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Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Journalières: 11/11/2020

Deuxième article du 11-Novembre : la (déjà) longue histoire du tourisme mémoriel

11 mercredi Nov 2020

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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Auteurs

  1. Johan VincentPost-Doctorant sur le RFI Angers TourismLab (UFR ESTHUA), spécialiste de l’histoire du tourisme, Université d’Angers
  2. Yves-Marie EvannoUniversité catholique de l’Ouest
Université d'Angers

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CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information

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À Cadillac, en Gironde, le « cimetière des oubliés », dans lequel reposent les corps de soldats de la Première Guerre mondiale, a été inscrit en octobre 2020 en tant que monument historique. Philippe Lopez / AFP

L’intimité dans laquelle s’apprête à être commémoré le 11 novembre 2020, en raison du nouveau confinement débuté le 30 octobre, vient ponctuer une année compliquée pour le tourisme mémoriel. Le secteur sortait pourtant d’une décennie exceptionnelle, boostée par les commémorations du centenaire de la Grande Guerre.

Chaque année, il est pratiqué par 15 à 20 millions de personnes, dont la moitié venue de pays étrangers. Ces flux constituent évidemment une manne financière non négligeable comme l’admet le ministère français de l’Économie en assurant que le tourisme mémoriel constitue un « important levier d’attractivité et de vitalité économique ».

Revers de la médaille, le tourisme mémoriel est devenu un secteur concurrentiel qui cherche à séduire les visiteurs en proposant des animations qui privilégient parfois le spectacle à la sobriété. Cela passe par l’utilisation des nouveautés technologiques : visites virtuelles, animations 3D, animations dynamiques, spectacles son et lumière… Dès lors, la marchandisation du tourisme de mémoire attire les plus vives critiques.

Ainsi, lors de l’été 2020, le projet d’un parc à thème sur l’histoire du débarquement de la Seconde Guerre mondiale a rapidement été qualifié de « D-Day Land » ou de « Disneyland sur la mort des gens » pour reprendre la formule de Léon Gautier, vétéran du commando Kieffer.

La virulence du débat rappelle à quel point l’équilibre entre la vocation commémorative et la dimension économique des sites mémoriels a toujours suscité d’âpres disputes, particulièrement à partir des années 1920 avec la généralisation de la mise en tourisme des champs de bataille de la Grande Guerre. La compréhension de cette période a bénéficié récemment de l’élan commémoratif du centenaire qui a vu se multiplier les études historiques sur la question.

En 1920 a eu lieu l’inauguration du monument de la tranchée des baïonnettes. Bibliothèque nationale de France.

En poursuivant les conclusions d’une vingtaine de chercheurs que nous avions réunis au sein de l’ouvrage Tourisme et Grande Guerre : Voyage(s) sur un front historique méconnu (1914-2019), cet article souhaite expliciter les enjeux liés au tourisme de mémoire à partir de l’exemple de la Première Guerre mondiale.

L’attrait économique du tourisme mémoriel

Avant même la fin du conflit, les contemporains se préoccupent de la manière dont ils peuvent préserver le souvenir des combattants morts au combat. Si des monuments sont envisagés localement dès l’automne 1914, une réflexion nationale au sujet de la préservation des champs de bataille est amorcée en 1915.

Le sénateur Georges Reynald propose « que la France garde au visage la cicatrice de ses blessures » en préservant l’intégrité de ces lieux de combat, « pour que nos enfants se souviennent, pour que les autres nations comprennent et jugent ». L’idée fait progressivement son chemin dans l’opinion. En février 1918, un journaliste de L’Illustration précise qu’il faut, pour « les générations futures trop promptes à l’oubli », penser à organiser, « pour un prochain avenir, le pèlerinage universel aux champs de la guerre mondiale ».

La logique mémorielle n’est toutefois pas le seul intérêt qui motive la préservation des champs de bataille. Dès 1915, de nombreux professionnels prennent conscience de leurs potentiels économiques, une fois que le conflit sera naturellement achevé. L’idée n’est, à vrai dire, pas originale puisqu’un tourisme de mémoire existait déjà autour des sites emblématiques de la guerre de Sécession aux États-Unis, ou de ceux de la campagne franco-prussienne de 1870.

