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Archives Mensuelles: juillet 2020

« CO2-score », le retour risqué de l’étiquetage environnemental

31 vendredi Juil 2020

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The Conversation

  1. Laurent Bertrandias

    Professeur de marketing, TBS Business School

Toulouse Business School

 

CC BY ND
L’affichage environnemental obligatoire était déjà envisagé en 2007, mais le projet n’a finalement jamais abouti. Shutterstock
 

Parmi les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat figure le CO2-score, cette mesure d’information du consommateur dédiée à lui indiquer si ce « qu’il mange ou achète est bon pour le climat ».

Facile à comprendre, crédible grâce à la présence de bonnes et mauvaises notes, ce dispositif est un levier de consommation responsable. Par un effet d’entraînement, il contribue à changer les pratiques des entreprises comme cela a été observé dans le cas de l’étiquette énergie.

Pour autant, aucun pays ne l’a rendu obligatoire sur l’ensemble des produits et services. En 2007, à la suite du Grenelle de l’Environnement, le gouvernement envisageait d’imposer un affichage environnemental généralisé des produits et services. Après les votes du Parlement en 2009 et 2010, cette mesure d’information obligatoire des acheteurs devait entrer en vigueur 2011. Or il n’en fut rien. Elle fut remplacée par une expérimentation nationale d’un an qui déboucha sur… pas grand-chose.

Analyser les raisons de cet échec est particulièrement intéressant aujourd’hui si l’on souhaite éviter que le CO2-score ne termine à son tour au cimetière des bonnes idées jamais mises en œuvre.

L’engagement 217 du Grenelle de l’environnement de créer un droit des consommateurs à « disposer d’une information environnementale sincère, objective et complète portant sur les caractéristiques globales du couple produit et emballage » figure dans à l’article 54 de la loi Grenelle adoptée le 3 août 2009 : « La mention des impacts environnementaux des produits et des offres de prestation de services en complément de l’affichage de leur prix sera progressivement développée ». L’État n’est pourtant jamais parvenu à rendre obligatoire ce dispositif. Trois raisons principales expliquent cet échec.

Des opposants actifs

Une expérimentation nationale a été mise en place en 2011-2012 auprès d’entreprises volontaires pour tester la faisabilité et l’efficacité d’un tel dispositif. À l’époque, certaines entreprises pionnières s’appuyaient sur leur démarche d’affichage environnemental pour se différencier au sein de leur filière et n’avaient donc pas intérêt à ce qu’elle soit généralisée. D’autres participaient à l’expérimentation afin de mieux pouvoir en contrôler les aboutissements. Le soutien des associations de défense de l’environnement n’a pas contrebalancé du lobbying des grands secteurs industriels.

Les pouvoirs publics ont également dû faire face à un adversaire bien involontaire : l’Union européenne. Alors que la France réfléchissait aux suites à donner à l’expérimentation nationale, une autre menée à l’échelle européenne à partir de 2013 a justifié l’attentisme. Enfin, le projet d’un affichage obligatoire a subi le jeu politique : en 2013, même si les fonctionnaires du ministère et des entités affiliés restaient mobilisés, la nouvelle équipe gouvernementale n’a pas défendu le projet initial du Grenelle, porté par des adversaires politiques.

La difficulté de simplifier

En 2007, l’idée était de fournir un outil permettant aux consommateurs de distinguer les produits bons pour l’environnement de ceux qui l’étaient moins. Afin de donner une indication la plus objective possible, c’est la méthode de l’analyse en cycle de vie, encore en construction, qui s’est imposée. Cette méthode consiste à évaluer les effets environnementaux de la vie du produit en partant de l’extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication jusqu’à son élimination ou sa valorisation.

Progressivement, le but de départ a dérivé vers celui de proposer une mesure la plus exacte et complète possible. Les groupes de travail avec les experts de la plate-forme Ademe/Afnor se sont épuisés à définir des référentiels précis que les opposants pouvaient toujours contester.

Un calendrier trop ambitieux

La France souhaitait alors jouer un rôle pionnier sur les questions environnementales. Avec le recul, il apparaît que l’ambition de généraliser un affichage environnemental des produits à échéance 2011 représentait un défi immense, l’élaboration des référentiels produits et des bases de données étant extrêmement longue : ce n’est qu’en 2014 que la première version de la base de données publique Impacts a été publiée. Les référentiels ne couvraient alors que 50 % des catégories de produits.

Avec ces éléments en tête, quels conseils donner pour qu’une véritable suite soit donnée à la préconisation de la Convention citoyenne pour le climat ?

S’accorder sur un socle technique

Puisque certains produits se voient attribuer de mauvaises notes d’impact, le classement des produits doit paraître le plus juste possible aux entreprises. Il est essentiel de désamorcer les contestations possibles sur les référentiels techniques en obtenant au départ un consensus sur le socle méthodologique. Dans le cas de l’expérimentation française de 2007, les groupes de travail étaient composés d’experts volontaires. Peu d’entreprises étaient engagées et leur nombre a diminué avec le temps.

La Convention citoyenne semble avoir anticipé cette difficulté en prévoyant un délai de mise au point d’une méthode de calcul harmonisée. Les méthodologies déjà en place, comme celle du bilan d’émissions de gaz à effet de serre, pourront lancer la dynamique avant l’adoption de méthodologies déclinées par produit.

Réduire le coût pour les entreprises

Les entreprises peuvent opposer que le CO2-score menace leur compétitivité en générant des coûts élevés de mise en œuvre. Il est donc essentiel de privilégier une solution simple, peu coûteuse, voire « clé en main ». L’exemple concluant des services de transport peut servir de base de réflexion.

Les entreprises du secteur, y compris les transporteurs routiers étrangers opérant en France, sont assujettis à un affichage carbone. Mais elles ont le choix entre plusieurs méthodes plus ou moins contraignantes. La plus simple et la moins coûteuse consiste à apposer une valeur générique de CO2 du mode de transport. C’est aussi souvent la moins favorable en matière d’affichage, ce qui peut inciter les entreprises à adopter un mode d’évaluation plus précis.

Ne pas perdre de temps

Si l’étiquetage des produits est un dispositif plein de promesses, il n’a encore jamais été mis en place en conditions réelles. Sur de tels sujets, les actes de consommation sont difficiles à estimer par enquêtes d’opinion. En 2011, l’expérimentation avait pour objectif d’apporter la preuve de l’impact du dispositif. Cela s’est révélé impossible puisque le caractère systématique de l’affichage est l’une des clés de son efficacité.

Pour le CO2-score, une nouvelle tentative pourrait connaître le même écueil. Pour autant, la mesure figure dans les premières places des propositions du collectif de la convention citoyenne. C’est un signal fort envoyé aux pouvoirs publics et aux entreprises qui révèle les attentes des consommateurs sur le sujet. Faute de mieux, c’est le contexte enthousiaste de sa genèse qui devra asseoir la légitimité d’un affichage obligatoire.

Appel à la vigilance citoyenne

La mise en œuvre concrète du CO2-score rencontrera certainement les obstacles qui ont conduit à l’échec de la précédente tentative d’affichage environnemental des produits. Il revient donc aux citoyens de la Convention et aux ONG d’être particulièrement attentifs. Il faudra veiller aux mesures concrètes qui seront proposées par les groupes de travail ainsi qu’aux décrets d’application, en espérant que l’esprit des conventionnés se retrouvera dans le résultat final.

Mais à terme, ce sera bien aux consommateurs d’utiliser cette information lors de leurs achats afin d’inciter les producteurs à limiter leur impact et écarter du marché les produits les moins respectueux de l’environnement.

Rémunération des dirigeants : la transparence ne fait pas tout

30 jeudi Juil 2020

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The Conversation

 

  1. Mohamed Khenissi

    Maître de conférences en sciences de gestion (IUT2 Grenoble département GEA) – Membre au Centre D’Études et de Recherches Appliquées à la Gestion (CERAG), Université Grenoble Alpes

  2. Vanessa SERRET

    Maitre de conférences en Sciences de Gestion, Université de Bretagne Sud

Université Grenoble Alpes

 

CC BY ND
En 2019 les patrons français des entreprises composant l’indice boursier du CAC 40 ont perçu un salaire moyen 53 fois supérieur à la rémunération de leurs employés. frankie's / Shutterstock
 

Pour la première fois, les entreprises cotées doivent publier dans leurs documents d’enregistrement universel un ratio d’équité. Il s’agit d’une exigence de la loi Pacte.

Le ratio d’équité apprécie l’écart entre la rémunération de chaque dirigeant et le salaire (moyen et médian) des salariés à temps plein de son entreprise. Il est prévu un suivi de l’évolution de ce ratio au cours des cinq derniers exercices et sa mise en perspective avec la performance financière de la société. Ces comparaisons renseignent sur la dynamique du partage de la création de valeur entre le dirigeant et les salariés.

Ce ratio a pour finalité de renforcer la transparence sur la politique de rémunération des dirigeants et contribue à « une responsabilisation accrue des pratiques salariales des entreprises » selon le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. À ce titre, il constitue un nouvel outil de gouvernance améliorant la transparence sur les pratiques salariales des dirigeants des grandes entreprises.

