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Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 12/05/2020

Les États-Unis avant le Covid-19 : retour sur l’épidémie mortelle des opioïdes

12 mardi Mai 2020

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The Conversation

  1. Michel Gandilhon

    Chargé d’enseignement, master de criminologie, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

 

CC BY ND
 

Les grandes épidémies agissent souvent comme un révélateur de l’état d’une société et du rapport qu’elle entretient avec ses populations vulnérables. Aux États-Unis, il semble que ce soient les fractions les plus modestes de la communauté noire, notamment dans les métropoles comme Détroit, Chicago ou La Nouvelle-Orléans, qui paient actuellement le plus lourd tribut à la pandémie de Covid-19.

Le drame sanitaire en cours constitue une occasion de s’intéresser à une autre épidémie, passée au second plan du fait du coronavirus, qui, elle, affecte principalement les Blancs issus de la classe ouvrière : celle des « opioïdes », qui a tué plus de 47 000 personnes en 2018 et plus de 450 000 depuis 1999.

Des familles montrent les photos de leurs proches morts d’overdose aux opioïdes lors d’une conférence de presse le 19 mai 2016 à Capitol Hill à Washington, DC. Alex Wong/AFP

Cette épidémie est de part en part sociale dans sa genèse et ses effets. La vague d’overdoses, principalement liées dans un premier temps à des consommations d’antalgiques opioïdes (dont l’OxyContin), a touché tout spécialement la classe ouvrière blanche du nord-est des États-Unis (Indiana, Michigan, Ohio, Pennsylvanie, Virginie-Occidentale, Wisconsin), mettant en exergue la situation de déclassement de pans entiers de la population américaine, notamment dans ces vastes régions passées en une vingtaine d’années, du fait de la désindustrialisation, du statut de Manufacturing Belt (ceinture des usines) à celui de Rust Belt (ceinture de la rouille).

L’avidité des industries pharmaceutiques exposée

Au milieu des années 1990, les médicaments opioïdes anti-douleurs (painkillers) n’étaient encore prescrits en majorité qu’à des patients souffrant de cancers en phase terminale. Certaines compagnies pharmaceutiques ont alors souhaité étendre cette prescription aux personnes souffrant de douleurs chroniques. L’épidémie est partie de là.

Instrumentalisation d’études scientifiques douteuses, marketing mensonger, pression commerciale : les procès en cours intentés par les associations de victimes et les États sont en train de lever le voile sur un système fondé in fine sur la recherche maximale de profits.

Le dernier scandale mis à jour implique une firme, Practice Fusion, qui commercialisait des outils informatiques de gestion des données destinés notamment aux médecins généralistes. La justice fédérale du Vermont a révélé que l’entreprise avait perçu, entre 2016 et 2019, 1 million de dollars de la part de Purdue Pharma. Cette firme, responsable de la commercialisation de l’OxyContin, a pu insérer dans le logiciel de gestion des dossiers des patients de 30 000 cabinets à travers le pays une fonctionnalité d’aide à la décision incitant à prescrire des opioïdes.

L’Express

✔@LEXPRESS

Crise des opiacés : le groupe Purdue Pharma se déclare en faillite https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/crise-des-opiaces-le-groupe-purdue-pharma-se-declare-en-faillite_2097742.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1568618180#xtor=CS3-5083 …

Crise des opiacés : le groupe Purdue Pharma se déclare en faillite

Visé par des milliers de plaintes, le groupe pharmaceutique devrait verser la totalité de sa valeur à un organisme établi au bénéfice des plaignants.

lexpress.fr

2

12:06 PM – Sep 16, 2019
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Mais au-delà des affaires de corruption, c’est le cynisme des firmes qui est le plus frappant. Le journaliste américain Sam Quinones, auteur d’une remarquable enquête de terrain conduite de l’Ohio au Mexique, a montré que dans sa stratégie commerciale Purdue Pharma avait délibérément ciblé certaines régions des États-Unis.

