• Actualités régionales
    • Communes limitrophes
    • Régionales
  • Adhésion
  • André Lhote
  • Au-delà du 14 juillet, des interrogations tenaces sur l’usage des armées
  • Auteurs morts en 17, (déjà…)
  • BD « Sciences en bulles » : À la recherche des exoplanètes
  • Bonnes feuilles : Le château d’If, symbole de l’évasion littéraire
  • Comment la lecture enrichit l’éducation des enfants
  • Corruption, contrebande : le drame de Beyrouth et la question de la sécurité dans les zones portuaires
  • Des crises économiques à la crise de sens, le besoin d’une prospérité partagée
  • Evènements
  • Lecture : comment choisir un album qui peut vraiment plaire aux enfants
  • L’économie fantôme de l’opéra
  • L’Europe s’en sortirait-elle mieux sans l’Allemagne ?
  • Maladie de Lyme : attention au sur-diagnostic !
  • Mirmande
    • Pages d’histoire
    • AVAP et PLU
    • Fonds de dotation et patrimoine
  • NutriScore : quand l’étiquetage des aliments devient prescriptif
  • Penser l’après : Le respect, vertu cardinale du monde post-crise ?
  • Podcast : le repos, une invention humaine ?
  • Prévoir les changements climatiques à 10 ans, le nouveau défi des climatologues
  • Qui sommes-nous?
  • Réforme de la taxe d’habitation… et si la compensation financière n’était pas le seul enjeu ?
  • Revues de presse et Chroniques
  • S’INSCRIRE AU BLOGUE
  • Scène de crime : quand les insectes mènent l’enquête
  • The conversation – Changement climatique : entre adaptation et atténuation, il ne faut pas choisir
  • Une traduction citoyenne pour (enfin) lire le dernier rapport du GIEC sur le climat

Mirmande PatrimoineS Blogue

~ La protection des patrimoines de Mirmande.com site

Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 31/05/2020

Ce que jeûner indique de notre sociabilité

31 dimanche Mai 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

  1. Jean-Pierre Corbeau

    Professeur émérite de sociologie de l’alimentation, vice-président de l’Institut Européen de l’Histoire et des Cultures de l’Alimentation, Université de Tours

Université de Tours

 

CC BY ND
Illustration du jeûne dans la culture occidentale : une assiette vide avec un verre d’eau. Jean Fortunet/Wikimedia, CC BY-SA
 

La distanciation physique respectée (qui ne concerne pas l’impact du son traversant notre bulle proxémique) – n’empêche nullement, dans l’espace public, d’entendre des « confessions » de promeneurs, joggers ou clients attendant devant les commerces de « première nécessité ».

Ils informent à voix haute des « proches virtuels » des évènements de leur intimité confinée et l’on apprend ainsi qu’ils pratiquent un jeûne, que ce soit à l’occasion de Ramadan conclu ce 24 mai ou pour une « détox ».

Paradoxalement, à l’heure où une partie de la population n’a plus la possibilité économique d’accéder à une alimentation suffisante, de multiples médias proposent une offre, mercantile ou non, qui encourage ou justifie cette pratique abstinente. Et d’évoquer le jeûne religieux, thérapeutique, « détox », intermittent, « pour maigrir »… La sociologie peut préciser et compléter cette typologie pour en saisir la « dimension cachée ».

Monothéismes

Le jeûne est commun aux trois religions monothéistes. Ce rituel du jeûne est spécifique à chacune et correspond à des attentes différentes. Dans le judaïsme, le jeûne de Moïse (40 jours) perpétué par le Yom Kippour (limité à une journée) a vertu d’expiation, d’obtention du pardon de Yavhé et de rejeter la souillure potentielle de nos incorporations dans une quête de la pureté qui permit à Moïse de recevoir les Tables de la Loi.

Jésus jeûne aussi 40 jours dans le désert, mais à travers le déni d’aliments il s’agit de renoncer à son corps, à toutes les tentations auxquelles il pourrait être soumis, valorisant ainsi la spiritualité permettant d’approcher Dieu.

Dans l’Islam, le Ramadan correspond au 9e mois du calendrier solaire, celui où l’archange Gabriel révèle le Coran à Mahomet. Le jeûne diurne facilite une réflexion sur soi, un contrôle et une connaissance de son corps réflexif ainsi qu’un temps de partage spirituel qui devient, la nuit tombée, un partage des nourritures, un renforcement du lien social.