Protéger les intérêts des salariés

La détermination par le conseil d’administration de la politique de rémunération du dirigeant concerne à la fois les actionnaires et les autres parties prenantes (créanciers, salariés, État…). Dans cette vision, qui fait référence à la gouvernance partenariale, la décision des administrateurs en matière de rémunération a des conséquences pour les salariés et d’autres parties prenantes.

À titre d’exemple, une rémunération excessive du dirigeant peut empêcher les salariés de bénéficier d’augmentations financières, étant donné que les ressources de l’entreprise sont grevées par les régimes de rémunération.

Ainsi, le ratio d’équité se présente comme un outil de gouvernance au service de la valeur partenariale.

La publication de ce ratio agira sur les dirigeants à travers deux leviers : l’information vis-à-vis de toutes les parties prenantes et la réputation du dirigeant et des administrateurs dans la sphère publique.

Ainsi, la divulgation de ce ratio porte atteinte au prestige des dirigeants et des administrateurs dès lors qu’un écart salarial est perçu comme trop important au regard des normes sociales en vigueur.

En proposant des informations sur l’écart entre la rémunération des dirigeants et le salaire (moyen et médian) de ses employés, le ratio d’équité est une opportunité supplémentaire pour les parties prenantes de peser sur l’espace discrétionnaire des dirigeants. Il renforce le pouvoir discrétionnaire des salariés et des syndicats en particulier.

Un alignement vers le haut

Pour Claudine Mangen et Michel Magnan, chercheurs à la Concordia University, il existe une corrélation positive entre le degré de divulgation des rémunérations et leurs niveaux observés. Ce résultat découle de la récupération de ces données publiques par les acteurs participant au processus de négociation des salaires.

En pratique, les normes établies constituent des points d’ancrage pour négocier des niveaux de rémunérations au-dessus de ces normes s’agissant des dirigeants les plus talentueux. Par la suite, les salaires les mieux négociés sont incorporés dans les statistiques publiques qui permettent d’établir de nouveaux standards à la hausse suivant une spirale inflationniste.

L’obligation de divulguer le ratio d’équité renforcerait cet effet de normalisation salariale dès lors que l’on décréterait un seuil du ratio d’équité que les sociétés ne devraient pas dépasser, et cela sans tenir compte notamment des spécificités sectorielles.

De plus, les dirigeants des entreprises aux ratios les plus faibles peuvent réagir en augmentant leur rémunération afin de se rapprocher de ce seuil.

Un premier état des lieux

Sur la base des rémunérations versées en 2019 par les entreprises composant l’indice boursier du CAC 40, les patrons français ont perçu un salaire moyen de 5 millions d’euros, soit une baisse de 9,1 % par rapport à 2018.

Évolution du ratio d’équité par rapport à la rémunération moyenne (bleu) et médiane (orange) des salariés de 2015 à 2019. auteurs

Ce chiffre représente 53 fois la rémunération moyenne de leurs employés (72 fois la rémunération médiane) : un ratio acceptable, selon l’agence de conseil en vote Proxinvest. En effet, selon cette agence, et afin de garantir la cohésion sociale au sein de l’entreprise, le ratio d’équité ne doit pas dépasser 100 (par rapport à la rémunération moyenne des salariés).

Deux dirigeants s’attribuent néanmoins des rémunérations qui dépassent le maximum socialement tolérable à savoir Bernard Charlès, vice-président du conseil d’administration et directeur général de Dassault Systèmes et Paul Hudson, directeur général de Sanofi avec un ratio d’équité qui s’établit respectivement de 268 et de 107.

Notons également que pour les deux sociétés publiques appartenant à l’indice boursier du CAC 40, le ratio d’équité dépasse le plafond de 20 (35 pour Engie et 38 pour Orange) fixé par le décret n° 2012-915 du 26 juillet 2012, relatif au contrôle de l’État sur les rémunérations des dirigeants d’entreprises publiques.

Un « juste » ratio d’équité ?

À ce jour, une question se pose concernant le niveau acceptable du ratio d’équité : 100, comme le recommande Proxinvest, ou 20 comme dans le décret 2012 sur les rémunérations des dirigeants d’entreprises publiques ? Ce ratio ne s’appréciera pas de la même manière selon la nature de la propriété de la société, mais également son secteur d’activité, etc.

À la fin du XIXe siècle, le banquier J.P. Morgan estimait qu’un écart « raisonnable » des salaires entre le dirigeant et ses employés ne devait pas dépasser un multiple autour de 20.

Premièrement, l’établissement d’un ratio pertinent et signifiant doit prendre en compte les différences d’une culture économique à une autre, et notamment celles concernant la tolérance de l’opinion publique vis-à-vis des écarts de richesse et de salaires.

La perception de l’injustice au sein des organisations et dans la société est associée à la dimension symbolique du statut des élites et des dirigeants des grandes entreprises. À titre comparatif, une étude réalisée par l’agence Bloomberg révèle que ce sont les patrons américains qui ont le ratio d’équité le plus important (401) suivis des dirigeants suisses et hollandais.

Baromètre « Les Français et les entrepreneurs », novembre 2016. Sondage ODOXA pour Aviva Assurances

Quant aux dirigeants français, ils occupent la 15e place du classement mondial. Pourtant 66 % des Français ont une mauvaise image des dirigeants de grandes entreprises.

Toutefois, l’argument culturel peut se heurter à l’existence d’un marché mondial des dirigeants. Ainsi, un seuil (une norme) trop faible dans une économie peut inciter les dirigeants les plus expérimentés à rejoindre un écosystème où les différences salariales sont plus grandes leur permettant alors de capturer une plus grande part de la création de valeur.

Plusieurs dirigeants français s’expatrient en Asie ou au Moyen-Orient pour gagner plus, ce qui tend à confirmer les [conclusions de l’économiste Eugene Fama] datant de 1980 et relatives au marché des dirigeants).

Deuxièmement, la publication de ce nouvel indicateur n’est pas simple à mettre en œuvre car il suppose de définir un périmètre de calcul pertinent pour les sociétés internationales. En effet, la loi Pacte vise les salariés de la société cotée qui établit le rapport sur le gouvernement d’entreprise et non les salariés du groupe.

Un outil utile à la démocratie actionnariale

Ainsi, la plupart des grandes sociétés françaises sont des holdings qui emploient souvent moins de 50 salariés avec des salaires élevés. Dans ce cadre, le ratio d’équité ne sera pas représentatif.

D’autre part, de nombreux écarts significatifs restent liés à des différences sectorielles.

Différences en matière de ratio d’équité selon les secteurs. auteurs.

On peut remarquer qu’en 2019, les secteurs de technologie et de la santé sont les secteurs les plus généraux avec leurs dirigeants en raison de leurs performances boursières élevées. Sinon, pour les autres secteurs, le ratio d’équité moyen varie entre 37 et 55.

Plus généralement, les écarts dans les politiques de rémunération des dirigeants selon le secteur d’activité s’observent à l’échelle internationale, ce qui peut entraîner des tensions sur le marché du travail des dirigeants. Dans l’ensemble, les différences sectorielles rendent encore plus complexe la fixation d’un plafond socialement acceptable.

Lors des assemblées générales de 2020, le ratio d’équité est quasi absent des présentations. Il a été cité seulement par 7 sociétés du CAC 40. Or, ce ratio pourra nourrir le débat de la démocratie actionnariale. Pour cela, il devra être analysé avec précaution par les actionnaires et les agences de conseil de vote, c’est-à-dire dans une perspective globale et dynamique tenant compte des éventuels changements de périmètre.

Dessiner un arbre généalogique avec son enfant : ce qu’en dit la psychologie

29 mercredi Juil 2020

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The Conversation

 

  1. Claudine Veuillet Combier

    Maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie, Université d’Angers

Université d'Angers

 

CC BY ND
La construction d’un arbre généalogique encourage le partage de l’histoire familiale. Shutterstock
 

Les technologies numériques n’ont pas renvoyé la généalogie au rayon des loisirs désuets, bien au contraire. Cette pratique connaît aujourd’hui un regain d’intérêt à tel point que des logiciels spécialisés sont disponibles pour réaliser son arbre généalogique et qu’on parle de « généanautes », pour désigner ceux qui naviguent sur la toile à la recherche des traces de leur passé.

On observe aussi qu’une fois devenus grands, les enfants qui ont été adoptés, ceux qui sont nés par assistance médicale et, de manière générale, toutes les personnes confrontées à un secret sur leurs origines cherchent également par la réalisation de l’arbre généalogique, à éclairer les ombres de leur filiation.

Par conséquent, les psychologues se sont eux aussi intéressés à cet outil dans leurs échanges avec les familles. C’est un psychiatre américain, Bowen (1961), qui a fait entrer l’arbre généalogique dans le cadre de la thérapie familiale systémique en parlant de « génogramme » et en imposant un code graphique conventionnel pour le réaliser.

