Evidemment cet article de M.P. d’il y a trois jours, diffusé à l’origine par les responsables du projet, ne présume en rien de sa réalisation, et surtout des 150m de hauteur (!) qui deviendraient alors pour Mirmande une couronne d’épines…. sans aucun respect des tristes petits financiers locaux pour l’environnement d’un village particulièrement remarquable !
Marseille soutient les romains lors des guerres contre Carthage .
. Lorsque Hannibal traverse le Rhône près d’Orange avec ses éléphants; deux légions ont débarqué à Marseille mais doivent repartir sans combattre car Hannibal a décidé de franchir les Alpes plus au nord, région peu touchée par cette invasion.
Au printemps de 218 Avant JC Hannibal avait rassemblé une armée immense d’environ 50 000 hommes et 9 000 cavaliers. Une particularité de cette armée était la présence d’un escadron de 37 éléphants.
Une telle armée avec tout son matériel ne pouvait progresser que sur des chemins plus ou moins viabilisés, du moins suffisamment large pour le passage d’un charrette.
Il est possible que certaines sections fussent suffisamment larges pour permettre le croisement de chars. Cette route en très bon état le long du Rhône va permettre à Hannibal de joindre Valence depuis Avignon en 4 jours. Après, il prendra la direction de Grenoble pour franchir les Alpes.
En ce qui concerne Mirmande, nous pouvons donc imaginer Hannibal passant devant nous, à quelques kilomètres, il y a 2239 ans.
Et, quelle armée! avec ses trois douzaines d’ éléphants !
« Et l’archéologie, alors ? Une telle armée aurait dû laisser des traces, des équipements abandonnés, des sépultures. Hannibal a perdu dans les 20.000 hommes lors de la traversée des Alpes, il devrait bien en rester quelque chose ? Peut-être pas.
Dans sa remarquable biographie d’Hannibal, l’historien et archéologue Patrick Hunt, enseignant à l’université de Stanford (Etats-Unis), balaye les espoirs de retrouver beaucoup d’indices : l’armée ne laissait rien derrière elle.
« Toute personne qui mourait en route durant la pire partie de l’ascension alpine aurait été dépouillée presque immédiatement », avance-t-il. Dans les conditions de froid terrible, les survivants avaient besoin de tous les vêtements et de tout l’équipement possible. Les corps n’auraient même pas été enterrés, cela aurait nécessité trop d’efforts sur des terrains rocheux, et même les os auraient été décortiqués par les loups.
De plus la partie des troupes qui a effectué son déplacement durant la matinée a pour mission d’utiliser l’après midi pour établir le camp, et de prospecter les alentours afin d’effectuer le pillage indispensable à l’alimentation des troupes. Il est d’ailleurs possible que sur cetaines portions du parcours, la caravane soit divisée en plusieurs morceaux répartis sur deux, voire trois étapes. » J. P. Fritz
Gageons que les autochtones en subirent aussi les conséquences !
Patrick CharaudeauProfesseur émérite en Sciences du langage, chercheur au Laboratoire de communication politique (CNRS), Université Sorbonne Paris Nord
Nous croyons à la libre circulation de l’information
A l’origine de la polémique sur l’islamo-gauchisme, Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, ici lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale; le 19 janvier. AFP/Stéphane de Sakutin
N’ajoutons pas la confusion à la confusion.
Si l’on considère la polémique actuelle autour de « l’islamo-gauchisme », il convient de lever quelques confusions : confusion dans le domaine de la recherche, confusion dans le monde politico-médiatique.
Cette dernière, on la connaît bien. Elle se trouve au croisement de deux enjeux. Le premier est un enjeu politique d’ordre tactique, servant les intérêts de leurs acteurs, qu’ils appartiennent au gouvernement, aux Parlements, aux partis ou aux mouvements militants, et qui emploient pour ce faire des formules plus ou moins heureuses mais se voulant impactantes (« karcher », « sauvageon », hier ; « gangrène », « islamo-gauchisme », aujourd’hui).https://www.youtube.com/embed/ke4it-zfk9g?wmode=transparent&start=0La proposition de Vidal sur l’islamo-gauchisme a fait bondir ces universitaires (Huffington Post, 16 février 2021).
Le second enjeu est médiatique d’information, dont on sait qu’il est tiraillé entre la mise à la une et en débat des événements suscitant émotion et polémique, afin d’attirer lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, et des explications qui reposent sur des enquêtes journalistiques sérieuses, principalement dans la presse écrite, le tout alimenté par des réseaux sociaux dont on sait qu’on y trouve le meilleur et le pire, ce qui n’est pas fait pour clarifier les débats.
Ainsi circulent à l’envi les mots flous qui apparaissent selon les modes du moment, comme « décolonialisme », « racialisme », « indigénisme », « intersectionalisme ». L’effet malheureux est que des événements locaux, marginaux et minoritaires sont livrés à l’opinion publique comme s’ils étaient majoritaires.
De la confusion universitaire
L’autre confusion, celle qui concerne le monde universitaire est celle qui nous intéresse aujourd’hui. Elle mérite qu’on y apporte quelques éléments de clarification, sans prétendre à la clarté absolue, tant la situation est complexe.
Rappelons d’abord que, sans remonter dans le lointain passé, les conflits existant dans la société, sur des affaires nationales ou internationales, ont toujours traversé l’université française avec des moments de grande violence. Il suffit de se référer, depuis les années soixante, aux règlements de compte sur fond de guerre d’Algérie, aux affrontements musclés entre groupes d’extrême droite et d’extrême gauche, à l’explosion de Mai 68 avec ses exactions, attaques de personnalités du corps académique (Paul Ricœur), aux perturbations de cours dans l’après 68, aux grèves avec occupations de locaux, aux mises en cause disciplinaires avec foisonnement de cours dissidents et d’excommunications quand on ne suivait pas telle ou telle doctrine. L’université de Vincennes fut un de ces hauts lieux de contestation.
Et pourtant, ces conflits politiques et sociétaux dans l’université n’ont pas empêché les chercheurs de continuer à faire de la recherche. J’en suis un des témoins.
Il est vrai qu’à l’heure actuelle se produisent, ici et là, des interpellations, des appels à censure (l’affaire des Suppliantes d’Eschyle), ou à se réunir entre partisans d’un même groupe selon des critères de sexe ou d’ethnie. J’ai été moi-même amené à écrire un texte dans Le Monde en ligne, en mai 2019, essayant d’expliquer que ces actions semblent être le symptôme d’une société en perte de repères identitaires.
Mais il ne faut pas confondre ce qui se passe dans les réunions, les meetings, les assemblées générales d’étudiants avec quelques professeurs, les manifestations militantes, et ce qui se passe dans les laboratoires de recherche, ce qui s’écrit dans les revues scientifiques, ce qui se discute dans les colloques.
Il est vrai aussi qu’on assiste parfois à des invectives entre collègues via les courriers électroniques, et des mises en cause de certains écrits sans argumentation, au nom d’un positionnement strictement idéologique. Mais ce qui se passe maintenant dans les universités françaises, et qui concerne plus particulièrement les sciences humaines et sociales, mérite d’être pris au sérieux de deux points de vue :
celui qui concerne ce que doit être l’attitude du chercheur par rapport à ses objets de recherche, autrement dit l’activité de recherche ;
celui qui concerne la position à adopter entre celle de chercheur et celle de citoyen, voire de militant, autrement dit la position éthique.
Enjeux d’interprétation
Au regard de l’activité de recherche, le problème n’est pas celui qu’on entend dans la plupart des commentaires à savoir le choix des sujets d’étude. Les chercheurs sont libres de choisir leur sujet dès lors que celui-ci représente une question de société complexe qui a besoin d’être expliquée.
La question qui se pose ici est plutôt celle de la façon d’aborder et d’analyser ces sujets. Et là, on sait qu’on ne peut pas faire n’importe quoi. On analyse en fonction des présupposés théoriques et de la méthodologie qu’offre chaque discipline, ce qui n’empêche pas d’interroger d’autres disciplines dans un esprit d’interdisciplinarité.
L’analyse n’est donc pas le lieu de l’expression d’une opinion personnelle. Il faut commencer par labourer un terrain, fouiller les archives, construire un objet d’étude, structurer un corpus, opérer un premier classement des observables, puis procéder à la description détaillée de ce qui a été recueilli sur le terrain ou constitué en corpus, voire procéder à des expérimentations, puis établir de nouveaux classements selon des critères discriminants (ce qui se ressemble, ce qui se différencie), et enfin s’engager dans des interprétations.