Les plus vulnérables sont les plus ciblés

Parmi les critères retenus, un taux de chômage et d’accidents du travail supérieur à la moyenne nationale. Dans une interview accordée en 2017 au New Yorker, Mitchel Denham, le procureur général représentant les intérêts de l’État du Kentucky, un des plus touchés par les surdoses mortelles liées aux opioïdes, a confirmé l’existence d’un plan de développement axé prioritairement sur :

« les communautés où la pauvreté est importante, le niveau éducatif faible et les perspectives peu nombreuses. […] Ils exploitaient les données relatives aux accidents du travail et à la fréquentation des médecins pour des douleurs chroniques. »

La Virginie-Occidentale, un des États de la Rust Belt, a été particulièrement visée par les industriels. Une enquête a montré qu’entre 2007 et 2012, 780 millions de comprimés et de pilules d’oxycodone et d’hydrocodone y avaient été prescrits, soit l’équivalent de 433 pour chaque habitant, enfants compris.

Reportage en Virginie-Occidentale, un des États les plus touchés par la crise des opioïdes, le 30 août 2019.

En 2019, le procureur général de cet État a indiqué que si la crise des opioïdes est « la crise sanitaire la plus grave que les États-Unis aient eu à subir dans leur histoire, c’est la région des Appalaches qui en le plus souffert ».

Cette offensive commerciale du cartel pharmaceutique va provoquer dans les territoires les plus affectés par la globalisation la catastrophe sanitaire que l’on sait. Elle va favoriser, notamment, le passage de nombre de patients à des consommations d’héroïne, puis aujourd’hui, de fentanyl, drogues distribuées par le crime organisé d’origine mexicaine.

Selon les données du NIDA (National Institute on Drug Abuse), qui remontent à 2017, le taux de mortalité aux opioïdes pour 100 000 habitants est, à l’exception de l’Iowa, largement supérieur à la moyenne nationale dans tous les États qui constituent la Rust Belt (voir tableau 1), la Virginie-Occidentale et l’Ohio étant les États américains où la mortalité est la plus importante.

Tableau 1 : Taux d’overdoses mortelles liées aux opioïdes en 2017 dans les États de la Rust Belt

National Institute on Drug Abuse (NIDA)

Un nombre croissant de chercheurs américains s’intéressent aujourd’hui aux facteurs socio-économiques qui ont favorisé l’épidémie des opioïdes et, notamment, à l’impact du libre-échange et des fermetures d’usines. Ainsi, deux études publiées en 2019, « Free Trade and opioid death in the United States » et « Association between Automotive Assembly Plant Closures ans Opioid Overdose Mortality in the United States », montrent qu’il existe une corrélation entre les pertes d’emplois liées aux délocalisations industrielles et l’augmentation significative des overdoses mortelles. Même si désormais, l’épidémie affecte aussi les grandes métropoles comme New York, elle constituerait en premier lieu une expression des souffrances physiques et psychologiques d’une partie des populations des régions en voie de désindustrialisation.

Á qui profite le libre-échange ?

Comme en Europe occidentale, ces populations ont été victimes d’un vaste processus de délocalisation des entreprises manufacturières vers le Mexique et l’Asie. Si entre 1965 et 2001, aux États-Unis, la baisse de l’emploi manufacturier n’était que relative, à partir du début des années 2000, période qui coïncide avec l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle est devenue absolue.

Avant même la crise dite des « subprimes », survenue en 2007 et 2008, l’emploi manufacturier avait baissé de 18 %. Ce phénomène avait été précédé par le développement, à partir du début des années 1980, marqué par l’élection de Ronald Reagan, d’un néolibéralisme jamais vraiment démenti, lequel a favorisé à coups de baisses d’impôts massives destinées aux hauts revenus, une concentration des richesses jamais vue depuis les années 1920.

On estime aujourd’hui que 1 % des Américains possèdent plus de 20 % de la richesse nationale, une proportion qui a doublé en vingt ans, tandis que le revenu médian des ménages a baissé tout au long des années 2000, manifestation d’un rapport de forces entre les différentes couches sociales défavorable aux plus modestes.

Entre 1999 et 2015, le revenu en dollars constants de la moitié des foyers américains est passé de 58 000 à 56 500 dollars. L’économiste démocrate Paul Krugman, dans un livre publié en 2008, bilan de l’ère néolibérale, qu’il espérait voir close par l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, symbolisait le cours suivi par la société américaine, par le passage d’un modèle symbolisé par « General Motors » à un autre représenté par « Walmart ».

Alors que General Motors, le premier constructeur automobile américain, avec ses hauts salaires, son niveau élevé de couverture maladie, son fort taux de syndicalisation, incarne le fordisme des années 1960 et 1970, Walmart, la chaîne de grande distribution devenue la plus puissante entreprise américaine et mondiale, grâce notamment à l’importation de biens de consommation bas de gamme produits en Chine, illustre, avec ses bas salaires et sa politique anti-syndicale, la réalité de la situation d’une partie du salariat.