Histoire familiale

Par la suite, en France, plusieurs travaux dans le champ de la psychanalyse ont invité à utiliser l’arbre généalogique mais en laissant le sujet réaliser spontanément son arbre, sans consigne particulière. Le principe est de recueillir une production libre, projective, qui renseigne alors sur l’arbre imaginaire porté en soi et sur les liens affectifs inconscients noués avec sa famille.

On observe, alors, quelles sont les personnes inscrites, celles qui sont omises, les ratures, les oublis, les hésitations, les liens qui attirent l’attention par un tracé renforcé, les blancs, les répétitions de prénoms, les flous, les originalités, le code personnel inventé par le sujet pour construire son arbre, etc. Et, ce qui importe surtout, c’est qu’ensuite l’arbre est commenté par la personne qui l’a réalisé.

Cette méthode à visée thérapeutique peut s’utiliser en famille, en couple, avec les adolescents et avec les enfants. Elle permet d’accéder à l’histoire familiale, de travailler la question des traumatismes, deuils non faits, non dits et secrets dont le sujet hérite à son insu. D’ailleurs on constate que plus les enfants sont jeunes et plus il est complexe pour eux de produire une version schématique de l’arbre, avec des flèches indiquant symboliquement les liens…

Ils tendent alors, à dessiner une version végétalisée de leur arbre généalogique, avec un tronc, des branches, des feuilles, des racines, ajoutant même par exemple des animaux (oiseaux, écureuils) auxquels se mêlent noms et prénoms.

Les enfants montrent beaucoup plus de fantaisie et s’affranchissent des codes normatifs socioculturels de la réalisation de l’arbre au profit d’une logique essentiellement psychoaffective.

Miroir graphique

On peut bien sûr aussi proposer à un enfant de réaliser son arbre généalogique hors d’un cadre thérapeutique. Cela peut se faire dans le cadre scolaire, ou dans le cadre familial, avec parents ou grands-parents. Cette initiative n’est jamais neutre car elle conduit à rouvrir les archives familiales, à plonger dans les souvenirs et cela réveille bien souvent des émotions.

C’est l’occasion de partager l’histoire de la famille, de parler à l’enfant de ses origines, des personnes qu’il n’a pas connues, décédées avant sa naissance, en évoquant souvenirs, anecdotes et en répondant aux questions qu’ils se posent.

On retrouve des codes graphiques communs d’un arbre généalogique à l’autre, d’une époque à l’autre. Shutterstock

Dans ce contexte, le plus souvent, on donne des consignes à l’enfant, on lui propose un code graphique à suivre pour l’aider dans sa réalisation. Le plus simple est qu’il écrive son nom et prénom sur une grande feuille, et qu’il parte donc de lui pour se relier ensuite graphiquement aux autres membres de sa famille.

Sur le plan horizontal, on le guide pour qu’il note sa fratrie éventuelle, puis de façon ascendante, on l’encourage ensuite à remonter, étage par étage, à ses parents, grands-parents et ancêtres. On peut aussi lui proposer de différencier les sexes, avec un « rond » pour les filles et « carré » pour les garçons, comme le propose la technique du « génogramme ».

Réaliser un arbre généalogique suppose d’être capable de bien se repérer dans le temps et dans l’espace, d’avoir intégré, sur le plan psychique, le principe de la différence des sexes et des générations, de maîtriser l’écriture et la lecture, autrement dit cela suppose une certaine maturité psycho-affective et intellectuelle.

Au-dessous de 6 ou 7 ans – soit l’entrée au CP –, on est donc contraint de construire un arbre qui introduit plutôt des images – avec des photos à coller, par exemple, avec une architecture graphique déjà prête (on trouve d’ailleurs en ligne des supports de ce type).

L’arbre généalogique a l’avantage de proposer un miroir graphique où l’ensemble de la famille peut se refléter, ce qui renvoie un effet d’unité et renforce le sentiment d’appartenance. L’enfant peut ainsi se repérer dans la filiation et mieux comprendre l’organisation des liens familiaux, dont la complexité peut être renforcée, parfois, par la recomposition familiale.

C’est une médiation ludico-éducative qui répond au besoin de connaître ses racines pour grandir, pour construire son identité et qui encourage le récit partagé de l’histoire familiale.

Discuter avec son enfant ou son petit-enfant à partir d’un arbre généalogique, c’est assurer une mission de transmission, leur permettre d’apprendre à mieux connaître les membres de leur famille. En somme, c’est se donner l’occasion de partager avec lui un moment affectif privilégié.

Covid-19, politique et religion : en Colombie, la laïcité malmenée par la pandémie

28 mardi Juil 2020

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The Conversation

  1. Juan Correa

    Doctorant en histoire moderne et contemporaine, Sorbonne Université

Sorbonne Université

 

CC BY ND
Au coeur de la pandémie, la rhétorique religieuse est largement utilisée par le gouvernement colombien pour susciter l’adhésion des croyants. Luis Robayo / AFP
 

En décidant en 2012 d’entamer des négociations de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), l’ex-président Juan Manuel Santos a fait entrer le pays dans le XXIe siècle. Depuis soixante ans, le conflit opposant l’armée à cette guérilla d’origine communiste accaparait le débat public, ne laissant aucune place à des propositions politiques étrangères à la question de la défense nationale.

En 2016, les négociations aboutissent enfin à la signature des accords de paix à La Havane. L’organisation illégale la plus importante du pays décide de déposer les armes, après un demi-siècle d’une confrontation qui a fait des millions de déplacements forcés et de 220 000 morts – la plupart étant des civils, selon les statistiques du rapport ¡Basta Ya !.

La démobilisation d’environ 12 000 combattants a depuis pacifié beaucoup de régions dans le pays et le débat politique s’est métamorphosé. La participation de groupes politiques émergents est devenue plus visible. Des leaders communautaires, notamment dans les régions où le conflit a existé autrefois, ont finalement pu exprimer leurs réclamations. Bref, la guerre intérieure ne monopolise plus le débat politique.

Dans ce nouveau paysage, les liens entre religion et politique demeurent forts, comme l’ont révélé plusieurs épisodes au cours des dernières années, et plus encore la pandémie actuelle.

Prêtres insurgés, guerres civiles et laïcité

Depuis 1991, la Constitution du pays consacre la laïcité comme position officielle de l’État colombien face à la diversité religieuse de ses ressortissants.

Pour autant, l’ancienne alliance entre l’Église et l’État n’est pas encore définitivement dépassée. Au XIXe siècle, plusieurs guerres civiles ont été suscitées par des questions religieuses, et de la fin du XIXe siècle à 1930, l’archevêque de Bogotá devait donner son placet au candidat présidentiel du parti conservateur.

Pendant la période connue comme La Violencia (1946-1958), au cours de laquelle le pays a été déchiré par un conflit entre les deux partis traditionnels, des prêtres sont devenus chefs de groupes d’insurgés ou même inquisiteurs de la pensée libérale, considérée comme un péché.

À la fin du XXe siècle, les prélats se tournent davantage vers l’appareil social de l’Église (écoles, hôpitaux, banques alimentaires, assistance sociale) et s’engagent pour la réconciliation des Colombiens. L’Église catholique a aussi joué un rôle important comme intermédiaire dans les conflits, pour promouvoir le dialogue et intervenir dans la libération d’otages.

Depuis une vingtaine d’années, elle est pourtant concurrencée par l’émergence de nouveaux acteurs religieux dans le pays. Bien que la Colombie demeure majoritairement catholique (73 % de la population en 2016), les courants évangéliques et les nouveaux mouvements religieux (comme les pentecôtistes ou les témoins de Jéhovah) gagnent de plus en plus d’adeptes (16 % en 2016 selon la même étude).

Des partis politiques ont même été créés dans les rangs des mouvements pentecôtistes, et la visite des candidats politiques à leurs « mega-churches » fait désormais partie des parcours de campagne. Le soutien des pasteurs peut aider à compléter les voix manquantes pour une victoire électorale. Certaines décisions politiques restent largement influencées par des intérêts religieux.

Le langage religieux instrumentalisé en politique

Le 2 octobre 2016, les accords conclus entre l’État colombien et les FARC à La Havane sont rejetés par 50,2 % des électeurs lors d’un référendum. Sous l’impulsion de l’ex-président Alvaro Uribe (droite), les opposants ont réussi à rallier de nombreux catholiques et pentecôtistes, sous le faux motif que les accords prônaient une certaine « idéologie de genre » et que les écoles seraient des lieux d’endoctrinement en faveur de l’homosexualité et de la pornographie.

Le même Alvaro Uribe déclare sur Twitter le 1er mai 2018 que son candidat pour l’élection présidentielle qui se tiendra le mois suivant, Iván Duque (qui sera effectivement élu), construira une « économie chrétienne, solidaire, unissant employeurs et employés, sans aucune haine de classes ». La phrase est utilisée à plusieurs reprises pour attaquer l’adversaire de Duque au second tour, Gustavo Petro (gauche), désigné par Uribe comme un socialiste héritier de Fidel Castro et de Hugo Chávez – le terme de « castro-chaviste » est créé pour l’occasion. L’adjectif « socialiste » est parfois remplacé par celui de « communiste », les deux étant utilisés de manière très floue. Ces catégories renforcent le discours politique de la droite colombienne, et soutiennent un programme idéologique qui fait de la religion une alliée dans le débat politique.