Pour compléter ce rapide survol du jeûne religieux, mentionnons l’importance du taoïsme, de l’hindouisme et du bouddhisme qui font système, aujourd’hui, avec des théories « new age ».

Jeûner ensemble

L’obligation de confinement a coïncidé avec deux périodes de jeûnes religieux (la fin du Carême et le début du Ramadan) dont la pratique inclue dans un groupe référent, crée une filiation, affirme une appartenance. Ces fonctions rassurent dans un contexte anxiogène bien souvent vécu dans une relative solitude.

Avant d’aborder les autres types de jeûnes, deux remarques doivent être faites d’un point de vue sociologique. D’abord, au moment où se développe une précarité alimentaire avec les conséquences économiques du Covid-19, la revendication d’un excès de rien pour s’opposer à l’excès du trop est parfois un privilège qui exprime une « distanciation sociale » (là l’expression est juste). Ensuite, cette période n’a pas été vécue de la même façon selon que l’on était seul·e, à deux ou plus.

Il faut alors distinguer entre convivialité (vivre ensemble et communiquer de manière agréable) et commensalité (manger ensemble sans nécessairement communiquer et sans obligation de partage d’une nourriture commune).

Notons que ces dernières semaines, ces deux formes de sociabilité eurent souvent recourt à la médiation de nombreuses applications. Comme le télétravail, la convivialité médiatisée ne nécessite pas la présence physique d’un autrui (on exclue les informations sensorielles corporelles – odeur, postillons, chaleur, toucher, etc.- de la communication) et elle permet de « maîtriser » le temps de la relation en mettant fin à la connexion.

La commensalité des « apéro-skype » prolonge – à distance – le partage des boissons et des « victuailles » avec des amis.

Ces pratiques ont diminué le sentiment d’isolement ou les tensions de l’entre-soi.

Ainsi, vous n’avez plus « obligation » de commensalité « physique » et les tyrannies de l’intimité qu’elle engendre, comme devoir s’asseoir en face de l’autre même à contrecœur, échanger alors que nous avons envie de calme etc. Jeûner devient alors un rituel d’évitement.

Apprécier une solitude retrouvée

Cette dimension d’un refus du partage (de l’aliment et de la relation) est pour partie commune avec certaines anorexiques et avec des religieuses jeûneuses du Moyen Âge.

Ces dernières « voyaient dans la nourriture un instrument de pouvoir sur leur moi et sur leur entourage, et un moyen de renoncer à l’un comme à l’autre ».

Béguine de Bruxelles, un ordre qui permettaient à certaines religieuses de s’affranchir des codes de leur époque (1811). Wikimedia, CC BY

Jeûner « distingue » dans un environnement qui valorise le partage et l’abondance alimentaire. On attire le regard des autres, parfois leur compassion ; on existe à travers l’affirmation de sa « singularité ».

Cependant l’émergence de ces comportements alimentaires n’est pas une « génération spontanée ». Elle prolonge des tendances de nos contemporains. Cette tendance est particulièrement vive lorsqu’il n’y a pas peur du manque et chez les femmes qui affichent un rapport au corps plus réflexif. Les individus perçoivent alors les nourritures en considérant la conséquence de leurs incorporations sur leur santé, leur silhouette, leur éthique et l’environnement.

Désirs individualistes

La période du confinement, pendant laquelle les dépenses physiques et les contraintes liées à la sociabilité sont moindres, encourage l’expérimentation d’un jeûne thérapeutique pour éliminer la souillure (au moins symbolique) des incorporations antérieures, pour se débarrasser des toxines, pour « prendre soin de soi ».

La période de jeûne alterne aussi avec la recherche et l’appropriation par un acte culinaire plus ou moins complexe (on a le temps !) de produits sains, éthiques, goûteux construisant une « écologie de soi », une solidarité avec les nouvelles citoyennetés.

Cette problématique individualiste se retrouve dans la restriction cognitive (avec parfois un projet esthétique de maigrir (par exemple pour séduire au moment des « retrouvailles »). Ainsi une majorité de Français dit avoir grossi pendant le confinement (enquête réalisée par l’Ifop pour Darwin Nutrition et relayée par Le Parisien et BFMTV le 6 mai), 14 % ont maigri et 29 % ont conservé leur poids.