L’interprétation est l’un des moments les plus délicats et les plus angoissants pour un chercheur. Il doit, dans une démarche de va-et-vient constant entre raisonnement inductif et déductif, se livrer à des interprétations internes, celles qui se font dans le cadre théorique de la discipline (ce qui peut aboutir à une remise en cause de celui-ci), et à des interprétations externes en fonction de ce que d’autres disciplines peuvent dire sur le même sujet.
Engagements en question
En tout état de cause, ces interprétations ne sont que des hypothèses, et leur vérité n’est que vérité jusqu’à preuve du contraire. On voit que faire de la recherche n’est pas une mince affaire. Il y faut du temps. Non seulement du temps pour réaliser une recherche, mais aussi du temps par rapport à l’objet qui a lui-même besoin de temps pour se stabiliser et pouvoir être observé sans précipitation.
C’est une activité qui exige rigueur dans la méthode, rigueur dans les protocoles d’enquête et d’entretiens, rigueur dans le montage des expérimentations, rigueur dans l’argumentation explicative, et ce dans le cadre d’un corps disciplinaire, de ses différents courants théoriques, activité à la fois singulière et collective qui doit être soumise en permanence à discussion avec les spécialistes d’une même discipline ou de disciplines différentes, activité génératrice de controverse, point de polémique.
C’est ce qui se produit dans les laboratoires de recherche, lors de colloques, d’articles dans des revues spécialisées et de soutenances de thèse. C’est à cette aune que doivent être jugés les travaux de recherche et non point à celle des commentaires et autres déclarations intempestives qui sont lancées à la cantonade, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’université.
Cela nous amène au second point : le rapport entre le rôle du chercheur et celui du militant. Il y a là, en effet, un impensé que l’on devrait essayer de mettre au jour et de débrouiller. Il est évident que toute personne, tout individu a plusieurs identités et plusieurs façons d’agir selon le milieu dans lequel il se trouve et le rôle qu’il y joue. En l’occurrence se pose ici la question de savoir si le rôle du militant peut interférer sur celui du chercheur.
Il peut travailler sur des questions de racisme, sexisme, colonialisme, islamisme, parce qu’il estime que ce sont de vrais problèmes qui taraudent les sociétés contemporaines, et qui même le scandalisent, mais, entrant en recherche, son état d’esprit ne peut être de dénonciation ; il doit être d’explication, voire de préconisation, mais de préconisations qui sont autant de scénarios possibles selon des hypothèses interprétatives. Reconnaissons que la position du chercheur n’est pas aisée sur le plan éthique, car il a des obligations en tant que chercheur et des opinions en tant que citoyen.
Voilà ce qui me semble devoir être débattu à l’intérieur de la communauté des chercheurs. Pour autant que les ministères de tutelle soient nécessaires au fonctionnement administratif et financier des institutions de recherche, ils n’ont pas à s’immiscer dans ce qui relève de la responsabilité des chercheurs eux-mêmes. Aucun ministre (viendrait-il de la recherche) n’a compétence pour cela.
Alors, à nous chercheurs de faire le ménage intellectuel dans nos lieux de travail, d’avoir le courage de poser les vrais problèmes et d’en débattre, au lieu de se lancer dans des pétitions, tribunes et manifestes qui révèlent, a contrario, une certaine incapacité à discuter et entretiennent une polémique délétère.
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En 2015, Airbus a créé son propre incubateur d’entreprises, le BizLab, situé à Toulouse. Airbus
De plus en plus de grands groupes comme Orange, Samsung, Intel, Airbus, etc. créent des accélérateurs d’entreprises (ou incubateurs) comme programmes de soutien aux start-up. Le nombre de nouveaux programmes d’accélération a en effet considérablement augmenté depuis le lancement du premier incubateur Y Combinator en 2005. Si l’accélérateur est reconnu pour soutenir la croissance des start-up, il constitue aussi un outil stratégique hors pair pour les entreprises qui le développent.
Les accélérateurs d’entreprises sont souvent considérés comme un moyen de capter l’innovation des start-up, mais on sait finalement peu de choses sur la manière dont ces derniers peuvent obtenir des ressources stratégiques autres que l’innovation et les dynamiques à l’œuvre. L’accélérateur est bien plus qu’une source d’innovation : il est un booster d’avantages concurrentiels, offrant aux grands groupes un accès à de nombreuses ressources stratégiques.
Ainsi, l’incubateur peut procurer un avantage de marque et de réputation pour l’entreprise qui le déploie comme c’est le cas du Village by CA qui récupère, selon ses estimations, plus de 4 millions d’euros en publicité gratuite, grâce à la communication autour des start-up accompagnées.https://www.youtube.com/embed/_oNVTvJ0UaM?wmode=transparent&start=0Vidéo de présentation du réseau de Villages by CA.
Il peut aussi servir de sourcing en capital humain et ainsi conduire l’entreprise vers de nouvelles méthodes de management comme c’est le cas des accélérateurs de Capgemini et de La Poste, qui servent également comme outils d’attraction et de rétention de talents.
Une multitude de ressources stratégiques
Nous avons étudié dans une recherche exploratoire menée auprès de plusieurs accélérateurs en France, démarrée en 2019, comment les entreprises accédaient aux ressources stratégiques. Cette analyse nous révèle que le mécanisme d’accès à l’innovation, qui se met en place à travers l’accélérateur, passe par trois grandes étapes.
Premièrement, l’accélérateur doit gagner en visibilité afin de renforcer la valeur de la marque et la réputation de la grande entreprise. À cet égard, l’accélérateur d’entreprises constitue un moyen efficace de repenser l’identité d’un grand groupe, car il permet de se positionner par rapport à des entreprises plus jeunes et plus dynamiques.
Ensuite, la nouvelle image et la visibilité qui se mettent en place ont un effet vertueux car l’entreprise devient plus attrayante, lui permettant ainsi d’attirer de nouvelles recrues et donc de développer son capital humain, puis de mettre en place de nouvelles méthodes et pratiques de gestion.
Ce processus dynamique fournit aux entreprises un nouvel ensemble de ressources stratégiques qui sont introduites par les start-up et ensuite développées par les entreprises qui continuent à travailler avec elles.
Cette relation est gagnant-gagnant : d’un côté, les start-up en sortent grandies car elles profitent des connaissances, des ressources et des réseaux de la grande entreprise, et de l’autre, les grandes entreprises profitent de la jeunesse et de la vigueur des jeunes pousses pour se renouveler.
Quels avantages pour les entreprises ?
Premièrement, les incubateurs permettent aux entreprises d’évaluer et de tester la valeur potentielle que les ressources peuvent créer. Cela signifie qu’elles peuvent considérer leur accélérateur d’entreprises comme une stratégie d’investissement, donnant à l’entreprise un avantage informationnel, et améliorant la capacité des managers à mieux évaluer la valeur des ressources créées. Ainsi les entreprises sont en mesure de réduire les coûts de transaction et les risques liés à l’incertitude quant à la valorisation des ressources.
Deuxièmement, le processus d’accélération peut être considéré comme une sorte de leasing pour une période de temps fixe, pendant laquelle le groupe conserve la possibilité d’interagir et de générer de nouvelles opportunités commerciales ou d’expérimentation d’innovations puisque la start-up n’est ni acquise ni absorbée. Il est donc nécessaire de donner aux start-up suffisamment de temps pour examiner la viabilité de leur produit ou service et de leur business model.
Troisièmement, l’accélérateur d’entreprises agit comme une zone tampon et réduit les écarts entre les modes de fonctionnement des start-up et ceux des entreprises. D’un point de vue collaboratif, il est ainsi plus facile de travailler avec la start-up via l’incubateur que de l’absorber, de se heurter aux différences culturelles, et de réduire ainsi toutes chances de transmission efficace des ressources.
Un dernier aspect à considérer est que les accélérateurs d’entreprises permettent aux entreprises de passer d’un type d’interaction traditionnel – qui consiste simplement à acquérir une start-up ou son innovation – à de nouvelles façons de collaborer, et éventuellement de nouvelles méthodes de gestion ou d’innovations managériales.
Pour conclure, le pouvoir de l’accélérateur d’entreprises est multiple : il réside dans le fait de donner accès à un écosystème ainsi que l’opportunité de tester la valeur des ressources avant de les acquérir (notion de leasing), de faciliter la collaboration entre les start-up et les entreprises, de favoriser le développement de nouvelles compétences, de générer de nouveaux processus et de créer de nouvelles activités ou de nouveaux produits à forte valeur ajoutée pour la start-up comme pour la grande entreprise !
Fabrice LolliaDocteur en sciences de l’information et de la communication, chercheur associé laboratoire DICEN Ile de France, Université Gustave Eiffel
Université Gustave Eiffel apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.