Les catégories de « castro-chaviste », « socialiste » et « communiste », utilisées indifféremment, visent à renforcer un discours anticommuniste qui, dans le cas colombien, s’appuie sur le message de Fatima datant de 1917, dans lequel la Vierge Marie aurait dénoncé l’idéologie à l’origine de la révolution russe. Mettre sur le même plan le communisme soviétique et le prétendu communisme des opposants politiques en Colombie est une stratégie peu honnête du point de vue intellectuel, mais qui a son succès dans les urnes.

Par ailleurs, la fabrication de catégories économiques comme celle d’« économie chrétienne », ou d’étiquettes politiques comme « castro-chaviste » ou programme éducatif de « l’idéologie de genre » n’est pas suivie d’un approfondissement théorique sur un plan discursif. Ces éléments de langage ne servent qu’à disqualifier des opposants politiques de manière émotionnelle et non argumentée. Or le vote de beaucoup de citoyens est fondé sur la colère, comme l’a révélé le référendum sur les accords de paix.

La foi pour masquer l’incurie du gouvernement

La pandémie du Covid-19 a permis de dévoiler certains aspects de cette instrumentalisation du langage religieux au service de la politique. En premier lieu, le confinement obligatoire pour réduire la contamination du virus n’a pas été respecté par les 47 % de travailleurs colombiens qui occupent des emplois informels. Faute de ressources, ils ont dû continuer à gagner leur vie, accélérant la propagation du virus dans leurs quartiers.

Si cette forme d’emploi a chuté de dix points depuis dix ans selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Institut de statistiques colombien (DANE), la corruption de son côté n’a pas bougé dans la dernière décennie, et absorbe selon Transparency International 4 % du PIB. La crise sanitaire a également durement touché les prisons, suscitant des mutineries dans tout le pays et dévoilant que la fraternité chrétienne dont s’enorgueillit le gouvernement n’est pas réelle.

Malgré la situation et l’impréparation manifeste de la présidence, des membres du gouvernement n’ont pas hésité à recourir à nouveau au langage religieux pour tenter de conjurer sinon la pandémie et ses conséquences, du moins l’animosité des Colombiens insatisfaits de la gestion de la crise : la maladie du Covid-19 a montré la précarité d’emploi de la moitié des travailleurs du pays, l’oubli de certaines régions du pays – comme l’Amazonie, frontalière du Brésil, dépourvue d’infrastructures adéquates –, la corruption dans la gestion des aides de l’État ou même les fréquents scandales d’écoutes illicites réalisées par des militaires, entre autres.

Pour le président et le vice-président, l’une des réponses a été de consacrer le pays à Notre-Dame de Fatima, le 13 mai 2020, ou de prier Notre-Dame de Chiquinquirá, la patronne du pays. Bien qu’elles soulèvent des critiques de la part des opposants au gouvernement, ce genre d’initiatives, en jouant sur l’émotion, ravivent en même temps l’adhésion d’une partie de la population – plutôt pratiquante – à un gouvernement qui utilise la morale chrétienne comme outil électoral.

Graphiquement vôtre : Le célibat masculin, un nouveau défi pour la Chine

27 lundi Juil 2020

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The Conversation

  1. Isabelle Attané

    Directrice de recherche (sinologie et démographie), Institut National d’Études Démographiques (INED)

Institut National d'Études Démographiques (INED)

 

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De nombreux hommes en Chine connaissent aujourd’hui le célibat, du fait d’un excédent de population masculine. Unsplash/RaymondTan, CC BY-NC-ND
 

Alors que dans le reste du monde, il y a à peu près autant de femmes que d’hommes aux âges du mariage et de la reproduction, ce n’est pas le cas en Chine qui, en 2010, enregistrait une proportion d’hommes légèrement supérieure (103 hommes pour 100 femmes chez les 20-50 ans).

Il y a plus d’hommes que de femmes en Chine, ceci à presque tous les âges sauf au-dessus de 70 ans. Ce déséquilibre numérique entre les sexes résulte d’une surmortalité féminine ancienne et, à partir des années 1980, d’un excédent anormal de garçons à la naissance du fait de la sélection prénatale du sexe.

Un excédent d’hommes marqué dans les villes

Figure issue de Isabelle Attané et al. Population & Sociétés, n°557, Ined, juillet-août 2018, Author provided

L’excédent d’hommes est plus marqué dans les villes, vers lesquelles afflue une main d’œuvre d’origine rurale (et qui abritent 8 des 11 millions d’hommes excédentaires chez les 20-50 ans). C’est pourtant dans les campagnes que les hommes ont le plus de difficultés à se marier, en particulier les plus pauvres.

En effet, les femmes célibataires, bien moins nombreuses que les hommes célibataires, tendent à privilégier de futurs conjoints susceptibles de leur procurer un meilleur confort matériel donc, plus fréquemment, des citadins.

Le célibat en Chine est ainsi massivement masculin, notamment dans les campagnes : à 35 ans, on compte plus de 500 hommes pour 100 femmes parmi les célibataires ruraux, et ce rapport atteint presque 2 000 à l’âge de 50 ans.

La question du célibat masculin, notamment à la campagne, devient une préoccupation majeure en Chine.

Et ce d’autant plus que le déséquilibre numérique va s’aggraver dans les années futures : chez les moins de 30 ans en 2010, qui formeront le groupe des 20-50 ans en 2030, on compte en effet 109 hommes pour 100 femmes, soit un excédent masculin de l’ordre de 23 millions (figure).

Si la question préoccupe autant le monde scientifique et politique, c’est aussi parce qu’en Chine le célibat reste considéré comme une situation anormale, à même de compromettre l’organisation sociale fondée sur la famille et les solidarités intergénérationnelles.

Covid-19 : contre le coronavirus, quelles thérapies sont encore dans la course ?

26 dimanche Juil 2020

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The Conversation

 

  1. Dominique Costagliola

    Épidémiologiste et biostatisticienne, directrice adjointe de l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique (Sorbonne Université/Inserm), directrice de recherches, Inserm

Inserm

 

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Dominique Costagliola est directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm). Membre de l’Académie des sciences, elle participe au conseil scientifique du consortium REACTing.


The Conversation : En matière de médicaments, quelles sont les pistes les plus prometteuses ?

Dominique Costagliola : Les résultats des études qui ont été conduites en Europe et dans le monde commencent à être publiés.

Au Royaume-Uni, l’essai Recovery a mis en évidence un effet positif de la corticothérapie faible dose par dexaméthasone, en particulier chez les gens qui étaient en réanimation. Ce type de traitement est connu pour être efficace : on l’administrait déjà aux patients qui développaient un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SRDA) dans d’autres contextes, avant l’infection par le coronavirus SARS-CoV-2.

Il ne s’agit pas d’en donner à tous les patients, mais à ceux qui sont déjà dans un stade avancé : cela a un effet important, puisque la mortalité est réduite après administration.


À lire aussi : Dexaméthasone : un médicament ancien et bon marché efficace contre le coronavirus ?


T.C. : Voici quelques semaines, on avait beaucoup parlé du Remdesivir, une molécule qui a fait ses preuves contre divers virus (Ebola, Lassa…), car elle perturbe la réplication de leur ARN. Qu’en est-il ?

D.C. : Le Remdesivir a fait l’objet de 3 études randomisées. Une étude chinoise a été la première publiée. Elle visait à évaluer l’emploi du Remdesivir administré durant 10 jours. Les résultats se sont avérés négatifs : aucun effet bénéfique n’a pu être mis en évidence. Mais les inclusions de participants avaient dû être stoppées faute de malades, une fois que l’épidémie a été sous contrôle en Chine.

Deuxièmement, le laboratoire pharmaceutique Gilead a conduit un essai visant à comparer l’emploi de Remdesivir pendant 5 jours à son emploi pendant 10 jours. Celui-ci a conclu qu’il n’y avait pas de différence significative d’effet entre les deux durées d’utilisation, sans toutefois que l’on ne puisse affirmer que 5 jours est non inférieur à 10 jours de traitement.

Enfin un essai mené par les NIH a été arrêté précocement, car l’emploi de Remdesivir permettait de raccourcir la durée de séjour à l’hôpital (de 4 jours en médiane). La durée d’hospitalisation passait de 14 jours à 11 jours. En revanche, aucun effet sur la mortalité n’a pu être mis en évidence dans cette étude. Tous les patients n’avaient pas atteint un mois de suivi, qui est la durée de suivi retenue dans la plupart des études chez les patients hospitalisés. Or, cet arrêt précoce après un suivi court pour une proportion importante des participants peut induire une surestimation de l’effet et ne permet pas de conclure à un bénéfice sur la mortalité. En dépit de ces limites, une recommandation d’utilisation chez les patients hospitalisés a été émise aux USA et le produit vient d’obtenir une AMM conditionnelle en Europe, avec une demande de données complémentaires relatives à la mortalité.