Au-delà des indicateurs d’ordre économique reflétant l’état de la société américaine, les évolutions démographiques sont particulièrement éloquentes. Entre 1999 et 2013, le taux de mortalité chez les hommes blancs de 45 à 54 ans habitant dans les comtés américains les plus touchés par la désindustrialisation a connu une hausse sans équivalent dans les pays développés en temps de paix.

En croisant l’évolution de la mortalité avec le niveau éducatif, on constate que celle-ci est concentrée au sein de la population blanche ayant le plus faible niveau scolaire. Si le taux de mortalité est en augmentation de plus de 33 % dans la population blanche en général, il croît de plus de 134 % chez ceux ne disposant que d’un niveau d’éducation secondaire ou moindre (voir tableau 2). Entre 2014 et 2016, l’espérance de vie globale aux États-Unis a baissé de 78,9 ans à 78,7 ans.

Tableau 2 : L’évolution de la mortalité des 45-54 ans selon le niveau d’éducation

Emmanuel Todd, 2018

Des répercussions politiques

La détresse d’une grande partie de la population américaine appartenant aux classes laborieuses n’est pas que sociale, mais également profondément politique.

L’historien Thomas Frank a bien mis en évidence le fait que le parti démocrate avait délaissé sa base ouvrière traditionnelle au profit des minorités noires et hispaniques et des couches les plus diplômées des grandes aires métropolitaines, tout en se convertissant massivement au libre-échange. Ce phénomène s’exprime par le fait que la quasi-totalité des banlieues américaines, qui comptent plus de 50 % de diplômés du supérieur, votent pour le parti démocrate.

Le sentiment d’abandon par l’establishment démocrate qu’éprouvent une partie des classes populaires blanches, renforcé par les déclarations d’Hillary Clinton sur les « déplorables » pendant la campagne de 2016 et son refus d’une alliance avec Bernie Sanders, a favorisé l’élection de Donald Trump. Deux États de la « Rust Belt », qui semblaient solidement acquis aux Démocrates, le Michigan et le Wisconsin, ont basculé du côté républicain, de même que la Pennsylvanie et l’Ohio, deux « swing states » remportés en 2012 par le candidat démocrate Barack Obama et qui en 2016 ont donné la préférence au représentant du parti républicain.

La Première Dame des États-Unis, Melania Trump, marche au milieu de 453 drapeaux américains, chacun représentant un enfant mort de l’épidémie d’opioïdes, à Ritter Park à Huntington, Virginie-Occidentale, aux États-Unis, le 8 juillet 2019. Saul Loeb/AFP

L’État de l’Ohio a notamment offert à Trump une de ses plus larges victoires avec plus de 8 points d’avance. Si, au début de l’année 2020, les sondages, dans le sillage des succès démocrates aux élections de mi-mandat de 2018, laissaient entrevoir un retour de la Pennsylvanie, du Michigan et de l’Ohio dans l’escarcelle du parti démocrate, les marges sont si faibles qu’une nouvelle surprise n’est pas à exclure. Et cela, malgré la manière très erratique dont l’administration de Donald Trump gère l’épidémie de Covid-19…

L’ombre de la Seconde Guerre mondiale sur l’élection présidentielle polonaise

12 mardi Mai 2020

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The Conversation

 

  1. Anna C. Zielinska

    MCF en philosophie morale, philosophie politique et philosophie du droit, Université de Lorraine

Université de Lorraine

 

CC BY ND
Une affiche électorale du président sortant Andrzej Duda vandalisée pour l’affubler d’une moustache hitlerienne et du qualificatif de « bolchévik », près de Varsovie, le 29 avril 2020. Si le message peut paraître contradictoire, il illustre en tout cas le poids des références historiques dans les débats actuels. Janek Skarzynski/AFP
 

Le nationalisme toxique des nations fragiles est un phénomène encore exacerbé par la supériorité avec laquelle les États-nations le contemplent. Mais comment dialoguer sur ce sujet avec leurs représentants officiels quand la moindre remarque est interprétée comme une tentative d’ingérence ? C’est dans ce contexte tendu que l’Europe occidentale (en particulier la France et l’Allemagne) essaie de parler avec la Pologne.

