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Archives Journalières: 21/04/2022

Entre le Rassemblement national et la Russie, une longue lune de miel

21 jeudi Avr 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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Auteur

  1. Marlene LaruelleResearch Professor and Director at the Institute for European, Russian and Eurasian Studies (IERES), The George Washington University, George Washington University

Déclaration d’intérêts

Marlene Laruelle ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Dans la course à l’élection présidentielle, Vladimir Poutine reçoit Marine Le Pen au Kremlin à Moscou, le 24 mars 2017. Mikhail Klimentyev/Sputnik/AFP

À quelques jours du second tour des élections présidentielles françaises, Marine Le Pen a explicité son programme de politique étrangère : limiter le soutien militaire à l’Ukraine et ne pas voter de nouvelles sanctions contre la Russie, quitter le commandement intégré de l’OTAN, et dès que la paix est possible entre Moscou et Kiev, relancer un « rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie ».

Avec la guerre en Ukraine, Marine Le Pen a dû adoucir son discours prorusse afin de rester en ligne avec l’opinion publique, mais elle n’en continue pas moins à proposer une politique étrangère qui dénote avec une large part du paysage politique français – et européen.

Une relation avec la Russie établie du temps de Jean-Marie Le Pen

Cette fidélité à la Russie s’explique par de multiples raisons.

Les liens du Front national (FN)–Rassemblement national (RN) avec la Russie sont anciens : dès les années 1960, Jean-Marie Le Pen avait reçu le peintre nationaliste et antisémite soviétique Ilya Glazounov, venu à Paris au sein d’une délégation soviétique dans l’espoir (déçu) de faire le portrait du général de Gaulle et qui avait au final peint celui de Le Pen – un signe avant-coureur de l’instrumentalisation de l’héritage gaulliste par le FN afin de parler à la Russie.

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Ces liens anciens s’expliquent par le fait qu’une partie de la droite catholique, monarchiste et collaborationniste française n’a cessé de cultiver l’image d’Épinal de la Russie éternelle, tsariste et orthodoxe. En outre, des liens personnels entre émigration russe et extrême droite française se sont tissés au fil des années : Jean-François Chiappe, l’un des membres du comité central du FN, écrivant des billets pour Rivarol et venant d’une famille proche de l’association monarchiste des Camelots du Roi, a par exemple épousé Maria Denikina (plus connue sous son nom de plume Marina Grey), la fille du général Anton Denikine, l’un des héros « blancs » (antibolcheviques) de la guerre civile russe.

La mouvance du FN dite solidariste, dirigée par Jean-Pierre Stirbois, était quant à elle en partie inspirée par le solidarisme russe, un mouvement corporatiste à la Mussolini luttant contre l’Union soviétique et le communisme.

Ces liens se sont poursuivis dans les années 1980 lorsque des figures de l’émigration culturelle russe comme l’écrivain Eduard Limonov, futur chantre du national-bolchévisme, fréquentait les milieux contre-culturels d’extrême droite et présenta Vladimir Zhirinovsky, l’excentrique politicien impérialiste russe, à Jean-Marie Le Pen.

Les deux hommes avaient tenté de lancer une sorte d’« Internationale des patriotes » mais leurs caractères ombrageux et des divergences de vues avaient fait capoter le projet. Le jeune idéologue Alexandre Dougine, alors inconnu mais déjà bien connecté, avait interviewé Jean-Marie Le Pen pour le principal journal national-conservateur russe Den’. L’ancien diplomate et chef du KGB Vladimir Krioutchkov, l’un des leaders du putsch conservateur d’août 1991 qui tenta de renverser Mikhail Gorbatchev, aurait lui aussi été l’un des instigateurs de ces contacts avec l’extrême droite française.

Jean-Marie Le Pen (ainsi que son numéro deux de l’époque, Bruno Gollnisch) s’est ensuite rendu à plusieurs reprises en Russie, au moins en 1996, puis en 2003, tandis que des figures de la droite nationaliste russe telle que Sergueï Babourine ont participé à des conventions du FN.Jean Marie Le Pen rend visite à Vladimir Zhirinovsky (AP Archive).

L’officialisation de la relation russe avec Marine Le Pen

Une fois Marine Le Pen à la tête du FN en 2011, les relations de la famille Le Pen avec la Russie, jusque-là principalement du domaine du privé, s’officialisent et deviennent la ligne directrice du parti sur les questions de politique étrangère.