D’ailleurs, dès la fin de l’année 1914, les pouvoirs publics doivent répondre à un certain nombre de demandes de visiteurs souhaitant accéder aux champs de bataille ayant fait l’actualité durant les premiers mois du conflit (dont celle de l’agence Thomas Cook qui envisage des visites organisées). Mieux, de nombreux observateurs sont convaincus qu’un tourisme international, notamment américain, s’organisera au sortir du conflit sur les sites emblématiques de la Grande Guerre.

Ils tablent explicitement sur des « millions » de visiteurs, ce qui rapporterait non seulement de précieuses devises mais serait également créateur d’emplois. Localement, les collectivités espèrent beaucoup que ces projections se réalisent, tant le tourisme de mémoire serait pour eux une aubaine afin de relancer le plus rapidement possible leur économie partiellement (voire complètement) détruite par les combats.

Peu après l’Armistice, dès que les anciennes zones de combat sont sécurisées, des campagnes de promotion touristique commencent déjà à vanter des destinations de « ruines », comme le précisait Emmanuelle Danchin, docteur en histoire contemporaine, dans sa thèse publiée en 2015 sous le titre Le temps des ruines 1914-1921. Ce n’est que le prélude de l’essor du tourisme des champs de bataille qui intervient dans les années 1920.

À la fin de la guerre, les Compagnies des chemins de fer ont édité plusieurs affiches touristiques, faisant la promotion de villes touchées par les combats. Archives SNCF

Outre les Français, les visiteurs viennent principalement du Royaume-Uni, d’Italie ou des États-Unis (dans des proportions cependant moindres qu’imaginées). Quant aux Allemands, ils profitent enfin de la détente amorcée par l’ère Briand-Stresemann (1926-1929) pour venir se recueillir en France, notamment à Verdun.

Cohabitation difficile entre touristes et pèlerins

Ces premiers visiteurs sont guidés par l’émotion. En effet, le pèlerinage est, en premier lieu, la suite logique d’un processus de deuil non accompli. En l’absence des corps dans les caveaux familiaux, seule reste la possibilité de se recueillir sur les lieux où le disparu a vécu ses dernières heures avant de mourir.

Mais la sanctuarisation du champ de bataille est très vite perturbée par le développement de l’activité touristique. Ce dernier doit être partagé entre les « pèlerins », c’est-à-dire les familles endeuillées et les anciens combattants, et les « touristes », qui parcourent les lieux en simples curieux pour voir les paysages bouleversés et les vestiges matériels qualifiés de « pittoresques » par les guides.

Comme le suggère l’écrivain Pierre Drieu la Rochelle dans La Comédie de Charleroi, la cohabitation est difficile, voire impossible. À travers ces deux identités se prolongerait, en quelque sorte, la rivalité du temps de guerre entre le front et l’arrière.

La cohabitation entraîne aussi l’impossible conciliation entre le sacré et le profane qui contribuerait à la banalisation (ou « trivialisation ») de la guerre observée par l’historien américain George L. Mosse. Les anciens combattants et les familles des tués, pensent que le sacrifice à la guerre, offert par les soldats, est sacré, et que la Nation tout entière se doit de respecter ces sacrifices, ainsi que la terre sur laquelle leur sang a coulé.

Or, cela est incompatible avec la mise en tourisme des champs de bataille où s’installent rapidement des boutiques de souvenirs (crayons, vases, douilles taillées…), de cartes postales et autres restaurants ambulants avec les désagréments que cela peut comporter : nuisances sonores, détritus dans la nature…

Carte postale d’une personne s’étant faite photographier dans les ruines, issue du tourisme mémoriel de la Première Guerre mondiale. Auteur

À titre d’exemple, dans les années 1920, d’anciens combattants allemands se disent particulièrement choqués lorsqu’ils découvrent un artisan vendant des obus explosibles en chocolat. À cela s’ajoute le comportement de certains touristes, jugé parfois inapproprié, voire scandaleux : ces derniers mangent, discutent et s’amusent sur le site comme si de rien n’était.

