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Archives Mensuelles: septembre 2020

Deuxième Article du jour : 5G Tout est-il à jeter dans la 5G ?

30 mercredi Sep 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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  1. Sylvain ColomberoAssistant Professor, Grenoble École de Management (GEM)
  2. Federico PigniProfesseur de Systèmes d’Information, Grenoble École de Management (GEM)
  3. Pierre Dal ZottoProfesseur Assistant en Systèmes d’Information, Grenoble École de Management (GEM)

Sylvain Colombero a écrit cet article dans le cadre du projet 5G-ALLSTAR financé par le programme H2020 de l’Union Européenne (No. 815323) et le gouvernement Sud-Coréen (No. 2018-0-00175). Précédemment, il a reçu, sur d’autres sujets de recherche, des financements de l’Agence nationale de la recherche, du Danish Council for Independent Research, de la Fondation Mines ParisTech et de la Région Île-de-France.

Federico Pigni a écrit cet article dans le cadre du projet 5G-ALLSTAR financé par le programme H2020 de l’Union Européenne (No. 815323) et le gouvernement Sud-Coréen (No. 2018-0-00175). Précédemment, il a reçu, sur d’autres sujets de recherche, des financements de l’APC (USA), de l’Agence Nationale de la Recherche (France), l’Association des entreprises et la Chambre de Commerce du département de Varese (Italie), de la Région Lombardia (Italie), et du Ministère Italien de l’Université́ et de la Recherche.

Pierre Dal Zotto ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Grenoble École de Management (GEM)

Grenoble École de Management (GEM) apporte des fonds en tant que membre fondateur de The Conversation FR.

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CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Les opportunités économiques restent pour le moment absentent des débats sur l’arrivée de la 5G. FrankHH/Shutterstock

La couverture médiatique concernant l’arrivée de la 5G reste actuellement dominée par les craintes sanitaires, ou les positions politiques voire géopolitiques qu’elle suscite. Une rapide recherche dans l’actualité en ligne ne restituera en effet que des commentaires sur son empreinte énergétique, les effets sur la santé, le débat politique qu’elle entrave et quantités de fausses nouvelles. Une autre catégorie d’articles s’intéressent aux considérations techniques à la fois centrées sur les derniers efforts de standardisations ou sur les nouveaux services à venir . Difficile en conséquence pour les décideurs non spécialiste des télécoms d’appréhender ce sujet. Ainsi enjeux managériaux et possibilités en termes de nouveaux business models restent confus dans les débats où politique et information fausses et vraies s’entremêlent.

Résultats d’une recherche dans Google actualités sur la 5G le 21 août 2019. Capture d’écran.

Les opportunités économiques et surtout managériales que la 5G va créer constituent pourtant une autre raison qui pousse les industriels et les laboratoires de recherches à favoriser sa rapide implémentation et diffusion, en plus de la classique occasion de vendre de nouveaux téléphones (le taux de renouvellement est d’environ 2 ans en France) ou abonnements pour les opérateurs téléphoniques. D’autant plus que ces derniers pourraient ne pas être les plus importants bénéficiaires de cette innovation. Challengés par des acteurs du calibre des GAFAM, ou encore des start-up dont on ignore aujourd’hui encore l’activité, les opérateurs télécom devront être capable de « sur-servir » et « sur-innover » pour éviter de voir leurs profits encore plus mis en danger.

Sans remettre les craintes actuelles en question, il nous semble important en tant que chercheurs en sciences de gestion de montrer dans quelle mesure la 5G pourait bouleverser le contexte organisationnel actuel, notamment par la proposition de nouveaux modèles d’affaires dans les marchés verticaux, pour qui la 5G représentera un bouleversement économique. En effet, la cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile va au-delà de la simple description d’une nouvelle 4G.

La gestion du trafic routier devrait bénéficier d’améliorations grâce à la 5G. Pavel L/Shutterstock

La fin des zones blanches

À la différence de la génération précédente, la 5G va permettre :

  1. la « virtualisation » ou la « logicialisation » de l’infrastructure actuelle. Autrement dit, cette dernière va devenir extrêmement malléable. En conséquence, il sera possible de configurer l’infrastructure de communication sur la base des nécessités du service mis sur le marché et de proposer des produits déjà connectés et surtout personnalisables. L’opportunité est donc de proposer produits et services connectés pour lesquels le client n’aura plus à s’occuper de leur connectivité. On n’achètera de Netflix pas seulement l’accès à son catalogue mais aussi l’accès au réseau permettant de consommer son catalogue.
  2. L’ubiquité via la multi-connectivité : potentiellement on n’aura plus de zone blanche sans réseau. Plusieurs technologies d’accès à l’infrastructure, du réseau cellulaire au satellite, pourront être combinées afin de prendre en charge les services et, sur la base des besoins de l’utilisateur, garantir un niveau précis d’expérience. Si au premier regard, cette opportunité semble un « problème de riche », comme garantir aux clients de profiter en 8K leur série préférée sur le TGV Grenoble-Paris, cela pourrait créer des nouvelles opportunités pour améliorer la sécurité routière et la gestion du trafic, et/ou pour augmenter l’efficacité des urgences en cas de catastrophes naturelles. Drones, robots, satellites pourront tous être mobilisés et utilisés pour réduire les délais d’intervention et permettre de gagner en efficacité.
  3. Autre avantage, celui de la standardisation. La 5G sera proposée sous un seul et même standard qui facilitera l’interopérabilité entre les différentes applications proposées par les marchés verticaux. Si aujourd’hui la crainte des industriels sur l’évolutivité de leur objets et services connectés reste légitime, la 5G permettra d’harmoniser l’ensemble de leur produit en favorisant les coopérations industrielles et internationales tout en produisant une plate-forme sur laquelle tout un nouvel ensemble d’applications pourra être développé.

Encore un peu de patience…

Les challenges d’adoption et d’implémentation pour les entreprises sont encore gigantesques. Le potentiel d’innovation de rupture de la 5G ne se révélera donc pas à court terme. Les GAFAM l’ont bien compris. Par exemple, la 5G aurait pu permettre de proposer à ses utilisateurs des fonctionnalités, ou services associés, qui ne pourraient techniquement pas être possibles qu’à moyen ou long terme. Apple introduira très probablement les iPhones 5G cette année, mais l’entreprise a apparemment décidé d’arrêter le développement de son viseur de réalité augmentée, qui aurait pu bénéficier de la nouvelle infrastructure.

Sur la réalité augmentée, Apple temporise. Hadrian/Shutterstock

Les nouveaux Instagram, SnapChat, ou les applications immersives – comme il s’en prévoit déjà dans le secteur médical avec la chirurgie à distance (qui sera plus stable et plus sûre car il n’y aura plus de ralentissement, latence ou délai entre l’acte opéré et l’action de la machine), n’impacteront donc pas immédiatement nos pratiques connectées comme c’est actuellement le cas avec la 4G qui, dans la perception des utilisateurs demeure une 3G plus performante.

Toutefois, on peut d’ores et déjà affirmer que la 5G, en permettant la circulation des données de façon plus stable, plus rapide et plus fiable, mettra en exergue des nouvelles formes de monétisation dont on ne peut aujourd’hui qu’apercevoir l’évolution et l’ombre d’une disruption.

Et puis, on ne l’a pas encore écrit mais on peut aussi affirmer sereinement que la 5G permettra, dans plusieurs cas, d’aller bien plus vite que la 4G…

Dépendance au smartphone : quelles différences entre les filles et les garçons ?

30 mercredi Sep 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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22 septembre 2020, 22:49 CEST

Auteur

  1. Elodie GentinaAssociate professor, marketing, IÉSEG School of Management
IESEG School of Management

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Les adolescentes tendent à être dépendantes au smartphone en cherchant à renforcer leurs relations avec les autres. Shutterstock

Le smartphone est omniprésent dans le quotidien des adolescents. Entre 10 ans et 15 ans, ils sont 87 % à posséder un smartphone. C’est même le cas de 65 % d’entre eux depuis l’entrée en classe de sixième. Dès lors, ils sont de plus en plus nombreux à craindre la perte de ce portable qui les relie à leurs amis et au monde, et à ressentir le besoin de consulter fréquemment les messages et notifications qu’ils reçoivent.

Dans l’une de mes recherches sur la « génération Z » publiée en 2018, j’estimais que 85 % des 15-18 ans pouvaient être considérés comme dépendants à leur smartphone, contre 77 % des 18-24 ans et 68 % des 25-34 ans. Mais quels usages les adolescents font-ils vraiment de leurs smartphones ? Et existe-t-il des différences entre les filles et les garçons pour expliquer l’usage dépendant au smartphone ?

En un domaine où la connaissance est souvent plus intuitive que scientifique, j’ai cherché à comprendre l’effet du genre sur les mécanismes sous-jacents aux interactions des 15-18 ans avec leurs smartphones et leurs pairs.

Un terrain à explorer

À ce jour, rares sont les études qui adoptent l’angle du genre pour explorer les usages du smartphone. La plupart des recherches menées ne distinguent pas les pratiques des adolescents et des adolescentes. Il arrive que des travaux n’incluent que des adolescents, ou plus souvent que des adolescentes, mais elles justifient ce choix par des différences en matière de consommation, sans cependant tenter de les modéliser.


À lire aussi : Les écrans, atouts ou freins du dialogue familial ?


Dès lors, dans ces études, le genre apparaît plutôt comme une donnée biologique que comme un objet de recherche en soi en marketing alors même que les nouvelles « gender studies » cherchent à explorer les fondements de l’élaboration du genre à travers la consommation.

Par ailleurs, des études descriptives montrent que les filles tendent à de devenir plus accros à leur smartphone que les garçons. Par exemple, à partir d’un échantillon de 976 étudiantes et 820 étudiants, une étude indique que le risque d’addiction est de 23,9 % chez les filles contre 15,1 % chez les garçons.

