• Actualités régionales
    • Communes limitrophes
    • Régionales
  • Adhésion
  • André Lhote
  • Au-delà du 14 juillet, des interrogations tenaces sur l’usage des armées
  • Auteurs morts en 17, (déjà…)
  • BD « Sciences en bulles » : À la recherche des exoplanètes
  • Bonnes feuilles : Le château d’If, symbole de l’évasion littéraire
  • Comment la lecture enrichit l’éducation des enfants
  • Corruption, contrebande : le drame de Beyrouth et la question de la sécurité dans les zones portuaires
  • Des crises économiques à la crise de sens, le besoin d’une prospérité partagée
  • Evènements
  • Lecture : comment choisir un album qui peut vraiment plaire aux enfants
  • L’économie fantôme de l’opéra
  • L’Europe s’en sortirait-elle mieux sans l’Allemagne ?
  • Maladie de Lyme : attention au sur-diagnostic !
  • Mirmande
    • Pages d’histoire
    • AVAP et PLU
    • Fonds de dotation et patrimoine
  • NutriScore : quand l’étiquetage des aliments devient prescriptif
  • Penser l’après : Le respect, vertu cardinale du monde post-crise ?
  • Podcast : le repos, une invention humaine ?
  • Prévoir les changements climatiques à 10 ans, le nouveau défi des climatologues
  • Qui sommes-nous?
  • Réforme de la taxe d’habitation… et si la compensation financière n’était pas le seul enjeu ?
  • Revues de presse et Chroniques
  • S’INSCRIRE AU BLOGUE
  • Scène de crime : quand les insectes mènent l’enquête
  • The conversation – Changement climatique : entre adaptation et atténuation, il ne faut pas choisir
  • Une traduction citoyenne pour (enfin) lire le dernier rapport du GIEC sur le climat

Mirmande PatrimoineS Blogue

~ La protection des patrimoines de Mirmande.com site

Mirmande PatrimoineS Blogue

Archives Mensuelles: septembre 2022

Quelle politique migratoire pour l’Italie de Giorgia Meloni ?

30 vendredi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Alessandro MazzolaCultural and Political Sociologist, Université de Liège

Déclaration d’intérêts

Alessandro Mazzola ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

Université de Liège et AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) fournissent des financements en tant que membres adhérents de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Peinture murale représentant un baiser entre Matteo Salvini et Giorgia Meloni sous l'oeil de Silvio Berlusconi
Peinture murale du street artist Tvboy, à Rome , qui se moque de la coalition de la droite italienne qui a remporté les élections du 25 septembre. Tvboy

Giorgia Meloni, 45 ans, leader du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, se prépare à présider le 68e gouvernement italien depuis la Seconde Guerre mondiale, qui sera le gouvernement le plus à droite depuis Benito Mussolini.

La coalition dans laquelle sa formation tient le premier rôle a en effet obtenu près de 44 % des suffrages (plus de 26 % pour Fratelli d’Italia, 9 % pour la Lega de Matteo Salvini et 8 % pour Forza Italia de Silvio Berlusconi) aux législatives tenues ce 25 septembre.

Giorgia Meloni, qui sera la première femme premier ministre dans l’histoire de l’Italie, est connue pour ses propos virulents contre « les lobbies LGBT+ », les « élites de gauche » et, cela va sans dire, les migrants.

À première vue, le succès de Fratelli d’Italia semble n’être qu’une continuation de la dérive de l’Italie vers la droite, initiée par le succès de la Lega aux précédentes élections législatives en 2018 (17 %), et aux européennes en 2019 (33 %).

Les élections de ce 25 septembre, qui voient le parti de Meloni supplanter nettement celui de Salvini, constituent-elles un simple passage de témoin dans le leadership de la droite italienne, ou bien les deux partenaires représentent-ils deux voies distinctes ?

En quoi Fratelli d’Italia diffère-t-il de la Lega ?

Pour répondre à cette question, il est utile d’examiner les deux partis à travers le prisme de leur rapport à la question de la migration, centrale dans les programmes de toutes les formations d’extrême droite, en Italie comme ailleurs. Conformément à cette tradition bien ancrée, Giorgia Meloni et Matteo Salvini ont tous deux placé les politiques migratoires au cœur de leur campagne et de leur programme politique.

Globalement, les Fratelli et la Lega abordent ces questions de la même manière, c’est-à-dire avant tout en termes de sécurité publique, et donc en termes de protection – des citoyens, des frontières, du marché du travail – et non de droits ou d’intégration des nouveaux arrivants.

Les deux partis proposent un contrôle strict de l’immigration légale, mais la Lega met l’accent sur une politique de sélection qui vise à n’accorder l’accès qu’à une main-d’œuvre de qualité et spécialisée, ou alors saisonnière et donc limitée dans le temps. Le parti de Salvini se montre en cela fidèle à son origine et aux intérêts de son électorat historique, à savoir la classe des petits et moyens entrepreneurs du Nord de l’Italie.

En ce qui concerne la question des réfugiés, la Lega se concentre sur la gestion interne de l’accueil et vise à réactiver ses décrets « sécurité » promulgués en 2018, puis désactivés par la suite par le gouvernement Conte/Draghi. Les pierres angulaires de ces décrets sont l’augmentation des temps de détention dans les centres de première arrivée, la réduction des infrastructures d’accueil en favorisant les installations qui concentrent un nombre élevé de demandeurs d’asile, l’augmentation des fonds pour les rapatriements forcés et la réduction des possibilités d’obtention de la protection internationale.

Fratelli d’Italia, pour sa part, s’inscrit dans une longue tradition politique qui est restée minoritaire dans la droite italienne ces dernières années, dominée par l’exploit réussi par Salvini en 2018-2019. Les racines de la formation de Giorgia Meloni se trouvent dans l’extrême droite post-fasciste. Si dernièrement, le parti a stratégiquement écarté toute référence directe au fascisme, il se tourne tout particulièrement vers un électorat souverainiste et ultra-conservateur.Un candidat de Fratelli d’Italia suspendu pour avoir fait l’éloge d’Hitler.

La mesure clé actuellement proposée par le parti en matière de politique migratoire, le blocus naval contre les migrants qui traversent la Méditerranée, est le reflet de cette identité.

Or, il faut d’abord souligner que cette mesure entre en conflit avec le droit international, car elle ne peut être mise en place unilatéralement qu’en cas de guerre, par le pays attaqué. Même en supposant, comme l’affirme Meloni en réponse aux critiques, qu’un blocus naval peut être concerté de manière bilatérale avec les autorités de la Libye (principal pays à partir duquel partent les migrants qui tentent la traversée de la mer vers l’Italie), il va sans dire qu’une telle action militaire, sur les routes de la Méditerranée, serait pour le moins irresponsable.

Un précédent tragique existe dans l’histoire. Le 28 mars 1997, 81 réfugiés perdirent la vie lors du naufrage du Katër i Radës, éperonné par une corvette de la marine de guerre italienne suite à l’application du blocus naval concerté entre le gouvernement Prodi e l’Albanie. À noter qu’il s’agissait d’un navire de 35 tonnes, pas d’une embarcation de fortune à la dérive.

L’épave du Katër i Radës exposée dans le port d’Otranto, mémorial du naufrage du 28 mars 1997. www.wikipedia.it

Que se passera-t-il si les autorités libyennes ne coopéraient pas à la mise en œuvre du blocus naval, et les bateaux des passeurs continuaient à transporter des migrants vers les côtes italiennes ? Nous serions confrontés à deux scénarios possibles, selon le programme du parti.

Première option : la Libye contrôle ses propres frontières et laisse donc délibérément partir des centaines de milliers de migrants. Dans ce cas, le blocus naval serait la réponse hostile à un acte tout aussi hostile du pays nord-africain. Deuxième option : la Libye ne contrôle pas ses frontières, auquel cas l’ingérence d’un autre pays ne peut être pas considérée comme un acte hostile, puisque ces territoires – les portions de mer – sont de facto libres.

La Lega s’est montrée sceptique à l’égard du projet de blocus naval

En pleine campagne électorale, Salvini n’a pas apprécié une prise de position aussi forte sur une question considérée comme son cheval de bataille ces dernières années, capable de faire bouger le consensus comme peu d’autres sujets en Italie.

D’autre part, la question des réfugiés est traitée par Fratelli d’Italia avec une mentalité que l’on pourrait qualifier d’impérialiste – une façon de penser le rôle de sa propre nation dans le scénario mondial typique de l’imaginaire fasciste, imprégnée d’autoritarisme et d’ethnocentrisme.

L’Italie en porte-à-faux vis-à-vis de l’UE ?

Certains observateurs ont déjà prédit un adoucissement pragmatique de l’approche anti-européenne habituellement adoptée par Giorgia Meloni et son parti. Pour mettre en œuvre son blocus naval, Fratelli d’Italia devrait en effet travailler en étroite coopération avec l’UE pour opérer sur les côtes libyennes.

À cet égard, Meloni a, de façon polémique, répété à plusieurs reprises que l’Europe ne peut pas se dérober à sa responsabilité de soutenir le projet, puisqu’elle n’a pas ménagé ses efforts pour endiguer la route des Balkans vers l’Allemagne d’Angela Merkel. Manifestement, ce n’est pas avec l’Allemagne (ou la France, à l’exception de Marine Le Pen) que Meloni semble avoir le plus d’atomes crochus au niveau de l’UE, mais plutôt avec le Groupe de Visegrád.

Cette attitude est aggravée par des propos qui sont souvent explicitement contraires aux positions du Parlement européen, comme son soutien récemment réitéré a Viktor Orban, qu’elle a présenté comme un gentleman démocratiquement élu, en contraste flagrant avec une récente résolution du Parlemet européen qui qualifie la Hongrie d’« autocratie électorale ». Les relations entre Meloni et le leader hongrois ont toujours été étroites, notamment sur la question de la fermeture des frontières aux migrants.

Au vu de ces positions, bien que Meloni parle d’une mesure qui « s’inscrit parfaitement dans l’approche de l’UE », il est loin d’être certain que le projet de blocus naval reçoive le soutien de Bruxelles. La décision de mettre en œuvre une telle mesure de manière autonome serait encore plus critique, ainsi que difficile sur le plan pratique et économique.

Que pourrait-il se passer si l’UE ne soutient pas la politique migratoire de Meloni ?

Sommes-nous vraiment confrontés au risque que l’Italie suive l’exemple de pays comme la Hongrie et la Pologne, et devienne elle aussi un membre de l’Union qui utilise la menace de faire obstruction aux projets de l’UE pour obtenir gain de cause sur ses propres dossiers ?

Tout dépend évidemment de l’étanchéité de cette nouvelle coalition. Ce qui est certain, c’est que les forces anti-immigration de la droite radicale célèbrent déjà le résultat des élections italiennes, convaincues d’avoir un nouvel allié au sein de l’Union. Nous sommes à l’aube d’un nouveau défi pour l’UE, et ce sera potentiellement l’un des plus difficiles de son histoire récente

Vladimir Poutine débordé par l’extrême droite russe ?