Cette difficulté à se défaire de l’histoire s’intensifie en Pologne depuis 2015, année de l’arrivée au pouvoir du parti Droit et Justice (PiS) et du début de la politisation de l’Institut de la Mémoire nationale.

Le dialogue international a été rendu encore plus amer quand, il y a deux ou trois ans, la Pologne a commencé à vouloir réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de ses relations avec les Polonais juifs. Elle a été rejointe dans cet effort par la Russie ; les deux pays élaborent de façon stratégique deux récits inexacts et contradictoires, mettant en œuvre chacun sa propre politique historique avec, dans les deux cas, la volonté d’écarter toute culpabilité.

La recherche de l’innocence

La politique historique peut être définie comme un effort coordonné des institutions nationales visant à établir un récit unique sur l’histoire du pays. L’objectif n’est pas seulement de présenter le passé d’une façon spécifique, mais aussi d’influencer l’avenir, comme l’a observé l’historien allemand Peter Steinbach.

Aujourd’hui, la Pologne n’oublie ni ses 123 ans d’absence sur la carte du monde (1795-1919), ni les quelques décennies où, après avoir été du côté de ceux qui ont gagné la guerre, elle s’est retrouvée semi-occupée par les libérateurs soviétiques (1945-1989). Le pays est massivement atteint par un syndrome post-traumatique (ou par une blessure morale), et n’est pas de ce fait à la hauteur des espoirs qu’il a fait lui-même naître avec le mouvement de Solidarność dans les années 1980.

C’est ainsi qu’après la victoire du camp conservateur en 2015, une loi a été adoptée pour affirmer que le peuple polonais (naród) ne peut pas être tenu responsable de la Shoah et que toute personne susceptible de remettre cette innocence en question est passible de trois ans de prison. Suite aux protestations au niveau national et international, la clause criminelle de la loi a été supprimée, mais l’idée est restée : le peuple polonais se définit par son innocence.

Le Monde

✔@lemondefr

Le Sénat polonais adopte une loi controversée sur la Shoah http://lemde.fr/2E2cTph 

Le Sénat polonais adopte une loi controversée sur la Shoah

Elle punit par des amendes ou des peines de prison ceux qui attribuent « à la nation ou à l’Etat » des crimes commis par les nazis en Pologne occupée.

lemonde.fr

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5:59 AM – Feb 1, 2018
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Ajoutons que la loi a été votée à une date doublement problématique : la veille du 73e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, et quelques semaines avant l’ouverture d’une exposition très attendue dans le musée politiquement le plus sensible en Pologne : le Polin, le musée de l’histoire des Juifs de Pologne.

Cette exposition était consacrée au dernier exode des Juifs polonais, des suites de la campagne antisémite (officiellement « antisioniste ») orchestrée par l’État à partir de mars 1968. Elle commémorait les cinquante années passées depuis cette suite d’événements et, bien que conçue par deux jeunes curatrices, elle fut surtout associée au nom de Dariusz Stola, le directeur du Polin, auteur d’une thèse de doctorat consacrée à ce moment de l’histoire polonaise. Le propos de l’exposition était clair : voici un moment de l’histoire polonaise où c’est le gouvernement lui-même, et non pas les nazis, qui a demandé aux Polonais juifs de quitter le territoire (et environ 15 000 l’ont fait de façon contrainte). Elle ajoutait, à sa dernière étape : attention, certains discours publics des femmes et des hommes politiques polonais sont aujourd’hui étrangement proches de ce qui se disait alors.

Cette idée n’était pas admissible pour un gouvernement dont l’une des ministres de l’Éducation a estimé en 2016 que la responsabilité du massacre de Jedwabne, l’un des moments clés où les Polonais se sont rendus coupables de complicité active à la Shoah, était une question ouverte. Ce gouvernement ne supporte pas la critique de sa version de l’histoire, et Dariusz Stola vient d’en faire les frais.

Directeur du Musée Polin de 2014 à 2019, son mandat devait être prolongé automatiquement en février 2019. Il ne l’a pas été suite à l’opposition du ministre de la Culture. Après un an de tergiversations, Stola a jeté l’éponge, sacrifiant sa position personnelle pour le bon fonctionnement de l’institution. Celle-ci a été sauvée car il a été remplacé, conformément aux souhaits des institutions qui veillent sur le Musée, par son directeur adjoint.