En juin 1920, sans même se soucier de la véracité des faits, des journaux affirment que des visiteurs suisses se sont livrés à des « ébats joyeux » au sommet du Hartmannswillerkopf, principal site de la Grande Guerre en Alsace, et réprouvent sévèrement ces « actes sacrilèges » commis par des étrangers. Cet incident, dénoncé jusqu’à la Chambre des députés, a finalement peu de conséquences.

Quelles mesures peuvent prendre les collectivités alors même qu’elles sont conscientes de l’intérêt économique de ces touristes qui, au fil du temps, deviennent bien plus nombreux que les anciens combattants ?

Un territoire impersonnel et intemporel ?

Avec la disparition progressive des anciens combattants, les tensions se sont apaisées. Le champ de bataille est devenu « territoire de mémoire », une appropriation collective, un lieu de recueillement impersonnel et intemporel.

Les associations et les collectivités locales se chargent de conserver le souvenir des combats et de les expliquer aux nouvelles générations dans un discours touristique plus global qui, il faut bien le reconnaître, à tendance à prendre quelques libertés avec la réalité (et conforter certaines idées reçues), comme ce fut le cas avec la légende de la tranchée des baïonnettes.

Alors que le tourisme des champs de bataille de la Première Guerre mondiale s’était estompé dans la seconde partie du XXe siècle, ce dernier a retrouvé toute sa vitalité au tournant des années 2000. La disparition des derniers poilus conjuguée à la préparation des commémorations du centenaire a réveillé l’intérêt du public et des pouvoirs publics pour ces sites comme l’a démontré la géographe Anne Hertzog à l’échelle de la Picardie.https://www.youtube.com/embed/TAGS4DRW-og?wmode=transparent&start=0

En conséquence, le problème de l’équilibre entre les dimensions économique et commémorative s’est une nouvelle fois posé. Nous avons nous-mêmes régulièrement constaté ce problème à l’occasion de nos rencontres avec les acteurs et le public comme récemment, à l’issue d’une intervention portant sur les usages politiques du tourisme mémoriel lors du séminaire « Tourismes : Recherches, Institutions, Pratiques » organisé à l’Université de Paris.

Ces préoccupations ont justifié, depuis les années 2010 en France, la création d’un dispositif « Qualité Tourisme » qui prévoit un référentiel spécifique aux lieux de mémoire complété d’une charte. Une manière d’apaiser les tensions, même s’il n’évite pas les fièvres…

À l’occasion des commémorations de la bataille de Verdun, les tensions ont rejailli autour des lieux de mémoire. En 2016, des polémiques ont ainsi conduit à l’annulation du concert du rappeur Black M, puis à la condamnation de la chorégraphie mettant en scène plusieurs centaines de jeunes Français et Allemands courant entre les tombes de l’ossuaire de Douaumont.

Ces condamnations morales démontrent que les conflits majeurs du XXe siècle ont encore une résonance dans nos sociétés et qu’une valorisation touristique doit, dans ces conditions, toujours être opérée en commun.

Vu d’Australie : à chaque attentat, la loyauté des Français musulmans est remise en cause

11 mercredi Nov 2020

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Auteurs

  1. Greg BartonChair in Global Islamic Politics, Alfred Deakin Institute for Citizenship and Globalisation, Deakin University
  2. Fethi MansouriResearch Professor/Director, Alfred Deakin Institute for Citizenship and Globalisation, Deakin University

Partenaires

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CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Veillée à Nice devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption le 31 octobre 2020.
Veillée à Nice devant la basilique Notre-Dame de l’Assomption le 31 octobre 2020. Valery HACHE / AFP

Le monde anglo-saxon et certains médias ont été très critiques de la France vis-à-vis de ses positions sur la liberté d’expression et sur le traitement des citoyens de confession musulmane. Analyse de deux chercheurs australiens.


Après la mort de trois personnes dans une attaque à l’arme blanche, cette semaine à Nice, qualifiée par le Président Emmanuel Macron d’« attentat islamiste », nous ne pouvons qu’éprouver un sentiment de déjà-vu.