De nombreux cliniciens ne sont pas convaincus par le critère de jugement utilisé, le raccourcissement de la durée d’hospitalisation. De plus, l’arrêt précoce n’a pas permis de savoir chez quels patients ce traitement serait le plus utile. C’est d’autant plus ennuyeux que le nombre de doses disponibles est limité et que les USA les ont préemptées. Comment savoir qui traiter en priorité ?

L’évaluation du Remdesivir se poursuit pour évaluer son éventuel impact sur la mortalité dans l’essai international de l’OMS Solidarity et son essai associé Discovery, conduit par l’Inserm dans plusieurs pays d’Europe (France, Autriche, Belgique, Luxembourg pour l’instant). La question de l’intérêt du Remdesivir reste posée, d’autant que ce médicament est coûteux et que ce ne sera pas un « game changer » s’il ne permet pas d’améliorer la survie.

T.C. : Quelles sont les pistes qui ont été abandonnées par les principaux essais cliniques en cours ?

D.C. : Sur l’ensemble des molécules qui ont été testées, l’hydroxychloroquine, clairement, ne marche pas pour les personnes hospitalisées. Le Lopinavir, un antirétroviral dont l’utilisation principale est le traitement de l’infection à VIH, a lui aussi été abandonné à la fois par l’essai britannique Recovery et par l’essai Solidarity. Les données collectées dans le cadre de Discovery, qui est le seul essai qui suit de façon détaillée les problèmes de tolérance et d’événements indésirables, ont aussi montré que l’utilisation du Lopinavir posait problème en matière de complications rénales, en particulier chez les personnes qui présentent des formes graves. Cet effet était décrit dans le résumé des caractéristiques du Lopinavir, mais dans le cadre de l’infection à VIH, ce n’est pas fréquent.

Ce point illustre que les événements indésirables d’un médicament peuvent être différents suivant la pathologie dans laquelle on l’utilise, car la pathologie elle-même peut avoir un impact spécifique sur certains organes. Or, on soupçonne l’infection à SARS-CoV-2 d’avoir des conséquences sur beaucoup d’organes : les poumons bien entendu, mais aussi le cœur, le rein, potentiellement le système nerveux…

T.C. : Et quelles sont les thérapies encore en cours d’évaluation ?

D.C. : L’essai Solidarity teste encore l’azithromycine, un antibiotique de la classe des azalides (famille des macrolides) seule. Ce bras n’a pas été arrêté, on en attend encore les résultats.

Au nombre des pistes intéressantes pour lesquelles nous n’avons pas encore de réponse formelle figure le plasma de personnes convalescentes. Les études portant sur ce type de thérapies sont plus complexes que lorsqu’on teste un médicament dont on connaît bien le processus de fabrication. En effet, le plasma est prélevé chez des gens qui ont eu la maladie, mais tout le monde ne procède pas de la même façon pour sélectionner les donneurs. En France par exemple, dans l’essai CORIPLASM, on vérifie la présence d’anticorps neutralisants. Ce n’est pas forcément le cas dans toutes les études qui sont conduites et le moment d’administration peut aussi jouer un rôle. Il faudra donc en tenir compte lors de l’analyse des résultats.

Jusqu’ici, certaines études ont suggéré des résultats positifs chez des malades traités par du plasma de convalescent, mais elles n’étaient pas randomisées, ni comparatives. De nombreux essais de par le monde évaluent cette solution (y compris l’essai Recovery au Royaume-Uni). Des résultats positifs pourraient ouvrir la voie pour tester des combinaisons d’anticorps monoclonaux permettant d’envisager un processus de fabrication plus simple et généralisable que le plasma de convalescent.

Une autre piste explorée consiste à s’attaquer non plus au virus, mais à l’orage inflammatoire qu’il déclenche : c’est la piste des immunomodulateurs en général, et des anti-interleukines en particulier (ndlr : les interleukines sont des messagers chimiques qui interviennent dans la réponse immunitaire et l’inflammation associée). Au nombre de ces médicaments figure par exemple le Tocilizumab, un anticorps qui bloque le récepteur de l’interleukine-6, utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. Une équipe de l’AP-HP avait communiqué fin avril sur le sujet, les résultats sont actuellement soumis en vue d’une publication. Le Tocilizumab est aussi testé dans l’essai Recovery.

Sur la base de publications ou d’annonces récentes, l’interféron injectable ou en nébulisation est aussi une piste d’actualité (ndlr : les interférons sont des protéines impliquées dans la réponse immunitaire notamment antivirale).

De nombreuses autres hypothèses ont aussi été formulées et sont en cours d’évaluation, sans qu’on sache si le nombre des inclusions de participants dans ces études sera suffisant pour en tirer des conclusions.

T.C. : Est-ce que cela signifie qu’un trop grand nombre d’essais cliniques ont été mis en œuvre ?

D.C. : La question est complexe, et sur ce point la France et le Royaume-Uni ont eu deux approches très différentes. Les Britanniques ont été très drastiques. Ils ont essentiellement organisé un très gros essai public simple, Recovery, dans lequel ils ont inclus environ 12 000 personnes. Celui-ci à déjà produit des résultats, négatifs pour l’hydroxychloroquine et le Lopinavir, positifs pour la corticothérapie à faible dose. D’autres sont à venir.

En France, il y a eu au contraire une flambée d’études, sans coordination initiale. En outre, l’emballement franco-français autour de l’hydroxychloroquine a entraîné une multiplication d’essais en lien avec cette molécule. C’est notamment dû à la façon dont est organisé le système. Plus les centres hospitalo-universitaires conduisent de recherche, plus ils reçoivent de dotations. Or, ce sont eux les sponsors des essais publics, justement. Et du moment qu’une équipe a un sponsor, ni l’Agence Nationale de sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) ni le Comité de protection des patients ne peut s’opposer au démarrage de son essai sous prétexte qu’il y en aurait déjà suffisamment (sous réserve que ledit essai suive les règles relatives à la protection des participants, bien entendu).

Qui plus est, la recherche est organisée de façon à valoriser l’investigateur principal des travaux. Ce système pousse à la pléthore et peu à la collaboration, moins valorisée. Plus de 80 propositions ont été soumises à REACTing. L’idéal aurait de trouver un juste milieu entre un essai unique, comme au Royaume-Uni, et ces 80 propositions… On aurait pu se limiter à quelques essais en ville et à l’hôpital, par exemple. Mais cela aurait nécessité que les gens travaillent les uns avec les autres, et qu’un organisme puisse être légitime à prioriser les propositions.

Et cela aurait fait émerger une autre difficulté : quand vous recevez autant de propositions, même si certaines n’ont qu’un rationnel modeste, comment être sûr de donner la priorité aux bonnes ? Ce n’est pas un exercice facile, dans ce contexte.

Enfin, on peut aussi noter qu’il y a eu peu de coopérations à l’échelle européenne. Tout ceci indique qu’il faudra tirer des enseignements de cette crise, tant en matière d’organisation des essais cliniques que de coopération nationale et internationale en contexte de maladie infectieuse émergente. Et notamment dans la perspective de la poursuite de l’épidémie…

L’investissement privé, un levier capital de la reprise industrielle

26 dimanche Juil 2020

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The Conversation

 

  1. Caroline Mini

    Chercheur associé à l’Ecole des Mines parisTech et chef de projet à La Fabrique de l’industrie, Mines ParisTech

Mines ParisTech

 

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Seulement 15 % des entreprises manufacturières ont un investissement immatériel non nul chaque année et près de 40 % de cet investissement est réalisé par les grandes entreprises. Gorodenkoff / Shutterstock
 

En avril, la production industrielle a chuté d’un tiers par rapport à son niveau d’avant-crise, une baisse historique qui a marqué durablement l’activité économique de notre pays.

La reprise se confirme au fur et à mesure du reflux de l’épidémie mais pour certains secteurs, plus touchés que d’autres comme les industries automobile et aéronautique, il paraît pour l’instant compliqué de prédire quand aura lieu le retour à la normale.

Une étude récente du cabinet PwC pour l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) estime même que la part des entreprises ayant un excédent brut d’exploitation négatif, c’est-à-dire dont le chiffre d’affaires n’a pas suffi à couvrir les charges liées à sa réalisation, pourrait doubler en 2021.

Cette situation entraîne le report voire l’annulation de nombreux projets d’investissement, qui sont pourtant des leviers nécessaires à l’activité de demain.

L’industrie française doit au contraire pouvoir préparer son avenir.

Un effort plus limité qu’il n’y paraît

Selon les comptes nationaux, les industriels français investissent plus que leurs partenaires européens, cet écart en faveur de la France étant particulièrement élevé dans les logiciels et bases de données : le secteur manufacturier français investirait 6,3 % de sa valeur ajoutée dans les logiciels et bases de données contre 1 % en Allemagne en 2017.