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Les nombreuses attaques sur données de collectivités ou entreprises inquiètent les autorités du fait de leur rapide évolution. BrownMantis/Pixabay , CC BY-SA
Après Rouen en 2019, Dax dans les Landes puis Villefranche dans la Saône et désormais la ville de Chalon-sur-Saône : ces centres hospitaliers ou leurs collectivités ont été victimes de logiciels malveillants, paralysant leur système informatique.
Entre 2017 et 2020, plusieurs collectivités et entreprises françaises ont été sujettes à des attaques, souvent suivies de demandes de rançon. Le kidnapping de données immobilise parfois des secteurs extrêmement périlleux, comme les hôpitaux, déjà bien affaiblis par la crise sanitaire.
Une nouvelle modalité d’extorsion des données semble d’ailleurs émerger. Il s’agit d’une forme d’extorsion numérique plus rapide, sans cryptage de données, mais toujours avec le paiement d’une rançon. Les pays les plus touchés sont notamment le Nigéria, la Colombie, l’Afrique du Sud, la Chine, la Pologne, la Belgique et les Philippines.
D’après une étude récente de Xerfi cette forme de cybercriminalité aurait coûté aux entreprises dans le monde environ 350 milliards d’euros en 2017 et 885 milliards d’euros en 2020.
Le cabinet Accenture évalue d’ailleurs, pour la projection de période 2019-2024, le coût de la cybercriminalité pour les entreprises à l’échelle mondiale à 4 600 milliards d’euros.
Alors comment fonctionne ce type d’attaques ? Et comment s’en prémunir ?
Des modes opératoires proches des kidnappings de personnes
Mes recherches sur le kidnapping et l’extorsion montrent des modes opératoires assez similaires entre le rançonnage « physique » impliquant directement des personnes et le kidnapping dit « virtuel » ou « immatériel ».
Ces derniers utilisent des logiciels aux noms comme Darkside, Ryuk, Egregor, DoppelPaymer, REvil ou bien encore Avaddon. Ils capturent les données en les cryptant, en échange d’une rançon plutôt sous forme de cryptomonnaie en contrepartie d’une clef de déchiffrement permettant de récupérer les données.
Certaines organisations commerciales ont ainsi dû verser jusqu’à un million de dollars pour une seule attaque, alors que d’autres ont subi des pertes de plusieurs centaines de millions de dollars.
Une étude récente montre l’impact économique des logiciels de rançon sur les entreprises, entre les sommes versées et la perte de revenus liée à l’arrêt de l’activité et de la production.
Depuis 2018, il est estimé que le coût de la cybercriminalité mondiale a atteint plus de 1 000 milliards de dollars. Le record actuel du montant du rançonnage est de 34 millions de dollars. Il est attribué à une entreprise dont l’identité est encore sous anonymat.
Évolution du ransomware
Les recherches montrent que le ransomware a connu une évolution importante et progressive. Nous sommes très rapidement passés des logiciels paralysant les données (locker ransomware) contre rançon aux logiciels capturant les données en les cryptant (cryptoransomware) en échange d’une rançon souvent sous forme de cryptomonnaie s’illustrant par le bitcoin.
On observe aujourd’hui une utilisation conjointe du cryptoransomware et du bitcoin, notamment pour le versement d’une rançon, car ce mode de paiement se veut indétectable et permet de faire des transferts d’argent sans passer par une autorité tierce.
Dans le monde réel, le kidnapping contre rançon est tout aussi diversifié.
Il existe le bossnapping, (séquestration de patron) ou la « balade au millionnaire », le kidnapping express, le kidnapping terroriste ou le kidnapping crapuleux.
Plusieurs cadres de la société Caterpillar avaient été retenus en avril 2009 contre leur volonté par des employés mobilisés contre un plan social. Ici Nicolas Polutnik sort avec 24h de « détention » dans son bureau. Jean‑Pierre Clatot/AFP
Le bossnapping est une pratique qui consiste à ne kidnapper que des chefs d’entreprises notamment par des employés en échange du retour d’une cause demandée par une organisation telle que les syndicats. Pensons ici au cas de Fernando Ruzza, directeur général de la filière de la filiale Omnia Network SPA. Ce dernier avait été séquestré par ses employés suite à leurs licenciements alors que l’entreprise avait augmenté ses profits.
Le kidnapping express, qui consiste à kidnapper une personne devant un distributeur de billets de banque est par exemple très répandu en Amérique latine.
Quelles conséquences pour les auteurs et l’entreprise ?
Le fait d’introduire frauduleusement des données dans un système de traitement automatisé ou de supprimer ou de modifier frauduleusement les données qu’il contient, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende (art. 121-3 du CP). Ensuite, concernant l’atteinte au système le fait d’entraver ou de fausser le fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
Même si juridiquement l’infraction est bien caractérisée par la législation française (art. 121-3 du CP), on note, selon Europol, une certaine inefficacité à les appliquer. Par exemple, en France un seul mis en cause a été jugé dans une affaire en octobre. S’il a été condamné pour des faits de blanchiment, il a en revanche était relaxé pour les faits liés aux affaires de rançongiciel.
Un employé de l’entreprise Renault à l’usine George-Besse à Douai le 15 mai 2017. La production avait été à l’arrêt après une cyberattaque ayant affecté plus de 150 pays. Philippe Huguen/AFP
Comme le confirme dans le journal Le Monde, Catherine Chambon, sous-directrice de la lutte contre la cybercriminalité à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), les interpellations pour des faits liés aux rançongiciels demeurent très rares.
En effet, les rançongiciels ont pris de vitesse les autorités, impuissantes à juguler le phénomène. C’est donc, selon elle, extrêmement compliqué de trouver les auteurs. D’autant plus que contrairement au monde réel, il n’est pas possible de compter sur les informations des services de renseignements contrairement au terrorisme.
Ce qui donne plus d’envergure au travail effectué par les services d’Europol dans le démantèlement d’Emotet, l’un des plus grands réseaux d’ordinateurs infectés et utilisés par certains rançongiciels pour faire des victimes.
Mais également de l’équipe à l’origine du rançongiciel Egregor interpellée récemment en Ukraine par les mêmes services.
Selon les études, il ressort que le risque de défaillance (répercussions et risques d’atteintes à l’entreprise) peut augmenter de 50 % dans les trois mois qui suivent l’annonce de l’incident.
Ce risque peut aller jusqu’à 80 % pour les entreprises françaises. À cela s’ajoute une perte de valorisation de 8 à 10 % après l’annonce, sans compter des dommages immatériels liés à la réputation de l’entreprise. Tout ceci s’effectue dans un contexte où la progression des attaques de rançongiciels est de 255 % en 2020.
Le ransomware comme « service commercial »
Le marché noir du ransomware fonctionne « as a service » c’est-à-dire comme une offre de service. Les logiciels ransomware sont fabriqués par des opérateurs qui recrutent ce que le jargon nomme des « affiliés », des opérationnels, qui vont hacker et ensuite partager le magot en pourcentage avec les opérateurs (créateurs du logiciel).
Ce sont ces affiliés qui vont infiltrer le réseau des victimes via le rançongiciel. La rançon qui sera obtenue fera ensuite l’objet d’un partage entre les affiliés et le vendeur du logiciel à des taux variables selon des critères qui peuvent dépendre de l’appartenance au groupe par exemple.
Il est d’ailleurs d’usage que certains affiliés décident de ne pas travailler avec certains opérateurs dans la mesure où il estime que le pourcentage de rétrocession est trop important.
Ce processus est à comparer avec le kidnapping contre rançon dans le monde réel, situation que Dorothée Moisan, journaliste d’investigation décrit dans son ouvrage Le business des otages
Qui sont ces cyber-extorsionnistes ?
Le processus repose par ailleurs sur un triptyque récurrent : crypter les données empêchant leur utilisation par l’usager, obtenir le paiement et décrypter les données.
Les résultats des études menées à l’échelle mondiale au niveau des organisations montrent que dans 73 % des cas, les cybercriminels ont réussi à crypter les données, alors que dans 24 % des cas, l’attaque a échoué, empêchant le cryptage des données. Plus particulièrement en France, on observe que 17 % des attaques ont été stoppées avant que les données ne soient attaquées au sein des organisations.
Concernant la localisation géographique on observe que la plupart des hackers proviennent de pays tels que la Russie et ceux de l’Europe de l’Est comme l’Ukraine dans la mesure où le codage se fait le plus souvent sur les créneaux horaires de ces pays avec des écritures en alphabet cyrillique.