Beaucoup ont aussi exprimé l’envie ne pas commettre d’excès d’alcool : abstinence intermittente de consommations alcoolisées tout en conservant le plaisir régulé de boire occasionnellement.

Les jeûnes représentent ainsi, dans ces contextes de reconstruction de soi pour mieux aborder le futur, des désirs de se référer à des groupes qui rassurent en temps de crise. Mais le jeûne affirme aussi un individualisme qui refuse un pouvoir particulier ou construit, de façon égotique, un projet optimiste (nouveau modèle alimentaire, nouvelle silhouette, parfaite santé). Gageons que l’heure du déconfinement et du « dé-jeûner » sera celle de la valorisation d’aliments porteurs de sens.

Jeûner est-il bon pour la santé ?

31 dimanche Mai 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

 

The Conversation

  1. Régis Hankard

    PU-PH, Professeur de Pédiatrie, Inserm UMR 1069 « Nutrition, Growth Cancer » & Inserm F-CRIN PEDSTART, Institut Européen de l’Histoire et des Cultures de l’Alimentation,Université de Tours, CHU de Tours, Inserm

Inserm

 

CC BY ND
J-Lo (la chanteuse et actrice Jennifer Lopez) est une adepte du jeûne intermittent. Amy Sussman / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
 

Excès de gourmandises ou à l’inverse régimes alimentaires « sains » promus par les stars, parfois un peu obsessionnels : nos pratiques culinaires et alimentaires ont pris une place prépondérante durant le confinement.

En perturbant nos émotions le confinement a entrouvert la porte aux troubles des conduites alimentaires.

Manger est aussi un acte moral. Ainsi, la période récente du Ramadan rappelle que le jeûne peut être vécu comme un acte expiatoire de ses péchés, pour « se laver » de comportements commis. Il peut procéder d’une démarche identitaire et permettre de se reconnaître entre coreligionnaires. Il participe aussi d’une autre façon d’envisager l’alimentation voire, son rapport aux autres. Cette pratique interroge souvent, notamment sur les impacts physiologiques qu’il peut avoir sur les individus. Quel est en effet l’effet du jeûne sur l’organisme ?

Nous avons besoin de glucose

Le fonctionnement de notre corps ne fait pas de « pauses ». Il lui faut un apport constant de « carburant », principalement du glucose. Un homme de poids moyen, soit 70 kg, consomme environ 180 g de glucides par jour dont 140 g par le cerveau. Ces glucides sont des assemblages de glucose et d’autres « sucres ». Ils se trouvent entre autres dans le pain, les féculents et représentent plus de 50 % de nos apports quotidiens en énergie (les « calories »).

Le jeûne s’accompagne d’une réponse adaptée de l’organisme, décrite dans un article célèbre et cité de tous les spécialistes.

En effet, certains organes comme le cerveau sont particulièrement sensibles à la privation de glucose. Un manque de glucose peut mener à une perte de connaissance et des convulsions peuvent survenir. Il est donc indispensable que le cerveau en dispose de façon constante. Pour maintenir un apport de glucose suffisant, notre comportement va se modifier avec une moindre activité, afin de limiter la consommation de glucose. Mais ce n’est pas la seule adaptation.

Nos « réserves » de glucose qui sont stockées sous forme de glycogène dans le foie vont être mobilisées. Cette réserve est faible. Aussi quand nous ne mangeons pas, du glucose est fabriqué à partir d’autres constituants de notre organisme, les protéines qui se trouvent dans les muscles. En d’autres termes, lorsque nous ne mangeons pas nous sommes obligés de puiser dans nos muscles pour fabriquer du glucose.

Pas de stock de protéines

Il n’y a pas de « stock » de protéines et si nous les perdons nous perdons des fonctions : la force physique mais aussi la faculté à fabriquer des anticorps qui nous protègent des infections. Les protéines que nous mangeons tous les jours, la viande, les laitages, les œufs, mais aussi les protéines des végétaux sont indispensables au bon fonctionnement de notre corps.

Le maintien d’une quantité suffisante de protéines est tellement critique pour notre santé que notre organisme a trouvé une parade. Lorsque le jeûne se prolonge au-delà de plusieurs jours, la mobilisation de notre tissu adipeux va produire des cétones qui sont un bon carburant pour le cerveau.