Jouer ou discuter

Au travers d’une recherche menée auprès de 463 adolescents français (âge moyen, 16 ans), et en s’appuyant sur la théorie des usages et gratifications, nous avons confirmé les différences dans les formes d’usage du smartphone entre les filles et les garçons.

L’approche fonctionnaliste de type « uses and gratification » amorcée par les travaux de Katz est un modèle pour l’étude des usages qui s’adapte particulièrement bien au smartphone. Cette théorie postule qu’un individu utilise les communications de masse pour se connecter (ou prendre de la distance) avec d’autres (soi-même, famille, amis, nation, etc.) à travers des relations soit instrumentales, soit affectives ou encore d’intégration.

Les adolescentes tendent à être dépendantes au smartphone en cherchant à renforcer leurs relations avec les autres – donc pour des motivations sociales – alors que les garçons ont plutôt des motivations liées au processus : ils gagnent satisfaction de l’expérience de naviguer sur le portable dans son processus fonctionnel.

Les filles auraient-elles plus de risques que les garçons de devenir dépendantes au smartphone ? Shutterstock

Les usages numériques sont également genrés : les garçons passent plus de temps à regarder des vidéos et à jouer sur leur smartphone alors que les filles préfèrent les réseaux sociaux. De plus, il existe des différences de genre dans les pratiques de sécurité en ligne : 63 % des garçons déclarent avoir des mots de passe compliqués contre 57 % des filles.

Bricolages identitaires

Ces différences s’enracinent dans le processus de socialisation de genre des filles et des garçons qui continuent d’être élevés de façon différenciée selon les normes et représentations liées au genre. Les travaux en sociologie rendent compte des différences de genre au regard de la construction identitaire des adolescents. Ils montrent que les garçons construisent leur identité de manière indépendante, veulent diriger la communication et utilisent la relation à l’autre comme support.

Au contraire, les filles construisent leur identité en interaction avec les autres, elles sont plus enclines dans leurs relations aux pairs à proposer du soutien, laissent plus de place à la parole de l’autre et développent une relation collaborative et pro-sociale avec leurs amis. Les adolescents se servent du smartphone comme un outil pour le « bricolage identitaire », si on reprend les propos de Kaufmann.

Si les marketeurs s’intéressent à ces données pour s’adapter à une vision « genrée » de la consommation, ces résultats sont aussi précieux pour les éducateurs qui veulent aider les adolescents à prendre du recul par rapport aux outils numériques et réfléchir leurs usages.

Deuxième article du jour : 5G Les enjeux géopolitiques

29 mardi Sep 2020

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  1. Christine Dugoin-ClémentAnalyste en géopolitique, chercheuse à Paris 1-la Sorbonne ( IAE) et à Saint Cyr Coëtquidan., IAE Paris – Sorbonne Business School

Christine Dugoin-Clément ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

IAE Paris – Sorbonne Business School
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

IAE Paris – Sorbonne Business School et Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne fournissent des financements en tant que membres adhérents de The Conversation FR.

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Mike Pompeo devant une carte des États-Unis portant le slogan « 5G Clean Path »
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo présente le plan « 5G Clean Path », qui vise à protéger toutes les données transitant sur les réseaux 5G entre les installations diplomatiques américaines et les États-Unis, le 29 avril 2020 à Washington, DC. Andrew Harnik/Pool/AFP

Le débat relatif à la 5G, qui permettrait d’échanger sans temps de latence 14 à 20 fois plus de données que l’actuelle 4G, s’enflamme. Il se cristallise, notamment, autour des problématiques environnementales que soulève cette nouvelle technologie.

Cette question, évidemment essentielle, tend à monopoliser un débat qu’elle prive d’une lecture géopolitique du développement de la 5G. Or cet aspect est également d’une grande importance.

Des tensions économiques à une guerre économique

Si la 5G enflamme le débat français, la discussion dépasse également largement les frontières de l’Hexagone. En effet, l’un des principaux acteurs se trouve être une société chinoise, objet de l’attention toute particulière des États-Unis.

Dans la stratégie de sécurité nationale des États-Unis parue en 2017, la Chine est désignée comme un « concurrent stratégique » au regard de la sécurité, de l’influence et de la puissance américaines. Étaient notamment visées les pratiques commerciales offensives de Pékin, parmi lesquelles l’espionnage industriel.

Dès juin 2018, avec la première augmentation des droits de douane décidée par le président Trump, les deux États s’engagent dans une guerre commerciale intense. L’accroissement des taxes américaines sur 5 700 catégories de produits chinois est immédiatement suivi de menaces de la part de la Chine.https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=981821633211109376&lang=en&origin=https%3A%2F%2Ftheconversation.com%2Fles-enjeux-geopolitiques-de-la-5g-146494&siteScreenName=FR_Conversation&theme=light&widgetsVersion=219d021%3A1598982042171&width=550px

Si cette guerre commerciale affecte les deux pays, elle affaiblit particulièrement certains secteurs économiques américains. Il s’agit notamment de l’agriculture, majoritairement située dans les zones rurales et les grandes plaines. Or cette zone géographique constitue un important réservoir de votes en faveur de Donald Trump, qui se retrouve ainsi contraint de concilier le maintien de sa ligne « America first » et la sécurité économique de ses partisans.

Dans un esprit de riposte, les Américains signent alors un contrat de vente pour une soixantaine d’avions de chasse avec Taiwan, zone hautement sensible pour la Chine, qui déploie de plus en plus d’avions militaires aux bordures de l’espace aérien de l’île.

Un enjeu de souveraineté : espionnage industriel et vol de propriété intellectuelle

Outre la guerre économique, la relation entre les deux pays s’est particulièrement tendue après l’adoption par la RPC de la loi sur le renseignement en 2017. Ce texte fait « obligation aux citoyens chinois de soutenir le travail de renseignement national ». Même s’il n’autorise pas l’espionnage préventif, le travail de renseignement national devant avoir un caractère défensif, ce texte a fait l’effet d’une bombe car il a été interprété comme destiné à permettre, voire à imposer, l’espionnage par toute structure ou citoyen chinois.

Le rapport rédigé en 2018 par le Bureau de la politique commerciale et manufacturière de la Maison Blanche, intitulé « Comment l’agression économique de la Chine menace les technologies et propriétés intellectuelles des États-Unis et du monde », montre que ce sujet était déjà éminemment sensible aux yeux des Américains. Le climat se détériore encore suite aux différentes attaques menées par des groupes de hackers, notamment ceux connus sous les appellations APT 1 et APT 10, soupçonnés d’être liés au gouvernement chinois.

Dans ce contexte, on comprend l’inquiétude suscitée par l’accès de Huawei au développement de la 5G. En effet, cette technologie autorisera l’échange massif de données, y compris à caractère sensible, sans que puisse être totalement exclue, nonobstant les dénégations de Huawei, l’installation de systèmes permettant la captation des informations transitant par un réseau 5G maîtrisé par cette société chinoise.https://www.youtube.com/embed/QWVhr2Is2XM?wmode=transparent&start=0

Cette inquiétude ressort très fortement des chefs d’accusation présentés par le Département de la Justice américain dans sa demande d’extradition de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei et fille du fondateur de l’entreprise, à la suite de son interpellation le 1er décembre 2019 au Canada à la demande de ces mêmes autorités américaines. Si l’accusation principale porte sur la violation de l’embargo contre l’Iran qu’aurait commise la firme chinoise, une dizaine de chefs d’accusation concernent exclusivement des faits d’espionnage industriel.

Dans la foulée, Huawei a été inscrite sur la liste noire du département du Commerce, ce qui interdit aux entreprises américaines de travailler avec elle, sauf à obtenir préalablement une licence spécifique.

Les États-Unis enjoignent clairement leurs alliés européens à adopter des mesures similaires. La crise s’accentuant avec la course au développement de la 5G, Donald Trump a signé le 6 août 2020 deux décrets exécutifs interdisant aux Américains de s’engager dans des transactions avec les sociétés mères chinoises des applications mobiles TikTok et WeChat, interdictions devant prendre effet à la mi-septembre.

La préoccupation concernant la possible captation d’informations par la firme chinoise est partagée par l’UE. Le 29 janvier 2019, le vice-président de la Commission européenne en charge du numérique a affirmé que, du fait de l’adoption de la loi chinoise sur le renseignement, il est possible que les composants Huawei comportent des portes dérobées, des programmes malveillants et des micropuces permettant un accès à distance aux dispositifs d’information.

Enjeu européen et affrontements stratégiques de puissance

Outre cette déclaration, l’UE est un théâtre de première importance, tant pour le développement de la 5G chinoise que pour la guerre commerciale sino-américaine. Pour la Chine, gagner le marché européen s’intégrerait dans une stratégie plus large d’affaiblissement de la puissance étasunienne sur le Vieux Continent. Avec la 5G, non seulement la RPC gagnerait un marché représentant une manne financière, mais elle pourrait aussi créer un lien, sinon une dépendance, des États européens l’ayant choisie au détriment du concurrent américain.

Si l’UE a conscience d’être un enjeu, elle ne présente pas un front uni, les pays membres affirmant des postures différentes face à Huawei. Certains, comme le Royaume-Uni, interdisent l’adoption de la technologie chinoise alors que d’autres, comme la France, adoptent une position médiane : ils l’excluent des secteurs sensibles comme ceux liés à la défense nationale, mais proposent des accès somme toute limités.

Même si le risque d’espionnage par la Chine est bien perçu par les États européens, certains d’entre eux ont peu apprécié les pressions américaines tendant à influencer leurs choix. En ce sens, proposer une voie médiane pourrait être un moyen d’affirmer une position géopolitique indépendante face aux États-Unis tout en essayant de négocier une politique de réciprocité, comme l’a récemment souligné le ministre français des Affaires étrangères : l’objectif serait de « rééquilibrer par le haut nos relations en matière de commerce et d’investissement en parlant d’une seule voix au niveau européen » afin d’obtenir de la Chine une ouverture réciproque de son marché.

