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Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 08/05/2020

La célébration du 8 mai 1945 ou la quête improbable d’universalisme

08 vendredi Mai 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

  1. Karoline Postel-Vinay

    Directrice de recherche, Sciences Po – USPC

Université Sorbonne Paris Cité

Sciences Po

 

CC BY ND
Centre d’information et de documentation sur le procès de Nuremberg, à Nuremberg, Allemagne. Christof Stache/AFP
 

Selon le site du gouvernement français, le 8 mai est un jour férié « en mémoire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de ses combattants ». Pourtant, le 8 mai 1945 n’est la clôture que d’un seul des deux grands théâtres militaires du conflit, celui de l’Europe. La fin des hostilités en Asie a eu lieu trois mois plus tard, avec la capitulation du Japon le 15 août. Il est probable que cette formulation officielle française relève non pas d’une méconnaissance factuelle, mais plutôt d’une volonté de donner à un moment marquant de l’histoire européenne une portée universelle. Or une telle volonté, tout en étant fortement légitime, n’est pas sans poser question.

La défaite de l’Allemagne nazie, seul événement universel ?

Affiche soviétique exposée au Musée d’histoire allemande à Berlin, le 13 octobre 2010. Odd Andersen/AFP

La défaite du nazisme a une signification qui, indéniablement, est de portée universelle, dépassant la seule histoire européenne. Depuis longtemps, le 8 mai 1945 est célébré comme l’expression consensuelle d’une mémoire globale – à l’instar des célébrations successives du « D-Day », le Débarquement en Normandie, où depuis quelques années sont représentés aussi bien les anciens Alliés européens et nord-américains que l’Allemagne.

La fin de la guerre du Pacifique, elle, n’a jamais fait l’objet d’une commémoration internationale, donnant lieu à des célébrations éparpillées des protagonistes de la victoire contre le Japon militariste, « VJD » (Victory over Japan Day) ou « VPD » (Victory in the Pacific Day). Pis, les tensions mémorielles entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon sont, aujourd’hui encore, d’une telle intensité qu’elles peuvent parfois faire dérailler les plus modestes initiatives de coopération régionale. Même si l’on voit se multiplier les frictions mémorielles en Europe, elles n’atteignent pas la violence de celles de l’Asie du Nord-Est.

En ce sens, l’exemplarité de la réconciliation franco-allemande, et la création en Europe après 1945 d’un espace unique au monde où la guerre est devenue inconcevable, donnent au 8 mai, telle la conclusion d’un récit séculaire, la valeur d’une « morale » pour l’ensemble de la planète. Mais ce récit est remis en cause d’au moins deux façons : par les demandes croissantes de pluralisme dans la définition d’une mémoire globale – demandes tout aussi légitimes que l’ambition européenne d’universalisme – et par la fragmentation progressive d’un monde où le projet européen a du mal à se situer.

Les autres mémoires du 8 mai 1945 et de la Seconde Guerre mondiale

Plus d’un demi-siècle après les faits, l’ambassadeur de France à Alger rappelait que le 8 mai 1945 était aussi le début d’une série de massacres commis à Sétif, Guelma et Kherrata par les autorités coloniales. Cet autre « 8 mai » appartient à un récit qui n’occupe pas la même place dans l’imaginaire européen, marqué par la lutte contre le nazisme, mais qui est pourtant d’importance mondiale et de signification universelle. C’est le récit de la longue marche des mouvements de décolonisation, majoritairement en Afrique et en Asie, durant plusieurs décennies. L’une des questions majeures que pose l’ambition universaliste de la représentation européenne, ou généralement occidentale, du conflit qui s’acheva en 1945, est celle de son articulation avec d’autres représentations.

La guerre dite « mondiale » n’a pas eu le même sens pour l’ensemble des pays de la planète. Pour des dizaines de nations colonisées, il s’agissait d’abord d’un conflit entre puissances occidentales dont elles subissaient la domination (les militaristes japonais quant à eux occupaient brutalement les nations d’Asie du Sud-Est tout en prétendant les « libérer des Blancs »).

À l’intérieur même des démocraties occidentales, le combat contre le totalitarisme ne résonnait pas de la même façon pour tous. Pour la minorité afro-américaine des États-Unis, ce combat devait être mené « ici et là-bas », et déboucher sur une « double victoire » pour la démocratie : la campagne Democracy – Double Victory, At Home and Abroad, ou Double V, fut lancée dès février 1942. L’occultation de cette réalité disparate dans les commémorations et plus largement dans le discours euro-américain sur la guerre mondiale est devenue de moins en moins soutenable au fur et à mesure que les sociétés non occidentales ont été rendues plus visibles sur la scène internationale, et leurs voix plus audibles. Comme en témoigne aussi la multiplication des initiatives visant à « décoloniser » les sciences humaines et sociales, on assiste progressivement à une certaine pluralisation des représentations des savoirs, notamment historiques, et des expressions mémorielles.