Les failles de l’usager
Les recherches à ce sujet montrent par ailleurs que la plupart des particuliers manquent de rigueur et de connaissances informatiques. Il s’agit là d’une faille importante, car les hackers se servent de cette négligence pour injecter le virus dans le système informatique via un mail en général ou tout autre moyen d’ingénierie sociale.
Le particulier a tendance à utiliser des antivirus gratuits moins performants, et à négliger la mise à jour de son logiciel ou les protections de base telles que le proxy ou le pare-feu. On constate la transmission du virus par l’introduction d’une manière innocente de clef USB au sein d’un des ordinateurs de l’entreprise.
Les attaques opportunistes ou aveugles correspondent aux attaques en volumes sans cible fixe. Leur objectif serait de ramener plusieurs rançons (généralement de faibles quantités).
Les attaques ciblées, quant à elles, visent une cible particulière ayant les moyens de payer une rançon conséquente. Il s’agit en général de personne morale telle que les entreprises, les banques et les organisations.
Le problème du paiement de la rançon
Qu’il s’agisse d’un kidnapping d’un humain ou de données, la question primordiale est de savoir si, finalement, la rançon doit être payée.
C’est une question complexe qui fait débat et dont la réponse diffère selon les cas. Dans le monde physique, les recherches montrent que la solution dépend du type de kidnapping. Par exemple, dans le cas d’un kidnapping terroriste, certains États paient la rançon, alors que d’autres, comme les États-Unis refusent catégoriquement de le faire.
D’autres encore affirment publiquement qu’ils ne céderont pas, mais versent quand même la rançon par l’intermédiaire d’ONG.
Dans le monde des cyberattaques, là encore les recherches montrent des avis divergents sur la question.
Quelles solutions ?
De nombreuses entreprises victimes tentent d’éviter d’évoquer publiquement les affaires de cyberattaque, pour ne pas détériorer leur image et la confiance de leurs clients, fournisseurs et partenaires. Mais depuis quelque temps on observe une évolution.
Les entreprises privilégient davantage la communication et la transparence auprès de leurs clients et partenaires afin justement de ne pas perdre leur confiance tout en tentant d’expliquer comment l’organisation a fait face et a réussi à gérer la situation.
Reste que les principales techniques utilisées par les hackers reposent sur les failles de l’usager et sa méconnaissance des courriers électroniques et des liens malveillants. Il est ainsi préconisé de faire des sauvegardes régulières des données en les conservant dans un espace non connecté à l’infrastructure de l’entreprise afin d’éviter tout chiffrage en cas d’attaques.
Comme le montrent les recherches scientifiques, les meilleures solutions pour lutter contre le kidnapping par ransomware peuvent se résumer en trois points : l’éducation des utilisateurs, une politique de sécurité stricte, et des procédures et stratégies de sauvegarde.
Enfin, il est essentiel de déposer plainte auprès des services de police nationale ou gendarmerie et de s’adresser aux services spécialisés notamment le service cybermalveillance, le portail NoMoreRansom et les recommandations de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information.
LE PREMIER RENOUVELLEMENT ÉOLIEN DRÔMOIS OUVERT AU FINANCEMENT CITOYEN
Développé par RES et mis en service en 2008 sur les hauteurs de la commune de Marsanne, dans le département de la Drôme, le parc éolien de Marsanne est constitué de 6 éoliennes d’une puissance unitaire de 2 MW, pour une puissance totale installée de 12 MW. Très bien accepté localement, il produit depuis 12 ans l’équivalent de plus de 29% de la consommation électrique annuelle de la ville de Montélimar.
La durée de vie moyenne d’une éolienne est d’une vingtaine d’années, et l’installation de Marsanne arrive progressivement en fin de vie. Depuis sa mise en service, la filière éolienne a connu des avancées technologiques significatives. Les anciennes machines peuvent aujourd’hui être remplacées par des éoliennes plus performantes, sans en augmenter le nombre, permettant au développeur de prolonger la durée de vie du parc tout en optimisant sa production d’électricité.
Depuis 2018, RES travaille donc activement avec la commune de Marsanne au projet de renouvellement complet du parc éolien de Marsanne. Les 6 éoliennes existantes seront entièrement démantelées et remplacées par autant de nouvelles machines, plus performantes.
La mise en service du nouveau parc éolien de Marsanne est prévue pour 2023-2024. Les 6 éoliennes existantes seront entièrement démantelées, fondations comprises, et seront remplacées par 6 nouvelles machines plus performantes et dotées d’équipements de pointe leur permettant de fonctionner pleinement en toutes circonstances. À la suite de ce renouvellement, la puissance totale du site passera de 12 MW à 25,2 MW.
LA COLLECTE
POURQUOI INVESTIR ?
PLACER UNE PARTIE DE SON ÉPARGNE DANS LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
A travers cette campagne de financement participatif, RES souhaite associer les citoyens à la transition énergétique de nos territoires en leur proposant de placer une partie de leur épargne directement dans le projet de renouvellement du parc éolien de Marsanne.
En permettant à tout un chacun de participer à ce projet, RES entend redistribuer sur le territoire d’implantation une partie des richesses produites par les installations éoliennes, afin que que les habitants puissent bénéficier des retombées économiques générées par l’exploitation d’une ressource naturelle commune : le vent.
C’est l’opportunité pour chaque citoyenne et citoyen de s’informer et de s’investir à son échelle dans le développement des énergies renouvelables, en contribuant collectivement et directement à la réussite de la transition énergétique de notre territoire.
Le renouvellement du parc éolien de Marsanne nécessite un investissement total de 40 millions d’€. Pour 1 000 € investis, vous contribuez donc à la production de plus de 2 168 kWh par an, soit l’équivalent de près de 31% de la totalité de vos besoins électriques annuels.
La loi de transition énergétique du 17 août 2015 a défini que, d’ici à 2030, 32% de l’énergie consommée par la France devait être produite grâce aux énergies renouvelables. C’est un objectif ambitieux, car cette part n’est aujourd’hui que de 16% ! Pour l’atteindre, il va nous falloir investir 124,5 milliards d’euros. Ça paraît énorme, mais il faut savoir que le montant total de l’épargne des Français s’élève à 5 000 milliards d’euros. Cet investissement équivaut donc à seulement 2,6% de notre épargne !
LE REPOWERING, UNE SOLUTION D’OPTIMISATION DES PARCS EXISTANTS
La durée de vie moyenne d’une éolienne est d’une vingtaine d’années. Au terme de cette période, les exploitants ont l’opportunité de renforcer le potentiel de leurs parcs grâce aux avancées technologiques, sur des sites qui ont déjà fait leurs preuves et dont le potentiel éolien est reconnu. Il peuvent alors remplacer les anciennes éoliennes par des machines plus performantes, sans nécessairement en augmenter le nombre et donc sans augmenter l’impact sur les paysages, les activités et l’environnement proche.
Ces opérations présentent de nombreux avantages :
✔ alors que l’exploitation de nouveaux sites demande la réalisation de nombreuses études pour évaluer le potentiel, le prolongement de la durée de vie d’un site déjà équipé permet de s’appuyer sur un ensemble de données connues sur les ressources disponibles, tout en profitant des infrastructures existantes : accès, poste de livraison, raccordement…
✔ le remplacement des vieilles turbines par des machines aux rendements plus élevés permet d’exploiter une plus grande quantité d’énergie ;
✔ ces opérations permettent de préserver les emplois locaux et de fournir aux municipalités des revenus constants, sous la forme d’impôts locaux sur les parcs éoliens en exploitation ;
✔ l’amélioration du matériel permet de diminuer les risques et les nuisances qui peuvent être induits par l’installation.
MODALITÉS D’INVESTISSEMENT
UNE COLLECTE RÉSERVÉE !
Dans le cadre du financement du renouvellement du parc éolien de Marsanne, RES propose d’ouvrir un financement auprès des habitants du département de la Drôme. D’un montant total de 150 000 €, la collecte s’effectuera en minibons.
➔ À PARTIR DU 8 OCTOBRE | investissement réservé aux habitant·es de la commune de Marsanne ➔ À PARTIR DU 15 OCTOBRE | investissement réservé aux habitant·es des communes autour de Marsanne : Bonlieu-sur-Roublon, Saint-Gervais-sur-Roublon, Mirmande, Condillac, Roynac, La Roche sur Grane, Grane, Cléon d’Andran, La Laupie, Autichamp, Chabrillan, Cliousclat, Saulce-sur-Rhône, Les Tourrettes et la Coucourde ➔ À PARTIR DU 29 OCTOBRE | investissement réservé aux habitant·es de la Communauté d’Agglomération de Montélimar ➔ À PARTIR DU 5 NOVEMBRE | investissement réservé aux habitant·es du département de la Drôme ➔ 12 NOVEMBRE | fin de la collecte
LE PROJET
LE RENOUVELLEMENT DU PARC ÉOLIEN
UN PARC ÉOLIEN SUR LES HAUTEURS DE LA COMMUNE DE MARSANNE
C’est sur les hauteurs du département de la Drôme, que le parc éolien est implanté. En service depuis 2008, le parc éolien de Marsanne est composé de 6 éoliennes situées sur les hauteurs de la commune de Marsanne.