En outre, l’UE dispose de deux entreprises à même de proposer leurs services en matière de 5G, Nokia et Ericsson, alors que les États-Unis en sont totalement démunis. Si ces deux entreprises accusent un certain retard relatif quant au déploiement de la 5G, elles restent néanmoins compétitives, notamment Nokia qui est en mesure de proposer la même complétude de services que Huawei et d’assurer la totalité de la chaîne, de l’accès, aux câbles sous-marins en passant par le transport et la transmission optique.https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-1&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1286685319547551745&lang=en&origin=https%3A%2F%2Ftheconversation.com%2Fles-enjeux-geopolitiques-de-la-5g-146494&siteScreenName=FR_Conversation&theme=light&widgetsVersion=219d021%3A1598982042171&width=550px

Au-delà même de l’enjeu que représente le continent européen, se joue là une autre question majeure : le signal envoyé au reste de la communauté internationale. En effet, si la Chine envoie déjà un premier signal fort avec son équipementier en capacité de déployer de la 5G, gagner le marché européen, alors que les États-Unis cherchent à l’en empêcher, porterait un coup au prestige de la bannière étoilée et renforcerait une politique globale ayant déjà permis à Huawei de déployer la 5G dans d’autres pays comme l’Afrique du Sud, la Turquie ou l’Indonésie.

Un pari sur l’avenir technologique : la maîtrise du monde de demain

Les États-Unis, nous l’avons dit, ne disposent pas d’entreprises capables de déployer la 5G. Or il s’agit là d’un enjeu structurant pour l’économie et l’industrie. Si la 5G permet à l’internaute de surfer bien plus vite et sans latence, elle permettra aussi de développer la télémédecine, les smart cities, l’Internet des Objets (IoT), de changer des modes de production ou de rationaliser les flux ferroviaires, maritimes et aériens. En termes de défense, elle deviendra également une pierre angulaire de nombreux changements tactiques et stratégiques.

Ainsi, de même que le passage à la fibre a pu changer les pratiques et représenter un avantage pour certaines entreprises, la 5G sera probablement une révolution technologique. Ne pas s’y associer pourrait engendrer une prise de retard potentiellement difficile à combler pour certaines entreprises. Or, à ce jour outre la Chine, seules deux sociétés, la finlandaise Nokia et la suédoise Ericsson, sont en mesure d’entrer dans la course. Ces deux États n’étant pas membres de l’OTAN, ils bénéficieront probablement d’une image positive de neutralité aux yeux des États extérieurs à l’UE et à l’Alliance atlantique.

Des ingénieurs d’Ericsson travaillent sur un banc d’essai radio 5G lors d’une démonstration au SingTel à Singapour le 2 août 2016. SingTel et Ericsson, le fabricant suédois d’équipements de réseau sans fil, ont fait équipe pour exploiter le potentiel de la technologie 5G en Asie du Sud-Est. Roslan Rahman/AFP

Néanmoins, ces deux sociétés, bien que concurrentielles en termes de technologie, de brevets déposés ou de contributions au standard 3GPP, ne bénéficient pas de l’appui d’un État puissant pour soutenir leurs efforts de déploiement, tant financièrement que diplomatiquement. À la différence de Huawei en Chine, elles n’ont pas davantage la possibilité de déployer leurs technologies sur un vaste territoire. Les États-Unis ne sont pas en capacité d’entrer en compétition avec Huawei, quand bien même ils se lanceraient dès aujourd’hui dans le développement de ces technologies. Dès lors, ils pourraient parfaitement être tentés de procéder à la captation a minima d’une de ces deux entreprises, soit sous une forme collaborative, en proposant l’appui de leur puissance économique, financière et géographique, soit dans une approche plus offensive, spoliant ainsi l’Europe de ses champions dans une course qui semble déjà dessiner le monde de demain.

Dans l’implantation de la 5G, le rôle de l’opinion publique n’est pas négligeable. Or celle-ci redoute d’être victime de l’espionnage chinois et a une image globalement négative de la RPC du fait des agissements récents de Pékin à Hongkong, vis-à-vis de Taiwan ou encore envers la communauté ouïgoure.

Cette défiance, qui a contribué à rendre moins attractive la technologie de Huawei auprès des populations, a encore été renforcée par la communication particulièrement agressive des ambassadeurs de Chine, ces « loups guerriers » dont le comportement a été jugé insultant, caricatural et indigne du niveau diplomatique. À titre d’exemple, on peut évoquer un texte émanant de l’ambassade de Chine en avril 2020 qui a provoqué la convocation de l’ambassadeur au ministère français des Affaires étrangères.

On l’aura compris, la 5G voit s’affronter des acteurs pour des enjeux de pouvoirs où les rivalités et les manœuvres utilisées nécessitent, pour être décryptées, de recourir à une lecture mêlant géographie, histoire, économie, sociologie, et sciences politiques – en somme, une réelle analyse géopolitique.

Plan de reboisement en France : 200 millions… et des blocages

29 mardi Sep 2020

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22 septembre 2020, 22:44 CEST

Auteur

  1. Catherine ColletChercheuse en sylviculture, Inrae
INRAE

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Près de Seignosse, dans les Landes. David/Flickr, CC BY-NC-ND

Dans le cadre du cinquième anniversaire de The Conversation France, nous vous proposons une plongée dans les forêts françaises à l’heure des dérèglements climatiques… En attendant d’évoquer plus largement la vie des arbres lors de notre rencontre du 19 novembre prochain à Metz.


C’est l’un des plus importants postes de dépenses prévues dans le volet « environnement » du plan de relance présenté le 3 septembre 2020 par le gouvernement : le reboisement.

Pour atteindre l’objectif annoncé de planter 45 000 hectares de forêts, une enveloppe de près de 200 millions d’euros doit être débloquée pour aider au renouvellement par plantation des peuplements ayant dépéri ces dernières années sous l’effet des sécheresses, des canicules ou des pathogènes.

Ce plan de reboisement ambitieux apparaît aujourd’hui d’autant plus essentiel que les forêts jouent un rôle décisif dans la lutte contre le changement climatique. Selon le ministère de la Transition écologique, la filière forêt-bois permet en effet de compenser 20 % des émissions françaises de CO2.

Le reboisement contribue à la pérennité des espaces forestiers : il permet d’assurer le maintien de l’ensemble des services – économiques, culturels, environnementaux – rendus par la forêt ; on pourra ici citer le soutien aux filières économiques locales, l’amélioration de la qualité de l’eau, le maintien des habitats naturels et de la biodiversité ou le support d’activités récréatives.

La plantation est un outil de choix pour l’adaptation des forêts au changement climatique car elle permet, dans les espaces où cela semble nécessaire, la substitution des essences existantes par d’autres, plus adaptées au climat futur attendu, ou par des essences résistantes aux ravageurs biotiques (chalarose du frêne, processionnaire du chêne, scolyte de l’épicéa par exemple).

La plantation permet notamment de reconstituer les forêts dans les situations (aléas climatiques, ravageurs) où le peuplement n’est plus en mesure de produire les graines nécessaires à la régénération naturelle.

La filière forêt-bois en France

Voici quelques repères importants concernant l’activité forestière française.

En 2019, la production annuelle de bois dans les forêts du territoire s’élevait à plus de 85 millions de m3. La récolte atteint, elle, près de 39 millions m3 (avec plus de 19 m3 en bois d’œuvre, 10,5 m3 en bois d’industrie et plus de 8 m3 en bois énergie pour la production de chaleur/chauffage).

Dans la métropole française, la forêt est à 70 % privée ; 20 % appartiennent aux collectivités (principalement des communes), les 10 % restants correspondant aux forêts domaniales (propriété privée de l’État).

Plus de 30 % du territoire de la métropole est couvert par la forêt, ce qui représentait, en 2019, près de 17 millions d’hectares (dont 62 % de peuplements feuillus, 19 % de résineux, 19 % de mélange et autres). Enfin, le secteur forêt-bois représente 425 000 emplois environ.

Un secteur peu rentable et fragmenté

Lorsqu’ils décident de reboiser, les propriétaires de parcelles forestières vont privilégier certains des objectifs évoqués plus haut, en fonction de l’importance qu’ils accordent aux différents services rendus par la forêt.

Des acteurs publics et privés, notamment les investisseurs dits « institutionnels » – banques, assurances ou fonds d’investissement – auront davantage tendance à adopter une démarche de valorisation économique des habitats naturels, affichant alors un objectif de rentabilité grâce à la vente de bois ou, plus rarement, une perspective de plus-value foncière à la revente.

À l’inverse, de nombreux propriétaires, privés et publics, s’inscrivent dans une perspective patrimoniale et sont disposés à investir dans des reboisements, même si leur projet ne sera jamais rentable sur un plan financier, dès lors qu’il permet d’assurer la transmission d’une « belle forêt » aux générations futures.

L’équilibre entre les différents objectifs assignés à la future plantation varie bien sûr considérablement selon le contexte local et l’importance des enjeux environnementaux et sociaux perçus par le propriétaire.

Soulignons toutefois que certains acteurs publics, à l’image de l’Office national des forêts, peuvent grâce à un système de péréquation nationale, envisager l’équilibre financier du système forestier à grande échelle : les forêts productives compensent les forêts où ce sont les enjeux environnementaux et sociaux qui priment.

Des freins multiples au reboisement

Les coûts financiers constituent à l’heure actuelle un premier frein au reboisement. Les investisseurs doivent s’engager pour longtemps (le chêne met par exemple 100 à 150 ans à devenir mûr pour la production forestière) et les rendements, déjà moins intéressants que bon nombre de placements, tendent à diminuer en raison de la composante risque qui devient beaucoup plus forte.