De nombreux proches de la nouvelle présidente (Emmanuel Leroy, Frédéric Chatillon, Jean-Luc Schaffhauser, ou encore son ex-conseiller international, Aymeric Chauprade) ont des liens étroits, à différents niveaux, avec la Russie.

L’attirance entre le FN/RN et la Russie est mutuelle et fondée sur des valeurs partagées. Le mot clé de ce mariage idéologique est celui de souveraineté, décliné sous différentes formes :

  • politique et géopolitique : l’État-nation doit être au-dessus des législations internationales et des organisations supranationales,
  • économique : le protectionnisme économique est légitime pour s’opposer à une globalisation déstructurante et dominée par les corporations internationales,
  • culturelle : la nation comme entité ethnoculturelle homogène dans laquelle les minorités ou migrants sont acceptés s’ils acceptent de s’assimiler et intègrent l’idée d’être des citoyens de seconde zone.

Mais ce mariage idéologique entre le FN/RN et la Russie dispose également de facettes plus opportunistes. Dès son arrivée à la tête du FN, Marine Le Pen est en quête de reconnaissance internationale afin de consolider sa stature de potentielle cheffe d’État et travaille ardemment à se faire recevoir par Vladimir Poutine, ce qui sera fait en mars 2017.Marine Le Pen : « On ne peut pas traiter par le mépris Vladimir Poutine » – INA Politique.

Son entrisme en Russie s’est effectué en grande partie grâce à l’oligarque orthodoxe et monarchiste Konstantin Malofeev, introduit auprès de Jean-Marie et Marine Le Pen par Ilya Glazounov, et dont la chaîne Internet Tsargrad TV fait régulièrement la part belle à Marine.

Les intérêts réciproques d’une alliance Russie–Rassemblement national

Le FN est également à la recherche de soutiens financiers, et là encore, c’est la Russie qui offrira à Marine un prêt d’un montant de 9 millions d’euros, nécessaire pour sa campagne en vue des présidentielles de 2017 (Jean-Marie Le Pen obtient quant à lui 2 millions d’euros pour son microparti), en échange d’un soutien appuyé à l’annexion de la Crimée par Moscou comme l’ont révélé les enquêtes de Mediapart.

Du côté russe, on cherche des alliés influents, capables d’accéder à des postes de décision et de servir de chambre de résonance à la vision du monde avancée par le Kremlin. Moscou a longtemps considéré la France comme un pays clé à cause de son positionnement géopolitique en partie autonome des États-Unis, son statut de puissance nucléaire, son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU, ses entreprises du CAC40 très implantées en Russie et donc aptes à faire du lobbying en faveur de Moscou, et une forte présence culturelle russe due à l’histoire de l’émigration russe.Marine Le Pen : sa passion russe qu’elle veut faire oublier (Mediapart).

Mais la présidence de François Hollande n’est pas favorable à la Russie, et le Kremlin s’engage alors clairement aux côtés de Marine Le Pen. Moscou n’est pas nécessairement un amant fidèle : lorsque la candidature de François Fillon se précise, la perspective d’un candidat de droite classique, capable de rallier les milieux conservateurs catholiques et des cercles économiques influents, fait basculer les médias russes en faveur de François Fillon contre Le Pen, avant de revirer en direction du FN une fois François Fillon mis en échec.

Dans le champ médiatique et politique russe, Marine Le Pen est présentée comme une patriote de l’Europe authentique, digne héritière du gaullisme et de l’idée d’une Europe des nations, non inféodée aux intérêts américains et transatlantiques et fondamentalement tournée vers une identité européenne continentale et conservatrice. Marine a fait l’objet de plusieurs livres en russe écrits par des publicistes et est régulièrement célébrée à la télévision russe comme l’une des figures majeures du monde politique européen.

Une victoire de Marine Le Pen aux élections de dimanche serait bien évidemment une bonne nouvelle pour Moscou, dont les soutiens européens se sont réduits comme peau de chagrin avec la guerre, se limitant principalement à la Hongrie et la Serbie. Une voix sympathique aux intérêts russes au cœur de l’Europe occidentale serait donc inespérée.