30 vendredi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Jules Sergei FediuninPost-doctorant au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS), Docteur​​ en science politique associé au Centre de recherche Europes-Eurasie (CREE) de l’INALCO, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)

Déclaration d’intérêts

Jules Sergei Fediunin ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Maniestation d'extrême droite russe
Manifestation à Moscou en 2014 proclamant « Notre nom est Strelkov » en hommage à Igor Strelkov, qui reste aujourd’hui encore l’une des figures préférées de la droite ultra-nationaliste russe. Vasily Maximov/AFP

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, les dirigeants russes ont toujours désigné la guerre par la formule d’« opération militaire spéciale ». Ce principe n’a pas été remis en cause après le discours prononcé par Vladimir Poutine le 21 septembre, dans lequel il a annoncé une « mobilisation partielle » et menacé à demi-mot ses adversaires occidentaux d’employer l’arme nucléaire.

Cette formule d’« opération spéciale » vise à souligner le caractère supposément provisoire et limité du conflit armé. Sur le plan typologique, la situation relève d’un brouillage – volontaire – de la frontière entre guerre et paix : la présence de la rationalité guerrière n’entraîne pas, en Russie, le démantèlement d’un ordre social globalement pacifié.

Or, cet entre-deux est de plus en plus remis en question en Russie.

Si une partie des Russes s’opposent depuis le départ à l’attaque lancée contre l’Ukraine et protestent publiquement contre la mobilisation qui vient d’être décrétée, d’autres, situés très à droite sur l’échiquier politique, estiment que la Russie retient trop ses coups et prônent le passage à la vitesse supérieure.

Face à la résistance acharnée de l’Ukraine, les ultranationalistes russes exigent avec de plus en plus de véhémence une mobilisation totale, un ensevelissement des villes ukrainiennes sous les bombes, voire l’usage de l’arme nucléaire. Et placent ainsi le Kremlin sous une pression sans cesse croissante.

Qui compose l’extrême droite dans la Russie d’aujourd’hui ?

Si personne ou presque en Russie ne se revendique ouvertement « d’extrême droite », il n’en existe pas moins, à la droite du régime de Vladimir Poutine, une « coalition hétérogène » où l’on retrouve pêle-mêle des fondamentalistes orthodoxes, des nationalistes plus ou moins radicaux (des « nationaux-démocrates » aux néo-nazis), des milices se disant « patriotiques », des blogueurs militaires (milbloggers) et d’anciens combattants du Donbass dont la figure de proue est Igor Guirkine, dit Strelkov, brièvement « ministre de la Défense » de l’autoproclamée République populaire de Donetsk, en 2014.

[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Cette frange politique n’a pas de représentation parlementaire. Le mal nommé Parti libéral-démocrate (LDPR) de Vladimir Jirinovski (1946-2022) avait incontestablement une posture ultranationaliste dans les années 1990 mais s’est vu par la suite incorporé, aux côtés du Parti communiste, dans un système autoritaire dirigé par Vladimir Poutine sous l’étiquette d’« opposition systémique ». Étant pleinement au service du Kremlin, le LDPR a ainsi perdu la confiance des acteurs (plus) radicaux.

Léonid Sloutski, nouveau chef du LDPR après le décès de Vladimir Jirinovski (dont le portrait est accroché derrière lui sur cette photo prise le 27 mai dernier, après sa désignation à la tête du parti), est député à la Douma russe depuis 2000, dont il préside actuellement la commission des Affaires étrangères. Comme l’ensemble de son parti, il a quasiment toujours soutenu les grandes orientations du pouvoir de Vladimir Poutine. Natalia Kolesnikova/AFP

Parallèlement, de nombreux mouvements d’extrême droite jugés dangereux ou trop violents ont, depuis des années, été interdits pour « extrémisme », et aucun parti nationaliste d’opposition n’a reçu l’autorisation de se faire enregistrer officiellement.

La présence des porte-parole de cette mouvance dans l’espace médiatique russe est toutefois tolérée, voire encouragée, par le régime, lorsqu’il s’agit d’acteurs qui lui sont loyaux.

À l’exception de quelques personnalités opposées à la guerre comme Dmitri Demouchkine, ex-chef du Mouvement contre l’immigration illégale (DPNI) et de l’organisation ethnonationaliste Rousskie (Les Russes), interdits en 2011 et en 2015 respectivement, les acteurs d’extrême droite russes se sont tour à tour félicités, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, du rétablissement de la grandeur de la Russie, de son émancipation vis-à-vis de l’Occident (et de ses valeurs jugées décadentes) et surtout de la défense du « monde russe » les armes à la main.

Si certains d’entre eux ont salué la mobilisation partielle que vient de décréter Vladimir Poutine, y voyant même un « signe de la Providence », bon nombre de ces radicaux n’en ont pas moins souligné que la mobilisation était trop tardive et insuffisante. Ils ont également exprimé un vif mécontentement en apprenant le récent échange de plus de 200 prisonniers ukrainiens du régiment Azov contre une cinquantaine de prisonniers détenus par Kiev, parmi lesquels le politicien ukrainien Viktor Medvedtchouk, très proche de Poutine.

Cet assemblage de va-t-en-guerre, qui estime que le Kremlin se montre trop mou vis-à-vis du gouvernement ukrainien, devient de plus en plus audible dans la Russie d’aujourd’hui. Le lancement de l’invasion de l’Ukraine en février 2022 avait pourtant été reçu avec beaucoup d’enthousiasme au sein des cercles d’extrême droite russes…

Appels à une guerre totale

Dans les premières semaines de l’« opération spéciale », les leaders d’opinion radicaux ont considérablement gagné en visibilité et en audience. Mais, progressivement, l’enthousiasme a cédé la place à l’impatience et, de plus en plus, à la colère.

Après le retrait des forces armées russes des environs de Kiev, fin mars 2022, suivi d’une série d’échecs militaires dans diverses zones de conflit, le commandement militaire, y compris le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, et la direction politique russes ont fait l’objet de critiques virulentes – critiques encore renforcées par le recul des armées russes début septembre face à la contre-offensive ukrainienne. À présent, les acteurs nationalistes exhortent l’État russe à aller plus loin et plus fort en Ukraine pour changer de type de guerre. Selon eux, il est temps de mettre fin à l’« opération spéciale » pour passer à la « guerre totale ».

Il s’agit d’un concept de stratégie militaire dont la généalogie remonte à Carl von Clausewitz (1780-1831), qui parlait déjà de la « guerre absolue ». Or le terme fut martelé par Erich Ludendorff (1865-1937), général allemand, homme politique d’opinion nationaliste et auteur du livre Guerre totale (1935), avant d’être repris par le juriste et philosophe Carl Schmitt (1888-1985)], proche du Troisième Reich (1933-1945).

Cette conception de la guerre suppose une implication de la société entière, et non seulement des militaires, la guerre étant vécue comme une crise existentielle collective. Tous les moyens disponibles doivent servir la cause belliqueuse pour conduire à l’ultime victoire. « Tout pour le front ! Tout pour la victoire ! », comme le résume le slogan soviétique mobilisé dès juin 1941 et repris aujourd’hui par des médias russes d’inspiration nationaliste.

En pratique, cela signifie l’instauration d’une loi martiale, une mobilisation générale, une réorientation de la production débouchant sur une économie de guerre, mais aussi une « brutalisation » de la société à travers le non-respect du droit de la guerre (jus in bello) et la déshumanisation de l’ennemi.

Deux nationalismes russes aux aspirations convergentes

L’appel à une « guerre totale » en Ukraine est commun aux deux grandes branches idéologiques du nationalisme russe. La première branche est d’inspiration impérialiste. Elle met en valeur la grandeur de l’État russe face au monde extérieur (lire : occidental) et souhaite que cet État exerce sa domination sur des espaces et des populations diverses, slaves ou non. La Russie est alors définie comme une entité impériale vouée à élargir ses frontières dans l’espace de l’ex-URSS.

La seconde branche, ethnocentrique, est soucieuse par-dessus tout des intérêts du peuple russe, compris au sens ethnique du terme, que ce soit en Russie ou à l’étranger. Cette branche aspire à transformer la Fédération de Russie, jugée « trop multinationale », en un État national russe. L’une des clés serait l’irrédentisme, pacifique de préférence mais aussi belliqueux si nécessaire.

Ces deux logiques nationalistes tendent à converger dans le contexte de la guerre en Ukraine. L’attitude actuelle de la Russie à l’égard du pays voisin contient à la fois un élément impérial et un élément ethnique, selon le sens que les différents acteurs nationalistes donnent à l’invasion de l’Ukraine : les impérialistes mettent l’accent sur la puissance de l’État russe et son expansion territoriale, tandis que les ethnonationalistes se focalisent sur la défense des Russes (ou des Ukrainiens russophones) en tant que communauté ethnique ou culturelle.

Ainsi, Alexandre Prokhanov, idéologue impérialiste de longue date et président du laboratoire d’idées d’inspiration ultraconservatrice et « patriotique » Club d’Izborsk, créé en 2012 puis financé par l’administration du président Poutine, réclame la « transformation d’une guerre ordinaire en une guerre populaire, une guerre sainte, défendant l’existence même du peuple russe et des terres russes ». Ce faisant, il invoque une mobilisation populaire comparable à celles qui ont eu lieu lors de la campagne de Russie de Napoléon (appelée en russe « guerre patriotique de 1812 ») et au moment de la « grande guerre patriotique » (1941-1945), selon la terminologie officielle soviétique puis russe.

Lui aussi membre du Club d’Izborsk, Alexandre Douguine, chantre d’un « Empire eurasien » qu’il voit comme un « pôle de résistance » à la domination atlantiste des États-Unis qui s’est retrouvé au cœur de l’actualité le mois dernier quand une explosion qui a tué sa fille Daria, constate ce 19 septembre la « fin de l’opération spéciale » et le début d’une guerre « véritable ». Il conclut son texte par un appel : « Tout doit être soumis à la guerre avec l’Occident » – cet Occident qui, d’après lui, utiliserait l’Ukraine comme un instrument dans l’objectif de détruire la Russie.

Andreï Tkatchev, prêtre de l’Église orthodoxe russe et présentateur sur Tsargrad, chaîne de télévision du national-monarchiste Konstantin Malofeev, abonde dans le sens de Douguine. Dans un discours prononcé en ukrainien, il va jusqu’à appeler les peuples russe et ukrainien à unir leurs forces pour combattre un même ennemi commun : les États-Unis.

En revanche, pour les ethnonationalistes critiques du régime de Poutine, l’ennemi est avant tout national : ce sont les Ukrainiens et leur identité, comprise comme « négation de la russité ». C’est pour cette raison qu’un vétéran du nationalisme d’opposition, Alexandre Sevastianov, insiste sur le fait que la guerre en Ukraine relève d’une « opposition frontale du projet ukrainien à tout ce qui est russe » et représente pour la Russie « le défi du siècle ». Dans la mesure où le peuple et le pouvoir ukrainiens sont « animés d’une haine viscérale » envers les Russes, la « dénazification de l’Ukraine et sa re-russification constituent la tâche la plus pressante », conclut-il.