Avec la fréquence des aléas climatiques et biotiques (tempêtes, sécheresse, insectes, etc.), l’ère de la forêt synonyme d’assurance à long terme, avec un cours du bois relativement stable, semble aujourd’hui révolue.

Sur le plan économique, le secteur est également fragilisé par sa grande fragmentation. Il se compose d’entreprises de toutes tailles, de coopératives, de petits propriétaires fonciers, d’acteurs institutionnels… À l’échelle de la France, on n’est ainsi pas en mesure de connaître précisément la surface des forêts plantées chaque année !

Cette faible intégration de la filière, si elle reste toutefois très variable selon les régions, devient un obstacle lorsqu’il s’agit de faire face à des situations critiques.

Ainsi, lors de la crise des scolytes, ce parasite qui ravage les forêts plantées d’épicéas dans l’Est de la France depuis 2018, cette fragmentation a compliqué la définition d’un message et d’une stratégie communs ; seul le rapprochement des acteurs régionaux de l’aval et de l’amont de la filière a finalement permis une réponse collective.

L’élaboration de la stratégie de reboisement des forêts endommagées par les scolytes nécessitera elle aussi la construction d’une vision partagée par les différents acteurs. A contrario, les acteurs sont moins dispersés en Nouvelle-Aquitaine, pour des raisons historiques liées à l’installation de la forêt landaise aux XIXe et XXe siècles, facilitant ainsi l’émergence de stratégies collectives.https://www.youtube.com/embed/clPYA6GAw3A?wmode=transparent&start=0La crise des scolytes en région Grand Est. (ONF/Youtube, 2019).

Des taux d’échec inquiétants

Cette fragmentation conduit aussi à limiter la capacité d’innovation de la filière et notamment la capacité à faire évoluer les pratiques sylvicoles et à améliorer leurs performances techniques. En effet, les échecs de plantation, parfois fréquents pour les essences les plus sensibles, constituent un autre frein au reboisement.

L’état sanitaire des forêts françaises demeure aujourd’hui préoccupant. En raison des printemps et des étés de plus en plus secs, les années 2015, 2018 et 2019 ont enregistré les taux d’échecs des plantations record : 30 à 40 % selon l’enquête annuelle du département « Santé des forêts » du ministère de l’Agriculture. Et 2020 s’annonce encore comme une mauvaise année.

Ces échecs sont aggravés par différents facteurs « biotiques » : les cerfs, chevreuils et sangliers qui broutent ou déterrent les jeunes plants ; les insectes herbivores (hannetons, hylobe) qui les consomment, au niveau des feuilles comme au niveau des racines ; ou encore la végétation spontanée (fougère, ronce) qui apparaît dans les jeunes plantations et entre en compétition avec les plants pour l’eau ou les nutriments du sol.

Les plants, fragiles en sortant de la pépinière, doivent être protégés contre tous ces aléas pendant la période d’installation de la plantation, de quelques mois à quelques années. Depuis une bonne décennie, ces échecs récurrents deviennent inquiétants pour certaines essences, comme le chêne ou le sapin de Douglas. En revanche, d’autres essences, comme le pin maritime, première essence de reboisement en France, sont plus robustes et rencontrent davantage de succès.

Par ailleurs, le reboisement affecte l’environnement et peut, tout particulièrement, modifier de façon transitoire la végétation et la faune, et perturber le sol. Il importe de limiter ces impacts, notamment dans les milieux les plus sensibles.

Nos recherches visent justement à améliorer les techniques pour limiter les échecs. Nous produisons à cette fin des fiches techniques et des tutoriels vidéo à destination des professionnels.

Le reboisement, aussi un enjeu de société

Le reboisement se heurte enfin à des limites d’ordre sociologique et rencontre, parfois, des oppositions vives. Celles-ci sont alimentées en premier lieu par des questionnements sur l’impact environnemental du reboisement ; elles peuvent mener au rejet de certaines pratiques considérées comme trop radicales et trop perturbantes pour l’environnement. Ainsi, la coupe rase, le choix de certaines essences, la mécanisation, l’engrillagement, sont fréquemment montrés du doigt et constituent autant de sujets de conflits potentiels entre les acteurs concernés.

Le décalage entre les points de vue des acteurs résulte à la fois d’une méconnaissance par la société des enjeux liés à la plantation, et d’une prise en compte insuffisante par les praticiens des attentes sociales.

Face à ce problème, nous essayons d’effectuer un travail pédagogique auprès des différents acteurs – grand public, professionnels, propriétaires forestiers – que nous touchons grâce à des structures spécialisées (parcs naturels), les interprofessions ou les organismes de conseil et de gestion forestière.

Nous avons élaboré une stratégie globale incluant la formation et les campagnes de sensibilisation des praticiens forestiers, des actions de communication éducative ciblant le grand public, et des journées d’échanges entre les acteurs. Avec l’objectif de les faire réfléchir collectivement au fonctionnement dynamique et complexe d’une forêt et aux leviers d’action possibles pour assurer, ensemble, un renouvellement forestier réussi.

Deuxième article du jour – Débat 5G, Vie privée et risque d’un « capitalisme de la surveillance », l’oublié des débats sur la 5G

28 lundi Sep 2020

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  1. Yannick ChatelainEnseignant Chercheur. Head of Development. Digital I IT, Grenoble École de Management (GEM)
Grenoble École de Management (GEM)

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Le déploiement du réseau 5G doit débuter d’ici la fin de l’année en France. F. Muhammad / Pixabay

La rentrée parlementaire du 15 septembre dernier aura été marquée par de vives discussions sur le développement du réseau 5G. Une rentrée d’autant plus « électrique » que le président de la République avait, pas plus tard que la veille, confirmé sa volonté de « prendre le tournant » de la cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile.

Emmanuel Macron avait de surcroît tourné en dérision la demande de moratoire d’élus de l’opposition en évoquant des opposants à cette volonté qui préféreraient le modèle « amish » et le « retour à la lampe à huile ».https://www.youtube.com/embed/J9k8HxsRUU0?wmode=transparent&start=0Emmanuel Macron défend la 5G devant des entreprises du numérique (Ouest-France, 15 septembre 2020).

Si la 5G fait autant débat, c’est qu’elle interroge ! Elle « hystérise » à tel point qu’elle a même été prise en otage pour nourrir des thèses conspirationnistes, à l’image des, contenus sur ses liens supposés avec la propagation du coronavirus.

Cette situation exige de tous les acteurs des réponses étayées, fondées sur des faits, aux nombreuses questions que pose son déploiement sur le territoire national, qui devrait débuter en fin d’année.

De plus en plus d’appareils connectés

Les enjeux autour de la mise en place de la 5G sont en effet multiples. Par-delà les problématiques économiques et géopolitiques, certains s’interrogent notamment des possibles impacts sur la santé.

De manière moins spectaculaire dans les débats, la 5G questionne également sur la vie privée. Ce déploiement ne peut pourtant pas se passer d’une réflexion approfondie sur ses factuelles faiblesses actuelles en la matière et les moyens à mettre en œuvre pour préserver les libertés individuelles.

Dès le 5 mars 2019, le consultant en sécurité Filip Chytrý appelait à la vigilance dans une interview accordée au site Nexpit. Il soulignait que le déploiement de la 5G irait de pair avec une augmentation du nombre d’appareils connectés conjuguée à une centralisation des données de l’utilisateur.

Il pointait que cette technologie surpuissante (jusqu’à 1,4 Gbit/s en téléchargement) allait être en mesure de confier à un seul opérateur (choisi par le consommateur) toutes ses données personnelles.

Fort de ces constats, il s’inquiétait que personne au plus haut niveau ne s’occupe alors d’essayer de « créer un processus et une structure de soutien » pour éviter que le pouvoir ne soit concentré entre les mains de quelques entreprises. Les propos alarmistes de Filip Chytrý ont été corroborés par d’autres (outre-Atlantique) en des termes encore plus alarmistes qui ont engendré des actes forts.https://content.jwplatform.com/players/23R69iml-M5v8pC1c.html

Quelques mois plus tard, en septembre 2019, le projet Waterfront Toronto – « ville intelligente » (smart city) s’appuyant sur la technologie 5G – développé par une filiale de la société mère de Google, Alphabet, a été ainsi sévèrement remis en cause pour ce qui concerne sa politique de confidentialité et sa collecte de données.

Le projet de modernisation de cette ancienne friche industrielle de la ville canadienne prévoyait notamment l’installation de nombreux capteurs, en particulier pour mesurer les déplacements de la population.

« Remplacer la démocratie »

Dans un rapport de 99 pages, un groupe d’experts en technologie avait qualifié le plan directeur du projet de « quelque peu lourd et répétitif » et estimé que ce plan « ne semblait pas placer le citoyen au centre du processus de conception des innovations numériques, comme cela avait été promis au début et qui était nécessaire à la légitimité ».

Dans la foulée, Roger McNamee, l’un des premiers investisseurs des sociétés Google et Facebook, a exhorté les responsables à abandonner le projet en soulignant le risque « de remplacer la démocratie par une prise de décision algorithmique ». Selon Roger McNamee :

« Le projet de “ville intelligente” sur le front de mer de Toronto est la version la plus évoluée à ce jour de ce que la sociologue Shoshana Zuboff, professeure émérite à Harvard, appelle le “capitalisme de surveillance”. »

Une nouvelle forme de capitalisme

Selon Shoshana Zuboff, ce « capitalisme de surveillance », dans lequel les capacités à orienter et à tirer profit de nos préférences personnelles constitueraient le moteur de l’économie, est appelé à remplacer à terme le capitalisme industriel.https://www.youtube.com/embed/KTASJKhceC0?wmode=transparent&start=0Les menaces du capitalisme de la surveillance (Xerfi canal, juillet 2020).

Mais finalement, le 7 mai 2020, le projet de smart city sise à Toronto était abandonné.