À la tristesse que nous ressentons en pensant à ces vies innocentes, fauchées de la plus horribles des façons, se mêle l’appréhension de l’avenir, alors que nous nous remémorons ce qui s’est si souvent produit auparavant.

Mais, au-delà du sentiment de terreur que les attaquants espèrent diffuser en France, ces événements soulignent aussi à quel point la France est fragilisée du fait de sa définition problématique de l’identité nationale, figée dans le passé.

Une série mortifère depuis 1961

Les Français ont été confrontés à de nombreux attentats au cours des dernières décennies. Il ne s’agit pas seulement de la violence épouvantable associée à la montée en puissance de Daech mais d’une série mortifère qui semble ne jamais devoir s’arrêter, depuis l’attentat à la bombe du train Paris-Strasbourg qui avait fait 28 victimes en juin 1961, dans le contexte de la guerre d’Algérie.

En 2014, l’émergence de Daech a marqué l’avènement d’un autre genre d’attentat en France : l’utilisation de fusils d’assaut, comme lors des attentats contre Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher en janvier 2015, puis au Bataclan, dix mois plus tard.

Par bien des aspects, la plus choquante de ces attaques a été celle qu’un seul assaillant a perpétrée à Nice le 14 juillet 2016.

Messe oecuménique à l’église Saint-Pierre-de-l’Ariane le 31 juillet 2016, à Nice, avec des imams et des prêtres catholiques, en honneur des victimes des attentats survenus à Nice et à St Etienne du Rouvray. Jean Christophe Magnenet/AFP

Au volant d’un camion, l’homme a foncé dans la foule des piétons qui célébraient la fête nationale sur la promenade des Anglais, faisant 86 morts et plus de 400 blessés.

Pour les six millions de musulmans de France, la tristesse de ces événements est mêlée d’appréhension et de crainte.

L’horrifiante décapitation d’un professeur de lycée, Samuel Paty, le 16 octobre dernier, et l’attaque similaire qui a coûté la vie à une femme de 60 ans et deux autres personnes à la cathédrale Notre-Dame de Nice deux semaines plus tard sont des actes de violence calculés pour provoquer la colère.

Cette barbarie est délibérée. Elle a pour objectif de diviser la France et son peuple.

Macron prend pour cible les islamistes

D’après un sondage d’opinion mené après l’assassinat de Samuel Paty, 79 % des personnes interrogées ont l’impression que « l’islamisme a déclaré la guerre » à la France et à la République française. Un pourcentage encore plus important considère que l’approche rigide de la France en matière de laïcité est menacée.

Dans une société où près d’une personne sur dix est immigrée, être Français signifie se comporter comme un Français, et la laïcité ne semble laisser que peu de place à l’expression de l’identité ou des convictions religieuses dans la vie publique… à moins qu’elles ne s’alignent avec celles du catholicisme à la française.

Les institutions musulmanes dans le viseur

Chaque attentat suscite une nouvelle vague de remise en cause publique de la loyauté des musulmans de France envers la République et ses valeurs.

Après l’assassinat de Samuel Paty, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est efforcé de dissiper le doute sur la position des Français de confession musulmane :

« L’assassinat horrible de [Samuel Paty] […] vient nous rappeler les fléaux qui marquent tristement notre réalité : celle des irruptions, dans notre pays, du radicalisme, de la violence et du terrorisme qui se réclament de l’Islam, faisant des victimes de tous âges, de toutes conditions et de toutes convictions. »

Dans un discours empreint d’émotion prononcé lors de l’hommage national à Samuel Paty, le président Macron a exprimé des sentiments similaires :

« Samuel Paty fut tué parce que les islamistes veulent notre futur et qu’ils savent qu’avec des héros tranquilles tels que lui, ils ne l’auront jamais. Eux séparent les fidèles et les mécréants. »

Les musulmans de France au pied du mur

Tragiquement, alors même que l’essentiel des propos de M. Macron reflète l’opinion de la grande majorité des Français (musulmans et non-musulmans confondus), ce discours laisse les musulmans de France au pied du mur.

Quels que soient leurs efforts, ils ne peuvent être suffisamment Français que s’ils cessent d’être musulmans, et tournent le dos à leur foi, tout au moins en public.