En dépit de ces divergences d’interprétation, les finalités des deux camps convergent : le front et l’arrière doivent s’unir afin de décrocher une victoire à tout prix, quitte à anéantir l’Ukraine, si besoin en faisant usage de l’arsenal nucléaire. « S’il faut choisir entre une victoire ukrainienne et une guerre nucléaire mondiale, la guerre nucléaire est préférable », condense Iegor Kholmogorov, journaliste d’opinion national-impérialiste sur Tsargrad et RT (Russia Today), qui a longtemps servi de médiateur entre les nationalistes loyaux au Kremlin et les nationalistes d’opposition. Car, selon les dires du militant ethnonationaliste Alexandre Khramov, si l’Ukraine soutenue par l’Occident gagne cette guerre, la Russie sera disloquée en « une multitude de micro-États », et le peuple russe annihilé.

Galvanisés par la guerre, ces acteurs en appellent à une « purification » effective, et non seulement déclarée, de la société russe. Leurs cibles : les membres des élites économiques, intellectuelles ou politiques jugés « compradores » et « défaitistes » du fait de leur attachement à l’Occident et aux biens qu’ils détiennent là-bas. Certains, comme Alexandre Joutchkovski, militant nationaliste et acteur du séparatisme dans l’est de l’Ukraine depuis 2014, vont jusqu’à implorer l’instauration d’une nouvelle opritchnina, terme russe désignant un régime de terreur introduit par Ivan le Terrible au XVIe siècle.

Le Kremlin sous pression

Conscients du coût social et économique croissant de la guerre, les dirigeants russes ont cherché à le réduire autant que possible. Évitant de proclamer une mobilisation générale, ils ont jusqu’à récemment misé sur les forces armées régulières, appuyées par des combattants volontaires et des mercenaires du groupe Wagner, recrutés notamment dans le milieu carcéral. Le Kremlin a donc longtemps hésité à embrasser le programme maximaliste des partisans d’une guerre « populaire », « patriotique » ou « sainte », de crainte que la mobilisation nationaliste ne menace l’autorité du pouvoir.

Cependant, le contexte a considérablement changé par rapport à 2014, lorsque le régime russe a non seulement ignoré les appels lancés par des ultranationalistes à annexer l’Ukraine orientale, mais a aussi largement réprimé les militants nationalistes trop virulents à l’intérieur du pays. Aujourd’hui, la Russie agit ouvertement comme un État agresseur, et son bellicisme contribue à une recomposition de l’ordre mondial. L’ampleur de l’invasion de l’Ukraine et la spirale de violence qu’elle engendre contraignent le régime de Poutine à céder aux voix les plus radicales, procédant ainsi à une « nationalisation » de la guerre.

La tenue de référendums d’annexion à la Russie, fin septembre 2022, la mobilisation « partielle » de 300 000 réservistes en âge de combattre et la rhétorique employée par Vladimir Poutine lors de son discours du 21 septembre, très proche de celle des nationalistes, peuvent être considérées sous cet éclairage.

Se pose dès lors la question de savoir si tout cela permettra au Kremlin de canaliser le zèle belliciste croissant. Au vu de l’intensité et du maximalisme des propos des multiples chapelles de l’extrême droite russe, il est permis d’en douter : quelle que soit l’issue de la guerre d’Ukraine, la pression nationaliste risque de devenir une menace sérieuse et durable pour la stabilité intérieure de la Russie.

Pourquoi faire s’écraser une sonde spatiale sur un astéroïde ?

29 jeudi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteurs

  1. Patrick MichelAstrophysicien, Directeur de Recherche au CNRS, Responsable Scientifique de la mission spatiale Hera (ESA), Université Côte d’Azur
  2. Alain HeriqueAstrophysicien, Université Grenoble Alpes (UGA)

Déclaration d’intérêts

Patrick Michel est responsable scientifique de la mission spatiale Hera de l’ESA, membre de l’équipe DART de la NASA et coordinateur Européen de la coopération scientifique AIDA qui soutien le développement et l’interprétation des données des missions DART et Hera . Il a reçu des financements de l’ESA, du CNES, du programme H2020 de l’Union Européenne (accord No 870377, projet NEO-MAPP) et du CNRS au travers du programme interdisciplinaire MITI.

Alain Herique a reçu des financements de l’ESA, du CNES et de l’Europe (H2020)

Partenaires

Université Grenoble Alpes (UGA) apporte des fonds en tant que membre fondateur de The Conversation FR.

Université Côte d’Azur apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

À 1h14 cette nuit, la sonde DART va arriver à très grande vitesse sur Dimorphos, un petit astéroïde. Cet impact n’est pas un accident, mais bien une tentative de dévier la trajectoire d’un astéroïde… afin de savoir si nous pourrions utiliser cette méthode pour nous protéger des corps qui pourraient entrer en collision avec la Terre – un évènement très peu probable mais aux conséquences qui pourraient être désastreuses.

En effet, les missions précédentes à destination d’astéroïdes nous ont montré à quel point nos hypothèses peuvent se révéler fausses. Notre compréhension du processus d’impact repose pour l’instant sur des expériences d’impact en laboratoire sur des cibles de tailles centimétriques. Grâce aux missions DART, partie le 24 novembre 2021, et Hera, dont le lancement est prévu pour octobre 2024, nous aurons les moyens de vérifier nos modèles numériques avec des données à une échelle réellement pertinente. Ceci permettra d’utiliser ces modèles avec une fiabilité plus grande dans l’hypothèse (très peu probable) qu’un astéroïde soit en route vers la Terre. On cherche à éviter le scénario du film « Don’t look up » – qui cherche à dénoncer le déni du réchauffement climatique, mais qui montre un scénario tout à fait plausible du sujet choisi.https://player.vimeo.com/video/535784694?h=90a0a285bd

Jusqu’à présent, plusieurs techniques ont été proposées pour dévier un astéroïde, mais aucune n’a été testée. Détruire l’astéroïde n’est pas raisonnable en pratique, car il n’est pas possible de savoir combien de fragments seront générés, et nous risquerions de nous retrouver avec des tas de fragments qui finiraient quand même par tomber sur Terre. La méthode qui va être testée avec la mission DART de la NASA, en coopération avec la mission Hera de l’Agence spatiale européenne, s’appelle la méthode de l’« impact cinétique » : elle vise à écarter l’astéroïde de sa trajectoire initiale et à mesurer la déviation produite.

En gros, on joue au billard. Mais les astéroïdes ne sont pas des sphères dures comme les boules de billard, et nous ne savons pas comment ils réagissent aux chocs. Pour nous assurer que nous n’envoyons pas la cible sur une mauvaise trajectoire suite à l’impact, nous avons choisi de taper sur la petite lune d’un astéroïde double, qui fait à peine 160 mètres de diamètre.

Pourquoi a-t-on choisi cette lune ?

L’impact à haute vitesse va perturber la trajectoire de la « lune-astéroïde » Dimorphos autour de son corps principal appelé Didymos. La lune est beaucoup plus petite que Didymos, donc, quoiqu’il arrive, nous ne modifierons pas la trajectoire autour du Soleil du couple d’astéroïdes. Mais nous pourrons faire une mesure précise de la variation de vitesse de la lune.

De plus, Didymos passe suffisamment près de la Terre au moment de l’impact (11 millions de kilomètres) pour que les télescopes terrestres puissent mesurer le changement de la période orbitale de Dimorphos autour de son corps principal, avant et après l’impact.

Pour l’instant cette période est de 11,92 heures, et au minimum, on s’attend à un changement de 73 secondes, qui est détectable depuis la Terre. C’est un minimum, car en réalité, le changement dépend de la façon dont la lune-astéroïde va réagir à l’impact, ce qui dépend de ses propriétés physiques… que nous ne connaissons pas. La seule chose que nous connaissons pour l’instant de Dimorphos est sa taille.

DART en approche

DART va donc devoir détecter Dimorphos avec sa caméra DRACO tout en s’approchant, mesurer sa forme de façon automatique, et se guider pour rentrer en collision avec l’astéroïde. La sonde ne commencera vraiment à résoudre le corps principal (c’est-à-dire avec plus d’un pixel) que quelques heures avant l’impact, et Dimorphos lui-même une heure avant l’impact.

Image du ciel et zoom
Image de la lumière de l’astéroïde Didymos et de sa lune Dimorphos, composite de 243 images prises par la caméra de reconnaissance DRACO le 27 juillet 2022. NASA JPL DART Navigation Team

Les images de DRACO seront transmises en direct par la TV de la NASA jusqu’à 3 secondes avant l’impact, offrant ainsi au public le privilège de découvrir avec nous ce nouveau petit monde. Nous aurons ainsi des informations sur les propriétés géologiques du site de l’impact : sera-t-il plat, ou couvert de roches ou de graviers ? Y aura-t-il des pentes ?

Ces informations sont cruciales pour interpréter le résultat de l’impact et serviront de conditions initiales pour les modélisations numériques qui cherchent à simuler l’impact. Le Cubesat italien LICIACube, déployé par DART il y a quelques jours, renverra des images des premières minutes après l’impact, ce qui nous fournira des informations sur les premiers matériaux de l’astéroïde éventuellement éjectés suite à l’impact. Ensuite, les observatoires terrestres, ainsi que le James Webb Space Telescope et Hubble depuis l’espace, observeront le système double pour mesurer la différence de période orbitale.

Cela permettra de nous assurer que DART a bien tapé l’astéroïde et de quantifier une partie du résultat. Cependant, il nous manquera la mesure des propriétés du cratère produit par l’impact (sa taille, sa profondeur) et la quantité de déviation produite, qui dépend de la masse de Dimorphos que DART ne pourra pas mesurer, et qui permettrait de valider pleinement la technique. C’est le rôle de la mission Hera.

Interview dans le Journal du CNRS.

Tout ce que l’on ignore

Ce qui est totalement fascinant, c’est qu’avec nos connaissances actuelles « avant impact », c’est-à-dire ce que disent nos modélisations numériques en fonction des propriétés physiques supposées car inconnues de Dimorphos, il pourrait se passer des tas de choses.


À lire aussi : Lucas, 8 ans : « Comment sont faits les astéroïdes ? »


Par exemple, si Dimorphos est une roche résistante, l’impact pourrait produire un cratère d’une dizaine de mètres de diamètre. S’il est très poreux, DART pourrait s’enfoncer comme dans une éponge, et la déviation serait minime. Et s’il est faiblement résistant, il se pourrait même qu’il n’y ait pas de cratère et que l’impact déforme complètement l’astéroïde, en produisant une plus grande déviation.

Hera entre en scène

Hera est cruciale dans ce test de déviation, pour le documenter. En effet, il faut trois choses pour vérifier la validité des modèles d’impact d’astéroïde : tout d’abord, les conditions initiales et les informations sur les premiers instants après l’impact, fournies par DART, LICIACube et les observations depuis la Terre, ensuite le résultat final détaillé concernant la taille du cratère ou la déformation de l’objet et la quantité de déviation, et enfin les propriétés physiques de l’astéroïde qui influencent le résultat de l’impact.

Hera va mesurer la masse de Dimorphos, et donc quantifier directement la quantité de déviation. Si un cratère a été produit, elle en mesurera toutes les caractéristiques. Si Dimorphos a été déformé, elle comparera cette déformation avec les images fournies par DART avant l’impact. Et surtout, elle déploiera deux Cubesats, Milani et Juventas, qui auront pour but d’étudier la composition de l’astéroïde et, pour la première fois, de caractériser sa structure interne.