OPTIMISER UN PARC EXISTANT POUR UN MOINDRE IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
Ses atouts principaux sont le gisement de vent et la bonne intégration paysagère sur ce site. Les contraintes paysagères seront respectées, comme la nécessité de ne pas augmenter l’impact visuel depuis le centre de Marsanne, laisser les éoliennes en retrait sur les crêtes – de façon à éviter le surplomb -, mais également assurer une cohérence visuelle avec les éoliennes du parc actuel de la Teissonnière. Ce parc bénéficie d’une très bonne intégration locale de la part des riverains.
D’une puissance unitaire maximale de 4,2 MW – soit plus du double des machines actuelles -, ces nouvelles éoliennes permettront au parc de Marsanne d’augmenter de manière significative sa production d’électricité, sans pour autant modifier le nombre d’éoliennes. À la suite de ce renouvellement, la puissance totale du site passera donc de 12 à 25,2 MW maximum, ce qui permettra de doubler la production d’électricité renouvelable du parc éolien.
UNE NOUVELLE VIE POUR LE PARC ÉOLIEN DE MARSANNE
L’ÉNERGIE ÉOLIENNE, UN DES PLUS GRANDS POTENTIELS DE PRODUCTION ÉLECTRIQUE
Le nouveau parc éolien de Marsanne disposera d’une puissance installée maximale totale de 25,2 MW. Les études estiment une production d’environ 86 700 MWh par an*, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de près de 38 070 personnes**. Le parc éolien renouvelé de Marsanne produira donc chaque année plus de 7% de la consommation électrique totale de la Drôme. Cette production décarbonée, par opposition aux ressources fossiles, permettra de préserver l’environnement en évitant le rejet dans l’atmosphère de plus de 3 790 tonnes de CO2 chaque année***.
2008 Mise en service des 6 éoliennes de Marsanne
2017 Première rencontre des élus à la Mairie de Marsanne pour le projet de renouvellement
2018 Prise de contact avec Montélimar Agglomération et présentation du projet Lancement des études environnementales, paysagères et patrimoniales Première permanence d’information en Mairie
2019 Campagne acoustique Réunion de cadrage avec les services de l’état Conférence sur la transition énergétique organisée avec le CEDER Drôme Deuxième permanence d’information en Mairie Organisation de trois ateliers de concertation sur les mesures d’accompagnement
2020 Visite de site avec l’ONF et la DDT Drôme Présentation du projet aux Mairies autouer de Marsanne Dépôt de la Demande d’Autorisation Environnementale auprès de la Préfecture de la Drôme (août)
2021 Instruction du dossier par les services de l’état
2023-2024 Construction et mise en service du nouveau parc éolien de Marsanne
*productible prévisionnel sur la base des données relevées lors des études **consommation d’électricité par habitant en France – 6 940 kWh/an (source Banque Mondiale) ***émissions de CO2 pour une centrale à charbon – 0,986 tonnes/MWh (source RTE)
DES MACHINES DERNIÈRE GÉNÉRATION DOTÉES D’ÉQUIPEMENTS TECHNOLOGIQUES DE POINTE POUR UNE MEILLEURE PRODUCTIVITÉ ET UNE RÉSISTANCE ACCRUE
Bernard Martyprofesseur de géochimie, Université de Lorraine
Shogo TachibanaProfessor of Cosmochemistry, University of Tokyo
Bernard Marty a reçu des financements du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Ses travaux sont également soutenus par l’European Research Council.
Shogo Tachibana receives funding from the Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology (MEXT) and Japan Society for the Promotion of Science (JSPS).
Université de Lorraine apporte des fonds en tant que membre fondateur de The Conversation FR.
Nous croyons à la libre circulation de l’information
Récupération de la capsule contenant des échantillons de l’astéroïde Ryugu à Woomera (Australie). JAXA, Author provided
Nous vivons une période extraordinaire pour l’exploration du système solaire. Dans les deux prochaines décennies, des échantillons d’astéroïdes, de la Lune, de Mars, et peut-être de comètes vont être ramenés par des missions spatiales dédiées.
Des échantillons prélevés sur d’autres corps planétaires, comme Mars par exemple, nous diront si la vie y a existé. L’analyse de roches et poussière échantillonnées sur des astéroïdes qui n’ont pas évolué depuis 4,567 milliards d’années permettra de mieux comprendre d’où vient la matière qui a formé le système solaire et comment elle a évolué dans les premiers millions d’années.
L’origine des éléments volatils formant les océans terrestres et les atmosphères planétaires sera investiguée.
L’âge d’or de l’exploration lunaire
Dans les années 70, environ 380 kg de roches et sols lunaires ont été ramenés sur Terre grâce aux missions Apollo de la NASA et dans une moindre mesure aux missions soviétiques Luna. Des centaines de laboratoires ont analysé la composition des premiers échantillons ramenés d’une autre planète. Ces recherches ont permis de comprendre comment non seulement la Lune, mais également les autres planètes se sont formées et ont évolué.
La composition du Soleil a été précisée par l’analyse des ions solaires implantés dans les sols lunaires, et la nature et le flux de matière externe sur les surfaces planétaires a été quantifié. Ces investigations ont nécessité le développement de nouvelles méthodes analytiques, qui se sont améliorées au fil du temps, et dont la limite est maintenant l’échelle atomique.
Harrison Schmidt, astronaute et géologue sur la mission Apollo 17 échantillonnant un sol lunaire en 1972. NASA, Author provided
Ces missions étaient avant tout dictées par des enjeux stratégiques et cette période miraculeuse pour la cosmochimie fut malheureusement suivie par un désintérêt pour ce type de mission pendant les trois décennies suivantes, la lune n’ayant plus d’intérêt géostratégique.
Les météorites comme seuls espions
Les seuls échantillons extraterrestres disponibles étaient les météorites provenant de petits corps, les astéroïdes et, comment on devait l’apprendre plus tard, la surface de la Lune et de Mars. Ces échantillons de grand intérêt étaient cependant souvent dégradés par des chocs ayant provoqué leur éjection de leurs corps parents et par leur interaction avec l’environnement terrestre.
Dans les années 2000, les missions de retour d’échantillon ont refait surface sous l’impulsion de géochimistes américains. La mission NASA Genesis a échantillonné la matière solaire éjectée par notre étoile, dont l’analyse a permis de résoudre deux grands problèmes de cosmochimie: les compositions isotopiques de l’oxygène et de l’azote dont les variations importantes et non comprises étaient utilisées comme indicateurs de filiation entre différents corps planétaires.
La mission NASA Stardust a permis d’échantillonner quelques grains cométaires lors du passage du vaisseau spatial dans la queue de la comète Wild2. Ces grains, fortement dégradés lors du prélèvement à haute vitesse, ont cependant permis de montrer le brassage de la matière dans le disque entourant notre étoile, depuis ses régions les plus centrales jusqu’au système solaire externe réservoir des comètes. Ces résultats ont permis de mieux comprendre comment des systèmes stellaires – étoile centrale et disque planétaire – se forment et évoluent durant les premiers millions d’années.
Grains de comète récupérés par la mission Stardust de la NASA. Les particules ont été implantées dans de l’aérogel, un matériau de faible densité qui a amorti leur capture. Les particules ayant une vitesse de 6 km/s ont littéralement explosé à l’entrée (cavités en haut) et des grains terminaux ont parcouru environ 1 cm dans l’aérogel. Il s’agit du premier retour sur Terre d’échantillon cométaire. NASA, Author provided
L’agence spatiale japonaise JAXA a ouvert la voie aux missions actuelles et futures de retour de matière extraterrestre. La mission Hayabusa («faucon» en japonais) a ramené en 2010 quelques milligrammes de grains échantillonnés sur l’astéroïde Itokawa. Plusieurs problèmes techniques qui ont failli faire échouer ce retour ont pu être surmontés grâce à l’ingéniosité des ingénieurs japonais et à des miracles technologiques. Cette mission a établi un lien de parenté entre cet astéroïde et une classe bien définie de météorites.