Analyse de l’investissement de l’industrie française. La Fabrique de l’industrie. données EU KLEMS

De quoi préparer sa compétitivité de demain et prendre une revanche sur des décennies douloureuses ? En apparence seulement…

Ce surplus d’investissement en logiciels est en réalité moins important. En effet, comme le révèle notre dernière note réalisée en partenariat avec l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cet écart est dû en grande partie à un traitement comptable différent des dépenses en logiciels dans la comptabilité nationale française.

Elles y sont plus souvent immobilisées, c’est-à-dire inscrites comme étant utilisées de façon durable dans le processus de fabrication, alors qu’elles sont plus souvent identifiées comme des consommations intermédiaires dans les autres pays.

Si on met de côté cette différence de pratiques, les dépenses en logiciels et services informatiques des industriels français seraient à peine plus élevées que celles de leurs voisins, soit un surplus de l’ordre de 2 milliards d’euros par an.

Comprendre l’investissement des entreprises françaises.

Comment les industriels français se préparent-ils donc à la transition numérique et écologique ? L’analyse de l’investissement au niveau micro des entreprises permet d’en savoir plus.

Investir pour accélérer la transition écologique

L’investissement immatériel (logiciels, bases de données, recherche et développement) est, en France comme ailleurs, concentré au sein des grandes entreprises et dans quelques secteurs.

Selon nos estimations, seulement 15 % des entreprises manufacturières ont un investissement immatériel non nul chaque année et près de 40 % de cet investissement est réalisé par les grandes entreprises.

Cela traduit un moindre investissement de la part des entreprises de plus petite taille, qui ont pourtant un rôle essentiel à jouer dans l’offre de solutions innovantes pour répondre aux enjeux de demain, et notamment dans le domaine de la transition bas carbone.

Ajoutons que le secteur manufacturier français souffre depuis plusieurs années d’un sous-investissement dans les machines et équipements : en effet, le taux d’investissement en machines et équipements était de 7,6 % en France en 2017, contre 8,4 % en Allemagne, selon nos calculs réalisés à partir des données 2019 du projet de recherche EU KLEMS.

Or, l’acquisition de nouvelles machines plus performantes, émettant moins de dioxyde de carbone (CO2) par unité produite, est un moyen pour les industriels de réduire leur empreinte carbone.

Pour accélérer la transition écologique, des investissements importants doivent être réalisés en ce moment précis où les industriels manquent de marges et doivent gérer l’impact de la crise sur leur trésorerie. Le soutien à l’investissement – autant dans les actifs matériels que dans la numérisation de l’appareil productif – pourrait ainsi faire l’objet des mesures de relance à venir.

Public et divertissements au temps du Covid-19 : la difficile équation

25 samedi Juil 2020

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  1. Mario d’Angelo

    Professeur émérite à BSB, coordinateur de projet à Idée Europe, Burgundy School of Business

Burgundy School of Business

 

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La crise sanitaire nous a brusquement fait prendre conscience de l’importance du présentiel dans notre mode de vie, et en particulier dans les pratiques qui se situent dans le champ du divertissement : fréquentation de spectacles et événements culturels et sportifs, voyage et évasion touristique, visites (de sites historiques, parcs à thème…) pratiques collectives en amateurs (arts, culture, sport), sans compter la fréquentation des lieux conviviaux que sont les restaurants et autres discothèques.

La valeur du présentiel peut être cernée dans un rapport dialectique avec le distanciel médiatisé, autour de quatre marqueurs : la relation de communication en coprésence physique, l’expérience éphémère vécue ensemble, l’activité géographiquement localisée, une économie de la production en petite série.

Relation de communication en coprésence physique

Le divertissement présentiel repose sur une sortie nécessitant un déplacement physique alors que le médiatique sédentarise l’individu. C’est aller au cinéma vs regarder un film chez soi, deux vécus distincts sur son temps libre.

Les individus ayant choisi de partager un moment d’échange en co-présence (notion développée par John B. Thomson), dans un contexte plus ou moins convivial voire festif, entrent dans une rencontre-communication qui les mobilise physiquement avec la parole, le regard, les attitudes, la tenue vestimentaire, etc.

C’est pourquoi l’expérience présentielle est plus engageante que l’expérience médiatisée. Cette dimension se retrouve dans les situations les plus diverses : boire un verre entre touristes sur la place Saint-Marc à Venise, déguster des vins entre amis dans une cave de Beaune, aller soutenir son équipe préférée lors championnat de rugby de la Protea Cup en Afrique du Sud, ou assister à un concert du « No filter tour » des Stones.

La terrasse du Caffè Florian (ouvert en 1720 à Venise) avec son orchestre de chambre, en 2012. Carlos Lopez Gomez/Wikipedia

Si l’expérience présentielle concrétise ce qui intéresse sinon passionne tous ces participants, elle ne sera pourtant qu’un monde créé le temps de cette rencontre.

Éphémère, ce monde ne laissera donc chez ses participants que des souvenirs ; ceux de leurs émotions, de leur plaisir ou déplaisir. Tout au plus pourront-ils compenser ce manque par quelques photos, vidéos, ou l’achat de quelque produit dérivé… une sorte de relique moderne.

Contrainte spatio-temporelle

L’expérience présentielle se concrétise toujours en un lieu. L’offre en présentiel est géographiquement localisée. C’est d’un bâtiment ou salle, ou d’un plein air aménagé, qu’elle rayonne avec plus ou moins de capacité (taille, jauge, moyens promotionnels) par rapport à un territoire duquel elle compte drainer son public. Et ceci, que ce soit le Walt Disney World Resort près d’Orlando en Floride ou la bibliothèque Morwell de la ville de Latrobe en Australie.

Contrairement à l’offre distancielle et médiatisée, utilisant un medium technique complexe, l’offre en présentiel s’appuie sur une technique plus simple liée au lieu. Cette offre se concrétise toujours par un service. Celui du Louvre est de mettre à la disposition de visiteurs une collection de chefs-d’œuvre exposés dans un ancien palais.

Une économie de production en petite série

Le service en présentiel, même dans un lieu à grande capacité d’accueil comme le Louvre, repose sur une production limitée. Son déroulement en un lieu donné, à un moment donné et en présence simultanée des offreurs et des récepteurs, génère une triple contrainte liée à l’accessibilité du lieu, à sa capacité d’accueil, aux disponibilités des visiteurs potentiels.

S’agissant de spectacles, leur réplication ne peut se faire à grande échelle. Tout au plus, les mêmes interprètes pourront chanter et jouer une fois par jour le Parsifal de Wagner… mais il serait impossible qu’un match de coupe du monde puisse être redonné à l’identique, avec les mêmes joueurs, comme une seconde représentation dans le même stade, pour que d’autres spectateurs puissent vivre ce moment.

L’unicité du moment vécu en présentiel est consubstantielle au spectacle et à l’évènement en présentiel. Avec une conséquence que l’économiste américain William Baumol avait analysé comme une difficulté structurelle de réaliser des gains de productivité comparables aux autres activités économiques. Argument essentiel pour la prise en charge d’une partie du coût de cette production par les pouvoirs publics et/ou par le mécénat.

De plus, au cours des deux dernières décennies, la gestion de ces lieux a été mise au défi de l’éco-responsabilité, de la qualité de l’accueil d’un public parfois drainé mondialement et enfin, de sa sécurité avec la menace terroriste d’abord et maintenant la menace sanitaire.

Valeur d’exception du présentiel

Les contraintes spatio-temporelles évoquées précédemment sont surmontées lorsqu’un évènement en présentiel devient un évènement médiatique, par retransmission et autres formes de médiatisation. C’eût été le cas des Jeux olympiques de 2020.

L’évènement médiatique a en effet besoin d’un public qui vit le moment en live, quelque part sur un point du globe, en l’occurrence à Tokyo. C’est ce public-là qui devait donner vie à la mise en scène de l’évènement médiatique. C’était le gage de l’indispensable sacre du médiatique par le présentiel.

Les moments de divertissement en présentiel requièrent un investissement humain, communicationnel et économique qui en font des « états d’être » (et d’être ensemble) ayant acquis une valeur d’exception. En témoignent notamment les spectacles culturels et sportifs associant gigantisme et figures starisées (artistes, sportifs).

Ils soulignent l’indispensable lien entre ambiance, proximité physique et exaltation collective pour électriser les participants. Il s’en dégage un nouveau corps, formé socialement autour de l’évènement vivant, vécu, prouvant aux participants leur appartenance à cet espace dans lequel ils peuvent se projeter.

Une pratique en déclin ?

Depuis sept décennies, le divertissement présentiel a cédé du terrain face au divertissement médiatisé. Plus exactement, la forme présentielle a été relativisée dans l’ensemble des divertissements qui n’a cessé de croître conjointement au temps libre.