Vue d’artiste du nanosatellite en approche
Le nanosatellite Juventas portant le radar JuRa en orbite autour de Didymos, vue d’artiste. ESA

Une telle mesure n’a jamais été faite directement, et tout ce que nous savons de l’intérieur de l’astéroïde provient d’interprétation ou de modélisations théoriques. Dimorphos est-il une roche monolithique ou un agrégat ? Quel est le degré d’hétérogénéité interne ? Ces informations sont cruciales car ce sont elles qui guident comment l’astéroïde réagit à un impact. Avec Hera, nous aurons ainsi une connaissance détaillée des propriétés géologiques du plus petit astéroïde jamais visité et qu’il est impossible d’obtenir autrement. Ceci a de nombreuses implications scientifiques, y compris concernant la formation des astéroïdes doubles qui représentent 16 % de la population des astéroïdes en général. Enfin, les collisions ont joué un rôle majeur dans l’histoire du système solaire : comprendre ce processus offre une contribution essentielle à la compréhension de cette histoire.

Quel est le risque qu’un astéroïde nous tombe sur la tête ?

Sur tous les astéroïdes que nous connaissons, aucun ne nous menace pour le prochain siècle au moins : l’inventaire des astéroïdes géocroiseurs plus grands qu’un kilomètre de diamètre (qui est le seuil en taille pour une catastrophe à l’échelle du globe) est quasiment complet ; et nous cherchons maintenant à faire l’inventaire de tous ceux plus grands que 140 mètres (seuil pour une catastrophe à l’échelle d’une région ou un petit pays). Nous n’en connaissons pour l’instant que 40 % et la NASA cherche à finaliser le financement d’un télescope spatial appelé NEO Surveyor qui pourrait réaliser l’inventaire en dix ans depuis l’espace.


À lire aussi : Origine du système solaire et protection de la terre : à l’assaut des astéroïdes


Heureusement pour nous, la fréquence d’impact d’astéroïdes de cette taille est de 10 000 ans environ, donc la probabilité que l’un d’eux nous arrive dessus à court terme reste très faible. Certes, plus les objets sont petits, plus ils sont nombreux, donc plus les fréquences d’impact augmentent ; mais ils font également des dégâts bien plus localisés, avec une probabilité plus grande de se produire au-dessus des déserts et des océans.

Le risque d’impact d’astéroïde est donc un risque à très faible probabilité, mais aussi à haute conséquence… et dont on sait qu’il se reproduira sur le long terme.

L’idée est de pouvoir anticiper l’arrivée d’un astéroïde et d’offrir aux futures générations un plan robuste de telle sorte qu’elles n’aient pas à improviser le jour où elles y seront confrontées. Pour élaborer un plan de protection planétaire robuste, il faut prendre en compte de nombreux paramètres que DART et Hera vont permettre de préciser. Sur ces enjeux, l’Europe joue un rôle pionnier, et les discussions ont également lieu au sein de l’ONU pour élaborer une réponse coordonnée au niveau international. Le chemin est encore long, mais nous y couvrons tous les aspects, techniques, scientifiques, politiques, légaux, et de communication.

Avec l’extrême-droite, les perspectives économiques de l’Italie s’assombrissent

28 mercredi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. André TiranProfesseur émérite de sciences économiques, Université Lumière Lyon 2

Déclaration d’intérêts

André Tiran ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

Université Lumière Lyon 2 apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Giorgia Meloni, leader du parti d’extrême droite italien Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), s’adresse à ses partisans lors d’un rassemblement pour le lancement de sa campagne pour les élections légilstalives, à Ancône, dans le centre de l’Italie, le 23 août 2022. Vincenzo Pinto/AFP

Comme attendu, Giorgia Meloni et son parti de la droite radicale Fratelli d’Italia sont arrivés en tête du scrutin législatif du dimanche 25 septembre. Le prochain gouvernement aura désormais la lourde tâche de rassurer ses partenaires quant à la conduite des réformes économiques en cours en Italie, ainsi que le respect des engagements et de leurs échéances.

La mise en œuvre rapide et effective des réformes structurelles en place sera une garantie de crédibilité pour attirer des investisseurs étrangers et limiter les risques d’attaque spéculative sur la dette du pays comme en juin 2022, mais aussi assurer le versement de l’aide financière européenne dont la péninsule est aujourd’hui la principale bénéficiaire au titre du plan de relance.

L’un des éléments phares du bilan de l’ex-premier ministre Mario Draghi, qui a démissionné fin juillet faute de soutien au parlement, reste en effet la mise en place du Plan national de relance et de résilience (Piano nazionale di ripresa e resilienza, ou PNRR). Ce plan, approuvé en juillet 2021, représente quelque chose d’exceptionnel au regard de l’histoire économique de l’Italie de ces 30 dernières années : son montant total, entre les financements européens et les ressources nationales, s’élève à plus de 220 milliards d’euros dont environ 191 par l’Union européenne, soit près de 14 % du produit intérieur brut sur une durée de cinq ans.

La chute du gouvernement Conte 2 et son remplacement par le gouvernement Draghi en février 2021 s’expliquait d’ailleurs par l’importance de l’enjeu que représente ce financement censé remettre en marche d’une économie pratiquement à l’arrêt depuis plus de 30 ans en termes d’investissement et la productivité.


À lire aussi : L’économie italienne est aussi malade de ses élites


Le PNRR définit notamment un calendrier des réformes essentielles pour moderniser le pays et permettre d’assurer la mise en œuvre du plan dans les domaines : de l’administration, de la justice, de la simplification et de la concurrence. Une refonte totale de la fiscalité est également prévue alors que le total des créances fiscales non recouvrées du Trésor public restent estimées à plus de 1 000 milliards d’euros pour un budget national de 1061 milliards d’euros en 2021.

Le document décrit en outre les projets à mettre en œuvre sur une période de six ans et comment seront gérées les ressources allouées autour de trois axes principaux : innovation et numérisation, transition écologique et inclusion sociale.

55 objectifs pour la fin 2022

Dès l’adoption du PNRR, la Commission européenne a versé à l’Italie au titre du préfinancement 24,9 milliards d’euros, soit 13 % du total, dont 8,9 milliards d’euros de fonds non remboursables et environ 16 milliards d’euros de prêts. À la mi-avril 2022, la Commission européenne a versé la première tranche du PNRR, d’un montant de 21 milliards d’euros, dont 10 milliards d’euros de subventions et 11 milliards d’euros de prêts. C’est une bonne nouvelle pour le pays, car cela signifie que la Commission a vérifié la réalisation des 51 objectifs fixés dans le PNRR pour 2021.

La tâche s’annonce toutefois plus ardue en 2022. En effet, il y a 102 objectifs à atteindre, pour un financement total d’environ 40 milliards d’euros. Même si les 47 objectifs du premier semestre de l’année ont été atteints, permettant d’obtenir 19 milliards, il en restera 55 pour le second semestre 2022, d’ores et déjà marqué par l’enlisement politique, pour obtenir 21 milliards.

[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Or, le respect du calendrier des projets financés constitue une condition essentielle de la réussite du plan et de la réception effective des ressources fournies par l’Union européenne. Avec les prochaines élections et le temps techniquement nécessaire à la formation d’un nouveau gouvernement, l’Italie pourrait donc perdre quelques mesures prévues par le PNRR et arriver à la fin de l’année sans avoir rempli ses obligations pour obtenir la prochaine tranche.

La cheffe du parti souverainiste Fratelli d’Italia (FDI), Giorgia Meloni, avait déclaré pendant la campagne que «la révision du PNRR serait l’une des priorités du prochain gouvernement». Selon la candidate d’extrême droite, il est possible pour un pays, en fonction d’événements exceptionnels, de renégocier certains objectifs. Toutefois, si un pays peut en théorie proposer une telle opération, il lui faut l’accord de tous les autres États.

En termes de bilan du gouvernement Draghi, notons que quasiment tous les objectifs qui lui avaient été assignés a été atteints. En effet, l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) est en effet parvenu à faire respecter la totalité du calendrier tant qu’il a été en fonction, à faire voter des lois qui n’avaient pas pu l’être depuis plus de vingt ans, tout en gérant une coalition hétéroclite, dont la plupart des membres n’attendaient que la fin du gouvernement. Mais il reste à vérifier sir les décrets d’application sortiront et si ils seront mis en œuvre.

Clientélisme fiscal

Parmi les choses importantes qu’il a réalisées, il faut noter les structures mises en place pour la réalisation du PNRR, sa connaissance des faiblesses de l’État italien, des administrations régionales et les jeux récurrents du clientélisme des partis politiques l’ayant amené à constituer des structures qui lui permettaient de garantir l’intégrité des décisions.

N’oublions pas que, en ce qui concerne les subventions aux économies d’énergie dans le domaine de la construction mise en place par le gouvernement précédent, cela a donné lieu à une fraude gigantesque de 4 milliards d’euros, fraude qui a conduit le gouvernement Draghi à modifier radicalement tout le processus de façon à permettre une traçabilité et un contrôle de la destination des subventions.

L’avenir dira si cette période très particulière et l’action du gouvernement Draghi aura donné une impulsion décisive pour sortir l’Italie de la quasi-stagnation économique et du risque que représente l’importance de sa dette publique.

Toutefois, on peut d’ores et déjà souligner que sa chute ne lui aura pas permis de faire aboutir deux éléments essentiels : d’une part la loi sur la concurrence, qui touchera des intérêts extrêmement importants pour le clientélisme fiscale des partis politiques, et d’autre part la loi sur les tribunaux portant sur les questions fiscales. Le gouvernement Darghi, s’il a respecté une grande partie des objectifs assignés par l’UE n’a pas résolu ces deux questions essentielles lors de son mandat. L’approche par les seules questions économiques ne pouvait pas le permettre.

Course à l’espace : « Vers l’Infini et au-delà » ?

27 mardi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Chloé DuffortDoctorante, Chaire Défense & Aérospatial, Sciences Po Bordeaux

Déclaration d’intérêts

Chloé Duffort est membre de la Chaire Defense & Aerospatial (Sciences po Bordeaux), Doctorante en droit international public (Space law and IHL) en cotutelle avec l’Université de Bordeaux (France) et l’Université Laval (Canada).

Partenaires

Région Nouvelle-Aquitaine a apporté des fonds à The Conversation FR en tant que membre bienfaiteur.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

La 5e édition du Forum mondial Normandie pour la paix consacre l’un de ses nombreux débats aux convoitises que l’espace suscite au niveau des États, mais aussi des acteurs privés du spatial.

La question centrale liée à cette problématique fondamentale peut être formulée ainsi : l’humanité peut-elle bénéficier des atouts de l’espace sans céder à une concurrence agressive qui remettrait en cause le principe d’« activité spatiale pacifique » (tel que décrit dans le Traité de 1967 sur l’espace) et conduirait à la tentation d’un usage de la force (selon la définition de l’Art. 2(4) de la Charte des Nations unies) ?

Neutralité de l’espace : de quoi parle-t-on ?

La notion de « convoitise » dans l’espace renvoie instinctivement à celle de la « neutralité » des activités dans ce milieu. Mais l’emploi du terme de « neutralité de l’espace » est juridiquement sujet à caution. En effet, en droit international, la notion de « neutralité » est exclusivement employée lors d’un conflit armé pour évoquer le statut d’un État ou d’un acteur non étatique bénéficiant d’une personnalité juridique. Ce statut personnifié ne s’applique donc pas à un milieu.