Fort de cette expérimentation outre-Atlantique, à l’instar du projet de « ville intelligente », un « pays intelligent » gagnerait dans le déploiement de cette nouvelle technologie à se doter d’un plan directeur pour éviter que ces projets n’évoluent en potentiels outils de surveillance généralisée au service d’une poignée de grandes entreprises. Un plan plaçant le citoyen au centre du processus de conception des innovations numériques afférentes permises par la 5G.


« Avant de critiquer les erreurs d’autrui, prenez le temps de compter jusqu’à dix, dix pour compter les vôtres ! » (proverbe amish)

Les trottinettes électriques, bonnes ou mauvaises pour le climat ?

28 lundi Sep 2020

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22 septembre 2020, 22:46 CEST •Mis à jour le 23 septembre 2020, 09:58 CEST

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  1. Anne de BortoliChercheur en durabilité des transports (et ingénieur-chercheur en éco-conception routière), École des Ponts ParisTech (ENPC)
ENPC - École des Ponts ParisTech

ENPC – École des Ponts ParisTech apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.

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En septembre 2019 à Paris. Martin BUREAU / AFP

Alors que les effets dramatiques des dérèglements climatiques se font sentir de manière plus intense chaque année, les donneurs d’ordre publics et privés réalisent progressivement l’urgence de prendre des décisions drastiques pour réussir la transition climatique.

Le transport constitue un des leviers de cette transition, puisqu’il comptabilisait déjà 14 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2010, sans tenir compte des émissions liées aux infrastructures, à la production des véhicules, et aux autres services adjacents.

À ce titre, l’émergence massive des trottinettes électriques partagées en 2017-2018 aurait pu sembler providentielle : un véhicule de 17 kg transportant une personne semble prometteur sur le plan environnemental, notamment lorsqu’on le compare à la voiture, un monstre de 1300 kg transportant à peine plus de passagers !

Pourtant, très vite, ces nouveaux engins ont créé des conflits entre usagers de l’espace public, devenant l’objet de nombreuses critiques : accidentogènes, ne dépassant pas les 28 jours de durée de vie en moyenne, polluantes… Les pouvoirs publics ont réagi plus ou moins vigoureusement, allant jusqu’à interdire les trottinettes dans certaines villes, à l’image de Barcelone.

Reste un dernier aspect, essentiel : l’impact de ces véhicules en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Les trottinettes sont-elles (aussi) néfastes pour le climat ? C’est ce que nous avons cherché à savoir.

Premières évaluations outre-Atlantique

La première évaluation scientifique robuste à ce sujet a été publiée en été 2019 aux États-Unis.

Selon ces travaux, une trottinette électrique partagée générerait dans ce pays autour de 130 grammes de CO2 équivalent par personne et par kilomètre parcouru.

Un impact plus faible que la voiture, mais globalement plus important que les transports en commun. La validité des résultats de cette étude est néanmoins restreinte aux USA, et ils ne renseignent par ailleurs pas le caractère écologique de l’arrivée des trottinettes. Pour cela, une étude plus systémique doit être réalisée.

Les trottinettes électriques en libre service ont perturbé des schémas de mobilité urbaine relativement stables, remplaçant des déplacements auparavant effectués via un autre mode de transport : c’est ce que l’on appelle des « reports modaux ». En tant que nouveau service, elles ont aussi généré des déplacements qui n’auraient pas été effectués autrement, on parle alors de « mobilité induite ». Ensuite, elles permettent de rejoindre plus directement une destination qu’en transport en commun, le trajet étant moins contraint par un itinéraire spécifique de desserte.

Pour évaluer le caractère écologique des trottinettes électriques, il faut donc étudier ce mode de transport à la lumière de ces trois aspects.

L’exemple des reports modaux à Paris

Nous avons entrepris l’évaluation des trottinettes pour la ville de Paris, en étudiant comment le bilan carbone de la mobilité parisienne a été affecté par l’arrivée de ces engins partagés sur l’année 2019.

D’abord, les reports modaux kilométriques ont été estimés sur la base d’une enquête spécifique conduite dans les rues parisiennes à l’été 2019 : deux tiers provenaient du métro et du RER, un quart du vélo et de la marche. Seuls 7 % des kilomètres parcourus en trottinettes ont remplacé la voiture (personnelle ou taxi). Malgré 8 % de déplacements induits, les déplacements parisiens ont diminué de 150 millions de kilomètres sur un an, grâce aux trajets plus directs en trottinette.

Un modèle a ensuite été développé pour évaluer de manière rigoureuse l’impact carbone des principaux modes de transport à Paris sur leur cycle de vie complet : manufacture, utilisation, entretien et fin de vie des véhicules et des infrastructures associées.

Anne de Bortoli, CC BY-NC-ND

Mobilité et parts des reports modaux kilométriques liés aux services de trottinettes partagées à Paris en 2019

L’indispensable prise en compte du cycle de vie

L’approche en cycle de vie est cruciale pour bien évaluer l’impact environnemental, sachant que la plupart des évaluations relatives à la mobilité sont restreintes aux effets de la consommation énergétique des véhicules. Or, une part importante de l’impact environnemental peut provenir de la fabrication, de l’entretien et de la fin de vie des véhicules, ainsi que de l’infrastructure nécessaire au fonctionnement de ces engins.

Le modèle que nous avons utilisé pour nos travaux estime ainsi que l’impact de l’utilisation d’une trottinette partagée à Paris vient pour moitié de la gestion de la flotte par l’opérateur – collecte des trottinettes pour les entretenir et les recharger, et pour moitié de la manufacture des trottinettes – production du cadre en aluminium et de la batterie principalement.

Dans le cas de la France, l’impact carbone lié à la consommation électrique de la trottinette se révèle négligeable.

Anne de Bortoli, CC BY-NC-ND

Un bilan carbone peu reluisant

Notre modélisation montre que les trottinettes partagées à Paris auraient généré des émissions de gaz à effet de serre supplémentaires : environ 13 000 tonnes en un an – soit l’équivalent des émissions annuelles d’une ville française de 16 000 habitants.

Trois raisons expliquent ce mauvais bilan : l’impact de la manufacture, la gestion de flotte, et les reports modaux de transports peu émissifs.

Premièrement, considérant une durée de vie de 3 750 km avant d’être mise au rebut, l’impact carbone de la production de la trottinette rapporté au kilomètre reste important. Ensuite, les émissions liées à une gestion de flotte entre Paris et la proche banlieue utilisant des vans diesel sont considérables. Certains gestionnaires sont passés à l’électrique, réduisant leur impact carbone, mais pas suffisamment pour rendre les trottinettes électriques plus performantes que les transports en commun ou les modes actifs, qui couvrent trois quarts des reports modaux kilométriques générés par les trottinettes.

De fait, les émissions évitées grâce aux économies d’énergie générées par les transferts modaux vers la trottinette ne compensent pas le surcoût carbone dû à la fabrication de ces véhicules et leur gestion.

Interdire les trottinettes ?

Ce mauvais bilan carbone doit-il inciter à chasser les trottinettes des villes ? Absolument pas !

On l’a compris, l’impact environnemental de ces engins dépend de trois facteurs : leur gestion sur cycle de vie qui dimensionne leur impact au kilomètre parcouru, la façon dont elles modifient les schémas de mobilité et l’impact des modes qu’elles remplacent.

L’impact carbone d’une trottinette partagée à Paris est de 60 grammes de CO2eq par kilomètre, si l’on exclut les impacts de gestion de flotte, ce qui est similaire à l’usage d’un vélo en libre-service. Si leur longévité monte à 5 000 kilomètres, les émissions, elles, tombent à 30 grammes : à Paris, c’est un quart de l’impact d’un kilomètre parcouru en bus diesel, un septième de celui parcouru en voiture et un dixième des émissions d’un kilomètre en taxi !

Quelles bonnes pratiques ?

Trois mots d’ordre s’imposent pour faire des trottinettes électriques un mode de déplacement plus durable : améliorer leur conception et leur longévité, réduire les émissions liées à la gestion de flotte, favoriser les reports modaux depuis les modes plus émissifs.

Pour améliorer la conception des trottinettes, l’objectif est de réduire l’impact de leur manufacture rapportée à leur longévité kilométrique. Pour cela, les constructeurs devraient s’appuyer sur des analyses de cycle de vie de leurs produits, et mettre à disposition des déclarations de performance environnementale vérifiées par des tiers indépendants, un processus déjà normalisé aux niveaux international, européen et français. L’acheteur pourra ensuite se rapporter à cette déclaration pour réaliser un achat en toute conscience.

Réduire les émissions liées à la gestion de flotte peut passer par l’optimisation des tournées et des véhicules de collecte, de la localisation des entrepôts de maintenance, ou le passage aux batteries amovibles. On peut aussi totalement supprimer cet impact en… achetant sa trottinette.

Une trottinette personnelle bien entretenue peut durer 15 000 km : elle devient alors aussi performante que les transports en commun à Paris, et bien plus performante dans la plupart des autres villes. Deux raisons à cela : les très forts taux d’occupation des transports publics parisiens minimisent leurs impacts environnementaux au passager kilomètre, et l’électricité française est l’une des moins carbonées au monde. La trottinette permet en outre de régler le fameux problème du dernier kilomètre, ce phénomène qui freine l’utilisation des transports en commun car ils nous amèneraient à quelques kilomètres de notre destination, contrairement à la voiture qui permet le porte à porte.

Bien employée, la trottinette a donc toute sa place dans un système de mobilité bas-carbone.

Deuxième article du jour, La 5G : qu’est-ce que c’est ? Comment ça marche ?