Elle a aussi permis à la JAXA de préparer des missions du même type grâce au savoir-faire acquis. Hayabusa2 avait pour but d’échantillonner un astéroïde d’un autre type, appelé Ryugu, qui est supposé riche en matière organique et en minéraux ayant interagi avec de l’eau liquide.
La lumière réfléchie par cet astéroïde a, en effet, des caractéristiques similaires à celles obtenues en laboratoire pour une classe de météorites, les chondrites carbonées. Ces météorites sont riches en minéraux hydratés, en carbone, en azote, éléments formateurs de l’atmosphère terrestre et des océans, et an acides aminés, briques potentielles d’une activité biologique sur Terre.
La mission a décollé en 2014 et atteint sa cible en 2018. Le robot a échantillonné des grains et de la poussière à deux endroits. Le second échantillonnage fut particulièrement acrobatique puisqu’il consista à envoyer d’abord une charge explosive, le vaisseau spatial l’ayant largué s’étant réfugié derrière l’astéroïde, puis à prélever du matériel frais au centre du cratère formé.
Le vaisseau spatial a quitté l’astéroïde en novembre 2019 et a ramené sa précieuse cargaison en larguant la capsule contenant les échantillons qui atterrit le 5 décembre 2020 à Woomera en Australie. La capsule étant étanche, le gaz ambiant à l’intérieur a été récupéré et sera analysé dans plusieurs laboratoires. L’échantillonnage a été envoyé au centre de la JAXA à Tokyo, où les scientifiques ont eu l’excellente surprise de découvrir 5,4 grammes de grains et de poussière noire, 50 fois plus que la quantité nominale attendue.
Les techniques analytiques modernes vont permettre à des dizaines de laboratoires d’analyser pratiquement au niveau atomique ces grains, tout en conservant la moitié pour les générations futures. Dans le cas des échantillons lunaires dont une partie a également été réservée pour des recherches postérieures au retour, les progrès des techniques analytiques ont permis d’accroître de plusieurs ordres de grandeur la qualité des analyses faites dans les années 70.
Grains de l’astéroïde Ryugu. JAXA, Author provided
La NASA a également développé une mission d’échantillonnage d’un astéroïde du même type appelé Bennu, avec des objectifs scientifiques similaires. D’ailleurs les deux équipes, japonaise et américaine, collaborent activement dans ces deux missions. La mission Osiris Rex d’un coût de 650 Millions d’Euros a été lancée en 2016 et a atteint son but deux ans plus tard. Le vaisseau spatial a patiemment cartographié l’astéroïde pendant deux ans et l’échantillonnage a eu lieu le 20 octobre 2020. La masse recueillie n’est pas encore connue, mais semble être de l’ordre du kilogramme. Le processus a été tellement efficace que le couvercle de l’échantillonneur ne pouvait pas se refermer, ce qui a contraint l’équipe à stocker les échantillons rapidement dans la capsule de retour. Le retour sur terre prévu le 24 septembre 2023 permettra à de nombreuses équipes internationales, dont la nôtre, d’explorer en détail l’origine de la matière primitive dans le système solaire et celle de l’atmosphère et des océans.
bennu. Échantillonnage de l’astéroïde Bennu par la sonde Osiris Rex de la NASA. En l’absence de gravité, la sonde ne pouvait se maintenir à la surface, et l’échantillonnage a consisté en un touch and go durant lequel un jet d’azote a poussé les grains dans le réceptacle au bout du bras., CC BY
Contrairement aux autres agences spatiales internationales, l’agence Spatiale Européenne (ESA) n’a pas développé de mission spécifique de retour d’échantillon, malgré le dynamisme de la communauté cosmochimique européenne, préférant se concentrer sur l’envoi de télescopes spatiaux pour observer des exoplanètes, et privilégiant des missions d’observation in situ, comme la mission Rosetta qui a analysé avec succès la composition de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Cependant, l’ESA s’est associée avec la NASA pour ramener des échantillons de Mars en 2031, pour un coût total qui dépassera les 7 milliards d’Euros. Il s’agit d’un ensemble complexe de missions successives, dont l’échec de l’une d’entre elles compromettra le retour de matière martienne. Ce projet s’inscrit bien sûr dans la perspective de l’envoi sur Mars d’humains: avant de ramener des personnes, il faut d’abord caractériser au mieux l’environnement martien, et, prosaïquement, être capable de ramener quelque chose de la planète rouge ! Un rover est en route pour échantillonner des dépôts lacustres fossiles, avec entre autres l’espoir de trouver des traces de vie passée, voire actuelle. Cette recherche d’activité biologique a d’ailleurs un revers pour les géochimistes: les échantillons devront être traités dans une facilité biologique de type P4, jusqu’à ce qu’ils soient déclarés biologiquement inertes par stérilisation. En effet, ces contraintes de confinement ne permettront pas la finesse analytique prévue étant donné la complexité et la taille des équipements nécessaires.
La fête ne s’arrêtera pas là: la mission MMX de la JAXA qui décollera en 2024 va échantillonner une des deux lunes de Mars avec un retour dans les laboratoires terrestres en 2029.
L’agence spatiale chinoise CNSA a aussi de grandes ambitions dans ce domaine, projetant d’échantillonner la Lune – ce qu’elle a déjà commencé à faire avec la mission Chang’e 5 qui a ramené des basaltes les plus jeunes de notre satellite le 16 décembre 2020. Mais la Chine souhaite aussi ramener sur Terre des échantillons de l’astéroïde Kamo’oalewa vers 2032 (mission Zheng He) et de Mars à l’horizon 2040 ou avant.
Plusieurs projets américains visent à analyser de la matière cométaire ramenée sur Terre, bien qu’aucune mission ne soit sélectionnée pour l’instant. Outre leur intérêt scientifique, ce type de missions a également comme conséquence d’accroître la connaissance technologique du domaine spatial, et de dynamiser la technologie analytique, dont l’Europe est un des leaders.
Nous croyons à la libre circulation de l’information
Parmi les archétypes féminins issus de l’Antiquité plébiscités par la pop culture ces dernières années, on compte Cléopâtre, les Amazones, ou encore Aphrodite. Mais Salomé, héroïne sulfureuse adulée jusqu’au début du XXᵉ siècle, est tombée dans un oubli relatif. Une injustice qu’il convient de réparer!
Les évangiles nous racontent la mise à mort de saint Jean‑Baptiste à l’issue d’un fameux banquet où aurait dansé Salomé, vers 29 apr. J.-C. La fête devait célébrer l’anniversaire d’Hérode Antipas, grand-oncle de la jeune fille et tétrarque, c’est-à-dire gouverneur de quelques territoires du sud du Proche-Orient pour le compte des Romains. La danse de Salomé se déroule dans l’une des forteresses d’Antipas, sans doute à Machéronte ou Machaerous, que Flaubert, dans Hérodias, l’un des Trois Contes publiés en 1877, situe très justement « à l’orient de la mer Morte, sur un pic de basalte ayant la forme d’un cône ».
Une tête coupée comme prix d’une danse
Antipas avait fait arrêter et emprisonner Jean‑Baptiste, prédicateur très populaire dont les violentes diatribes contre l’ordre établi auraient pu alimenter une révolte. Jean‑Baptiste s’était aussi rendu coupable d’insultes proférées à l’encontre d’Hérodiade ou Hérodias, épouse d’Antipas, qui n’avait de cesse, pour cette raison, de réclamer de son mari la mise à mort de l’insolent prophète. Mais Antipas hésitait, car il savait que Jean était « un homme juste et saint », lit-on dans l’évangile selon Marc (Mc 6, 20).
C’est alors que l’anniversaire d’Antipas offrit à Hérodiade le jour propice pour parvenir à ses fins. L’épouse du tétrarque y assiste en compagnie de sa fille, Salomé, née d’un précédent mariage. Au cours du banquet, « la fille de cette Hérodiade vint exécuter une danse et elle plut à Hérode et à ses convives » raconte Marc (Mc 6, 22). Le tétrarque, pour la remercier, lui fait ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, serait-ce la moitié de mon royaume ».
Alors, Salomé, sous l’influence de sa mère, exige « sur un plat, la tête de Jean le Baptiste ». Le tétrarque n’ose refuser, afin de ne pas se dédire devant ses invités. Il envoie sur le champ un garde décapiter Jean‑Baptiste dans sa prison. Et Salomé reçoit la tête qu’elle remet à sa mère.
Portait Saint-Jean de la cathédrale de Rouen.Salomé danse sur les mains lors du banquet d’Antipas. A droite, elle remet la tête de saint Jean‑Baptiste à Hérodiade.