C’est donc l’innocence qui est recherchée, l’innocence d’un enfant qui n’a pas la maturité de se construire avec ses défauts. Ce complexe fondateur de l’identité polonaise moderne, mis en évidence par la publication du livre de J. T. Gross sur le crime de Jedwabne en 2000, est là depuis au moins deux siècles. La nation qui s’est bâtie sur le socle d’une martyrologie presque christique perd jusqu’à son identité si elle commence à se voir aussi comme agresseur.

L’élection présidentielle de 2020

C’est dans ce contexte, encore alourdi par la controverse mémorielle avec une Russie qui n’hésite pas à réécrire l’histoire du pacte Molotov-Ribbentrop et à attribuer à Varsovie un rôle déterminant dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, que la Pologne s’est préparée à l’élection présidentielle prévue les 10 et 24 mai mai 2020, mais qui n’aura finalement pas lieu à ces dates. Les pouvoirs publics ont longuement insisté sur la nécessité d’organiser le scrutin en dépit de la pandémie et du bilan sinistre des élections municipales en France.

Un homme portant un masque de protection passe devant une maison où est accrochée une banderole sur laquelle on peut lire « Reportez l’élection », à Varsovie, le 30 avril 2020. Janek Skarzynski/AFP

Le maintien de l’élection dans la situation de crise sanitaire actuelle paraissait incompréhensible pour beaucoup. De nombreuses personnalités se sont exprimées en faveur du report, et la principale candidate d’opposition, la centriste Małgorzata Kidawa-Błońska, a annoncé la suspension de sa campagne mi-avril.

Selon Jarosław Kaczyński, le chef du PiS et véritable homme fort du pays, les élections devaient être maintenues pour des raisons constitutionnelles, et ceux qui souhaitent le report n’étaient pas motivés par des raisons sanitaires mais par l’espoir d’obtenir de meilleurs résultats si le scrutin est repoussé : la crise rendra alors les bons résultats du gouvernement actuel moins visibles.

Bien qu’il ne détienne pas d’autre poste officiel que celui de chef du PiS, Jarosław Kaczyński est considéré comme le principal dirigeant du pays. Lors de cette manifestation d’opposition le 6 mai 2017, il est représenté en maître des marionnettes contrôlant le président Andrzej Duda et la première ministre de l’époque, Beata Szydło. Janek Skarzynski/AFP

Le président actuel Andrzej Duda, membre du parti au pouvoir PiS, est selon certains sondages susceptible d’être élu dès le premier tour (même si le taux de participation prévu est de quelque 20 %). Dans le contexte de la pandémie, les élections devaient se faire par correspondance. Le 5 mai dans la soirée, le Sénat a toutefois rejeté cette proposition acceptée auparavant par la Chambre basse. Le 7 mai, la Chambre basse a annulé ce veto du Sénat.

Initialement, le parti au pouvoir semblait avoir partie gagnée. Les documents nécessaires ont notamment été imprimés – et, de fait, le veto du Sénat a été rejeté. Toutefois, une déclaration-surprise publiée dans la soirée du 6 mai a tout changé. Cosignée par deux politiciens qui, pour diriger des partis politiques, n’en sont pas moins aux yeux de la loi deux « simples députés », Jarosław Kaczyński et Jarosław Gowin, allié-ennemi de longue date du PiS et ancien ministre, qui militait jusqu’à présent en faveur d’un report des élections à une date beaucoup plus lointaine, elle crée une alliance autour du vote par correspondance mais à une autre date, probablement en juillet ou en août 2020. Le fondement juridique de la proposition Kaczynski-Gowin est pour le moins surprenant. Ils décident de ne pas annuler les élections, mais… de ne pas les organiser. Et du fait de la non-tenue des élections, la Cour suprême en annulera la validité et de nouvelles élections pourront être alors annoncées. Kaczyński gagne du côté du vote par correspondance, Gowin gagne aussi puisqu’il parvient à déplacer la date du scrutin, mais les deux perdent en cohérence.

Cette décision semble salutaire au vu de la longue obstination de Kaczyński pour maintenir la date du 10 mai, mais elle est vécue par les membres de ce même parti comme une gueule de bois gigantesque. Face à ces revirements arbitraires des chefs de partis, il est difficile de s’offusquer du fait que, selon New Freedom House Index, la Pologne n’est plus considérée comme une démocratie complète.