Emmanuel Macron a aussitôt été vilipendé par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a remis en question sa santé mentale, et par le premier ministre pakistanais Imran Khan, qui a plus diplomatiquement tweeté :

« C’est un moment où le président Macron aurait pu favoriser la guérison et empêcher les extrémistes de gagner du terrain, au lieu de créer davantage de polarisation et de marginalisation qui ne peuvent que mener à la radicalisation. »

Manifestations anti-Macron à Peshawar le 2 novembre 2020. Abdul Majeed/AFP

L’ex-premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad, n’a, lui, pas cherché à modérer ses propos quand il a publié un tweet provocateur :

« Les musulmans ont le droit d’être en colère et de tuer des millions de Français pour les massacres du passé. »

Les déclarations de Recep Tayyip Erdogan et Imran Khan étaient clairement des appels du pied à leur électorat et aux contextes propres de leur pays respectifs, où les tensions religieuses sont historiquement liées à la vie politique.

M. Mahathir, familier de ce genre de provocations, semble ne chercher qu’à attirer l’attention, sans tenir compte du fait des conséquences que cela peut engendrer.

En France, l’impossible multiculturalisme ?

En réaction aux récentes attaques terroristes en France, le premier ministre canadien Justin Trudeau s’est fait l’écho de l’opinion des représentants du CFCM :

« Ce sont des actes odieux, criminels, qu’aucune circonstance ne peut justifier, et un affront à toutes nos valeurs. Les criminels, les terroristes, les assassins de sang-froid qui ont perpétré ces attaques ne représentent pas l’Islam. Ils ne définissent pas les musulmans de France, du Canada ou d’ailleurs. »

Justin Trudeau, francophone, comprend bien la mentalité française mais aussi le multiculturalisme des sociétés constituées d’immigrants comme le Canada, ce qui n’est pas le modèle de la France et d’Emmanuel Macron qui prône l’intégration.https://platform.twitter.com/embed/index.html?creatorScreenName=gregjamesbarton&dnt=false&embedId=twitter-widget-0&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1321877479372500992&lang=en&origin=https%3A%2F%2Ftheconversation.com%2Fvu-daustralie-a-chaque-attentat-la-loyaute-des-francais-musulmans-est-remise-en-cause-149330&siteScreenName=FR_Conversation&theme=light&widgetsVersion=ed20a2b%3A1601588405575&width=550px

Le président français est à la tête d’une société profondément plurielle, façonnée par l’immigration, mais la France est une nation qui se débat avec le langage et la mise en pratique du pluralisme culturel.

Le multiculturalisme canadien, américain, australien ou néo-zélandais, en revanche, s’affiche de façon beaucoup plus décomplexée. Ces pays ont une approche de l’unité nationale qui n’empêche pas l’expression publique de la différence.

Le spectre d’un affrontement entre deux formes d’extrémisme

Dans les heures qui ont suivi l’attentat du 29 octobre à Nice, un homme qui menaçait des passants à Avignon a été abattu par la police après avoir refusé de lâcher son arme.

L’attaquant appartiendrait à une mouvance identitaire qui adhérerait notamment à l’idée d’un « grand remplacement » des chrétiens blancs par les musulmans.

Alors que la France entre dans une seconde période de confinement face à la nouvelle vague de Covid-19, avec une économie en berne et une population angoissée et effrayée, le spectre d’un affrontement entre deux formes d’extrémisme et d’une escalade de la violence est la dernière chose dont le pays ait besoin.

C’est une période difficile pour tous les Français, mais plus encore pour les Français musulmans.

Emmanuel Macron le sait, et reconnaît les barrières que représente la flambée du chômage chez les jeunes Français en général et les jeunes musulmans en particulier, ainsi que l’énorme problème du racisme systémique et du sectarisme.

Pourtant, jusqu’ici, la France et lui sont dans l’impasse, ne cessant de répéter les erreurs du passé, encombrés par une définition problématique de l’identité française et des critères inutilement réducteurs d’appartenance à la communauté nationale.


Traduit de l’anglais par Iris Le Guinio pour Fast ForWord

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