La formule « neutralité de l’espace » ne renvoie donc pas à une neutralité au sens juridique (Convention V de la Haye, 18 oct. 1907), mais plutôt à une neutralité au sens commun du terme, désignant une condition ou une position intermédiaire entre deux postures.

Dans ce cas, il s’agirait d’une position médiane dans le spectre des situations de paix et de conflit dans l’espace. Si nous retenons cette définition, force est de constater que, depuis que l’humain y a accès, l’espace n’a jamais été facteur de neutralité.

De fait, les humains y ont créé des services – militaires et civils – qui ont été facteurs de domination stratégique, scientifique ou commerciale. Leurs comportements ont engendré, volontairement ou non, un déséquilibre qui s’oppose à la neutralité. Un exemple intéressant est celui des astronautes. Ils ont toujours été considérés comme des personnes « envoyées pour l’Humanité » qui permettent de poursuivre des expériences scientifiques, au bénéfice des êtres humains restés sur Terre et, peut-être, demain de ceux qui voyageront dans le système solaire voire au-delà. Mais en réalité, ils ont toujours d’abord défendu le drapeau de leur pays et ont pris part à une course à l’espace particulièrement vive. Or, existe-t-il une course sans convoitise ?

Ainsi, les Jeux olympiques, porteurs symboliques de paix, sont-ils neutres et dépourvus de convoitise ? En fait, cette volonté humaine, voire ce besoin, d’aller toujours plus haut, toujours plus loin, de conquérir un monde inconnu et a priori inaccessible, n’a jamais cessé. Certains ont pu s’en convaincre en observant le ciel une nuit d’été 2022 en pleine montagne, dans un endroit préservé de toute pollution lumineuse… jusqu’au défilé au-dessus de leurs têtes de la super constellation de satellites Starlink envoyée par la société américaine SpaceX…

Cette exploitation à grande échelle de l’espace, par des sociétés privées, peut être perçue comme un obstacle à la neutralité voire une menace pour les États, mais aussi pour de nombreux scientifiques et chercheurs qui interrogent le caractère « monopolisant » de telles opérations dans un milieu qui était, il y a peu encore, vierge de toute trace humaine.

Toutefois, il convient de garder à l’esprit qu’un régime de responsabilité internationale des États existe et que l’activité spatiale obéit à des principes cherchant à éviter des comportements risqués. Ainsi, même Elon Musk doit se conformer à la législation internationale et obtenir une autorisation auprès du pays de lancement de ses satellites, en occurrence les États-Unis, qui devront les surveiller ensuite de manière continue (Traité de 1967, art. VI).

Mais l’imagination humaine dépasse parfois la raison et les risques résultant d’initiatives peu maitrisées sont légion. Qu’il s’agisse de démarches étatiques (comme des tirs anti-satellite) ou privées (comme l’envoi inutile d’une voiture Tesla dans l’espace), on peut se demander si les autorités spatiales responsables ont bien pris la mesure de leur responsabilité.

L’espoir est tout de même permis. Depuis quelques mois se tiennent des discussions au sein de l’Open Ended Group on reducing space threats, à la Conférence du désarmement (UNODA, Genève), entre des représentants d’États et des experts de la société civile, afin d’établir des normes juridiques de comportement responsable dans l’espace extra-atmosphérique. Ainsi, à l’initiative des États-Unis, un engagement visant à interdire la destruction volontaire de satellites en orbite – évitant ainsi la création d’une multitude de débris – a été pris par plusieurs nations, dont la France, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Japon.

Finalement, même si de nombreuses voix défendent cette thèse, l’espace n’est pas le Far West. Un cadre juridique international existe, conjuguant aussi étroitement que possible convoitise spatiale et maintien de la paix, n’en déplaise à ceux qui voudraient résumer les opérations spatiales à un sujet de roman populaire.

Si la neutralité de l’espace est un vœu pieux, l’humanité tente de limiter les menaces spatiales. Ainsi, pour reprendre la métaphore du western, si l’espace devait tout de même y être comparé, cela ne devrait pas être pour sa représentation d’un monde sans foi ni loi comme, par exemple, dans le film Hostiles de Scott Cooper, mais pour le scénario dans lequel apparait un décor aride et dangereux, au sein duquel d’anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre.

Peut-on dissocier la convoitise de l’espace d’une logique d’usage non pacifique de celui-ci ?

À l’échelle de l’espace, pouvons-nous parler de convoitises à l’infini ? Ou, plutôt, d’un infini convoité ? Certainement, depuis toujours, mais pour quelles raisons aujourd’hui ? D’après le général Jean-Marc Laurent, on ne peut pas dissocier espace et convoitise. Car la convoitise est inhérente à l’ambition humaine de développer sa connaissance, de pousser les frontières, géographiques mais aussi stratégiques.

La course à la Lune, dans les années 1960 ou, aujourd’hui, la volonté d’y revenir sont des démarches certes scientifiques mais qui résultent avant tout d’une convoitise humaine (programme Artémis). Dominer dans et depuis l’espace, c’est dominer sur Terre. Ce fut le cas hier, pour l’observation, la surveillance ou la navigation ; c’est aussi valable aujourd’hui, à l’heure de l’ultra-connectivité et de la spatiodépendance civile et militaire, pour « des enjeux de sécurité et de sûreté qui touchent directement nos économies et nos sociétés ».

Concrètement, le Service d’État des communications spéciales et de la protection de l’information d’Ukraine (SSSCIP) a fait remarquer qu’une cyberattaque lancée la veille de l’invasion du territoire ukrainien par la Fédération de la Russie avait endommagé des satellites ukrainiens de communication, contrariant ainsi certaines manœuvres militaires. L’ANSSI, équivalent en France au SSSCIP d’Ukraine, a de son côté affirmé :

« Les tensions internationales actuelles causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’accompagnent d’effets dans le cyberespace. Si les combats en Ukraine sont principalement conventionnels, l’ANSSI constate l’usage de cyberattaques dans le cadre du conflit. Dans un espace numérique sans frontières, ces cyberattaques peuvent affecter des entités françaises et il convient sans céder à la panique de l’anticiper et de s’y préparer. »

L’experte Laetitia Cézari précise que « l’interruption d’un système spatial, en particulier lorsqu’elle est causée par des interférences électromagnétiques, cyber ou physiques non cinétiques intentionnelles, peut avoir de lourdes conséquences et compromettre dangereusement les fonctions vitales civiles, économiques et militaires dont dépend le fonctionnement des sociétés, en particulier en ce qui concerne les secteurs humanitaire, financier et commercial ».

Toutefois, nous nous garderons d’associer systématiquement la convoitise humaine à une forme d’ambition moralement et pratiquement négative. En effet, la paix dans l’espace n’implique pas de ne rien y faire. La neutralité d’un État ou d’un acteur n’est pas synonyme d’interdiction de convoiter l’espace ou d’y agir. En revanche, cette convoitise, qui peut être un moteur de progrès, doit être maîtrisée et encadrée de manière juridique, car malgré ses apports positifs, elle peut aussi donner lieu à des actions dangereuses.

Ainsi, la convoitise spatiale n’est pas forcément une menace spatiale et, à l’inverse, des menaces spatiales ne traduisent pas automatiquement la convoitise de l’espace : les cyberattaques ou les interférences se développent comme des leviers de puissance, qui ont toujours débouché sur des opérations militaires terrestres.

Nous pouvons donc affirmer que la thèse « les opérations spatiales contemporaines : Vers l’Infini et au-delà » ? a été vérifiée. Nous aurions pu transformer cette maxime et écrire « vers l’Infini et en deçà », mais ne soyons pas terriens-centrés et admettons que d’autres perspectives sont possibles, aujourd’hui plus que jamais. Quoi qu’il en soit, les aventures de Buzz l’Éclair ont encore de beaux jours devant elles, et cela fera des heureux.

Gorbatchev, héros pour les uns, oppresseur pour les autres ?

26 lundi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Cécile VaissiéProfesseure des universités en études russes et soviétiques, Université de Rennes 2, chercheuse au CERCLE, Université Rennes 2

Déclaration d’intérêts

Cécile Vaissié ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

Université de Rennes 2 et Regroupement UniR fournissent des financements en tant que membres adhérents de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Mikhaïl Gorbatchev contemple son propre buste
En novembre 2009, un buste représentant Mikhaïl Gorbatchev est dévoilé à Berlin, en sa personne, pour célébrer les vingt ans de la chute du mur de Berlin. Mais l’homme qui mit fin à la guerre froide n’est pas perçu positivement par l’ensemble de ses anciens concitoyens… Leon Neal/AFP

 

L’annonce du décès de Mikhaïl Gorbatchev, le 30 août dernier, a été suivie, comme on pouvait s’y attendre, de très nombreux hommages venus du monde entier.

Joe Biden a salué un dirigeant ayant eu assez d’« imagination pour voir qu’un autre avenir était possible et le courage de risquer toute sa carrière pour y parvenir ». Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a qualifié le défunt d’« homme d’État unique qui a changé le cours de l’Histoire ». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a souligné que le dernier leader de l’URSS avait « ouvert la voie à une Europe libre ». Pour Emmanuel Macron, Gorbatchev fut « un homme de paix dont les choix ont ouvert un chemin de liberté aux Russes ».

On pourrait multiplier longtemps les citations similaires. Toutefois, des voix discordantes se sont fait entendre : le président de la Lettonie Egils Levits a estimé que c’est contre la volonté du prix Nobel de la paix 1990 que les pays baltes avaient obtenu leur indépendance, tandis que le ministre lituanien de la Défense Arvydas Anusauskas, par ailleurs historien, n’a pas hésité à affirmer que le récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1990 était « un criminel ». Des commentaires pour le moins désobligeants ont également été très fréquents en Arménie et en Azerbaïdjan, tandis que les officiels de la Géorgie et du Kazakhstan, entre autres, ont brillé par leur silence.

Le refus des représentants de nombreuses anciennes républiques soviétiques de s’associer au concert international de condoléances souligne l’ambiguïté de l’héritage de Mikhaïl Gorbatchev. Si les Occidentaux lui savent gré d’avoir lancé un processus qui a abouti, sans bain de sang généralisé, à la fin de la dictature soviétique, une bonne partie des ex-républiques n’a pas oublié qu’il fut l’homme qui réprima durement les indépendantistes au Kazakhstan en 1986, en Arménie en 1988, en Géorgie en 1989, en Azerbaïdjan en 1990, en Lituanie et Lettonie en 1991…

Alors, Mikhaïl Gorbatchev fut-il un héros, un bourreau, ou les deux ? Sans prétendre répondre de façon tranchée à cette question, il est possible d’apporter quelques éléments d’appréciation en revenant sur les six années qu’il passa au pouvoir.

Objectif premier : redresser l’économie

Ce qui est certain, c’est que, sous la direction de Mikhaïl Gorbatchev, des changements démocratiques se sont produits en URSS… même si le but initial n’était pas tant de construire un État de droit que de faire redémarrer une économie à bout de souffle. En 1983, un rapport très officiel de la sociologue Tatiana Zaslavskaïa avait établi que l’apathie généralisée de la société soviétique bloquait tout développement économique. À l’époque, l’une des plaisanteries, un peu tristes, qui circulaient dans le pays constatait : « Ils font semblant de nous payer, on fait semblant de travailler. » Ce qui se traduisait aussi par des magasins vides et l’impossibilité de suivre la course aux armements relancée par Ronald Reagan en 1983.

