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Archives Journalières: 21/06/2020

Bonnes feuilles : « Les fans. Une approche sociologique »

21 dimanche Juin 2020

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The Conversation

  1. Gabriel Segré

    Maître de Conférences HDR, Sociologie de l’art, culture et médias, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

 

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Université Paris Nanterre

 

CC BY ND
A Graceland, la maison-musée d’Elvis Presley. Flickr / Ian McKellar, CC BY-SA
 

Les fans ont mauvaise presse mais ont souvent les faveurs des médias. Ils intriguent, inquiètent, surprennent, amusent, indignent, émeuvent… Ces passionnés passionnent. Pourtant, on sait relativement peu de choses les concernant. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi et comment devient-on fan ? Qu’est-ce qu’être fan ? Quel en est le prix à payer ? Peut-on en retirer quelque profit ? Être fan est-il dangereux, pour soi ou pour les autres ? C’est à ces questions que l’ouvrage de Gabriel Segré, « Les Fans. Une approche sociologique » ambitionne de répondre. Il lève le voile sur ces passionnés, leurs pratiques et leur engouement. Extrait.


On aurait tort de penser que le phénomène des fans ne naît qu’avec la société des loisirs, du spectacle et de la consommation de masse. On peut faire remonter loin dans le temps les premières formes d’admiration et de dévotion. Shakespeare fait l’objet d’une passion qui se traduit, depuis la moitié du XVIIIe siècle, par la visite de son lieu de naissance à Stratford-Upon-Avon qui attire encore 400 000 visiteurs par an. Duffett compare les admirateurs de l’époque victorienne et leurs pratiques aux fans de Presley qui se rendent à Graceland.

En 1923, la foule immense, « ardente et recueillie », évaluée à un million d’admirateurs éplorés, qui vient rendre hommage à Sarah Bernhardt lors de ses funérailles à Paris préfigure celles qui célébreront Claude François puis Johnny Hallyday un siècle plus tard. La chanteuse lyrique suédoise Jenny Lind a fait l’objet, à la fin du XIXe siècle, d’une véritable Lind Mania et vu ses admirateurs aller jusqu’à acheter des mèches de ses cheveux.

Pour Antoine Lilti (2014), le XVIIIe siècle voit l’invention de la célébrité, produit de consommation collective par des admirateurs que l’historien n’hésite pas à appeler « fans » et qui déjà peuvent se montrer bien envahissants et parfois hystériques. Les figures de la littérature et de la pensée (Voltaire, Rousseau), du théâtre (Mademoiselle Clairon, Garrick, Sarah Siddons, Joseph Talma) comme celles de la Révolution (Marie-Antoinette, Voltaire, Rousseau, Cartouche, Mirabeau, Marat, Charlotte Corday) ont leurs fans, leurs portraitistes, leurs caricaturistes, leurs effigies dans les musées de cire. Elles suscitent déjà admiration, fascination, identification, curiosité, désir de proximité chez ces premiers fans, qui écrivent des lettres (à Rousseau par exemple, qui compte des centaines de fans), et veulent accéder à l’intimité de la vedette. Des compositeurs, au XIXe siècle, comme Franz Liszt, ou des poètes comme Lord Byron vont accéder à cette même célébrité et se voir adulés par des fans, déjà décrits comme malades, hystériques, hypnotisés.

La période de l’âge d’or de Hollywood et du star-system, dans les années 1920 et 1930 voit se développer le phénomène de la célébrité et des fans. Ceux-ci, déjà, collectionnent les photos des stars, les coupures de journaux et tout ce qui a trait à la vedette, poursuivent celle-ci pour un autographe, mais aussi des fétiches divers, une mèche de cheveux, un bout de tissu. Ils fondent des fan-clubs. Parfois même ils se suicident, éperdus d’amour (quand disparaît Rudolf Valentino) ou se livrent à des scènes d’hystérie collective (à l’occasion des funérailles du chanteur).

À la fin des années 1920, les studios hollywoodiens reçoivent plus de 32 millions de lettres de fans par an destinées aux stars masculines comme féminines. Les stars les plus populaires de l’époque, Clara Bow et Mary Pickford reçoivent plus de mille lettres par jour. Les studios créent des services destinés à répondre à ces courriers. Edgar Morin constate l’avidité de connaissance et de collecte de tout ce qui touche à la vedette. Il analyse déjà les rapports d’identification et de projection qui lient les fans aux stars et rend compte de l’amour déclaré à la vedette, vénérée comme une idole, admirée comme un être d’exception, chérie comme un amour, imitée comme un modèle, et suivie comme un guide.

