont récemment retrouvées au cœur de l’agora économique.


À lire aussi : Hétérodoxes contre orthodoxes : zéro partout chez les économistes


La Banque d’Angleterre assume désormais sans complexe le fonctionnement de la planche à billets alors que les économistes qui préconisaient ce type de politique étaient assimilés à des hérétiques il y a peu ! Que dire par ailleurs du succès de la modern monetary theory ?

L’approche, qui préconise une monétisation systématique de la dette publique et l’intervention de l’État en tant qu’employeur en dernier ressort, était jusqu’à peu déconsidérée dans les milieux académiques ; elle est aujourd’hui au cœur des réflexions économiques du parti démocrate dans la campagne présidentielle américaine, mais sera-t-elle encore en vogue l’an prochain ?

En réalité, l’hétérodoxie n’accouche pas d’une nouvelle orthodoxie à la faveur de la crise. La diffusion des thèses nouvelles est avant tout le résultat d’une convergence de diagnostics et de propositions entre des économistes hétérodoxes et des économistes orthodoxes « dissidents » et influents qui ont infléchi leurs positions.

Ces derniers remettent en cause les travaux de l’analyse dominante – celle que l’on retrouve dans les manuels d’économie – ou envisagent de relâcher les hypothèses de base des modèles canoniques, sans toutefois basculer dans l’hétérodoxie. En ce sens, le retour en grâce de la politique budgétaire et de l’interventionnisme étatique doit plus à l’entreprise de rénovation critique de la macroéconomie standard (engagée dans les années 2010 par les économistes Olivier Blanchard, Paul Krugman, Joseph Stiglitz ou Laurence Summers) qu’à la généralisation des programmes de recherche post-keynésiens ou institutionnalistes.

L’économiste contraint au retrait

Le président américain Franklin Delano Roosevelt, instigateur du New Deal. United States Library of Congress

L’épisode de la grande dépression des années 1930 confirme que la gravité de la crise a été l’occasion pour de nouvelles idées de s’imposer, mais que la relation n’est ni immédiate, ni simple. La politique du New Deal du président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt n’est en rien redevable aux idées révolutionnaires de Keynes de l’époque. C’est plus le pragmatisme inspiré et audacieux de Roosevelt qui l’a engagé sur la voie de politiques innovantes et en rupture avec les codes de son époque. La « révolution keynésienne » n’a produit ses effets sur les politiques économiques qu’après la Seconde Guerre mondiale.

Avec la crise économique, on assiste ainsi à une revanche du politique. La science économique, encore prisonnière du dogme ancien et pas encore mûre pour faire émerger un nouveau paradigme consensuel, n’est plus en mesure de fournir une expertise crédible et solide au décideur politique.

Dans la « guerre » actuelle contre le Covid-19, l’économiste est contraint au retrait. Mis en quarantaine, il va alors chercher à combler son retard d’une guerre. Pendant ce temps, le policy maker, lui, agit comme jamais. Son action politique de réponse à la crise l’emporte alors sur toute forme de dogme, il n’y a pas application d’un cadre théorique préconçu.

Quand il y a deux ans, Emmanuel Macron s’adresse à une soignante du centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen, il justifie l’austérité budgétaire appliquée au secteur hospitalier en déclarant qu’il n’y a « pas d’argent magique ». « Si la dette frôle les 100 % du PIB, ce sont nos enfants qui vont payer » déclare-t-il devant les caméras. Confronté aujourd’hui à une crise économique et sanitaire sans précédent, il explique désormais que tous les moyens seront mis en œuvre pour juguler le Covid-19. C’est l’avènement du « quoi qu’il en coûte », et peu importe si la dette publique dépasse les 115 % à la fin de l’année 2020.

Un processus de reconstruction

Reste à savoir s’il s’agit là d’un revirement lié aux circonstances exceptionnelles de la pandémie ou d’une nouvelle doctrine destinée à bâtir les fondations d’une nouvelle société.

Au cœur des moments de crise, les discours sur la catharsis ressurgissent souvent mais ne conduisent pas nécessairement à une véritable rupture avec l’ancien monde. Dans un premier temps, la crise est perçue comme étant la solution : une opportunité à saisir nous projetant « dans le monde d’après, écrasant tous les dogmes, tous les préconçus idéologiques », pour citer l’économiste Olivier Passet. Mais au final, il n’en reste souvent rien.

La faillite financière de la pensée progressiste (Olivier Passet, Xerfi canal, 17 avril 2020).

Se contenter de sauver l’ancien monde sans s’engager dans la construction du futur à travers un « nouveau paradigme », tel que le propose un peu tardivement mais judicieusement l’ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, serait une erreur fatale.

La sortie de crise ne peut être assimilée à un simple processus de relance économique pour revenir au business as usual. Comme le rappelle le professeur d’économie à l’université de Boston Perry Mehrling, il ne s’agit pas d’un « simple retour au statu quo, mais d’un processus de reconstruction analogue à celui de l’après-guerre ».

Nul doute que les économistes, une fois sortis de la quarantaine et guéris du Covid-19, auront leur mot à dire dans l’édification d’un nouveau système de pensée au cœur duquel seront replacés l’homme et les considérations sociales et écologiques.


Ce texte est publié simultanément dans la collection « Le virus de la recherche », une initiative de l’éditeur PUG en partenariat avec The Conversation et l’Université Grenoble-Alpes.

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