Mais même en cas d’échec, le succès de la politique de normalisation du RN, ainsi que la présence de multiples voix prorusses dans l’ensemble du champ politique du souverainisme de droite (mais également, avec plus de nuances, de gauche) – de Philippe de Villiers à Marion Maréchal et Éric Zemmour – garantissent à Moscou que ses points de vue continueront à être reflétés dans les débats français

Élection présidentielle : la défiance de la population catalyse un vote de sécession

21 jeudi Avr 2022

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Auteur

  1. David CaylaEnseignant-chercheur en économie, Université d’Angers

Déclaration d’intérêts

David Cayla est membre du collectif des Économistes atterrés.

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Manifestation contre le passe sanitaire et la vaccination, place du Trocadéro à Paris, le 15 janvier 2022. Geoffroy Van Der Hasselt / AFP

Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle peut être lu de deux manières. Si l’on suit une grille de lecture politique, on peut comptabiliser trois blocs idéologiquement cohérents et de force comparable. La droite néolibérale rassemble 32,63 % des voix autour des candidatures d’Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse ; l’extrême droite identitaire (Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan) constitue un deuxième bloc qui pèse 32,28 % des suffrages ; enfin, le total des voix de gauche et d’extrême gauche représente un dernier bloc rassemblant 31,94 % de l’électorat. Reste les 3,13 % des électeurs de Jean Lassalle, inclassable politiquement.

Une telle analyse du scrutin conduit à minimiser les risques d’une accession de Marine Le Pen à la présidence. Non seulement Emmanuel Macron parviendrait facilement à rassembler son bloc (légèrement plus important numériquement que celui de l’extrême droite) mais de plus il bénéficierait de l’appui d’une partie importante de la gauche dont les responsables sont unanimes dans leurs appels à faire « barrage » à l’extrême droite. Ainsi, sans trop prendre de risque, on pourrait pronostiquer une facile réélection du Président.

Mais si c’est ainsi qu’il faut interpréter le scrutin, pourquoi sent-on une telle fébrilité dans le camp macroniste ? Pourquoi les sondages annoncent-ils un score serré entre les deux finalistes ? C’est qu’il existe une autre manière d’interpréter le vote de dimanche.

Une autre grille de lecture

Si l’on adopte une grille de lecture sociologique, il n’y a pas trois blocs mais deux camps. Le premier, le camp conservateur, représente les gagnants de la mondialisation. Il rassemble ceux qui défendent plus ou moins l’ordre établi et qui s’accommodent, sans toujours l’approuver, de la politique actuelle. Ses électeurs sont des personnes âgées qui n’ont pas connu la précarité au travail. Ils ont confiance dans les institutions, dans la presse et sont bien insérés socialement. Ils sont de droite et de gauche, d’un niveau socio-éducatif élevé et vivent majoritairement dans les banlieues aisées, en centre-ville et dans les métropoles.

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Ce camp agrège aux néolibéraux les partis pro-européens de gauche (Hidalgo et Jadot) ainsi qu’une bonne moitié de l’électorat d’Éric Zemmour et une partie de l’électorat de Mélenchon ou de Fabien Roussel.

En face de ce camp se trouve la France des ronds points, des « gilets jaunes », celle qui manifestait contre le passe sanitaire et la vaccination. Cette France, peu sensible à la politique institutionnelle, rassemble les précaires et les classes populaires. Politiquement, elle est le plus souvent abstentionniste, même si elle s’exprime davantage à l’occasion des élections présidentielles.

C’est à cette France que Marine Le Pen doit pratiquement tous ses suffrages, mais cet électorat s’est aussi porté électoralement sur Mélenchon, notamment dans les banlieues et les Antilles, et sur Dupont-Aignan, Lassalle et Zemmour. Cette France déclassée tient les clés du second tour. Selon la dynamique de campagne, elle pourrait soit retourner à son abstention habituelle, soit voter Marine Le Pen. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est potentiellement majoritaire.

La force des mouvements antisystèmes

D’une manière plus triviale, ce qui frappe dans cette élection c’est la force des partis antisystèmes. Pour la première fois depuis le début de la Ve République, les électeurs ont voté à une très large majorité pour des candidats porteurs d’un discours de rupture.

Dans un ouvrage paru en 2019, les chercheurs Yann Algan, Elizabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault proposent une explication quant à l’émergence des mouvements antisystèmes. Selon eux, le populisme émerge lorsque la défiance s’accroît au sein de la société.

Ils distinguent deux sortes de défiance et donc deux sortes de populisme : d’abord, une défiance purement institutionnelle qui fait le lit d’un populisme de gauche qu’incarnerait par exemple Jean-Luc Mélenchon ou le mouvement des « gilets jaunes ». Ce populisme croit en l’action collective mais ne croit plus aux institutions actuelles qu’il souhaite transformer en profondeur.