Le terme grec qui la désigne dans les évangiles est korasion : un diminutif neutre de korè (« jeune fille »). Non seulement le mot korasion évoque une fillette, mais il la prive aussi de toute féminité. La danse de Salomé n’a donc rien d’un strip-tease, à moins de supposer que Marc et Matthieu aient manié l’ironie. Dans un sens équivalent à « brin de fille », korasion aurait pu, par antiphrase, désigner une femme aguichante. Mais cette hypothèse paraît peu vraisemblable dans les évangiles où toute familiarité est déplacée.
À l’origine du thème de la danse de Salomé, il n’y eut donc peut-être rien de plus que la démonstration de danse d’une enfant, à l’occasion de l’anniversaire de son grand-oncle.
Salomé métamorphosée en fille impudique
Salomé se métamorphose en figure érotique, environ trois siècles après la rédaction des évangiles, dans le 16e sermon (Pour la décollation de Saint Jean‑Baptiste) de saint Augustin.
Elle y exhibe sa poitrine au cours d’une danse effrénée : « Tantôt, elle se courbe de côté et présente son flanc aux yeux des spectateurs ; tantôt, en présence de ces hommes, elle fait parade de ses seins ».
C’est ainsi que Salomé est devenue une jeune fille impudique et fatale. À l’instar d’autres figures comparables dans les sociétés patriarcales, elle incarne un péril féminin contre lequel les hommes doivent se prémunir.
Le banquet d’Hérode, par Cranach l’Ancien (1531), Hartford, Connecticut. Wikimedia
Le destin exceptionnel d’une danseuse fantasmée
Saint Augustin se fit, bien malgré lui, le promoteur de l’exceptionnel destin de Salomé dont la condamnation se transforma bientôt en fantasme. La danse de la jeune fille connut un immense succès à partir du Moyen Âge. Sur le tympan du portail Saint-Jean de la cathédrale de Rouen, que Flaubert connaissait bien, une Salomé acrobatique se contorsionne, tête en bas et jambes en l’air.
Au XVe siècle, le peintre Benozzo Gozzoli figure une adolescente fière qui n’hésite pas à regarder Antipas droit dans les yeux. Médusé, le tétrarque a la main droite immobilisée sur le cœur, tandis que, de l’autre, il serre un couteau de cuisine dressé au-dessus de la table du banquet, discret symbole phallique suggérant son excitation.
La danse de Salomé, par Benozzo Gozzoli (1461), National Gallery of Art, Washington. CC BY
Pleine d’assurance, Salomé l’est aussi chez Cranach l’Ancien (1531) : elle n’a nullement l’air impressionnée par la tête sanguinolente qu’elle porte dans un plat, comme le trophée de sa victoire, tandis qu’Antipas esquisse un geste de dégoût. Cranach met en valeur l’opposition entre la beauté fière de Salomé et le tétrarque, représenté comme un gros personnage à l’air lourdaud. Il joue également sur le contraste entre l’élégance de la jeune vierge et le visage du prophète décapité, mêlant érotisme et cruauté en une œuvre qu’on peut qualifier de sadique.
La danse des sept voiles, par Gaston Bussière (1925). CC BY
Le personnage de Salomé exprime à la fois l’attrait et la terreur que provoque en lui le pouvoir de séduction. La décollation du saint symbolise la castration de l’homme aliéné par le désir.
Un désir qui ensorcelle et brouille tout jugement, suscité par la simple vue de parties du corps féminin : « Un bras nu s’avança, un bras jeune, charmant ». Le physique de la jeune fille est fragmenté. Ses diverses parcelles ou caractéristiques contribuent à allumer la convoitise du spectateur : « les arcs de ses yeux, les calcédoines de ses oreilles, la blancheur de sa peau ».
Le vêtement est lui aussi détaillé, surlignant la chair qu’il rend encore plus attrayante : « un voile bleuâtre lui cachant la poitrine et la tête », des « caleçons noirs », de « petites pantoufles en duvet de colibri ». Flaubert exprime une sorte de fétichisme de la parure féminine orientale et aguichante. Une imagerie reprise plus tard au cinéma : voyez ci-dessous la danse de Brigid Bazlen en Salomé dans le film King of Kings de Nicholas Ray (1961)https://www.youtube.com/embed/b66NQbxGYV4?wmode=transparent&start=0
Bien que le titre du conte ne se réfère qu’à Hérodias, l’œuvre est construite sur un dédoublement de la menace féminine à travers les figures étroitement connectées de la mère maquerelle, véritable maîtresse de cérémonie, et de sa fille, non moins redoutable, en tant qu’exécutante du scénario maternel. C’est ainsi qu’Antipas tombe dans les filets de ces deux femmes fatales : la manipulatrice et l’ensorceleuse.
L’idole déchue
Après Flaubert, Salomé peuple encore l’imaginaire occidental pendant quelques décennies. En 1891, Oscar Wilde invente le thème de la danse des sept voiles pour sa pièce de théâtre, Salomé, bientôt mise en musique par Richard Strauss (1905). La figure de Salomé atteint alors son apogée artistique.
Mais, dans la seconde moitié du XXe siècle, la fascination du grand public pour la danseuse biblique se dissipe au profit de nouvelles icônes féminines plus contemporaines et positives, voire ressenties comme « féministes ».
Salomé n’est plus vraiment une idole de notre temps.
Gabriel PontResponsable des opérations des instruments français des missions MSL (Mars Sample Laboratory) et Mars2020, Centre national d’études spatiales (CNES)
Gabriel Pont ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.
Nous croyons à la libre circulation de l’information
Chaque atterrissage martien est un grand moment : entre l’entrée dans l’atmosphère martienne et l’atterrissage s’écoulent sept minutes qui font trembler toutes les équipes associées de près ou de loin à la mission.
Mais au final, ce n’est ni le début ni la fin d’une grande aventure. L’atterrissage marque bien sûr le début des opérations de la mission à la surface de Mars, mais leur préparation commence des années avant, que ce soit pour les scientifiques et ingénieurs qui conçoivent les instruments embarqués à bord, mais aussi pour les équipes en charge des opérations, qui pilotent l’instrument une fois le rover posé sur la planète rouge.
La journée typique des « pilotes » d’instruments de rover martien
Chaque rover embarque avec lui de nombreux instruments, conçus par des équipes différentes provenant souvent de pays différents, qu’il faut piloter et surveiller. C’est le rôle des équipes opérationnelles.
Au CNES, par exemple, au FOCSE (French Operations Center for Science and Exploration), nous sommes déjà en charge des instruments ChemCam et SAM, à bord de Curiosity (envoyé sur Mars en 2012) et de SEIS, le sismomètre envoyé en 2018 avec la mission Insight.
Concrètement, les opérations se déroulent en trois phases.
Nous commençons par analyser les données reçues par l’instrument : on regarde s’il a bien fait ce qu’on lui a demandé et s’il est en bonne santé. Si tout va bien, on passe à la phase 2 : la préparation de la liste des commandes.
Ces deux étapes nécessitent de travailler étroitement avec les scientifiques. En effet, dans le cas de ChemCam, et bientôt de SuperCam sur Perseverance, qui ont pour mission d’analyser les roches martiennes, nous avons besoin de l’expertise des géologues pour savoir quoi demander à l’instrument. Il s’agit vraiment d’un travail main dans la main : le chercheur nous dit « je veux qu’on analyse telle roche » et nos ingénieurs vont le traduire dans le langage de l’instrument et vérifier que cela ne va pas à l’encontre de la sécurité du rover : avec le laser, il ne faudrait pas par mégarde tirer sur un autre composant du rover ou même que la caméra « regarde » en direction du Soleil, ce qui risquerait de l’endommager. Les ingénieurs de l’équipe opérationnelle sont donc en quelque sorte les « anges gardiens » de l’instrument.https://www.youtube.com/embed/9dePqyCip4w?wmode=transparent&start=0S’adapter à l’imprévu (CNES).
Toutes les équipes impliquées sur les divers instruments travaillent ainsi de la même façon avant la troisième phase, celle de l’envoi des commandes au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, situé à Pasadena en Californie. Le JPL est le « chef d’orchestre ». Il se charge de mettre tout en commun et priorise les commandes, car tous les instruments ne peuvent pas fonctionner en même temps, notamment pour des raisons de puissance et de bande passante.
Ultime étape : envoyer la liste de commandes au rover et à tous ses instruments, pour leur « journée de travail » sur Mars.
Et tous les jours, ça recommence. Nos journées, calquées sur les horaires californiens (fin d’après-midi jusqu’au milieu de la nuit), sont donc très rythmées, avec des plannings serrés et des points de rendez-vous très réguliers toute la journée.