Mark Duffett observe, lui, que très tôt, les fans, regroupés dans des fan-clubs puissants (celui de l’actrice et cantatrice Jeanette MacDonald, créé dès 1937 ou celui de Clark Gable entre autres), se montrent solidaires (ils se regroupent et se cotisent pour aider l’un de leurs membres) et influents (ils exercent du lobbying pour imposer leur vedette au casting d’un film). Le public féminin, dès le début des années 1940, se livre à des manifestations d’enthousiasme durant les concerts de Sinatra, qui constitueront un modèle repris par les fans d’Elvis puis de quantité de vedettes.

La Presleymania ou la Beatlesmania, et la ferveur qui accompagne les rock stars et groupes de rock voient se développer et se généraliser les pratiques de fans (dévotion, mimétisme, quête de reliques, scènes de ferveur collective, expression spectaculaire et ostentatoire de l’admiration…). Le phénomène s’étend à l’univers des séries cultes et sagas cinématographiques ou littéraires, alors que naissent et se développent des communautés de passionnés, toujours plus actifs et fervents.

État de l’art

Le sociologue français Edgar Morin (1957), est le premier en France à prendre au sérieux les fans et leurs pratiques et à proposer une analyse de la religion des stars (de cinéma) et du culte des vedettes (hollywoodiennes). Marie-Christine Pouchelle (1983) prolonge l’analyse (et l’analogie religieuse) en prenant pour objet les fans du chanteur populaire Claude François. Pierre Bourdieu (1979), s’il ne se focalise pas sur ces fans, dépeint pourtant un consommateur militant, dominé et aliéné, antithèse de l’amateur d’art et des produits culturels légitimes, distingué et distancié.

Dominique Pasquier (1999) propose une analyse compréhensive des toutes jeunes téléspectatrices de la série télévisée Hélène et les Garçons, ouvrant la voie à toute une série de travaux sur les fans de séries, entrepris en sociologie ou en sciences de l’information et de la communication. À sa suite, Philippe Le Guern (2002), Jean‑Pierre Esquenazi (2002), étudient les fans des séries Le Prisonnier et Friends. Sébastien François (2009), Martial Martin (2011), Mélanie Bourdaa (2012), se penchent sur ceux de la saga Harry Potter, et des séries Lost et Battlestar Galactica, soulignant notamment l’activité créatrice des fans.

Emmanuel Ethis (2008), dans les traces de Morin, s’intéresse aux fans des stars de cinéma et au processus d’identification. Christian Le Bart et Jean‑Claude Ambroise (2000) prolongent l’analyse des fans de musique et notamment de rock (les Beatles), avant que Gabriel Segré (2003, 2007), Juliette Dalbavie (2012) ou encore Pauline Guedj (2012) ne se livrent à l’étude de ceux d’Elvis Presley, Georges Brassens ou Prince.

Ces travaux restent peu nombreux. Force est de reconnaître que sociologues et anthropologues français se montrent peu sensibles à l’engouement que les fans suscitent et que cet objet de recherche demeure parmi les objets illégitimes et impensés. Il l’est d’autant plus que les objets de ces passions appartiennent à la culture populaire (comme Elvis Presley ou Claude François) et que les passionnés eux-mêmes appartiennent aux catégories les plus populaires, présentant des profils souvent bien éloignés de celui du chercheur.

Depuis une quinzaine d’années se développent des travaux plus nombreux sur les fans de séries télévisées ou de la culture geek entrepris souvent par des chercheurs fans eux-mêmes (les aca-fans), dans le prolongement des travaux de Jenkins, et le sillon des fan studies ou cultural studies anglo-saxonnes.

La présence des aca-fans et des fan scholars (ces fans qui poursuivent des études et recourent au savoir universitaire dans leurs écrits et productions à destination de la communauté de fans) témoigne de la proximité de ces adeptes avec les catégories supérieures et du rapprochement de l’objet de leur passion avec la sphère des objets de la culture légitime, ou, pour le moins, du processus de reconnaissance culturelle des objets en question

Aux États-Unis, une abondante littérature académique entreprend très tôt d’étudier de réhabiliter les fans, de rendre raison de leur activité, de valoriser leur participation à leur culture, à sa production comme à sa diffusion et à sa promotion. Ces travaux entrepris au sein des cultural studies, par des théoriciens de la culture, des spécialistes des médias, voire des études folkloriques ou musicales, ont en commun de rompre avec des écrits (de journalistes et de psychologues notamment) qui tendaient à marginaliser et stigmatiser les fans, les présentant comme immatures, excessifs, déviants, dédiés au culte fanatique d’une idole ou d’une œuvre et victimes des industries culturelles.

Les travaux, entre autres, de John Tulloch (1995), Henry Jenkins (1992) Lisa Lewis (1992), Camille BaconSmith (1991) ou John Fiske (1989a, 1989b, 1992), puis ceux de Matt Hills (2002) illustrent cette entreprise de réhabilitation des fans et cette démarche ethnographique, caractérisée par une observation de l’intérieur des communautés de fans par des chercheurs parfois fans eux-mêmes (les aca-fans), ou des fans issus du monde académique (les fan scholars).

L’influence de chercheurs issus de l’École de Birmingham (Stuart Hall, David Morley) mais également de l’université française (Michel de Certeau) est grande et assumée, pour penser la façon dont les fans adaptent les contenus, les interprètent, les transforment. La réception est pensée comme activité, performance, participation, ensemble de négociations, bricolages et créations. En témoignent les concepts et outils d’analyse que vont produire et utiliser ces chercheurs : « culture participative », « productivité », « braconniers » du texte (textual poachers).

Si elles portent sur des passions très diverses, beaucoup de ces recherches sur les fans se focalisent sur les publics de la télévision et du cinéma, qui forment des communautés particulièrement actives et investies et constituent des terrains très riches : Doctor Who, Dallas, Star Wars, Star Trek, Twin Peaks, Harry Potter, Matrix, Batman…

Ces travaux ont d’abord pris le contre-pied des analyses disqualifiant et marginalisant les fans, pour éclairer la dimension résistante de leur rapport aux contenus. De plus en plus, sous l’impulsion notamment de Henry Jenkins, ils rendent raison de la dimension participative de l’activité des fans, dans un contexte de développement des nouvelles technologies et du numérique.

Beaucoup réinterrogent les frontières entre l’objet et le récepteur, le créateur-professionnel et l’amateur. Ils témoignent notamment de la grande diversité des créations et productions des fans, comme en atteste un champ lexical qui s’enrichit sans cesse de nouveaux termes particulièrement significatifs : fan art (production d’œuvres picturales), fan fiction (production d’écrits fictionnels), fansubbing (élaboration de sous-titres), cosplay (réalisation de costumes), filk music (détournement ou création de chansons), fan video (réalisations de vidéos), fanadvertising (réalisation de publicités et de matériel promotionnel).

Les fans. Une approche sociologique.

Ces recherches sur les fans expliquent le pouvoir grandissant des fans qui deviennent des interlocuteurs privilégiés des industries culturelles, et peuvent parfois engager avec elles des bras de fer ou collaborer avec elles. À présent, se développent en effet des travaux sur les liens toujours plus importants entre les industries culturelles et les fans, et sur la participation de ceux-ci au travail de promotion et aux actions marketing (Nike, Lego). Ils montrent comment entreprises, éditeurs, producteurs, et diffuseurs exploitent les créations des fans et leur désir participatif pour la promotion de leurs produits, auteurs, séries… à l’ère de la « culture de la convergence » où « anciens et nouveaux médias entrent en collusion, où médias amateurs et médias professionnels se rejoignent, où pouvoir du producteur et celui du consommateur interagissent… ».

Bourses : le Covid-19 aura encore confirmé la déconnexion avec l’économie réelle

21 dimanche Juin 2020

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The Conversation

 

  1. Gunther Capelle-Blancard

    Professeur d’économie (Centre d’Economie de la Sorbonne et Paris School of Business), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

 

CC BY ND
Des traders de la New York Stock Exchange (bourse de New York) observent une baisse historique des cours des actions, le 18 mars dernier. Bryan R. Smith / AFP
 

Lundi 8 juin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelait au sujet de la pandémie du Covid-19 que « la plus grande menace est désormais le laisser-aller. […] la plupart des gens dans le monde sont encore susceptibles d’être infectés. […] Nous en sommes à six mois depuis le début de la pandémie, ce n’est pas encore le moment de lever le pied ».

Le même jour, la bourse américaine débutait sa quatrième semaine de hausse consécutive. L’indice américain S&P 500 a même retrouvé le niveau qui était le sien en début d’année. Au cours du premier semestre 2020, on a donc successivement atteint des niveaux records en février, puis une dégringolade historique de près d’un tiers de la capitalisation boursière, avant un rebond presque aussi brutal que ne l’avait été la chute.

C’est tout simplement du jamais vu, comme l’illustre la figure ci-dessous.

La figure compare l’évolution de l’indice boursier au cours du dernier semestre, à ce que l’on a connu lors d’autres krachs récents. Au printemps, il a suffi d’un mois pour que le S&P 500 perde un tiers de sa valeur (courbe bleue), contre un an dans le cas de la crise des subprimes en 2007 (courbe jaune), et un an et demi pour l’éclatement de la bulle Internet en 2000 (courbe verte). Capelle-Blancard G. & Desroziers A., 2020, The stock market is not the economy ? Insights from the Covid-19 crisis, Covid economics vetted and real-time papers No.28, CEPR Press

Depuis le début de la crise, les marchés semblent n’en faire qu’à leur tête. Ils ont d’abord longtemps ignoré la pandémie, puis se sont pris de panique quand l’Europe en est devenue l’épicentre. Ils se comportent désormais comme si les millions de personnes infectées, les 400 000 morts, et le confinement de la moitié de la population mondiale n’aura finalement aucun impact sur l’économie.

Dans un article récent de la série Covid Economics du Centre for Economic Policy Research (CEPR), nous explorions le lien entre les fondamentaux (sanitaires, économiques, institutionnels) et la performance des marchés boursiers dans le monde pendant la crise. En réunissant des dizaines de milliers d’observations sur plus de 70 pays, nous confirmons une nouvelle fois qu’il n’existe qu’un lien très lâche entre ces fondamentaux et les marchés boursiers internationaux.

Une oscillation entre cupidité et peur

Car au fond, ce n’est pas si nouveau. L’évolution des cours de bourses n’a jamais cessé de surprendre. Déjà, en 1720, le physicien et mathématicien génial Isaac Newton concédait, avec une certaine amertume, être capable de « calculer le mouvement des corps célestes, mais pas la folie des foules ».

Trois siècles plus tard, c’est à Paul Krugman, lauréat du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 2008, de reprendre le flambeau dans le New York Times :

« Ce qui est mauvais pour l’Amérique est parfois bon pour le marché. […] vous devez vous rappeler trois règles. Premièrement, le marché boursier n’est pas l’économie. Deuxièmement, le marché boursier n’est pas l’économie. Troisièmement, le marché boursier n’est pas l’économie […]. La relation entre la performance des actions – largement déterminée par l’oscillation entre la cupidité et la peur – et la croissance économique réelle a toujours été à mi-chemin entre molle et inexistante. »

Paul Krugman

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9:27 PM – Jun 11, 2020
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Un autre prix « Nobel » d’économie, Robert Shiller, a lui aussi mis l’accent sur les rumeurs et les humeurs – aussi contagieuses que le virus lui-même – qui rythment le marché :

« Les prix spéculatifs ne sont pas si étroitement liés à de véritables informations […]. Les histoires contagieuses sur le coronavirus ont leur propre dynamique interne qui n’est que vaguement liée à la réalité de l’information. »

Les propos de Krugman et de Shiller ne surprendront certainement pas le grand public, mais leurs voix détonnent de celle de la plupart des économistes. La dynamique des cours boursiers pendant la pandémie peut, à première vue, sembler absurde, irrationnelle, voire démente.

Mais en y regardant de plus près, il ressort que les marchés n’ont pas réagi complètement aveuglément.

A quoi ressemblera l’analyse financière demain ?

Plusieurs auteurs parmi les plus éminents (Augustin Landier, professeur à HEC Paris ; David Themar, professeur au MIT ; Ross Levine, professeur à Berkeley ; René Stulz, ancien éditeur en chef du très prestigieux Journal of Finance) ont récemment montré que les investisseurs avaient su distinguer les entreprises les plus exposées. Que celles-ci soient plus fragiles financièrement, soumises à la rupture des chaînes de valeur internationales, ou vulnérables en matière de responsabilité sociale des entreprises, la réaction des marchés reste cohérente avec les prévisions des analystes, à moyen terme en tous cas.

En outre, le rebond est sans conteste lié à l’action incroyable des banques centrales, au premier rang desquels la Réserve fédérale américaine qui a injecté des centaines de milliards dans l’économie. Il est vrai aussi que la situation sanitaire et économique s’améliore (un peu) en Europe et aux États-Unis. Enfin, certaines entreprises, dont les fameux GAFAM, ont su tirer leur épingle du jeu.

Mais comment imaginer que cette incroyable pandémie ne laisse pas de séquelles profondes ? Le problème des études précitées est qu’elles tendent à voir le verre à moitié plein. Certes, en cherchant bien, on peut lier l’évolution de la bourse à certains fondamentaux, mais une très grande part des variations observées restent inexplicables. Le verre est bien plus qu’à moitié vide.

Une chose est sûre, le Covid-19 accentue lourdement la défiance du public envers la recherche, que ce soit en épidémiologie ou en économie. Les débats d’experts doivent intégrer cette nouvelle donne, dans un contexte marqué par les crises, la montée des populismes, l’essor des réseaux sociaux, où il y a souvent peu de place pour la demi-mesure.

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