Les promesses électorales du président Duda – dont la victoire ne fait aucun doute, ce qui décourage les électeurs de l’opposition de prendre des risques pour aller voter – ont pris un tour social dans ce nouveau contexte, et contiennent des éléments issus d’un dialogue instauré avec les syndicats. Mais en janvier 2020, lors des commémorations de la libération du camp d’Auschwitz, il insistait encore sur le fait qu’aucun autre peuple n’a autant souffert de la Seconde Guerre mondiale que le peuple polonais. Rappeler que la Pologne est avant tout une victime permet aussi à Andrzej Duda de faire passer un message important, celui de son opposition symbolique à la loi américaine 477, destinée à soutenir « la restitution de biens juifs tombés en déshérence après la Shoah ». L’incapacité de sortir de la concurrence des mémoires n’est pas une incompréhension de l’histoire, mais bel et bien un élément du jeu politique.

La guerre des histoires

Le sentiment de fragilité de la Pologne peut rendre ses élites et une partie de son opinion publique aveugles et arrogantes tant à l’égard des voix d’opposition à l’intérieur que face aux critiques extérieures – des critiques qui renforcent leur sentiment que le monde leur est hostile.

Cette attitude n’est toutefois pas inamovible. Il doit être possible de dépasser cette étape. C’est bien pour cette raison qu’il est nécessaire de contester chaque réappropriation de l’histoire et chaque tentative d’en faire un usage propagandiste, pour défendre la justesse historique et l’indépendance des institutions chargées de travailler sur ces questions ô combien sensibles.

L’Ukraine à la recherche de sa propre histoire

12 mardi Mai 2020

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The Conversation

  1. Iryna Dmytrychyn

    Maître de conférences en langue et civilisation ukrainiennes, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) – USPC

  2. Alain Guillemoles

    Maître de conférences associé au CELSA, Sorbonne Université

Sorbonne Université

Université Sorbonne Paris Cité

 

CC BY ND
Devant le Monument de la Mère Patrie à Kiev. La sculpture fait partie du Musée de l’histoire de l’Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’en 2015, ce lieu portait le nom de « Musée national de la Grande Guerre patriotique (1941-1945) ». Ruslan Kalnitsky/shutterstock
 

Les propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors des commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les 8 et 9 mai prochains, seront analysés avec la plus grande attention. Ce rendez-vous est très attendu car tout ce qui touche à l’histoire de cette période reste hautement discuté en Ukraine. Les gestes, les mots choisis par celui qui est arrivé au pouvoir il y a moins d’un an seront lus comme un indicateur du sens qu’il veut donner à son mandat et du rapport qu’il veut entretenir avec l’Union européenne et la Russie.

Le conflit mémoriel avec la Russie

La Russie a fait du jour de la Victoire, le 9 mai (l’armistice a été signé le 8 mai 1945 à 23 heures à Berlin, quand il était déjà 1 heure du matin le lendemain à Moscou), un événement essentiel. Cette journée est consacrée à la célébration de l’héroïsme de l’armée russe, qui se voit comme la seule héritière de l’Armée rouge et du sacrifice des Soviétiques dans le combat contre le Reich. La journée est marquée par le défilé du « Régiment immortel », une marche durant laquelle des millions de Russes brandissent à bout de bras des portraits d’anciens combattants. L’événement rassemble les Russes face à tous leurs « ennemis » supposés, comme l’explique Galia Ackerman dans un livre consacré à ce phénomène. Ce défilé s’est exporté en Ukraine où il rassemble essentiellement les nostalgiques de l’Union soviétique. Mais ce n’est pas l’état d’esprit dominant en Ukraine. En effet, depuis la révolution de l’Euromaidan, en 2014, le pays a majoritairement choisi de rompre avec ce passé communiste.

Rassemblement du Régiment immortel devant la tombe du Soldat inconnu à Kiev, le 9 mai 2018. Sergei Supinsky/AFP

En avril 2015, le Parlement a adopté une série de lois dites « de décommunisation » qui ont interdit le Parti communiste, débaptisé les villes et rues qui portaient le nom d’anciens dirigeants soviétiques et proscrit la propagande des idéologies totalitaires. Ces lois sont au nombre de quatre : « Sur la condamnation des régimes totalitaires communiste et national-socialiste (nazi) et l’interdiction de la propagande de leurs symboles » ; « Sur le statut juridique et la reconnaissance des combattants pour l’indépendance de l’Ukraine au cours du XXe siècle » ; « Sur la célébration de la victoire sur le nazisme dans la Seconde Guerre mondiale 1939-1945 » ; et « Sur l’accès aux archives des organes de répression du régime communiste 1917-1991 ». La troisième de ces lois, qui porte sur la commémoration de la victoire sur le nazisme, fait du 8 mai le « Jour du souvenir et de la réconciliation » et du 9 le « Jour de la victoire contre le nazisme durant la Seconde Guerre mondiale ».