Mais pour arriver à cette mécanique bien huilée, il faut du temps et beaucoup de préparation, et les opérations commencent toujours en même temps que le développement de l’instrument. Ce fut le cas bien sûr pour SuperCam, principal instrument scientifique à bord de Perseverance, avec une montée en puissance l’année précédant l’atterrissage. Une préparation essentielle pour être opérationnelle dès le lendemain de l’atterrissage.
Avant l’atterrissage, des mises en situation pour s’entraîner
Avant un atterrissage, nous participons à un ensemble d’entraînements et notamment ce qu’on appelle les ORTs, pour Operational Readiness Test, qui ont lieu tous les mois, l’année précédant l’atterrissage. Ces tests durent chacun une semaine, pendant laquelle on simule la vie du rover sur Mars. Par exemple, en septembre 2020, nous avons simulé les opérations des premiers jours du rover sur Mars. En décembre, la semaine d’entraînement était dédiée à la résolution d’anomalies : pendant une semaine, une équipe de « Greemlins » de la NASA injectait des anomalies de différents types afin de voir comment les équipes réagissent et trouvent des solutions. Ces anomalies ne simulent pas forcément des pannes d’instruments du rover lui-même, mais aussi, de façon très pragmatique, des pannes de nos outils de travail : par exemple, comment continuer à travailler avec des équipes du monde entier si nos principaux moyens de communication (par exemple de visioconférence) ne fonctionnent plus ?
Quand nous ne sommes pas en ORT, il y a beaucoup de travail aussi. On termine par exemple le développement et les tests des logiciels dont on a besoin pour travailler, on forme les équipes aux nouveaux outils et on s’assure que chacun est opérationnel. Ce sont des phases dites de « qualification technique et opérationnelle ».
Concrètement, on va tout tester : nous utilisons beaucoup d’outils fournis par la NASA qu’il faut adapter à nos propres systèmes et il faut donc les retravailler, les valider sur nos systèmes informatiques pour éviter tout bug. Par outils, j’entends aussi bien des logiciels de traitements de données (liées au rover, aux instruments ou à la programmation), des outils de définition et de validation des télécommandes, et divers autres outils nécessaires au bon déroulement des opérations.
Les trois premiers mois du rover
Les équipes opérationnelles de SuperCam ne sont pas impliquées dans l’atterrissage à proprement parler, mais dès le lendemain de l’atterrissage, l’instrument est allumé.
Débute alors une première phase de trois mois : les 90 premiers jours de SuperCam – ou plutôt 90 « sols », car les journées martiennes, qui durent un peu moins de 24h40, sont appelées des sols. Pendant ces trois premiers mois, nous réalisons la « recette » de l’instrument, le terme consacré pour les vérifications de la bonne marche de l’instrument, avec des fonctionnalités nominales, c’est-à-dire avec le niveau de performance attendu.
Pour cela, nous travaillons en alternance avec le Los Alamos National Laboratory, avec qui la France a conçu l’instrument, et qui assure les opérations conjointement avec le CNES.
Illustration du rover Perseverance représentant un tir laser de l’instrument SuperCam. CNES/VR2Planet, 2021, Author provided
Pendant ces 90 sols, nous travaillons en horaires martiens, ce qui signifie que tous les jours, nos journées de travail se décalent de 40 minutes environ. Lors de la « journée » du rover, celui-ci mène les activités qu’on lui a demandé de faire, et lors de sa « nuit » – pendant laquelle le rover recharge ses batteries –, nous analysons ses données et programmons ses futures activités pour le lendemain. Nous sommes alors en équipes élargies : il y a les responsables des « opérations instrument » (capables d’analyser les mesures et d’envoyer les commandes), les scientifiques, les experts qui ont participé au développement de l’instrument et qui le connaissent par cœur, les équipes informatiques qui ont conçu les systèmes (afin de nous aider en cas d’anomalie) ou encore ceux qui gèrent les infrastructures du FOCSE, y compris les plateaux-repas au milieu de la nuit terrestre.
Ces trois premiers mois sont très importants et d’ailleurs, pour les précédentes missions (Insight et Curiosity), toutes les équipes opérationnelles, en charge de tous les instruments embarqués, s’étaient retrouvées au Jet Propulsion Laboratory. Cela permet de faciliter les échanges, de gagner en efficacité, et de permettre aux gens d’apprendre à se connaître, car ils vont travailler ensemble pendant des années. Cette phase est essentielle, car, malgré les simulations réalisées tout au long de l’année, les équipes ne sont pas complètement rodées et il y a nécessairement une phase d’adaptation. Et il est quand même plus facile de se déplacer dans le bureau d’à côté pour gérer un problème que de passer un coup de fil à l’autre bout de la planète… Malheureusement, cette phase devra se faire entièrement à distance en raison du Covid-19 cette année.
Puis, c’est la « routine »… interplanétaire
À la suite de ces 90 sols, nous passerons aux horaires californiens et à ce qu’on appelle la « phase de routine », qui durera tout le reste de la mission. Cela fait déjà 2 ans que cela dure pour SEIS et 8 ans pour ChemCam et SAM. En mixant les équipes en charge de ces instruments, nous bénéficions de leur expérience pour mener à bien nos objectifs sur SuperCam.
Tout le monde montre énormément d’enthousiasme et d’excitation à l’idée de participer à cette mission. Il faut dire que c’est une sacrée aventure et une vraie fierté de pouvoir piloter un objet martien depuis la Terre.
C’est en effet à la suite du XVIIIO siècle, ‘grâce aux conditions agricoles changeant avec la pomme de terre, parfois le maïs, le bétail et le fumure, l’extension des surfaces cultivées, et celle des rendements, qu’il y aura la fièvre de plantations du murier dans la vallée entre 1815 et 1850. Elle n’a duré qu’un demi siècle.
En 1843 à Cavaillon la « Pébrine »apparaît, maladie des vers à soie; bientôt signalée à Avignon, à Loriol; C’est une catastrophe pour les paysans du Rhône. De 24 millions de kilos de cocons en 1846, elle tombe à 7,5 en 1856. Claude Bernard, Peligot, Tulasne, Pasteur, trouvent le remède en 1865, mais la sériciculture ne se relèvera pas. La vallée du Rhône s’est ouverte à des spéculations nouvelles auxquelles vont prendre part les plaines adjacentes et les terres basses qui bordent le fleuve. Le Rhône n’était pas le Nil, mais il faisait apparaître des îlots, et parfois toute une communauté en disputait la possession à sa voisine, pour les gros et petits profits qu’elle en espérait. L’espoir d’établir quelques cultures sur les terres basses du fleuve, l’instinct de propriété exacerbé par l’exiguïté des terres propres à nourrir une population parfois surabondante, les désirs entretenus de chicane créaient d’âpres revendications. Même combat pour la Drôme entre Le Pouzin, Loriol Livron; même débats entre Baix, Cruas, Rochemaure, le Teil, Viviers, etc ….
La lutte engagée a partout pour objet la possession de la terre et aussi le désir de discipliner le fleuve, et de faire s’évanouir ses menaces: le paludisme, et les inondations.
Compte tenu de toute cette histoire, pourquoi y a t’il une telle rivalité ouverte dès 1831 à l’intérieur de la commune de Mirmande entre le village et la plaine représentée pas Saulse, rivalité qui ira jusqu’à la séparation des frères ennemis en 1860?
Par le Rhône depuis bien longtemps.
C’est une question de géographie et d’histoire.
Depuis des siècles, il y a eu cette séparation psychologique liée à la configuration des lieux, et la difficulté de vie qui pu se transformer en égoïsme d’un côté, et en jalousie de l’autre: d’un côté le village fortifié, l’histoire, l’argent, de l’autre des paysans toujours en lutte avec le fleuve (inondations en 1840, 1856); d’un côté le village en sécurité, arrogant, qui contrôle, qui veut la plus grande église de la paroisse en délaissant son église du XIIe Siècle, de l’autre, celui qui est toujours discriminé en se voyant refusé l’argent pour terminer son église plus petite. D’un côté le pouvoir de décision, enjeu important pour les notables, de l’autre l’envie d’émancipation politique; D’un côté, un village accroché à sa situation, particulièrement séricicole, perdant peu à peu sa pluriactivité, sans axe de communication, de l’autre un hameau qui veut profiter de cette voie historique du fleuve, à la conquête des terres, avec l’essor formidable du transport routier; Le chemin de fer a pu faire peur à tous ceux qui s’occupaient de la route, mais il y avait aussi le transport fluvial.
Voilà comment une situation historique de refuge, et de domination d’une terre difficile donnée par le Rhône, s’est transformée en un mouvement de déclin économique pour Mirmande, un Mirmande rétréci, plein d’amertumes et de ressentiments face aux difficultés.