27 dimanche Sep 2020

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  1. Xavier LagrangeProfesseur en systèmes réseaux, IMT Atlantique – Institut Mines-Télécom

Déclaration d’intérêts

Xavier Lagrange travaille dans une équipe de recherche qui a régulièrement des contrats d’étude avec des sociétés du secteur des télécommunications. Ces contrats financent les travaux de recherche mais n’incluent aucune rémunération individuelle.

IMT Atlantique
Institut Mines-Télécom

IMT Atlantique et Institut Mines-Télécom fournissent des financements en tant que membres adhérents de The Conversation FR.

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En 5G, il sera possible de diffuser en direct des vidéos de très haute qualité. Alex Bracken / Unsplash, CC BY-SA

La 5G est la cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile. Si cette technologie alimente beaucoup de débats sociétaux sur son impact environnemental, sur des conséquences possibles sur la santé ou tout simplement son utilité, concentrons-nous sur les aspects technologiques.

Comment fonctionne la 5G  ? Est-ce une réelle rupture technologique ou plus simplement une amélioration des générations passées ?

Retour vers le passé

Avant d’étudier plus en détail la 5G, arrêtons-nous un moment sur les anciennes générations. La première (1G) a été introduite dans les années 1980, il s’agissait, à la différence des suivantes, d’un système analogique. Sa principale application était les téléphones de voitures.

La 2G est introduite en 1992, on passe à un système numérique, avec des téléphones capables d’émettre des appels, mais aussi de courts messages (SMS). Cette génération a également rendu possibles les premières transmissions de données à très bas débit, c’est-à-dire à la vitesse des premiers modems pour accéder à Internet.

De 2000 à 2010, c’est l’époque de la 3G, la principale amélioration est la transmission de données plus rapide, pour arriver à un débit de quelques Mégabit/s avec la 3G⁺, permettant une navigation fluide sur Internet. C’est également l’arrivée des terminaux à écran tactile qui ont fait exploser l’usage et le trafic de données sur les réseaux.

Ensuite, de 2010 jusqu’à aujourd’hui, on est passé à la 4G, avec des débits beaucoup plus importants de 10 Mégabit/s pour accéder notamment à des vidéos en streaming.

Toujours plus vite

Voici donc la 5G, l’objectif principal est encore d’accélérer la transmission des données, on devrait disposer d’un débit moyen de 100 Mégabit/s avec des pointes à quelques Gigabit/s dans les cas les plus favorables (10 à 100 fois plus rapide que la 4G).

Il ne s’agit pas d’une rupture technologique majeure, mais plutôt d’améliorations de l’ancienne génération. En effet, la technologie repose sur les mêmes principes que celle de la 4G : c’est la même forme d’onde qui sera utilisée, le même principe de transmission. C’est ce que l’on appelle l’OFDM. Cela permet de faire des transmissions en parallèle : par un traitement mathématique, on arrive à faire un grand nombre de transmissions sur des fréquences très voisines. Cela permet donc de transmettre plus d’informations en même temps. En 4G, on était limité à 1200 transmissions en parallèle, alors qu’en 5G, on sera à 3300 avec, en plus, une rapidité accrue pour chaque transmission.

Dans un premier temps, la 5G est un complément de la 4G : le smartphone se connecte en 4G et une transmission se fait en 5G seulement si disposer d’un haut débit est nécessaire et, bien sûr, si la zone est bien couverte en 5G.https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1309465230355951618&lang=en&origin=https%3A%2F%2Ftheconversation.com%2Fla-5g-quest-ce-que-cest-comment-ca-marche-146864&siteScreenName=FR_Conversation&theme=light&widgetsVersion=219d021%3A1598982042171&width=550px

Un réseau plus flexible

Le réseau qui sera déployé sera configurable, donc plus flexible. Avant, les opérateurs utilisaient du matériel dédié pour faire fonctionner les réseaux. Par exemple, la base de données de localisation indispensable pour joindre un abonné mobile était fabriquée par les équipementiers télécoms.

À terme le réseau 5G fera beaucoup plus appel aux technologies informatiques de virtualisation : la base de données de localisation est un peu comme un serveur web extrêmement sécurisé qui peut tourner sur un ou plusieurs PC. Il en est de même des différents contrôleurs permettant d’assurer le bon acheminement des données quand l’abonné se déplace dans le réseau. L’avantage est que l’opérateur pourra faire démarrer des machines virtuelles pour, par exemple, s’adapter à une demande accrue d’utilisateurs dans certaines zones ou à certains moments, et au contraire diminuer les capacités si peu de personnes sont présentes.

Il est donc possible de reconfigurer un réseau lorsque la charge est faible (par exemple la nuit) en regroupant les contrôleurs et les bases de données sur un nombre restreint de calculateurs et réaliser ainsi des économies d’énergie.

De nouvelles antennes

Comme nous l’avons vu, la technologie 5G n’étant pas très différente de la technologie précédente, il aurait été possible d’utiliser les mêmes fréquences que pour les réseaux 3G par exemple.

Les opérateurs et les organismes étatiques qui allouent les fréquences ont fait le choix d’utiliser d’autres fréquences. Cela pour plusieurs raisons : pour satisfaire une demande de débit sans cesse croissante et pour ne pas pénaliser des utilisateurs qui voudraient continuer à utiliser d’anciennes générations. Répondre à la croissance du trafic nécessite d’augmenter le spectre hertzien (c’est-à-dire les fréquences) consacré aux réseaux mobiles et cela n’est possible qu’en utilisant des gammes de fréquences plus hautes : 3,3 GHz très prochainement et probablement 26 GHz dans le futur.

Enfin, mettre en service une nouvelle technologie demande une phase de test et d’affinage avant l’ouverture commerciale. Passer à la 5G sur une bande actuellement utilisée pour une autre technologie réduirait notablement la qualité perçue par les utilisateurs (temporairement pour les possesseurs de téléphones 5G, définitivement pour les autres) et ne manquerait pas de provoquer des plaintes de nombreux clients.

Pour émettre à de nouvelles fréquences, il n’est pas nécessaire d’augmenter le nombre de sites avec des antennes-relais ; il faut cependant déployer de nouvelles antennes sur les mats existants. Ces dernières englobent un grand nombre de petites antennes et, grâce à des algorithmes de traitement de signal, ont un rayonnement plus directif qu’il est possible de contrôler finement. L’intérêt est d’avoir une transmission plus efficace en termes de rapidité, mais aussi d’énergie.

Pour comprendre, on pourrait faire une analogie avec les lampes de poche et les pointeurs-lasers. La lampe de poche, représentant les anciennes antennes, éclaire de façon diffuse dans toutes les directions et consomme beaucoup d’électricité pour finalement éclairer relativement peu loin. Le laser, au contraire, consommera moins d’énergie pour éclairer plus loin, mais de façon très étroite. Quelle que soit la technologie d’antenne, la puissance maximale du champ électromagnétique produit dans n’importe quelle direction ne doit pas dépasser les valeurs maximales autorisées pour des raisons sanitaires.

Alors, si ces nouvelles antennes consomment moins d’énergie, la 5G est-elle moins vorace ? On pourrait penser que oui, car chaque transmission d’informations consommera moins, mais malheureusement, les échanges étant de plus en plus nombreux, au global, elle devrait consommer plus. L’utilisation de nouvelles fréquences ne peut, de plus, que conduire à une augmentation de la consommation électrique des opérateurs.https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-1&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1304361047000846337&lang=en&origin=https%3A%2F%2Ftheconversation.com%2Fla-5g-quest-ce-que-cest-comment-ca-marche-146864&siteScreenName=FR_Conversation&theme=light&widgetsVersion=219d021%3A1598982042171&width=550px

De nouvelles applications

Lorsqu’on lance une nouvelle technologie sur le marché, il est difficile de prévoir toutes les applications, elles viennent plutôt après et sont provoquées par d’autres acteurs. Cela dit, on peut déjà imaginer plusieurs pistes.

La 5G permettra un temps de latence beaucoup plus faible entre les envois et réceptions de données. Prenons l’exemple d’un chirurgien opérant à distance avec un bras mécanique. Au moment où le robot touchera une partir du corps, l’opérateur pourra « ressentir » presque instantanément (de l’ordre de quelques ms pour une distance de quelques kilomètres) la résistance de ce qu’il touche et réagir en fonction, comme s’il opérait avec ses propres mains. Une latence faible est également utile pour les voitures autonomes et la télé-conduite de véhicules.

Pour les industriels, nous pouvons penser aux usines connectées et automatisées dans lesquelles un grand nombre de machines devront pouvoir communiquer entre elles et avec le réseau global.

La 5G est également une des technologies qui permettra le développement de l’Internet des objets. En équipant une ville de capteurs, il est possible de gérer au mieux l’éclairage public, les flux de véhicules, la collecte des déchets, etc. L’électricité peut être également mieux contrôlée avec une adaptation de la consommation en temps réel à la production par de multiples petites unités interconnectées, appelées smart grid.

Pour le grand public, l’augmentation de la vitesse du réseau permettra de télécharger plus rapidement tout type de fichiers, ou de pouvoir visionner en direct ou en streaming des vidéos de très haute qualité.

La philosophie du temps selon saint Augustin

27 dimanche Sep 2020

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  1. Mohamed Arbi NsiriDoctorant en histoire ancienne, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

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Saint Augustin dans son cabinet de travail, par Botticelli Eglise Ognissanti, Florence. Wikipedia

L’historien de l’Afrique du Nord tardo-antique rencontre à chaque pas la pensée de saint Augustin dont, à l’égale d’Ibn Khaldûn, toute doctrine invoque l’autorité pour s’établir ou se confirmer. Parmi les penseurs qui s’appuient sur ses textes en des sens divers au point d’en être parfois contradictoires, lesquels restent fidèles à l’orientation authentique de sa pensée, et dans quelle mesure ? Pour répondre à cette question, encore faut-il connaître Augustin, son milieu intellectuel et culturel, et sa vision du temps.