C’est dans ce contexte que Gorbatchev prend la tête du PCUS, en 1985. Quelques mois plus tard, conseillé notamment par Zaslavskaïa, il annonce qu’« une transformation radicale de la pensée et de la psychologie, de l’organisation, du style et des méthodes de travail à tous les niveaux » est indispensable ». Puis deux slogans sont lancés, qui passeront à la postérité : la glasnost’ – l’une des revendications de la dissidence russe : que les réalités ne soient pas masquées – et la perestroïka – la « reconstruction ».

[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Gorbatchev va redonner davantage de libertés à la société, dans l’espoir de redynamiser celle-ci, et établit ainsi – à l’opposé du choix chinois – un lien implicite entre l’efficacité de l’économie et les libertés octroyées aux citoyens. Néanmoins, au printemps 1986, le Politburo attendra plusieurs jours avant d’annoncer l’accident survenu à la centrale atomique de Tchernobyl : il n’aurait pas fallu gâcher les fêtes du 1er mai…

Bouleversements et libérations

Le signal des changements est donné dans la culture. Chaque mois, des textes littéraires qui circulaient jusque-là en samizdat, sous le manteau, paraissent dans des revues officielles : le Requiem d’Anna Akhmatova, Le Docteur Jivago de Boris Pasternak, Vie et Destin de Vassili Grossman, Cœur de chien de Mikhaïl Boulgakov, Nous autres d’Évguéni Zamiatine, mais aussi les poèmes d’Ossip Mandelstam ou de Iossif Brodski, liste loin d’être exhaustive. Puis l’essentiel des Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov, L’Archipel du Goulag d’Alexandre Soljénitsyne et bien d’autres écrits sur l’horreur du passé récent.

Par ailleurs, la presse peut désormais aborder de front, outre la question des purges, des thèmes d’actualité jadis considérés comme audacieux : la corruption, la triche, le désarroi de la jeunesse, etc. Certaines publications – Ogoniok, Les Nouvelles de Moscou – ont pour mission de donner l’exemple, et leurs tirages explosent : les Soviétiques sont demandeurs.

En parallèle, les dissidents emprisonnés sont libérés, ne serait-ce que parce que des proches de Gorbatchev ont compris que ces libérations amélioreraient les relations, y compris commerciales, avec l’Occident.

Le 8 décembre 1986, Anatoli Martchenko, auteur d’un livre fondamental sur les camps poststaliniens, Mon témoignage, meurt à l’issue d’une grève de la faim dans la prison de Tchistopol. Exactement une semaine plus tard, Mikhaïl Gorbatchev téléphone au dissident (et prix Nobel de la paix 1975) Andreï Sakharov, assigné à résidence à Gorki (Nijni Novgorod) depuis 1980, et lui demande de rentrer à Moscou avec sa femme, Elena Bonner. Ces remises en liberté se poursuivent : alors que 26 personnes ont été libérées avant terme en 1986, 175 le sont entre le 1er janvier et le 15 juillet 1987.

Ces libérations ne correspondent toutefois pas à l’amnistie générale que les dissidents demandent depuis des années. En effet, elles se font au cas par cas et sont conditionnées par la signature d’une « requête » qui, même si elle s’avère n’être qu’une formalité, est interprétée comme une forme de reddition. Certains refusent de signer quoi que ce soit, d’autres signent, mais en resteront brisés – ce qui est l’une des raisons pour lesquelles si peu de dissidents investissent le champ politique en Russie.

La conscience des violences du passé

Que le millénaire du baptême de la « Rous’ » soit officiellement célébré en 1988, alors que la religion restait combattue quelques semaines plus tôt, est un autre signal fort. Là encore, l’intention est avant tout pragmatique, comme le décryptera Alexandre Men, prêtre et intellectuel de haute volée : « L’État est désemparé. Avec l’aide de l’Église, il voudrait essayer de rétablir quelques normes morales. » Dès lors, Alexandre Degtiarev, adjoint du responsable de l’idéologie au Comité central du PCUS, peut clamer en 1989 : « Le Parti encourage l’activité religieuse à devenir un élément constructif dans l’évolution de la société vers l’humanisme et la démocratie. »

En tout cas, les sociétés soviétiques prennent de plus en plus conscience des immenses violences qu’elles ont toutes subies sous Lénine et sous Staline et qui les ont traumatisées en profondeur – comme cela se remarque aujourd’hui encore.

Dénoncer ces répressions est dès lors perçu comme la condition de guérisons sociales, politiques et individuelles. Dans ce contexte, ce qui était tu ou chuchoté jusque-là explose publiquement : les envies de démocratie, certes, mais aussi des nationalismes, y compris russe, et les désirs d’indépendance, ancrés dans certaines républiques. Dès 1988, des meetings politiques rassemblent des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes : la passivité passée était la conséquence des peurs. Parallèlement, des réformes sont adoptées pour relancer l’économie, et d’autres permettent de renouveler en partie le personnel et les pratiques politiques.

Rassemblement organisé par l’organisation russe de défense des droits de l’homme Memorial place de la Loubianka, devant le siège du KGB, à Moscou, le 30 octobre 1989, pour marquer la « Journée des prisonniers politiques ». Vitaly Armand/AFP

Ainsi, lors du Congrès des députés du peuple d’URSS, qui se réunit à partir du 25 mai 1989, l’ensemble des débats est télévisé pour la première fois, et certains députés renoncent à la langue de bois, si bien que la société, fascinée, suit ces débats jour et nuit.

Comme l’écrira Andreï Sakharov, élu député, « le Congrès a entièrement détruit pour tout le monde dans notre pays toutes les illusions dont on nous avait bercés, avec lesquelles on nous avait endormis, nous et le monde entier ». Selon lui, ces retransmissions télévisées permettaient à des millions de personnes d’avoir « une image claire et impitoyable de la vie réelle dans notre société ». Mais il croyait que ce Congrès avait « rendu impossible tout retour en arrière ».

Des volontés d’indépendance

La question nationale prend alors de l’ampleur : certains des peuples intégrés de force dans l’URSS, voire dans l’empire russe, peuvent désormais, sans conséquences trop dramatiques, revendiquer leurs identités. Les pays baltes sont les premiers à oser déclarer leur souveraineté (l’Estonie, le 16 novembre 1988 ; la Lituanie et la Lettonie en mai et juillet 1989), et à exprimer leur désir d’indépendance : l’unité soviétique n’était qu’un mythe.

Des troubles éclatent autour de ces identités nationales. Un conflit sanglant commence en 1988 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabakh ; un autre, en 1989, entre la Géorgie et l’Abkhazie – et ni l’un ni l’autre n’est réglé aujourd’hui.


À lire aussi : Trente ans après l’effondrement de l’URSS, ces États fantômes qui hantent l’espace post-soviétique


Le 9 avril 1989, Moscou envoie ses tanks contre des jeunes qui, au cœur de Tbilissi, demandent la fin de l’occupation soviétique en Géorgie. Dix-neuf personnes – dont seize femmes – sont tuées, et 427 blessées. Ce jour-là, écrira l’historien Stephen Jones, « tout a changé dans la politique soviétique et géorgienne. Le lien fragile qui reliait les intellectuels géorgiens à la perestroïka, et la Géorgie à la Russie, a craqué ».

Les pays baltes demeurent à la tête des revendications avec un courage réel et, le 11 mars 1990, la Lituanie proclame son indépendance. Mais, pour la direction soviétique, il est inconcevable de voir l’URSS se déliter ou exploser. En janvier 1991, le Kremlin envoie donc des troupes reprendre le contrôle des républiques baltes et, en Lituanie et Lettonie, 22 personnes sont tuées, et plus de six cents blessées. En Russie même, l’émotion est très forte dans certains cercles. Il ne sera toutefois jamais annoncé clairement, par la suite, qui, là comme en Géorgie en 1989, a donné l’ordre d’intervenir militairement, et Gorbatchev n’a jamais été jugé pour cela, contrairement à certains de ses anciens collaborateurs.

Le 9 avril 1991, la Géorgie se déclare à son tour indépendante, tandis que les relations se tendent entre le centre soviétique – Gorbatchev – et la république de Russie dont Boris Eltsine est élu président le 12 juin 1991.

Des parachutistes soviétiques chargent des manifestants lituaniens qui protègent l’entrée de l’imprimerie de la presse lituanienne, le 11 janvier 1991 à Vilnius. Andre Durand/AFP

En août, un putsch éclate, mené par des dirigeants de l’armée et du KGB désireux de mettre brutalement fin au processus de démocratisation et d’éclatement de l’URSS, et des rumeurs circulent aujourd’hui encore : Gorbatchev, alors en vacances, était-il au courant ? Ce putsch pourrait-il avoir été une mise en scène orchestrée par les services secrets ?

En tout cas, le coup d’État échoue en moins de trois jours, et la plupart des républiques fédérales en profitent pour déclarer leur indépendance, dont l’Ukraine le 24 août. Une page se tourne, laissant aux uns et aux autres des souvenirs très contrastés : en Lituanie, Géorgie, Arménie (et aussi en Ukraine, où on lui reproche en outre d’avoir salué l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014), Gorbatchev est largement vu comme celui qui a voulu étouffer par la violence leurs revendications nationales, alors que certains, en Russie, lui reprochent d’avoir détruit l’URSS – ce qu’il n’a jamais voulu faire. Lui-même était le fruit du système dans lequel il était né, même s’il en percevait certains défauts et limites.

Le « doomscrolling », une habitude inquiétante pour la santé mentale des adolescents ?

25 dimanche Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Elodie GentinaAssociate professor, marketing, IÉSEG School of Management

Déclaration d’intérêts

Elodie Gentina ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

IESEG School of Management apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Les nouvelles anxiogènes défilent sans fin. Pexels

Dès le réveil, sur le chemin du lycée, dans la file d’attente des magasins, dans le confort d’un canapé… la plupart des jeunes ont pour habitude de se jeter sur leur téléphone pour checker les notifications et les réseaux sociaux. Facebook, Instagram, TikTok… ils scrutent les faits divers et événements tragiques : images de la guerre en Ukraine, chiffres de la pandémie de Covid-19, réchauffement climatique…

Cette habitude porte un nom anglais, qui a émergé sur Twitter en 2018 : le doomscrolling, de « doom » qui signifie la chute, la fin ou l’effondrement et du verbe « scroll » qui définit l’action de faire défiler son écran numérique de haut en bas. Sa particularité repose sur la recherche et l’exposition intensive de sujets tristes et sombres, amplifiés par le scroll infini, sans pagination. En faisant une requête Google sur un portable, les utilisateurs n’ont en effet plus besoin de cliquer sur « page suivante ». Plus vous descendrez sur la page, plus les résultats s’afficheront d’eux-mêmes. Récemment, une étude menée par le site britannique Bupa, spécialisé dans la santé, révèle que les recherches Google liées aux angoisses matinales ont augmenté de 247 % en 2022.