Ce pluralisme n’est a priori pas incompatible avec la volonté de revendiquer une signification universelle à l’histoire de la lutte contre le nazisme. Ce que la demande de pluralisme remet en cause, c’est plus spécifiquement une expression narrative trop réductrice, ignorant le point de vue des minorités, des populations colonisées, et aussi des femmes. Dans la pratique, l’exercice du pluralisme se révèle cependant un défi ardu, tant d’ailleurs pour l’écriture de l’histoire mondiale qu’européenne et nationale. Cet exercice se heurte d’une part à certains effets d’exclusion du communautarisme qui, comme le souligne la philosophe Justine Lacroix, tend à être confondu avec l’idée de pluralité alors qu’il en est très éloigné. Et il achoppe d’autre part sur les positions de rejet de toute expression minoritaire, quand bien même celle-ci serait conciliable avec le point de vue dominant – comme le fut aux États-Unis la campagne Double V, qui fut réprimée de crainte qu’elle n’encourage des mobilisations identitaires jugées nuisibles à l’effort de mobilisation nationale.

Les forces centrifuges de la scène internationale compliquent aussi l’ambition européenne de faire du « 8 mai » un récit unitaire mondial. La Russie et la Chine, en particulier, ont chacune lancé leur propre commémoration à vocation planétaire. Avec Vladimir Poutine, la célébration le 9 mai du Jour de la Victoire est devenue une sorte de rassemblement alternatif des puissances émergentes telles l’Inde et la Chine, auquel les « vieilles » puissances occidentales ne participent pas. Le Défilé de la Victoire à Pékin rassemble également des leaders de pays généralement absents des commémorations de la guerre mondiale, comme le Venezuela ou l’Afrique du Sud, ainsi que des hommes politiques occidentaux à la retraite (en 2015, on y a vu Tony Blair, Gerhard Schröder ou encore l’ancien premier ministre socialiste japonais Tomiichi Murayama).

Les appropriations nationales d’un événement global

Cette nouvelle offre mémorielle, où chacun cherche à s’approprier un récit global, dérive des logiques nationalistes qui transforment depuis quelques années l’ordre mondial. Jusqu’à présent, un récit national – comme la Longue Marche de Mao Zedong ou, dans des registres divers, la Révolution de 1917 en Russie, ou la Révolution française – pouvait viser à contribuer au rayonnement international d’un pays. Depuis 2015, on va en sens inverse, du collectif vers le particulier : c’est l’appropriation du récit d’une aventure planétaire, « la guerre mondiale », qui devient le véhicule de l’affirmation d’une puissance nationale. Dans ce contexte, l’ambition européenne de faire du 8 mai un moment global paraît de plus en plus improbable. Car ce n’est pas tant la capacité de l’Europe à relever le défi du pluralisme – qu’elle pratique quotidiennement à l’échelle continentale – qui est en cause, mais son idéal de dépassement des nationalismes, idéal issu de 1945, qui paraît redoutablement fragilisé.

Le mystère des chevaux sauvages de Tchernobyl

08 vendredi Mai 2020

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The Conversation

 

  1. Germán Orizaola

    Investigador Programa Ramón y Cajal, Universidad de Oviedo

Universidad de Oviedo

CC BY ND
Troupeau de chevaux de Przewalski dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Septembre 2016. Luke Massey (www.lmasseyimages.com), Author provided
 

Du fait de la contamination radioactive, on prédisait au tout début que la zone resterait inhabitable pendant plus de 20 000 ans. Tchernobyl se transformerait en un désert sans vie, croyait-on alors.

Trois décennies plus tard, de nombreuses études révèlent pourtant qu’une communauté animale diverse et abondante s’est développée sur les lieux de la catastrophe. De nombreuses espèces menacées aux niveaux national et européen trouvent aujourd’hui refuge dans la zone d’exclusion de Tchernobyl.

Le cas des chevaux de Przewalski en est un exemple frappant.

Le dernier cheval sauvage ?

L’existence des chevaux sauvages dans les steppes asiatiques est connue de l’Occident depuis le XVe siècle. Mais ce n’est qu’en 1881 que la science décrivit formellement cette espèce, à partir d’un crâne et d’une peau rapportés par le colonel russe Nikolái Przewalski. C’est ainsi que les chevaux jusqu’ici connus sous le nom de takhi (sacrés) en Mongolie devinrent les chevaux de Przewalski (Equus ferus przewalski).

Cheval de Przewalski, zone d’exclusion de Tchernobyl (Ukraine). Septembre 2015. Nick Beresford

Pendant très longtemps, ils ont été considérés comme les seuls chevaux sauvages du monde. Des études récentes indiquent toutefois qu’ils sont en réalité une forme sauvage descendant des premiers chevaux domestiqués par le peuple Botai dans le nord du Kazakhstan il y a 5 500 ans.