L’utilisation des cétones permet de limiter la production de glucose à partir des protéines qui sont « économisées ». Ce mécanisme, comme d’autres non détaillés ici, permet notre survie en situation de jeûne prolongé. L’odeur « acétonique » de l’haleine, cette « mauvaise haleine » est d’ailleurs un signe bien connu chez les petits enfants lors d’une gastro-entérite avec vomissements importants qui les privent d’alimentation.

Alors, peut-il y avoir un bénéfice pour la santé à jeûner ?

Une pratique dangereuse dans certains cas

L’adaptation de l’organisme au jeûne est faite pour limiter l’impact négatif d’une privation alimentaire sur notre santé. Cette situation n’est donc pas « normale ». Certaines maladies compromettent cette adaptation.

Prenons l’exemple du diabète ou la régulation de l’utilisation du glucose par l’organisme ne fonctionne pas bien et nécessite des médicaments et/ou de l’insuline. Dans cette situation le jeûne majore le risque de survenue d’hypoglycémies dont les conséquences peuvent être graves. Les personnes atteintes de cette maladie savent bien que le risque lié aux « hypos »(pas assez de sucre dans le sang) est plus important que celui lié aux « hypers » (trop de sucre dans le sang).

Certaines maladies rendent aussi cette adaptation plus difficile à mettre en place. C’est le cas par exemple des personnes dont le poids est insuffisant, « dénutries », du fait d’une maladie comme l’anorexie mentale ou le cancer.

Le jeûne est souvent cité en situation de cancer. Une expertise collective du réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe) n’a retrouvé aucun argument en faveur d’un rôle bénéfique sur la prévention ou le traitement des cancers et a même pointé son rôle délétère. Il n’est donc pas recommandé.

Corriger nos habitudes alimentaires au quotidien avec bon sens

Lorsque la période de jeûne permet de corriger certaines habitudes alimentaires comme de manger trop et/ou trop calorique il peut y avoir un bénéfice au travers de la perte de poids lorsque nous sommes en excès pondéral.

L’effet est le plus souvent fugace car la prise en charge de l’obésité/surpoids impose une remise en question de ses habitudes de vie au long cours et non par « à-coups ». Manger plus équilibré, c’est-à-dire moins de produits gras et sucrés et restaurer une activité régulière et adaptée sont les clefs d’un contrôle pondéral. L’effet transitoire « bénéfique » de périodes de restriction/jeûne ne fait généralement que renforcer la mésestime de soi.

Peut-être serait-il temps de changer de comportements alimentaires ? Shutterstock

La dimension « détoxifiante » du jeûne est parfois mise en avant. L’effet escompté correspond plus à une représentation mentale de purification « je m’exclus temporairement des toxiques qui sont néfastes et cela va me permettre d’évacuer ceux que j’ai en moi ».

Cela dépend du tissu où les toxiques/polluants sont « stockés » comme les dioxines et métaux lourds dans le tissu adipeux. Le re-largage des toxiques répond le plus souvent à modalités très éloignées des représentations que l’on a (impuretés dans une cuve qui s’évacuent avec le rinçage du contenant).

Le délai nécessaire à la mobilisation des toxiques est le plus souvent prolongé et souvent mal connu. Là encore l’attitude la plus pertinente relève plus d’un contrôle au quotidien des toxiques alimentaires et de l’amélioration globale de la qualité des aliments.

L’alimentation reste une dimension extrêmement investie de notre vie et de notre relation aux autres. Bon sens et écoute mutuelle sont indispensables pour aborder sereinement ce qui fonde nos habitudes alimentaires. Le jeûne prolongé est déconseillé car il met notre organisme à rude épreuve.

mai 2020
L M M J V S D
 123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031
« Avr   Juin »

Stats du Site

  • 102 571 hits

Liens

  • Associations-patrimoines
  • La Fédération d'environnement Durable
  • Moelle Osseuse
  • Visite de Mirmande
mai 2020
L M M J V S D
 123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031
« Avr   Juin »

Commentaires récents

Belinda Cruz dans Donald Trump positif à la Covi…
ewan Pacific rim dans Elizabeth II, une reine modern…
protodiacre dans Mikhaïl Gorbatchev, figure emb…
protodiacre dans Mikhaïl Gorbatchev, figure emb…
ewan Pacific rim dans Martinique : comment les…

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • Mirmande PatrimoineS Blogue
    • Rejoignez 174 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Mirmande PatrimoineS Blogue
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…