Seul le voyage/séjour touristique a connu un développement inverse, dont on connaît les conséquences délétères pour l’environnement. En 2019, 1,5 milliard de personnes étaient en déplacement touristique international dans le monde (+ 4 % annuel d’après le Baromètre mondial OMT). Le cœur de cette croissance bat dans l’expérience d’évasion en présentiel résultant du désir de parenthèse dans son cadre de vie qu’apporte le soleil, la nature, le sport, la découverte (des traditions, patrimoines et cultures). Se rendre et séjourner dans cet ailleurs rêvé engendre une situation touristique recouvrant un ensemble de contacts et d’échanges en présentiel.

Futur imprévisible

L’impact réel de la pandémie sur les pratiques de divertissement en présentiel ne peut être actuellement évalué. Mais il est certain que les nouvelles normes qui s’imposent et, plus généralement, le changement des règles de comportements en présentiel modifie la valeur de l’expérience du divertissement.

La nouvelle équation de la détermination de la valeur du divertissement présentiel comporte trois inconnues. La première est la durée de la menace virale. Plus celle-ci sera longue et handicapante pour lui, plus des offres médiatiques de substitution auront de chance de se maintenir durablement, en présentant une valeur supérieure à un présentiel appauvri, notamment par la distanciation physique.

La seconde inconnue est la capacité d’innover pour réenrichir l’expérience présentielle. Or, la viabilité économique de nombre d’organisations assurant ces offres a été mise à rude épreuve. Elles se trouvent aujourd’hui dans l’impossibilité d’investir dans des expérimentations et développements de nouvelles pratiques en présentiel économiquement durables.

La troisième inconnue est le degré de résilience de la jeunesse en cas de menace virale persistante et de prolongements des restrictions des divertissements en présentiel, aboutissant conséquemment à des initiatives de rassemblements festifs plus ou moins sauvages et/ou tolérées.

La France, qui s’est souvent définie comme le pays des festivals, du patrimoine et de la bonne chère, voit son champ du divertissement en présentiel profondément affecté, avec de graves effets économiques et sociaux pour tout le pays. Tous les pays et régions d’Europe du sud et de la Méditerranée subiront une crise brutale, sans pareille, car leur économie présentielle représentait une part significative de leur PIB, liée au voyage, au tourisme et aux offres complémentaires (visites, sons et lumières, feux d’artifice, pratiques sportives en amateur…).

Les jardins de Giverny, source d’inspiration infinie

24 vendredi Juil 2020

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  1. Lylette Lacôte-Gabrysiak

    Maître de conférences en sciences de l’information et de la communciation, Université de Lorraine

  2. Adeline Florimond-Clerc

    Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université de Lorraine

Université de Lorraine

 

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Bassin aux Nymphéas. Giverny. Author provided
 

Le village de Giverny, très souvent réduit au jardin de Claude Monet, renvoie à des perceptions ou des constructions symboliques et imaginaires nourries par un large corpus et ce depuis le XIXe siècle : articles de presse, romans, romans policiers, bandes dessinées, beaux livres, films, émissions audiovisuelles et même une chanson de Chris Rhéa qui parle de jardin et d’amour.

Si le mot « Giverny » se retrouve dans le titre de nombreux documents, c’est donc en tant que jardin et en lien avec le peintre. Ce jardin (ou ces jardins, le jardin étant séparé en deux parties : le clos normand derrière la maison et le jardin d’eau avec ses nymphéas un peu plus loin) a toujours été présenté comme exceptionnel, parce qu’il est l’œuvre d’un grand peintre, sa source d’inspiration et une clé de compréhension de ses tableaux.

Giverny : un jardin extraordinaire

Pour ce qui concerne les jardins, les descriptions sont presque toujours dithyrambiques et jouent sur l’accumulation des verbes, des adjectifs ou des noms de plantes, notamment pour le clos normand. En cela, les descriptions du jardin rappellent la peinture par touches colorées successives des tableaux impressionnistes.

Par exemple, dans le roman de Patrick Granville, Falaise des fous (2018), le narrateur se rend dans les jardins de Giverny en 1909 et décrit ainsi le clos normand :

« Tout est bouclé, vrillé, spiralé, tricoté, pomponné de petites feuilles de rosiers nervurées. »

De même, dans le roman de Michel Bussi Nymphéas noirs (2011), la beauté des jardins n’est pas mise en doute :

« Je ne vais pas raconter d’histoires, bien entendu que le jardin est magnifique. La cathédrale de roses, le fond des dames, le clos normand et ses cascades de clématites, le massif de tulipes roses et de myosotis… Autant de chefs-d’œuvre… »

Notons que dans la BD tirée du roman (Cassegrain et coll. 2019), les nymphéas font l’objet de dessins presque pleine page dès le début de l’ouvrage, comme un produit d’appel.

Déjà à l’époque de Monet, son jardin faisait l’objet de toutes les admirations, en témoignent les propos de Marcel Proust dans un article du Figaro daté du 16 juin 1907 :

« Enfin, si […] je puis voir un jour le jardin de Claude Monet, je sens bien que j’y verrai, dans un jardin de tons et de couleurs plus encore que de fleurs, un jardin qui doit être moins l’ancien jardin-fleuriste qu’un jardin-coloriste. »

L’écrivain devait en effet rendre visite à Monet à Giverny mais, pour raisons de santé, il ne le fera jamais. Cela ne l’empêchera pas d’imaginer ce jardin et de s’en inspirer pour la description d’un bassin aux nymphéas dans Du côté de chez Swann, parlant des nymphéas :

« Il semblait les avoir fait fleurir en plein ciel ».

Maurice Guillemot, journaliste et critique d’art, contemporain de Monet, a pu visiter le jardin d’eau de Giverny :

« Sur le miroir immobile des nénuphars flottent des plantes aquatiques […] d’un exotisme étrange ».

Beaucoup de beaux livres exploitent largement la beauté des jardins à travers leur iconographie. On peut citer par exemple Le jardin de Claude Monet à Giverny de Fabrice Moireau (2006) composé presque uniquement d’aquarelles. Réalisé en concertation avec les jardiniers de Giverny, le parti pris du livre est indéniablement le jardin.

Quant à l’ouvrage de Dominique Lobstein (1983) : Un maître en son jardin, Claude Monet à Giverny, il ne comporte que des photos du jardin et de la maison, sans une seule reproduction de tableau.

Ainsi, les jardins sont extraordinaires en eux-mêmes et font l’objet d’ouvrages spécifiques où l’iconographie est dominante. Un autre aspect des jardins réside dans leur lien avec Claude Monet.

Œuvre à part entière et source d’inspiration

Le clos normand, jardins de Monet.

Monet est donc un jardinier : « Cet homme que nous voyons à Paris un peu laconique et froid, devient ici tout autre. » (Arsène Alexandre, Le Figaro, 9 août 1901)

En 1915, dans son film Ceux de chez nous, Sacha Guitry (1915), ami du peintre, dit de lui : « Monet n’avait qu’un seul luxe : ses fleurs. Son jardin était un des plus beaux jardins du monde ».

En 1924 paraît sous forme de fascicule une longue interview de Marc Elder qui est allé à la rencontre de Monet, chez lui, à Giverny. Parlant de l’artiste, il dit :

« C’est la silhouette du bon jardinier, trapu, d’aplomb, évoquant à la fois la force sylvestre et les clartés d’avril. Mais s’il se retourne, vous voyez son œil aiguisé, volontaire, tranchant, imprévu dans la bonhommie apparente. » (Elder, 1924 : 9-10)

Monet lui-même déclare en 1904 : « Hormis la peinture et le jardinage […] je ne suis bon à rien » (Le Temps, 7 juin 1904). Georges Truffaut, célèbre jardinier, le confirme à sa façon en 1913 : « La plus belle œuvre de Claude Monet est, à mon avis, son jardin » (Jardinage, nov. 1924 : 104).

Le jardin est également remarquable en tant que source d’inspiration pour le peintre, comme élément constitutif de son œuvre, dont il fait finalement partie.

« Jusqu’à la fin de sa vie, le jardin de Monet a été une œuvre en mutation, à l’image de son propre travail : il était comme une première et vivante esquisse. » (Proust, 1907)

Dans le roman de Xavier Girard (2010), on voit que si les jardins servent d’inspiration à Monet, c’est au prix d’un travail précis afin de produire dans la nature ce que le peintre veut inscrire sur sa toile :

« Dès l’aube, il donne ses ordres à son chef jardinier […]. Le “Bassin” est une machine de haute précision, un dispositif à l’ingénierie fragile qui nécessite un entretien journalier […] L’accomplissement de son rêve de jardin coloriste est à ce prix. » (Girard, 2010 : 34)

Plus loin, l’auteur pose en termes clairs la question :

« Reste bien sûr de savoir si la science jardinière de Monet a inspiré le peintre ou si, à l’inverse, sa peinture a fait de lui un jardinier qui prendrait exemple sur la peinture. » (Girard, 2010 : 39)

Dans le roman de Frédéric Révérend, La drolatique histoire de Gilbert Petit-Rivaud (2016) qui se situe au début du XXe siècle, les jardins sont étroitement liés au besoin de sensations du peintre :

« La luxuriance voulue par Monet, c’était cette origine de la vie, cet érotisme sans copulation et poussé au paroxysme […] un spectacle toujours affriolant propre à stimuler les sens de l’artiste vieillissant. » (Révérend, 2016 : 209)

Livres Giverny. Auteur

Giverny pour comprendre Monet

La visite des jardins semble également indispensable pour mieux comprendre l’œuvre du peintre. Les contemporains de Monet ne s’y trompent pas : « Et cela […] montre combien il n’était pas inutile de connaître le jardin du peintre pour bien comprendre son œuvre » (Arsène Alexandre, Le Figaro, 1901 : 35).