Les jeunes particulièrement impactés par le doomscrolling

Certains groupes de population seraient plus à risques que d’autres. À commencer par… les adolescents, qui passent beaucoup de temps sur leurs réseaux sociaux préférés, qu’il s’agisse d’Instagram, de Snapchat ou encore de TikTok. Ceci est d’autant plus vrai depuis le début de la crise sanitaire, avec les confinements.

D’après une étude relayée par le Wall Street Journal et réalisée auprès d’un échantillon de 1000 personnes (500 adolescents âgés de 12 à 18 ans et leurs 500 parents), 70 % des adolescents américains consultent leur téléphone 30 minutes avant de dormir, 40 % le font même cinq minutes avant et 5 % disent se réveiller la nuit pour consulter leur smartphone. Pour les adolescents, cette habitude du « scrolling » surgit surtout au lit avant de dormir.

[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

En France, les chiffres sont tout aussi éloquents. D’après une étude réalisée par l’entreprise NordVPN auprès de 1000 Français, des disparités dans l’usage du portable dans le lit existent, selon les générations. Si 45 % des Français scrollent sur leur portable avant même de sortir de sous la couette, 77 % des 18-24 ans font défiler le matin, au réveil, des images ou vidéos sur écran de manière presque mécanique. Scroller sans but et machinalement pendant des heures aurait des effets néfastes sur la santé mentale des jeunes.

Impact du doomscrooling sur la santé mentale des adolescents

Selon David Nuñez, directeur de la technologie et de la stratégie numérique au MIT Museum, « Les algorithmes des réseaux sociaux mettent l’accent sur la négativité, ce qui amène notre corps à produire des hormones de stress comme l’adrénaline et le cortisol ».

Cette pratique, alliant le geste apparemment banal et inoffensif du « scrolling » et l’irruption de nouvelles négatives, anxiogènes, a un impact direct sur la santé mentale et peut devenir très toxique. Le monde interconnecté, reposant sur l’usage du smartphone, fait que l’adolescent est exposé constamment à l’information et à l’actualité anxiogène. Cette tendance à consulter des contenus anxiogènes a un impact direct sur la santé mentale, conduisant à une augmentation du stress, de l’anxiété des jeunes et de l’insomnie.

Selon une récente étude de l’université texane de technologie, un sondage montre que, parmi les personnes interrogées étant le plus sujettes au doomscrolling, 74 % avaient des problèmes de santé mentale, et 61 %, des problèmes de santé physique. Lorsque l’on ne scrolle pas, on peut sombrer dans la peur de passer à côté de quelque chose : le doomscrooling est d’ailleurs lié à la notion de FOMO (Fear Of Missing Out), renvoyant à la peur de manquer des choses qui se passent en ligne.

Comment alors lutter contre la « malédiction du « doomscrolling » et tenter de reprendre en main notre cerveau ?

Comment limiter le dommscrolling ?

Bannir le smartphone n’est pas la solution dans la mesure où il s’agit d’un outil d’intégration sociale à l’adolescence et que, pour marquer leur indépendance, les jeunes ont tendance à transgresser les interdits. Plutôt que d’interdire l’usage du smartphone, les parents ont tout intérêt à privilégier le dialogue en expliquant les risques du « doomscrolling ».

Ensuite, des règles claires peuvent être fixées en partenariat avec l’adolescent comme : réguler le temps d’écran sur le téléphone, par exemple s’accorder un moment le matin avant le petit déjeuner et le soir avant le repas, par sessions de 10 minutes, dans lesquels les parents autorisent leur enfant à consulter les réseaux sociaux. Il est aussi possible de définir des minuteurs d’application afin de bloquer le smartphone si la durée prédéfinie a été atteinte. Au sein de la famille, mettre en place une routine le matin en bannissant l’usage du téléphone.

Eoliennes ; du rêve à la réalité

24 samedi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

+

Le film gratuit de Charles Thimon diffusé sur internet Éoliennes : du rêve aux réalités 

Images de science : ce que le télescope James-Webb nous apprend sur les collisions de galaxies

24 samedi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Pierre-Alain DucDirecteur de recherche au CNRS, directeur de l’Observatoire astronomique de Strasbourg, Université de Strasbourg

Déclaration d’intérêts

Pierre-Alain Duc ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

Université de Strasbourg apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Cinq galaxies dans le Quintette de Stephan
La collision de plusieurs galaxies observées par le télescope James-Webb. Image obtenue en combinant les données de deux instruments différents. NASA, ESA, CSA et STScI

Voici une des premières images du télescope James-Webb, révélée le 12 juillet 2022. Elle représente cinq galaxies dont le regroupement s’appelle « quintette de Stephan ».

Les premières images des nouveaux télescopes doivent répondre à la curiosité légitime du public et à la fringale des chercheurs qui les attendent depuis de nombreuses années… et ainsi être à la fois sensationnelles et scientifiquement instructives.

Parmi les cibles privilégiées figurent donc les collisions galactiques. Lorsque des galaxies se rencontrent, les forces de marée les déchirent et façonnent de spectaculaires queues. Les processus induits – chocs, formation d’étoiles et d’amas, accrétion et éjection de gaz autour de noyaux actifs – intéressent tout particulièrement les astrophysiciens.

Or le « quintette de Stephan » que l’on voit sur cette image offre non pas un, mais cinq exemples de galaxies en collision ! Ce système exceptionnel avait déjà alimenté le florilège du télescope spatial Hubble et le calendrier du télescope terrestre Canada-France-Hawaii.

Le quintette de Stephan photographié par Hubble. NASA, ESA and the Hubble SM4 ERO Team

L’image prise par le James-Webb est le résultat d’une combinaison complexe de différentes images monochromatiques, obtenues avec deux instruments du télescope spatial, NIRCam et MIRI. Les images individuelles dévoilent des facettes différentes des galaxies : étoiles jeunes ou vieilles, gaz ionisé ou moléculaire. L’image combinée illustre avec de fausses couleurs la distribution spatiale de chaque composante.

En quoi cette image prise avec le James-Webb diffère de celle, iconique, obtenue avec Hubble ? Tout d’abord, alors que Hubble observait dans l’ultraviolet et le domaine visible, celle-ci a été prise dans l’infrarouge, ou plutôt « les » infrarouges.

[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

La spécialité du James-Webb : observer dans l’infrarouge

L’infrarouge dit « proche », jusqu’à une longueur d’onde de quelques micromètres, ouvre une fenêtre sur les étoiles vieilles comme notre Soleil qui sont les plus nombreuses dans les galaxies, mais pas les plus lumineuses, du moins dans le visible où elles sont éblouies par les étoiles plus jeunes. Sur notre image, la couleur jaune pâle divulgue la carte de masse des populations stellaires des halos galactiques ainsi que des queues de marée.


À lire aussi : Le télescope James-Webb expliqué par ceux qui l’ont fait


Par ailleurs, l’infrarouge proche est relativement peu sensible à l’extinction de la lumière par les grains de poussière et permet donc de dévoiler la présence d’étoiles là où ils se concentrent, par exemple dans les pouponnières stellaires. Ainsi les bandes sombres dues à la poussière, très présentes sur l’image de Hubble, disparaissent avec les yeux du James-Webb.

Au delà de 5 micromètres et de la plage d’investigation de l’instrument NIRCam, on entre dans les plates-bandes de MIRI et le domaine de l’infrarouge « moyen », qui s’étend jusqu’à 30 micromètres. Les sources d’émission dans l’infrarouge « moyen » sont multiples et l’interprétation de cette lumière complexe… comme le sont les phénomènes présents dans le quintette de Stéphan.

Par exemple, dans le quintette, les nuages de gaz ont été percutés par l’une des galaxies du groupe arrivée à grande vitesse. Cette poussière a été chauffée par les chocs et rayonne (elle le ferait aussi en chauffant lors de flambées de formation d’étoiles par exemple), ce qui explique les stries de couleur rouge très visibles entre les galaxies.

D’autres filaments semblent s’échapper de la galaxie située en en haut de l’image. Ils témoignent, eux, d’un regain d’activité important généré par les collisions au cœur de la galaxie, là où se tapit un trou noir ultra-massif.

Une meilleure résolution

Mais si le télescope James-Webb prend le dessus sur Hubble, c’est surtout par son gain en résolution.

Comme tout télescope spatial qui s’affranchit de la turbulence atmosphérique, Hubble brillait déjà par la finesse de ses images. Le James Webb excelle grâce à la grande taille de son miroir. Avec lui, des zones d’émission diffuses se divisent en de multiples amas stellaires.

C’est pour cela que la lumière de l’une des galaxies du Quintette, NGC 7320 (à gauche sur l’image) a une texture pointillée différente de celle des autres : elle est résolue en étoiles individuelles. Pourtant, même observée avec l’acuité exceptionnelle du télescope James-Webb, à la distance du quintette, la lumière devrait être diffuse.

En fait, NGC 7320 est située à l’avant plan et n’appartient donc pas au groupe… mais le quintette n’est pas pour autant un quartet ! En effet, l’image obtenue avec le télescope Canada-France-Hawaii avait révélé la présence d’une cinquième galaxie, située en dehors du champ de vue du James-Webb.

On connaissait depuis longtemps cet effet de projection, mais il est illustré sur cette image de manière remarquable. Le James-Webb ne se contente donc pas de fournir des images spectaculaires pour le public et des données précieuses pour les scientifiques : il a aussi des vertus pédagogiques.

L’équilibrisme de Viktor Orban entre l’UE et la Russie

23 vendredi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

≈ Poster un commentaire

auteur

  1. Renata VargaMaitresse de conférences en sciences de l’information et de la communication et membre du laboratoire GERiiCO, Université de Lille

Déclaration d’intérêts

Renata Varga ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires

Université de Lille et Université Lille Nord-Europe (ULNE) fournissent des financements en tant que membres adhérents de The Conversation FR.

Voir les partenaires de The Conversation France

CC BY NDNous croyons à la libre circulation de l’information
Reproduisez nos articles gratuitement, sur papier ou en ligne, en utilisant notre licence Creative Commons.

Republier cet article

Viktor Orban au Conseil européen
Viktor Orban avant une rencontre du Conseil européen, le 30 juin 2022 à Bruxelles. Emmanuel Dunand/AFP

Depuis le virage « illibéral » assumé par le premier ministre Viktor Orban en 2014, le gouvernement hongrois se trouve sous le feu des critiques de l’UE à cause de la déconstruction progressive de l’État de droit. Le projet politique d’Orban (en poste depuis 2010, après un premier mandat de 1998 à 2002) est de fonder un nouvel État hongrois, qu’il définit dans son fameux discours du 28 juillet 2014 comme « une forme d’organisation communautaire capable de rendre la communauté compétitive dans la grande course mondiale des décennies à venir, en se détachant des dogmes et des idéologies admis en Europe occidentale et en s’en affranchissant ».

Éloignant son pays des valeurs et principes de l’UE et se rapprochant d’autocraties comme la Chine et la Russie, Orban ne cesse de fustiger le déclin du libéralisme et de se féliciter du « succès » de sa propre politique « conservatrice, démocrate-chrétienne et patriotique », largement nourrie d’une propagande anti-(im)migration et d’une insistance constante sur l’identité, la sécurité et la souveraineté. Dans une stratégie de double jeu, le gouvernement met en scène, pour son opinion publique, la « guerre d’indépendance » qui l’opposerait à l’UE pour distiller des messages anti-européens au niveau national… tout en affirmant dans l’espace européen l’attachement des Hongrois à l’UE.