Dans ce nouveau narratif, l’hommage rendu aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale s’adresse aussi à ceux de la guerre en cours, celle que l’Ukraine conduit dans le Donbass, à l’est du pays, face aux séparatistes soutenus par la Russie.

Plus significatif encore, l’Ukraine, dans le texte de cette loi, n’emploie plus le terme de « Grande guerre patriotique », selon l’usage soviétique, mais parle de la « Seconde Guerre mondiale (1939-1945) ». Ce n’est pas un détail. En faisant commencer la guerre en 1939, l’Ukraine inclut désormais la période durant laquelle l’URSS était alliée à l’Allemagne nazie par le pacte Molotov-Ribbentrop. La Grande guerre patriotique, vue de Russie, ne démarre qu’en juin 1941… L’Ukraine commence ainsi à construire son propre récit historique.

Lors d’une conférence au Bundestag, le 20 juin 2017, l’historien américain Timothy Snyder a défendu la nécessité de produire un récit historique distinct sur les événements qui se sont déroulés en Ukraine. Il rappelle tout d’abord que l’Ukraine se trouvait au cœur du projet nazi de conquête, son territoire devant être intégralement réduit au statut de colonie allemande. S’y ajoute le fait que l’Ukraine fut entièrement occupée durant une bonne partie de la guerre, et fut le lieu d’un nombre important de massacres, dont celui de Babi Yar, à Kiev, l’épisode le plus important de la « Shoah par balles ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prononce un discours au Centre commémoratif de l’Holocauste de Babi Yar, lieu d’une exécution massive de Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Sergei Supinsky/AFP

Timothy Snyder explique la méconnaissance des faits qui se sont déroulés en Ukraine par le fait que la Russie nie toute existence à cette nation et a produit un récit binaire des événements où le combat libérateur contre le nazisme est russe, tandis que tous les faits de collaboration avec les nazis sont ukrainiens :

« Pourquoi ne se souvient-on pas que l’Ukraine a été au centre des plans de guerre allemands ? Que les Ukrainiens étaient des esclaves de l’Allemagne ? Que si nous voulons comprendre l’Holocauste, nous devons commencer par l’Ukraine ? Il y a beaucoup de raisons. Mais l’une d’elles est l’empreinte mentale laissée par la colonisation. La tendance à négliger un peuple qui n’était pas considéré comme un peuple. »

Le décompte des victimes ukrainiennes

À cette façon de raconter l’histoire, l’Ukraine en oppose une autre qui conteste à la Russie le droit de capter la totalité de l’héritage soviétique. L’Institut de la mémoire nationale d’Ukraine, dont l’action ne fait pas l’unanimité, estime ainsi que 6 millions d’Ukrainiens ont servi durant la Guerre dans les rangs de l’Armée rouge (soit plus que le nombre réuni de Français, de Britanniques et d’Américains ayant combattu contre le nazisme) ; il relève qu’un des soldats ayant planté le drapeau soviétique sur le Reichstag était ukrainien et qu’Auschwitz a été libéré par la soixantième armée du premier front ukrainien…

Photo prise en mars 1945 dans le camp de Yanov (Lvov), près de la ville de Lviv, montrant des soldats soviétiques à la recherche de victimes tuées par l’armée nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans ce camp, les Allemands ont tué plus de 200 000 citoyens soviétiques, essentiellement des Juifs. Tass/AFP

L’Ukraine considère également que 5 millions de civils, habitants de la République soviétique d’Ukraine, ont été tués durant la Seconde Guerre mondiale, parmi lesquels 900 000 Juifs victimes de la « Shoah par balles », et que 1,5 million de soldats originaires de la République soviétique d’Ukraine sont morts au combat. Au total, 6,5 millions des 27 millions de victimes soviétiques de la Seconde Guerre mondiale, chiffre aujourd’hui retenu par la Russie, seraient ukrainiens.