Dans les ouvrages consacrés à Monet comme dans les catalogues d’expositions, les incitations tacites à se rendre à Giverny afin d’embrasser la totalité de l’œuvre de Monet, et pour mieux la comprendre, ne manquent pas.

Par exemple, dans le catalogue de l’exposition « Monet chefs-d’œuvre » (2018) du musée Marmottan Monet, l’accent est mis sur le rôle joué par les jardins sur l’œuvre de l’artiste :

« Dès lors, il aménage son premier atelier et dessine les contours de son jardin tel un tableau vivant, motif de prédilection qu’il peindra jusqu’à la fin de sa vie. En créant ce paysage, Monet souhaite réaliser ses nouvelles ambitions, à savoir toucher l’impalpable : l’air et la lumière. »

Dans le livre de Christoph Heinrich intitulé sobrement Monet (2019), il est dit en termes proches :

« On sent clairement une force ordonnatrice à l’œuvre dans ce jardin comme dans les œuvres du peintre. […] Il compose un tableau coloré sur des plates-bandes parallèles. »

Dans ces ouvrages, les nombreuses photographies d’un Monet déjà âgé, dans son jardin ou sur son pont japonais, côtoient les représentations des tableaux. L’effet miroir ainsi créé invite déjà à se rendre à Giverny pour embrasser l’œuvre de Monet dans sa totalité. C’est également ainsi qu’il est représenté sur la couverture des deux bandes dessinées du corpus.

Dans le roman de Patrick Granville, le lien avec l’œuvre du peintre est fait lors de la description des jardins d’eau :

« Le bassin de Giverny est ce puits ridicule d’une soixantaine de mètres à son maximum, enserré dans sa rive.[…] Un vieillard éternellement scrute sa fontaine ténue, la sonde, l’ouvre, y élargit des horizons impossibles où il lutte et s’épuise. De cette nappe horticole et dérisoire, l’infini est sorti. »

Enfin, Adrien Goetz, dans Intrigue à Giverny (2014) fait reconnaître à ses personnages l’intérêt d’une visite :

« Ici, c’est plus simple : il n’y a rien, mais c’est le vrai Monet. Un Monet qui est partout dans l’air, dans la terre, dans les mouvements et les ombres, dans l’eau. »

Le format audiovisuel n’est pas en reste. De nombreux reportages ont été consacrés aux jardins de Monet depuis le film de Sacha Guitry. Giverny a notamment fait l’objet d’une émission de télévision de la série Secrets d’Histoire (2011) présentée par Stéphane Bern, laquelle retrace la vie du peintre. Si l’on y parle beaucoup de Giverny c’est, encore une fois, du jardin dont il est principalement question.

Dans le cadre d’un autre reportage animé par S. Bern, (Visites privées, 2016), Sylvie Patin, conservatrice générale au musée d’Orsay, spécialiste de la peinture impressionniste, est interrogée sur la préférence : musées parisiens ou maison de Monet à Giverny ? :

« Après être passé à Giverny vous avez une approche très différente et vous comprenez qu’en fait cette peinture qu’on dit être à l’origine de l’abstraction, non pas abstraite, n’a rien d’abstrait parce qu’elle est totalement la peinture de son jardin, et notamment les nymphéas, l’eau avec les reflets du ciel, le ciel n’est pas absent, il est dans l’eau… »

Le pont japonais de Claude Monet. Wikipedia

Dans le film de Woody Allen, Minuit à Paris (2011), le héros se trouve au musée de l’Orangerie, à l’époque contemporaine et y décrit, avec flamme, la recherche de Monet peignant sans cesse le même motif. Il fait, au passage, la promotion de Giverny, si près de Paris.

Enfin, dans le documentaire La maison d’Alice : Claude Monet à Giverny (Philippe Piguet, 2010), Alice Monet est citée dans une lettre adressée à son mari : « Le jardin est ton autre atelier, elle est là ta palette ».

À travers leurs propos et leur iconographie, l’ensemble des documents étudiés donne des jardins de Monet à Giverny une image idéale, romantique et ne fait que créer et renforcer le mythe d’un jardin extraordinaire qui est une œuvre d’art à part entière et qu’il faut donc absolument visiter.

L’impressionnisme est un courant plébiscité par le grand public, certains disent que c’est en raison de sa joliesse et de la facilité avec laquelle il peut être compris. Giverny offre donc tous les avantages : celui du mythe d’un jardin idéal et d’une œuvre impressionniste au sein de laquelle on peut se promener par un beau jour d’été à moins d’une heure de Paris.

Graphiquement vôtre : À Mayotte, la population a quintuplé en moins de 40 ans

23 jeudi Juil 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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The Conversation

  1. Didier Breton

    Professeur de démographie, Université de Strasbourg

  2. Claude-Valentin Marie

    Conseiller pour l’Outre-mer à la direction de l’INED., Institut National d’Études Démographiques (INED)

  3. Maude Crouzet

    Doctorante en démographie, Université de Strasbourg

Institut National d'Études Démographiques (INED)

Université de Strasbourg

 

CC BY ND
Ali AL-DAHER / AFP
Mayotte, le département le plus jeune et le plus précaire de France.
 

En 2017 Mayotte comptait 256 500 habitants. Au cours des cinq années précédentes, la population a augmenté de 3,8 %, suite à une progression de +2,7 % entre 2007 et 2012. En moins de 40 ans la population de l’île a plus que quintuplé – l’île comptait 23 000 habitants en 1958 –, soutenue par une fécondité près de trois fois supérieure à celle de la métropole.

Avec une moyenne de plus de 4 enfants par femme en 2017 – contre 1,9 pour l’Hexagone – le total des naissances sur une année est passé de 6 560 en 2014 à 9 600 en 2018. La maternité de Mamoudzou était, à cette date, la plus grande maternité de France, loin devant la lilloise Jeanne-de-Flandre qui comptabilisait alors 5 639 naissances.

Des naissances qui sont pour les trois quarts le fait de mères de nationalité étrangère, principalement comoriennes.

S’y ajoute une fécondité des jeunes femmes de moins de 20 ans près de dix fois supérieure à celle des jeunes métropolitaines.

Evolution de la structure de population de Mayotte par âge et sexe de 1978 à 2017. Claude-Valentin Marie, Didier Breton et Maude Crouzet, _Population et Sociétés_, n°556, Ined, juin 2018, Author provided

Une terre de fortes mobilités

Parallèlement à cette croissance démographique rapide, l’île est également l’objet d’une profonde recomposition de sa population sous l’effet des migrations.

Terre d’immigration, comptant une forte part d’étrangers venus principalement des Comores, Mayotte n’en est pas moins une terre de forte émigration qui a vu, ces dernières années, s’accélérer les départs de ces jeunes natifs (15 à 24 ans), en priorité vers la métropole

En 2016, 45 % d’entre eux y étaient installés. Témoignent également de cette mobilité et de son intensité ceux qui – après une absence plus ou moins durable de leur l’île – choisissent d’y revenir. Ces « natifs de retour » formaient en 2016 30 % de l’ensemble des adultes natifs du département et, surtout, près de la moitié des 25-34 ans.

C’est ce dynamisme qu’illustre l’évolution de la pyramide des âges de l’île au cours des trente dernières années. L’élargissement continu de sa base à compter de 1997 témoigne de sa forte fécondité : les femmes étrangères, plus nombreuses à s’installer à Mayotte que les hommes au début de leur âge adulte, y donnent naissance en grand nombre, tandis que les creux aux alentours des vingt ans reflètent les effets de l’émigration.


À lire aussi : Mayotte : comment la France a fragmenté le droit de la nationalité


Le département le plus jeune et le plus pauvre de France

Dernier en date des départements français (2011), Mayotte est donc – et de loin – le plus jeune, celui dont la croissance démographique est la plus vive, et qui abrite la plus forte part de population étrangère.

Mais faute d’un développement à la mesure des besoins, ce dynamisme sociodémographique exceptionnel se combine à des records de précarité. 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et 30 % des ménages n’ont pas l’eau courante. Le taux d’emploi est le plus faible, le taux d’illettrisme le plus élevé, et la part la plus forte de la population demeure sous le seuil de pauvreté : Mayotte cumule tous les traits d’une précarité généralisée, sans commune mesure dans aucun autre département français, y compris en Outremer.

À cela s’ajoute dans ces années récentes une nette dégradation des conditions de logement, avec une progression de l’habitat précaire et des difficultés accrues d’accès à l’eau potable courante. En 2017, 40 % des ménages vivaient dans des habitations très précaires, principalement des « cases en tôle ».

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