À l’époque du colonel Przewalski, ces chevaux sauvages étaient déjà rares dans les steppes de Chine et de Mongolie. Le surpâturage et la chasse pour la consommation humaine ont provoqué leur déclin final. Le dernier spécimen sauvage fut observé dans le désert de Gobi en 1969.

La population en captivité ne connaissait pas non plus une évolution très positive. Dans les années 1950, seuls 12 de ces animaux étaient encore en vie dans des zoos européens. À partir de ces quelques individus, un programme de reproduction en captivité fut toutefois lancé et réussit à sauver l’espèce de l’extinction.

Aujourd’hui, on recense 2 000 chevaux de Przewalski. Plusieurs centaines vivent en liberté dans les steppes d’Asie et dans différentes régions d’Europe. Et notamment, à la surprise générale, à Tchernobyl.

Goupe de chevaux de Przewalski dans la zone d’exclusion de Tchernobyl (Ukraine), septembre 2016. Luke Massey (lmasseyimages.com), Author provided

Les chevaux de Tchernobyl

À l’époque de l’accident dans la centrale nucléaire, aucun cheval de Pzrewalski ne vivait à Tchernobyl. Ce n’est qu’en 1998 que les 31 premiers individus arrivèrent dans la zone d’exclusion. Parmi eux, 10 mâles et 18 femelles étaient issus de la réserve naturelle d’Askania Nova, dans le sud de l’Ukraine, et 3 mâles provenaient d’un zoo local.

Après une importante mortalité liée à leur réinstallation et à la liberté, le taux de natalité élevé a porté la population à 65 individus en seulement cinq ans. Le braconnage intense entre 2004 et 2006 a décimé la population. Seuls 50 individus survivaient en 2007.

Cheval de Przewalski mâle photographié par des appareils à capture d’images dans la forêt rouge, zona d’exclusion de Tchernobyl (Ukraine). Avril 2017. UK Centre for Ecology and Hydrology

Du fait d’importantes mesures de protection, leur nombre a été multiplié par cinq seulement 20 ans après leur arrivée dans la zone. Le dernier recensement, effectué par des scientifiques locaux en 2018, a révélé que dans la partie ukrainienne de la zone d’exclusion vivent 150 chevaux. Ils se réunissent par troupeaux de 10 à 12, auxquels s’ajoutent des groupes de mâles et quelques chevaux solitaires. En 2018, au moins 22 poulains sont nés dans la zone d’exclusion. Certains ont migré vers le nord et se sont installés en Biélorussie.

UK Centre for Ecology and Hydrology » caption

Les appareils photo installés dans toute la zone d’exclusion ont montré que cette espèce, associée aux steppes, utilise pourtant beaucoup la forêt à Tchernobyl. Y compris la célèbre « forêt rouge », une des zones les plus radioactives de la planète.

Les récents incendies à Tchernobyl ont sévèrement affecté certains lieux fréquentés par les chevaux de la zone. Une évaluation sera nécessaire pour mesurer les effets de ces feux sur la conservation de l’espèce dans la région.

Les leçons à tirer des chevaux de Tchernobyl

L’introduction des chevaux de Przewalski à Tchernobyl a été un succès, dont on peut tirer plusieurs leçons. Leur cas révèle une nouvelle fois qu’en l’absence d’humains, la zone s’est convertie en un refuge pour la faune sauvage. Cela doit nous faire réfléchir sur l’impact de la présence humaine sur les écosystèmes naturels. Sans activité humaine aux alentours et malgré une contamination radioactive, la mégafaune prospère.

D’autres zones affectées par la contamination radioactive comme celle résultant de l’accident de la centrale de Fukushima et des essais de la bombe atomique dans les atolls du Pacifique, conservent également une grande diversité de faune.

Peut-être devrions-nous reconsidérer notre vision de l’impact à moyen et long terme de la radioactivité sur l’environnement.

Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de comprendre mieux les mécanismes qui permettent à la faune de vivre dans des zones de contamination radioactive.

Beaucoup de questions se posent. Les organismes vivant à Tchernobyl sont-ils exposés à une radiation moins forte que prévue ? Cette exposition est-elle moins nocive ? Leurs organismes disposent-ils des mécanismes de réparation plus efficaces qu’attendu face aux dommages cellulaires causés par la radiation ?

Pour répondre à ces questions, nous devons continuer à faire appel à la science et à recueillir plus d’informations.

En septembre 2020, nous espérons commencer un travail avec les chevaux de Przewalski présents à Tchernobyl, pour tenter de dévoiler les mystères qui expliquent que cette espèce et beaucoup d’autres prospèrent dans la zone d’exclusion.

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