Regard sur la vie d’Augustin

Né le 13 novembre 354 à Thagaste, l’actuelle Souk Ahras, petite ville située sur la frontière tuniso-algérienne, Aurelius Augustinus était un romano-africain qui appartenait à cette petite bourgeoisie municipale, atteinte par la crise du IVe siècle. Son père Patricius était païen, mais sa mère Monnica avait embrassé, avec ardeur, le christianisme. Comme toute la jeunesse de son temps, il reçut une culture classique presque exclusivement latine, d’abord dans sa ville natale puis à Madaure et à Carthage où il fit des études supérieures. Sensible à la rhétorique latine, il occupa la chaire universitaire l’éloquence dès l’automne de l’année 374. Il s’intéressa également à la philosophie, ce qui était devenu exceptionnel pour les rhéteurs de son temps ; la lecture de l’Hortensius de Cicéron causa sur lui une profonde impression et l’initia au platonisme.

Sa religiosité inquiète le fit adhérer pendant plusieurs années à l’hérésie manichéenne. Déçu et fatigué du chahut de ses étudiants, il quitta Carthage pour l’Italie en 383 ; après un petit séjour à Rome, il s’établit à Milan où il subit l’influence de l’évêque Ambroise et fit connaissance avec la philosophie néoplatonicienne. C’est là qu’il se convertit au christianisme à l’âge de trente-deux ans.

De retour à Thagaste, il vendit les biens paternels et organisa, avec quelques amis, une sorte de communauté où il vécut dans l’ascèse et la méditation, décidé à renoncer au monde. C’est malgré lui qu’il fut ordonné prêtre d’Hippone et consacré, quatre ans plus tard, évêque de cette ville (395) où il devait siéger pendant trente-cinq ans jusqu’à sa mort dans la cité assiégée par les Vandales (430). Augustin fut donc un évêque et un homme d’action.

L’intellectuel sortit de sa tour d’ivoire et se consacra aux réalités quotidiennes et accablantes de l’administration de son diocèse ; il rendait la justice tous les jours jusqu’à midi et siégeait parfois jusqu’au soir ; il administra les biens du clergé, convoqua des conciles, présida des colloques, entreprit de multiples voyages à Carthage.

Polémiste, il combattit les schismes avec une ardeur infatigable, et joua un rôle décisif dans la lutte contre le donatisme. Après la conférence contradictoire de 411, où près de cinq cents évêques, pour moitié catholiques, pour moitié donatistes, s’affrontèrent sous la présidence d’un commissaire impérial Flavius Marcellinus, il s’en prit à l’hérésie pélagienne qui minimisait la notion de péché originel et de prédestination pour mettre l’accent sur le libre arbitre et le mérite individuel de l’homme. Il multiplia également les attaques contre les païens. Théologien et philosophe, plusieurs de ses traités explorent la philosophie du temps.

La philosophie du temps chez Augustin

Tandis qu’il adhérait au manichéisme, Augustin avait professé un matérialisme radical qui s’appliquait à sa vision du divin et de temps. C’est en réaction contre cette première vision des choses qu’Augustin enseignera la création ex nihilo. À ses yeux, le monde ne peut avoir que deux origines : ou bien Dieu le crée à partir du néant, ou il le tire de sa propre substance. Admettre cette dernière hypothèse, c’est admettre qu’une partie de la substance divine puisse devenir finie, muable, soumise aux altérations de toutes sortes et même aux destructions que les parties de l’univers subissent. Ainsi entre le divin et le muable, l’opposition est irréductible ; comment l’éternel et l’immuable peuvent-ils avoir produit le temporel et le changeant ?

Pour Augustin, la difficulté ne tient pas seulement à ce que l’éternité nous échappe, le temps même, qui nous emporte, reste une réalité mystérieuse : toute sa substance tient dans l’instant indivisible qu’est le présent. Augustin mesure, comme les stoïciens et les néoplatoniciens, le temps. Mais la grande question pour lui concerne la mesure : la longueur d’un passé qui n’est plus, d’un avenir qui n’est pas encore ou d’un présent instantané.

« Qu’est-ce donc le temps ? Qui en saurait donner facilement une brève explication ? Qui pourrait le saisir, ne serait-ce qu’en pensée, pour en dire un mot ? Et pourtant quelle évocation plus familière et plus classique dans la conversation que celle du temps ? Nous le comprenons bien quand nous en parlons ; nous le comprenons aussi, en entendant autrui en parler. Qu’est-ce que donc le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Si quelqu’un pose la question et que je veuille l’expliquer, je ne sais plus. Toutefois, j’affirme avec force ceci : si rien ne passait, il n’y aurait pas de passé ; si rien n’advenait, il n’y aurait pas de futur ; si rien n’était, il n’y aurait pas de présent. Mais ces deux temps, le passé et le futur, comment peut-on dire qu’ils “sont”, puisque le passé n’est plus, et que le futur n’est pas encore ? Quant au présent, s’il restait toujours présent sans se transformer en passé, il cesserait d’être “temps” pour être “éternité”. Si donc le présent, pour être “temps”, doit se transformer en passé, comment pouvons-nous dire qu’il “est”, puisque son unique raison d’être, c’est de ne plus être, si bien que, en fait, nous ne pouvons parler de l’être du temps que parce qu’il s’achemine vers le non-être. » (Augustin, « Les Confessions », XI, XIV, 17)

Pour sortir de cette redoutable difficulté, Augustin a proposé d’identifier le temps au mouvement ; en admettant cette solution, qui semble une simplification de celle d’Aristote, le problème disparaît, car si le temps n’est que le mouvement, il est clair que le mouvement peut être à soi-même sa propre mesure et, par conséquent aussi, qu’on pourra toujours mesurer du temps avec du temps, du mouvement avec du mouvement.

Saint Augustin par Philippe de Champaigne (Musée d’art du comté de Los Angeles).

Les Temps augustiniens

Dès le début du christianisme, même si l’enseignement de l’histoire n’a jamais fait partie des sept arts libéraux hérités de l’Antiquité classique, la réflexion sur la production historique est constitutive de la formation de la culture chrétienne. Augustin est, en cette matière comme en bien d’autres, l’auteur décisif, dont les œuvres ont été immensément diffusées et dont l’influence s’est exercée sur une foule d’autres auteurs tardo-antiques. Il lui revient d’avoir, en se fondant sur le récit biblique Genèse, fixé à six le nombre des âges du monde, depuis la Création jusqu’au Jugement dernier.

Plusieurs ouvrages d’Augustin, écrits entre 387 et 430, dont La Genèse contre les manichéens et La Cité de Dieu, mettent les six âges du monde, et les six âges de l’homme en rapport avec les six jours de la Création. Le premier âge augustinien va d’Adam au déluge, le deuxième de Noé à Abraham, le troisième d’Abraham à l’installation du royaume davidique, le quatrième de l’époque du roi Salomon à l’invasion de Nabuchodonosor II, le cinquième de l’exil babylonien au début du règne d’Hérode Antipas, le sixième du Christ au jugement dernier. Par-delà s’ouvre le septième âge sans fin de la Jérusalem céleste.

Le découpage augustinien du temps historique. » (Author provided).

Le temps présent, dans lequel les chrétiens de l’époque d’Augustin ont conscience de vivre, appartient donc, selon le découpage augustinien, au sixième âge ; celui-ci a un début bien identifié avec l’Incarnation et il aura une fin avec l’Apocalypse : mais de ce terme, l’échéance est inconnue. La division de l’histoire en six âges, plutôt qu’en quatre comme le suggérait le Livre de Daniel, a été reprise plus tard par les auteurs chrétiens de la fin de l’Antiquité ; comme c’est le cas avec Isidore de Séville (560-636). Et contrairement à bien des auteurs chrétiens antérieurs, tel que Origène (185-254) et Eusèbe de Césarée (265-339), Augustin se refuse à attribuer un nombre précis d’années à chaque âge du monde et à compter le nombre des années écoulées depuis la création du monde. Il entend dénier ainsi la validité des attentes millénaristes. Seule est légitime à ses yeux l’interprétation symbolique des nombres, mise au service d’une conception spirituelle de l’histoire et du temps.

Parole d’entomologiste : laissez la vie sauve aux araignées de la maison !

26 samedi Sep 2020

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Auteur

  1. Matt BertoneExtension Associate in Entomology, North Carolina State University
CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information

Cet article est republié dans le cadre de la prochaine Fête de la science (qui aura lieu du 2 au 12 octobre 2020 en métropole et du 6 au 16 novembre en Corse, en outre-mer et à l’international) dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition aura pour thème : « Planète Nature ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.


Il sera probablement dur de vous convaincre, mais laissez-moi essayer : ne tuez pas la prochaine araignée que vous croiserez chez vous.

Pourquoi pas ?

Car les araignées sont une partie importante de la nature ainsi que de l’écosystème domestique.

Des araignées vivent chez vous

Les gens aiment penser que leur logement est sûr et isolé du monde extérieur. Pourtant, de nombreux types d’araignées peuvent y être retrouvés. Certaines sont accidentellement piégées, alors que d’autres ne sont que des visiteuses temporaires. Quelques espèces s’épanouissent même à l’intérieur, y passant leur vie avec plaisir, et se reproduisant.

Ces arachnides sont généralement discrets, et presque toutes les araignées que vous rencontrez ne sont ni agressives ni dangereuses. Elles peuvent même offrir leurs services, en dévorant des parasites – et certaines mangent même d’autres araignées.

Une Malmignatte des maisons achève une proie attrapée dans sa toile. Matt Bertone, CC BY-ND

Mes collègues et moi avons mené une enquête dans 50 maisons de Caroline du Nord pour inventorier quels arthropodes vivent sous nos toits. Chaque foyer visité abritait des araignées : en particulier la Malmignatte des maisons et les pholques.

Un pholque, parfois appelé papa longues jambes (à ne pas confondre avec les faucheurs). Matt Bertone, CC BY-ND

Ces deux espèces construisent des toiles, où elles guettent, à l’affût d’une proie à attraper. Les pholques laissent quelques fois leurs toiles pour chasser d’autres araignées qui s’aventurent sur leur territoire, imitant une proie afin de capturer leurs cousins pour le dîner.

Les araignées sont utiles !

Bien qu’elles soient des prédateurs généralistes, susceptibles de manger quiconque croisera leur chemin, les araignées attrapent régulièrement des organismes nuisibles, voire des insectes porteurs de maladies – comme les moustiques. Certaines espèces africaines d’araignées sauteuses préfèrent même manger des moustiques remplis de sang.

Tuer une araignée ne coûtera donc pas seulement la vie de l’arachnide, mais supprimera un chasseur important de votre foyer.

Il est normal de craindre les araignées. Elles ont beaucoup trop de pattes et sont presque toutes venimeuses – même si la majorité des espèces ont un venin trop faible pour poser problème aux humains, dans l’hypothèse où leurs crocs arriveraient à traverser votre peau. Les entomologistes eux-mêmes peuvent céder à l’arachnophobie. Quelques arachnologues ont surpassé leur peur en observant et en travaillant avec ces créatures fascinantes. S’ils peuvent le faire, vous aussi !https://www.youtube.com/embed/pnZUFXVG3IA?wmode=transparent&start=0L’histoire d’une arachnologue terrifiée toute sa vie par les araignées, mais devenue finalement fascinée par ces créatures à huit pattes. (Aotearoa Science Agency/YouTube, 2018).

Les araignées n’en ont pas après vous et préfèrent plutôt éviter les humains ; nous sommes beaucoup plus dangereuses pour elles qu’inversement. Leurs morsures sont très rares. Bien qu’il existe quelques espèces ayant une importance médicale, comme la veuve noire et la recluse brune, leurs morsures sont exceptionnelles et provoquent rarement de sérieux problèmes.

Si vous ne pouvez vraiment pas supporter cette araignée vivant dans votre maison, votre appartement, votre garage, ou ailleurs, au lieu de l’écraser, essayer plutôt de la capturer et de la relâcher à l’extérieur. Elle trouvera un autre lieu à visiter, et les deux camps seront plus heureux de ce dénouement.

Mais si vous arrivez à le supporter, ce n’est pas grave d’avoir des araignées chez vous. En fait, c’est même normal. Et honnêtement, même si vous ne les voyez pas, elles seront toujours là. Privilégiez donc une approche tolérante envers la prochaine araignée dont vous croiserez le chemin.

Fact check US : Le vote par correspondance peut-il faire capoter le scrutin américain ?

25 vendredi Sep 2020

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Auteur

  1. Jérôme Viala-GaudefroyAssistant lecturer, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Déclaration d’intérêts

Jérôme Viala-Gaudefroy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son poste universitaire.

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A Charlotte, en Caroline du Nord, des fonctionnaires préparent les enveloppes dédiées au vote par correspondance, ouvert dès le 4 septembre. Logan Cyrus/AFP

Donald Trump le répète à l’envi : le vote par voie postale favoriserait la fraude et serait bénéfique au candidat démocrate Joe Biden. Ce vote par correspondance pourrait donc, selon lui, entacher les résultats de l’élection présidentielle.

Comment fonctionne réellement le vote par correspondance et quelles difficultés peuvent se poser lors du scrutin du 3 novembre ?

Ce qui est clair, c’est que l’augmentation du nombre de bulletins envoyés par courrier postal en raison de la crise sanitaire risque de poser des problèmes logistiques et que le dépouillement sera long et complexe. Dans ce contexte, ce n’est pas la fraude qui est à redouter mais plutôt un retard dans l’annonce des résultats qui pourrait entraîner une exploitation politique défavorable aux démocrates.

Règles électorales

Au-delà des problèmes possibles d’acheminement des bulletins de vote par correspondance par la Poste, c’est surtout le traitement de ces bulletins qui va complexifier le scrutin américain. Si certains États (le Colorado, Hawaï, l’Oregon, l’Utah, ou Washington) pratiquent depuis longtemps presque exclusivement le vote par correspondance, ce cycle électoral est spécial : en raison de la Covid notamment, la plupart des États fédérés vont faciliter cette procédure. Or, selon le Centre de politique bipartisan (Bipartisan Policy Center, BPC), certains États n’auraient pas mis en place les mesures adéquates pour faire face à cette augmentation, comme le recrutement d’un nombre suffisant de fonctionnaires électoraux.

Chaque État a des règles électorales différentes, y compris en ce qui concerne le dépouillement des votes par correspondance. Mais, partout, la fiabilité du système repose sur la vérification des signatures. Aux États-Unis, il n’y a en effet pas de carte d’identité nationale, et selon une étude récente du centre Brennan pour la Justice de New York, jusqu’à 11 % des citoyens américains – plus de 21 millions d’individus – n’auraient pas de pièce d’identité officielle avec photo.

Le casse-tête de la vérification des signatures des électeurs

La première étape consiste donc à vérifier que la signature, qui se trouve sur l’enveloppe contenant le bulletin, correspond à celle de l’électeur, enregistrée lors de son inscription électorale. Dans certains États, cette base de données n’est pas régulièrement renouvelée et la signature peut ne plus correspondre à celle de l’électeur qui, au fil du temps, a parfois changé sa façon de signer. Certains États peuvent également exiger d’autres mesures comme la signature d’un témoin ou celle d’un notaire.

Selon le BPC, seuls 20 États prennent contact avec les électeurs pour leur signaler tout problème sur l’enveloppe (comme une signature manquante ou mal assortie) et leur permettre ensuite de remédier à toute insuffisance de signature, en renvoyant un formulaire au comité électoral de leur comté.

Le taux de rejet des bulletins de vote par correspondance semble faible : selon la Commission américaine d’assistance électorale, il serait de moins de 1 %. Mais une analyse du vote dans l’État de Géorgie lors des élections du mi-mandat de 2018  effectuée par le Washington Post montre que ce taux de rejet peut atteindre 3 % et surtout qu’il affecte de façon disproportionnée les électeurs des minorités et les primovotants. Il a même été de 9 % dans le New Jersey lors de l’élection spéciale de mai 2020 (BPC). Or il ne faut pas oublier que l’élection de Donald Trump en 2016 s’est faite sur moins de 80 000 voix dans trois États (Pennsylvanie, Wisconsin, et Michigan).

Deuxième étape du processus : les bulletins sont retirés de l’enveloppe, triés, placés par lots, parfois à l’aide d’un scanner de bulletin de vote. Ces machines de « tabulation à haute vitesse » réduisent le temps de dépouillement dans les États qui en sont équipés, mais c’est la partie manuelle du traitement qui prend beaucoup de temps.

Certains États (Arizona, Colorado, Floride, Géorgie, Iowa, Minnesota, Nevada, Caroline du Nord, Ohio et Texas) permettent de traiter ces bulletins avant les élections. Mais 15 États, dont les États clés du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie devront attendre le 3 novembre. Or quoi qu’il en soit, il faut que tous les bulletins soient dépouillés pour le 14 décembre, date où les grands électeurs doivent élire le président.

L’un des tweets de Donald Trump sur le vote par correspondance.

On le voit, le sujet central de ce scrutin n’est pas la fraude, comme la martèle pourtant le président, mais les questions de logistique et de moyens mis en place par chaque État.

Pour rassurer les électeurs, certains États, comme la Caroline du Nord, ont créé un système de traçage qui permet de suivre l’acheminement de son bulletin de vote, comme on suit une commande en ligne. Et si tenter de voter deux fois, comme le suggère Donald Trump, est illégal, certains États comme la Caroline du Nord permettent à un électeur de déposer un bulletin provisoire en attendant de déterminer s’il doit être comptabilisé.

Les suggestions répétées du président que ses partisans devraient voter deux fois pour être certain que leur vote compte auront comme conséquence de mettre encore plus sous tension le système.

Suspense et tension autour des résultats préliminaires

Il est donc possible, voire probable, qu’il n’y ait pas de résultats définitifs le soir des élections, ou même le 4 novembre au matin. Mais il y aura certainement des résultats initiaux, non officiels, le soir même, tant l’attente est grande. Ceux-ci seront vérifiés et ajustés dans les semaines qui suivront.

Mais ces résultats préliminaires, basés généralement sur des rapports de circonscriptions, risquent d’être bien moins fiables que lors des précédentes élections. D’autant que le BPC estime que 50 à 70 % des bulletins pourraient être des bulletins par correspondance. Or, il semblerait qu’une majorité de ces bulletins seraient utilisés par des électeurs démocrates, notamment dans les États clés. Ainsi, selon FoxNews, dans l’État clé de Floride, 47,5 % des demandes de vote par correspondance proviennent des démocrates et seulement 32 % des républicains. En Pennsylvanie ou en Caroline du Nord, ces demandes seraient trois fois plus nombreuses chez les démocrates que chez les républicains. Seul le Michigan ferait exception, avec davantage de votes par correspondance chez les républicains.

Si ces chiffres se vérifient, il est probable que le vote démocrate sera sous-estimé dans les résultats préliminaires. Donald Trump pourrait ainsi annoncer sa victoire et contester tout autre résultat ultérieur comme étant de la fraude et une tentative de le délégitimer. En juin dernier, le Projet d’intégrité de la transition (Transition Integrity Project), un groupe d’universitaires, de journalistes, d’experts et d’anciens fonctionnaires, a mené plusieurs simulations. Leur conclusion : seul un raz de marée pour Joe Biden permettrait un transfert de pouvoir relativement ordonné. Tous les autres scénarios impliquaient de la violence de rue et une crise politique.


La rubrique Fact check US a reçu le soutien de Craig Newmark Philanthropies, une fondation américaine qui lutte contre la désinformation.

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