À lire aussi : Conversation avec Marc Lazar : « Le populisme est une menace pour la démocratie mais aussi une opportunité »


À l’inverse, pour les auteurs, les populistes de droite seraient le produit d’une défiance généralisée qui s’adresse autant aux personnes qu’aux institutions sociales. On retrouve cette forme de populisme dans l’électorat de Marine Le Pen, chez les abstentionnistes et au sein des mouvements « antivax ».

Il est la conséquence d’une société marquée par l’individualisme et une forme d’anomie. Il se nourrit parfois d’une paranoïa qui rend sensible les personnes concernées aux thèses du grand remplacement et au complotisme. C’est une population qui a tendance à se replier sur sa sphère privée ou familiale.

Les ouvrages du journaliste américain Thomas Frank décrivent assez justement les sociétés « anomiques » (« sans loi ») au sein desquelles prospère le populisme de droite. Dans ces quartiers résidentiels américains, souvent marqués par la désindustrialisation et la dégradation des services publics, la haine contre le « progressisme » tient lieu de ciment social.

Si les causes des populismes sont assez claires, les raisons pour lesquelles la défiance s’accroît au sein d’une société le sont moins. Dans Populisme et néolibéralisme, j’ai avancé une explication.

La population perd confiance envers ses institutions lorsque ces dernières ne jouent plus leur rôle qui consiste à tisser des liens et à construire la vie sociale. Ainsi, la première des institutions est l’État, et le premier rôle de l’État est de protéger ses propres citoyens. Or, en choisissant d’insérer la France dans la mondialisation, les gouvernements, depuis quarante ans, ont réduit le champ de l’action politique à des logiques d’attractivité et de compétitivité.

La règle de la « bonne gestion » est devenue d’arbitrer systématiquement en faveur des capitaux et des classes supérieures, qui sont mobiles et s’installent là où la fiscalité est la plus douce, contre le travail et les classes populaires et moyennes qui elles sont immobiles et doivent supporter l’essentiel de la charge fiscale.

Une clarification néolibérale

Vu sous cet angle, le quinquennat qui s’achève fut celui d’une clarification néolibérale, c’est-à-dire qu’il a pris un parti pris clair : celui de mettre l’État au service d’une adaptation de la société aux marchés.

Ce parti pris se retrouve dans la politique fiscale : suppression de l’impôt sur la fortune, baisse de la taxation du capital et de l’impôt sur les sociétés, hausse les taxes sur la consommation. Il se retrouve aussi dans une conception des services publics marquée par la réduction des coûts (fermeture des lits dans les hôpitaux, gel des salaires dans la fonction publique, réduction des dotations aux collectivités territoriales).

Pression fiscale des ménages et des entreprises 1980-2019.

Enfin, la gestion du Covid a donné l’impression que « l’argent magique » qui n’existait pas pour répondre aux besoins des soignants de l’hôpital de Rouen pouvait soudainement affluer pour compenser les pertes des entreprises liées à la crise sanitaire.

Cette politique publique orientée vers le soutien prioritaire au secteur privé, au détriment des besoins sociaux a nourri et entretenu une défiance au sein de l’électorat. Les politiques gouvernementales sont-elles au service de l’intérêt général et du plus grand nombre, ou répondent-elles aux pressions des lobbies et des grandes entreprises ? Cette défiance qui s’est révélée lors du mouvement des « gilets jaunes » s’est ensuite cristallisée au moment de la crise sanitaire durant laquelle les théories les plus folles ont circulé sur l’innocuité des vaccins ou sur la pertinence des confinements.

Plus généralement, ce qui est apparu aux yeux d’une partie de l’opinion, c’est que l’État n’était pas là pour protéger la population, mais pour la punir ou la manipuler. C’est cette thèse teintée de paranoïa que défend la philosophe Barbara Stiegler. Les conséquences de cette défiance ont pu être mesurées par le taux de vaccination, beaucoup plus faible dans les territoires populaires et les départements d’outre-mer que dans les quartiers favorisés.

Le résultat du 10 avril semble exprimer la même défiance. Si les institutions ne sont pas remises à l’endroit, si les politiques menées continuent de donner l’impression de servir des intérêts qui ne sont pas ceux de la majorité, il est clair qu’une partie grandissante de la population sera tentée par le vote de sécession.

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