La « neutralité » de la Hongrie face à la guerre en Ukraine

La proximité entre la Hongrie et la Russie suscitait déjà des critiques au sein de l’UE depuis plusieurs années ; le positionnement ambigu que Budapest a adopté vis-à-vis de la guerre en Ukraine au cours de ces six derniers mois a encore accru ces crispations.

[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Orban joue les équilibristes entre, d’une part, l’unité feinte avec les États membres et, d’autre part, sa volonté de ménager l’ami russe, au point que sa propagande gouvernementale occulte les enjeux géopolitiques de la guerre. La Hongrie se désolidarise de la politique européenne des sanctions, ce qui l’isole de plus en plus au sein de l’UE ; mais sa communication anti-UE consolide le pouvoir de Viktor Orban, qui a d’ailleurs aisément remporté les législatives d’avril dernier.

Lors de sa visite à Moscou début février 2022, Orban a souligné que les relations entre les deux pays étaient « équilibrées, positives et constructives », et qualifié sa présence de « mission de paix », assurant que « aucun dirigeant européen, pas un seul, ne souhait[ait] un conflit avec la Russie ».

Le 25 février, au lendemain du début de l’invasion de l’Ukraine, le premier ministre mettait en avant des considérations purement économiques, notamment la dépendance de la Hongrie vis-à-vis du gaz russe, passant sous silence l’horreur de la guerre, et affichait une apparence de neutralité dans le conflit pour sauvegarder sa bonne relation avec Vladimir Poutine :

« J’ai expliqué et fait comprendre que la Hongrie est un pays qui se trouve dans une situation difficile. Nous avons plus de cent trente kilomètres de frontières avec l’Ukraine. La sécurité de la Hongrie doit être garantie dans cette situation, car c’est la chose la plus importante. J’ai dit clairement que la Hongrie ne participe pas à cette guerre et qu’elle ne se laissera pas y entraîner. Et nous veillerons à ce que les réfugiés qui arrivent en Hongrie soient correctement pris en charge. »

Le premier ministre s’oppose au transit par son territoire des armes destinées à l’Ukraine, préférant valoriser l’effort humanitaire et la solidarité à travers l’accueil des réfugiés ukrainiens. Après avoir voté les premières sanctions contre la Russie, la Hongrie s’est opposée à l’embargo sur le pétrole et le gaz russes pour « défendre l’intérêt national ». Et s’adressant à ses partisans, Orban a dramatisé, comme à son habitude, les enjeux des négociations européennes.Embargo sur le pétrole russe : la Hongrie rejette la proposition européenne • France 24, 4 mai 2022.

La Hongrie est à ce jour le seul pays de l’UE à ne pas avoir signé l’engagement symbolique de sobriété énergétique, interprétant l’objectif de solidarité européenne comme une manifestation de la volonté de l’UE de priver Budapest de ses réserves stratégiques. Faisant fi des efforts communs des États membres, le gouvernement a annoncé, en septembre 2022, non sans triomphalisme, la signature d’un contrat d’approvisionnement supplémentaire de gaz avec Gazprom.

Récit de guerre (énergétique) au service de la propagande gouvernementale

L’invasion de l’Ukraine coïncidant avec la campagne des législatives, la guerre s’est invitée comme thématique principale de la campagne et s’est intégrée dans la rhétorique gouvernementale centrée sur le récit national. Un discours suscitant la peur, dramatisant la stratégie des Alliés et opposant la posture de défenseur des Hongrois propre à Orban au discours pro-européen – et donc, selon le premier ministre, hostile aux intérêts des citoyens – de l’opposition.

Après les élections, fort de sa victoire, Viktor Orban a accentué ses attaques anti-UE, déplaçant le focus de la guerre en Ukraine à la crise énergétique en Europe. Ses messages essentialisent les enjeux politiques et présentent une opposition Bruxelles-Budapest érigeant la population hongroise en victime de la guerre énergétique, contrainte de subir les conséquences des sanctions économiques de l’UE à l’égard de la Russie.

L’agression de l’Ukraine et les enjeux géopolitiques de la guerre sont masqués, et les décisions de l’UE amplifiées comme menaces pour la paix et la sécurité. Les slogans tels que « Nous défendons la Hongrie » et « Pour nous, l’intérêt hongrois passe avant tout », répétés à l’infini, construisent l’image d’un État maternant et sécurisant, faisant apparaître le premier ministre et son ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, comme des sauveurs du peuple hongrois, n’hésitant pas à se jeter, seuls contre tous, dans la bataille. C’est dans cet esprit qu’après la réunion européenne des ministres de l’Énergie, le 9 septembre 2022, Szijjártó a déclaré :

« Lors du Conseil des ministres aujourd’hui, j’ai demandé à ceux qui veulent introduire le plafonnement du prix de gaz comment le gaz perdu sera acheminé en Hongrie : dans un sac à dos, en avion ou par train ? »

Viktor Orban en compagnie des ministres hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto et de la Défense Kristof Szalay-Bobrovniczky
Viktor Orban en compagnie des ministres hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto (à gauche) et de la Défense Kristof Szalay-Bobrovniczky (à droite) pendant le sommet de l’OTAN à Madrid, le 30 juin 2022. Jonathan Est/AFP

Le ton moqueur et condescendant de la communication gouvernementale disqualifie l’UE, comparée à une « voiture dont les quatre pneus sont crevés » et sa stratégie présentée comme absurde : « avec un lance-flammes, on n’éteint pas le feu ».

Comme dans tout discours populiste, une solution « de bon sens » est avancée : mettre fin au conflit par la négociation. Une idée simple qui permet au gouvernement de s’afficher comme œuvrant pour la paix : « Notre objectif est la paix. Nous sommes du côté de la paix. Le seul antidote à l’inflation liée à la guerre est la paix ». Se posant en médiateur, Orban propose de « se mettre entre l’Ukraine et la Russie », invitant la Russie et les États-Unis à la table des négociations.

La Hongrie isolée, mais Orban politiquement conforté

L’attitude ambiguë du premier ministre à l’égard de la Russie a suscité de nombreuses critiques au sein de l’espace européen. À commencer par celle du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a vivement interpellé Viktor Orban lors du sommet européen à Bruxelles, en mars 2022 :

« Écoutez, Viktor, savez-vous ce qui se passe à Marioupol ? Je veux être franc une fois pour toutes, vous devriez décider par vous-même pour qui vous êtes. »

La tension européenne a rejailli sur le groupe de Visegrad (V4, Alliance stratégique réunissant quatre pays d’Europe centrale : la Pologne, la Slovaquie, la Tchéquie et la Hongrie). Les désaccords à propos de la Russie ont suscité une brouille entre les membres du groupe, et le sommet de V4 prévu en mars à Budapest a été annulé, la Pologne et la Tchéquie refusant d’y participer. L’homme fort de Varsovie, Jaroslaw Kaczynski, pourtant très proche d’Orban, a fortement critiqué ce dernier pour avoir refusé de condamner la Russie pour les massacres de civils à Boutcha :

« Quand Orban dit qu’il ne peut pas voir ce qui s’est passé à Boutcha, il faut lui conseiller de consulter un ophtalmologiste. »

Si le désaccord avec le dirigeant polonais contrarie la Hongrie, les critiques et attaques venant de toute part confèrent une forme de leadership à Viktor Orban et participent à son influence grandissante.

Viktor Orban a en effet largement profité de la situation de crise, confortant sa place et sa popularité avec une victoire écrasante aux élections législatives en avril 2022. S’appuyant sur le nouveau Parlement, il a rapidement changé la Constitution pour instaurer, dès mai 2022, « l’état d’urgence de guerre », permettant la gouvernance par décrets, élargissant encore davantage son pouvoir.

Avec sa posture de cavalier seul, sa politique du balancier et ses gestes à l’égard de l’ami russe, Orban s’est positionné au centre de l’attention, attirant les projecteurs, s’assurant d’une grande visibilité internationale. Sa présence ostentatoire à Moscou pour rendre un dernier hommage à Mikhaïl Gorbatchev, le 3 septembre 2022, où il était le seul dirigeant occidental présent, a été interprétée dans les médias internationaux comme un pied de nez pour les dirigeants européens.

Viktor Orban devant le cercueil de Mikhaïl Gorbatchev
Viktor Orban aux funérailles de Mikhaïl Gorbatchev, Moscou, le 3 septembre 2022. Evgenia Novozhenina/AFP

Où va la Hongrie ?

Avec son positionnement ambivalent, Orban ne cesse de tester le seuil de tolérance de l’UE face aux tentatives d’attaques contre les valeurs et principes de la démocratie libérale. C’est ainsi qu’il faut interpréter sa réflexion, à dessein provocatrice, faite à l’université d’été de Tusnádfürdő (Băile Tuşnad) en juillet 2022 : « Nous ne voulons pas devenir un peuple de race mélangée. » Une formule qui a suscité l’indignation internationale, même si quelques jours plus tard il a précisé que son approche « n’est pas biologique, mais culturelle ». Cette stratégie visant à remettre à l’agenda politique le refus de l’immigration, sa thématique de prédilection, illustre bien la « danse de paon » que mène Orban pour duper ses adversaires.

Dans sa déclaration de victoire en avril 2022, Viktor Orban a « envoyé un message à l’Europe » soulignant avec ironie avoir « remporté une victoire suffisamment importante pour être vue depuis la Lune et assurément depuis Bruxelles » et ajoutant que la politique conduite en Hongrie « ne représente pas le passé, mais le futur de l’Europe ». Ces propos font écho à sa promesse électorale : « Nous allons continuer ». Le message est clair, et le cap est fixé : continuer la politique entamée, garder durablement le pouvoir et étendre l’influence en Europe.

En juillet 2022, Orban a effectivement confirmé son ambition européenne pour « l’horizon 2030 », prévoyant d’ici là le déclin de la politique actuelle de l’UE et la chute des gouvernements libéraux. Son rapprochement, depuis plusieurs années, avec des représentants de l’extrême droite européenne comme Matteo Salvini ou Marine Le Pen préfigure, après le départ en 2021 des députés de son parti Fidesz du groupe Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen, la volonté de constitution d’une force populiste européenne transnationale. Dans cette tâche, Orban s’appuie sur l’influence et la notoriété d’autres dirigeants populistes comme Donald Trump, rencontré en juillet 2022, qu’il considère comme un « allié important pour la paix en Ukraine »…

← Articles Précédents
septembre 2022
L M M J V S D
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930  
« Août   Oct »

Stats du Site

  • 102 848 hits

Liens

  • Associations-patrimoines
  • La Fédération d'environnement Durable
  • Moelle Osseuse
  • Visite de Mirmande
septembre 2022
L M M J V S D
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930  
« Août   Oct »

Commentaires récents

Bernard Tritz dans L’ONU peut-elle contribuer à m…
Bernard Tritz dans Inégalités en maternelle : que…
Bernard Tritz dans Vercingétorix contre César : l…
Bernard Tritz dans La défense de Taïwan à l’épreu…
Belinda Cruz dans Donald Trump positif à la Covi…

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • Mirmande PatrimoineS Blogue
    • Rejoignez 176 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Mirmande PatrimoineS Blogue
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre