Après les Wisigoths en 412, les Alains en 430, les Bourguignons viennent, en 460, se fixer dans le Valentinois et y fondent un royaume qui dure jusqu’au milieu du VIIe siècle.
– En 476
la ville d’Arles tombe aux mains des Wisigoths.
– Vers 500
Les Burgondes aidés des Francs s’emparent de la basse Durance. Ils sont arrêtés en Arles par les Ostrogoths. Théodoric, le roi des Ostrogoths, repousse les Burgondes au-delà de l’Isère et rétablit brièvement les institutions romaines.
– En 536 : Les Francs se font céder la Provence.
Pour les descendants de Clovis, la Provence n’a que l’intérêt du débouché Méditerranéen qu’offrent ses ports.
Démembrements et pillages lombards.
– A partir de 700
Relatives autonomies des comtes francs installés en Provence. Les Sarrasins montent jusqu’à Lyon en passant par les Pyrénées, mais, arrêtés par Charles Martel en 732, ils se replient sur le Sud-ouest. Les comtes provençaux s’insurgeant contre le pouvoir central, Charles Martel s’empare en 736 d’Arles et Marseille.
L’armée franque revient en 737 et massacre la quasi-totalité de la population d’Avignon. Le renfort des Lombards permet de chasser provisoirement les Sarrasins en 739.
La Septimanie est temporairement dominée par les Arabes, avant d’être conquise par Charlemagne, qui la nomme Marche de Gothie.
A la mort de Charlemagne, la Provence est attribuée à Lothaire.
– A partir de 838 Les Sarrasins reviennent et dévastent Marseille. Arles est pillée en 842.
Des Normands passent en Méditerranée, envahissent la Camargue.
– En 843 – Par le traité de Verdun, l’Empire de Charlemagne est divisé en trois souverains indépendants, la Provence est incluse dans la part de Lothaire*. Son royaume s’étend de l’actuelle Hollande au sud de l’Italie. Le Rhône devient une frontière politique.
Tarascon, devient/de part sa position sur le Rhône, une zone frontalière stratégique.
– En 860 Les pirates normands pillent et ravagent la vallée du Rhône.
– 879- Après la dissolution du Royaume de Bourgogne, des prélats de Vienne mettent la main sur les terres de Valence, ville épiscopale. C’est l’origine de la puissance temporelle des évêques et des luttes intestines qui découleront de l’enchevêtrement de leurs fiefs avec ceux des Comtes du valentinois.
vers 947, un Itier dotait l’abbaye de St Chaffre de quelques immeubles à Bance et à Cliousclat
– En 1033 – Le Royaume de Bourgogne est intégré au Saint Empire Romain Germanique.
Nouvelle période de prospérité, qui enrichit les villes: nouvelle population de bourgeois payant l’impôt en argent (non plus en corvées). Coches et barques circulent sur le Rhône.
Apparition des routiers et les aventuriers. Plusieurs de ces compagnies, de retour d’Italie, veulent traverser le Valentinois, mais le Comte s’y oppose. Les routiers s’emparent de Châteauneuf et font prisonniers l’évêque de Valence, le prince d’Orange et le comte de Valentinois. Aimery de Sévérac, chef des routiers, met le pays à rançon, et obtient le libre passage.
– En 1125 : -La partie sud de la Provence est donnée à la maison de Catalogne et la partie nord au Comte de Toulouse.
en 1225 – Le Comte Raimond VI de Toulouse, accusé de favoriser les Cathares, est ajourné à comparaître en personne devant le concile à Valence. Mais les croisés ne veulent pas poser les armes. Il est excommunié. Simon de Montfort accourt mais le comte Aymar, qui commande les révoltés, le contraint à se retirer.
Le Concile de Latran laisse à Raimond VI la jouissance de ces terres provençales. En partant de Marseille, Tarascon et Avignon, il reconquiert son royaume soulevé contre Simon de Montfort. Ce dernier installe des chevaliers français dans le sud ouest et écarte l’hégémonie catalane.
La ville indépendante d’Avignon prend l’avantage sur Guillaume des Baux. Le clergé oblige le roi de France Louis VIII à mettre le siège devant Avignon qui finit par capituler et voit ses remparts détruits ainsi que son fameux pont Saint Bénezet. Mais, malade, Louis VIII ne peut continuer la campagne.
Raimond VII est obligé de céder à Louis IX une grande partie de ses états, et les Capétiens s’installent dans la forteresse de Beaucaire.
Il y eu simultanément des Mirmande en Velay et en Dauphiné. Toutefois, il est probable que les Adhémar héritairent les uns et les autres de Mirmande à une époque lointaine. Donnation de Mirmande en 1224 aux évêques de Valence par un adhémar appelé Guy. De 1226 à 1238, l’Empereur Frédéric II dote l’évéché valentinois du chateau de Mirmande, de ses dépendances, de son péage et de toute juridiction civile et criminelle.
Michel FerraryProfesseur de Management à l’Université de Genève, Chercheur-affilié, SKEMA Business School
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Les start-up BioNTech et Moderna ont réussi à terrasser, en matière d’innovation vaccinale contre la Covid-19, les géants de l’industrie pharmaceutique. Shutterstock
Les start-up BioNTech et Moderna ont réussi à terrasser, en matière d’innovation vaccinale contre la Covid-19, les géants de l’industrie pharmaceutique.
On peut s’étonner que des start-up aient trouvé un vaccin contre la Covid-19 plus rapidement que certains grands laboratoires pharmaceutiques. En effet, ce n’est ni Sanofi (6 milliards d’euros d’investissement en recherche et développement (R&D) et 100 409 salariés en 2019*), ni Roche (11,7 milliards d’euros de R&D et 97 735 salariés) ou Novartis (10,5 milliards euros de R&D et 103 914 salariés) qui ont découvert les vaccins les plus efficaces mais deux petites entreprises de biotech : BioNtech, société allemande fondée en 2008 (96,7 millions d’euros de chiffre d’affaires, 201 millions d’euros de R&D et 1 310 employés en 2019) et Moderna, entreprise américaine fondée en 2010 (442 millions d’euros de R&D, 53 millions de chiffre d’affaires et 830 salariés en 2019).
Ces start-up sont à l’origine de vaccins basés sur l’ARN Messenger, une innovation radicale en biologie ignorée par les grands groupes pharmaceutiques restés focalisés sur la technologie ADN.
Pourquoi ces deux Davids des biotechnologies ont-ils terrassé, en matière d’innovation vaccinale contre la Covid-19, les Goliaths de l’industrie pharmaceutique ? Notre réponse : le régime légal de détention de la propriété intellectuelle freine l’innovation par les grandes entreprises.
Désincitation au risque
Théoriquement, un brevet est un titre de propriété industrielle qui confère à son titulaire une exclusivité d’exploitation de l’invention pendant plusieurs années. Ce monopole sur la connaissance créée est censé encourager financièrement les potentiels inventeurs à prendre le risque de breveter et de commercialiser leurs innovations pour contribuer au progrès de la société.
La réalité industrielle est différente. Dans le cadre du salariat, la propriété intellectuelle d’une invention appartient non pas à l’inventeur mais à son employeur. Ce dernier bénéficie du droit légal d’exploiter commercialement l’invention de son salarié. Dans les grandes entreprises, l’inventeur ne perçoit ainsi bien souvent qu’une très faible rétribution pour son brevet.
L’exemple de Shuji Nakamura, ingénieur de la société japonaise Nichia qui deviendra prix Nobel de physique en 2014, l’illustre. En 1993, l’ingénieur déposa un brevet sur la technologie LED et, pour cela, son employeur lui accorda un bonus d’environ 180 dollars. Grâce à ce brevet, l’entreprise est devenue un des plus importants producteurs de LED au monde et a réalisé plusieurs centaines de millions de dollars de chiffre d’affaires.
Shuji Nakamura a eu gain de cause dans son procès contre son ex-employeur, en dénonçant une rémunération non équitable. Kazuhiro Nogi/AFP
En 2001, Shuji Nakamura a porté plainte en affirmant que son employeur ne l’avait pas rémunéré de manière équitable. En 2004, les tribunaux lui ont donné raison en condamnant Nichia à lui verser près de 200 millions de dollars ; reconnaissant une appropriation abusive par l’employeur de la valeur créée grâce à l’invention de son chercheur-salarié.
Dans les grandes entreprises, le cadre légal dépossède le chercheur-salarié du droit d’exploiter son invention et, de ce fait, le prive d’une incitation à prendre des risques pour innover. Les chercheurs de Sanofi, Roche ou Novartis ne sont pas moins compétents que ceux de BioNtech ou Moderna mais ils n’ont aucune incitation réelle à s’échiner à trouver un vaccin et à prendre des risques pour explorer des innovations radicales.
De plus, comme la connaissance initialement tacite du salarié-chercheur ne peut pas être entièrement codifiée et explicitée dans un brevet, l’entreprise ne possède pas réellement l’ensemble des connaissances nécessaires à l’exploitation de l’invention. La connaissance tacite reste en possession de l’inventeur.
C’est entre le chercheur-salarié de la grande entreprise qui n’a pas d’incitation à explorer des innovations radicales et l’employeur qui ne peut pas s’approprier l’ensemble de la connaissance liée à l’invention que se trouve l’explication de la faible capacité d’innovation des grands laboratoires pharmaceutiques.
Expropriation
En revanche, en ce qui concerne nos deux Davids, certes les brevets déposés par leurs salariés appartiennent à l’entreprise, mais les dirigeants et nombre de salariés en sont actionnaires et donc indirectement propriétaires des brevets.
Ugur Sahin, président-directeur général (PDG) et co-fondateur de BioNTech, est co-inventeur de 39 des 46 brevets attribués à son entreprise. Il détient 18 % du capital de l’entreprise et plusieurs salariés sont également actionnaires. En mars 2021, le magazine Forbes estime la valeur de sa participation à BioNTech à 4,6 milliards de dollars. Sa prise de risque pour explorer l’innovation radicale qu’est l’ARN Messager a été rétribuée du fait de son statut d’actionnaire.
Dans le cas de BioNTech et de Moderna, les dirigeants et plusieurs salariés-chercheurs, du fait de leur statut d’actionnaires, détiennent indirectement une part importante de la propriété intellectuelle de l’entreprise qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer. De plus, ils sont détenteurs à titre individuel des connaissances tacites nécessaires à l’industrialisation de leur invention. Même les salariés qui ont contribué à l’invention mais dont le nom n’apparaît pas sur le brevet en détiennent partiellement la propriété intellectuelle s’ils sont actionnaires de la start-up à laquelle le brevet est assigné.
La quête du vaccin contre la Covid-19 nous enseigne donc que le statut de salarié-actionnaire de start-up permet à l’inventeur de conserver la propriété intellectuelle de son invention et constitue un contrat incitatif à prendre des risques et à innover, comme nous l’avions montré dans un article de recherche publié en 2008. Cela conduit d’ailleurs certains chercheurs-salariés à quitter les grandes entreprises pour créer leurs propres start-up.
Pour pasticher le père de l’anarchisme, Pierre-Joseph Proudhon, dans une société de la connaissance, la propriété intellectuelle est « le vol ». Elle dépossède en effet les chercheurs-salariés de leurs connaissances au profit des actionnaires des grands groupes. Cette expropriation nuit à l’innovation car les réels détenteurs de la connaissance, à savoir les chercheurs-salariés des grandes entreprises n’ont aucune incitation à innover et les employeurs qui sont les détenteurs légaux des brevets ne détiennent pas l’ensemble des connaissances tacites nécessaires à l’exploitation de l’invention.
Supprimer la propriété intellectuelle ?
De nombreux secteurs qui ne sont pas couverts par des brevets se révèlent pourtant particulièrement innovants. Par exemple, nous avions étudié en 2004 la communauté Linux et le logiciel libre. Leurs innovations ont bouleversé l’industrie informatique dominée par de grands groupes comme Microsoft, IBM ou Oracle sans que pourtant ne soit possible une appropriation légale des innovations.
De même, les grandes banques ne déposent pas ou peu de brevets. Pourtant elles emploient des milliers d’ingénieurs et de PhD (titulaires d’un doctorat) tout en faisant preuve d’une grande capacité d’innovation.
Renaissance Technologies, un des hedge funds les plus performants et des plus innovants, fondé par James Simons, professeur de mathématiques à l’Université de New York, n’a ainsi déposé aucun brevet depuis sa création en 1982. En revanche, les fondateurs et tous les salariés sont actionnaires du Medallion fund, le fond le plus performant de la société.
Au-delà de l’entrepreneuriat, deux pistes peuvent être envisagées pour favoriser l’innovation. La première est d’attribuer la propriété intellectuelle d’une invention à son inventeur et non à son employeur, charge à ce dernier d’encourager son salarié à participer à l’exploitation de son invention par une meilleure répartition de la valeur créée par l’innovation.
Des entreprises comme Google mettent déjà en place des mécanismes d’intrapreneuriat partageant la propriété intellectuelle avec leurs salariés en soutenant la création de spin-offs et ainsi proposer un contrat incitatif à innover à leurs salariés. C’est ce que nous avions observé dans une étude de cas publiée en 2013.
La seconde piste, plus radicale, part du principe que toute connaissance produite par un individu résulte en réalité d’une multitude d’acteurs de la société. En conséquence, cette connaissance devient un bien commun qui appartient à tous. Il conviendrait alors de supprimer la propriété intellectuelle attribuée à un individu ou à une organisation.