À ce bilan, Kiev ajoute la déportation de 2,3 millions d’Ukrainiens partis dans le cadre du travail forcé en Allemagne et la destruction de 700 villes et 30 000 villages. Ces chiffres peuvent être discutés. Mais plus que le nombre, ce qui compte est le fait que l’Ukraine tente ainsi de récupérer sa part de victimes, jusqu’ici noyée dans la comptabilité soviétique.

Les séparatistes honorent Staline, l’Ukraine sonde son passé

Le récit de la guerre développé par l’Ukraine fait aussi de la place à l’émergence, outre la résistance soviétique, d’une « armée insurrectionnelle » nationale, l’UPA, qui a tenté de libérer le pays en se battant sur deux fronts, à la fois contre les nazis et contre les Soviétiques. Un discours louangeur sur les combattants de l’UPA s’oppose désormais à la version élaborée à l’époque soviétique qui criminalisait ce mouvement, version qui est exploitée actuellement par l’historiographie russe. Les historiens ukrainiens sont toutefois en désaccord sur l’interprétation à donner à ces événements et, en particulier, aux exactions qui ont été commises par l’UPA contre les Polonais ainsi que sur la participation des Ukrainiens à la Shoah. L’Ukraine a besoin de temps pour arriver à un examen critique de son passé.

Rassemblement à Kiev le 14 octobre 2015 à l’occasion de l’anniversaire de la fondation de l’UPA en 1943. Anatolii Stepanov/AFP

Les dirigeants de la DNR et de la LNR, les territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine, ont au contraire emboîté le pas à la Russie pour faire du 9 mai une fête essentielle. Ils vont même beaucoup plus loin dans les manifestations de dévotion au glorieux passé soviétique : à Donetsk, la ville doit être rebaptisée « Stalino » le 9 mai 2020, le temps d’une journée. La ville avait déjà porté ce nom de 1924 à 1941 et de 1943 à 1961…

Quelle est la vision historique de Zelensky ?

Au pouvoir entre 2014 et 2019, dans le contexte de la guerre contre les séparatistes soutenus par la Russie, l’ex-président ukrainien Petro Porochenko a soutenu l’effort de création d’un nouveau récit national. Il a remodelé l’armée pour s’éloigner du modèle soviétique, changé les uniformes, les grades et même la façon de s’adresser à ses supérieurs, remplaçant l’emploi du mot « camarade » par « monsieur ». Durant son mandat, le Parlement a officiellement reconnu la déportation des Tatars de Crimée comme étant un génocide. Rappelons que la déportation collective des Tatars de Crimée a été décidée par Staline en mai 1944, un mois à peine après la libération de la péninsule, pour « collaboration avec les Allemands ». Les Tatars n’ont pas été autorisés à revenir en Crimée avant 1986.

Le nouveau président Volodymyr Zelensky est moins clair sur ses intentions. Il reste une figure politique protéiforme et atypique, dont il est bien difficile de cerner la vision. Homme de spectacle à l’origine, il s’inscrit dans une certaine continuité avec son prédécesseur pour tout ce qui concerne le rapprochement de l’Ukraine avec l’Union européenne. Mais il se montre prudent sur les sujets les plus clivants.

L’épidémie de Covid-19 lui a fourni une nouvelle échappatoire. L’annulation du grand défilé prévu le 9 mai à Moscou fait qu’il n’a plus besoin de répondre à une question difficile : y aller ou pas ? Toutefois, l’ambassadeur ukrainien en Allemagne a refusé de participer à une cérémonie commune avec l’ambassadeur de Russie que Berlin souhaitait organiser.

En Ukraine, les cérémonies seront réduites au minimum, du fait du confinement. Les Ukrainiens sont incités à mettre un coquelicot sur leur profil Facebook (le coquelicot est le symbole choisi par les Britanniques pour commémorer les morts de la Première Guerre mondiale ; cela permet aux Ukrainiens de se démarquer une nouvelle fois du ruban de Saint-Georges, orange et noir, qui est le symbole utilisé en Russie). Des conférences en ligne sont prévues, ainsi que la publication de récits familiaux que les citoyens et les écoles ont été invités à produire, dans un esprit de « plus jamais ça ». Mais alors que Volodymyr Zelensky s’apprête à présider pour la première fois à cette commémoration, il va devoir s’exprimer. Et décider de la tonalité qu’il donnera à la journée du 8. Et à celle du 9.

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