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Archives Journalières: 13/09/2022

Rosiers « remontants » : remonter le temps pour comprendre leurs floraisons multiples

13 mardi Sep 2022

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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auteurs

  1. Fabrice FoucherGénéticien / génomicien de la rose, Université d’Angers
  2. Cristiana Oghina-Paviemaitresse de conférences en histoire contemporaine, Université d’Angers

Déclaration d’intérêts

Cette recherche a été financée dans le cadre du projet FloRHiGe, financé par la région des Pays de la Loire.

Cette recherche a été réalisée dans le cadre du projet FlorHiGe, financé par la Région des Pays de la Loire.

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Dans les haies, dans les jardins, chaque printemps marque le retour des rosiers en fleurs. Pour les rosiers sauvages à fleurs simples (comme Rosa canina. L) et les variétés jardinières anciennes, la floraison s’arrête au début de l’été. Pourtant, presque tous les rosiers cultivés aujourd’hui refleurissent jusqu’à l’automne et parfois jusqu’aux premières gelées.

Selon l’expression des jardiniers, ils « remontent » en fleurs. Contrairement à ce que l’on pourrait croire devant l’omniprésence de ces rosiers remontants dans nos jardins, ce n’est pas une qualité commune dans le genre Rosa, mais plutôt une anomalie, due à une mutation.

Comment cette exception est-elle devenue la norme dans la sélection des rosiers d’ornement et avec quelles conséquences sur la diversité cultivée ?

La perte d’un répresseur floral

Dans un premier temps, il est nécessaire de comprendre pourquoi les rosiers remontent. Chez les rosiers sauvages ou les rosiers cultivés anciens, après la floraison printanière, la plante accumule une molécule qui bloque la floraison. C’est un répresseur floral, dont la production empêche le rosier de refleurir avant le printemps suivant. Chez les rosiers remontants, la première floraison n’est pas suivie par la production de ce répresseur.Des roses, des rosiers. La remontée de floraison : quelle histoire ! par Fabrice Foucher INRAE (Société Nationale d’Horticulture de France, 5 octobre 2021).

Cette absence est due à une mutation génétique au sein du gène codant le répresseur. Les chercheurs ont ainsi pu identifier deux mutations, menant à une absence d’accumulation du répresseur et donc responsable de la remontée de floraison. L’une des mutations s’explique par l’insertion d’une séquence (un rétrotransposon) dans le gène.

En analysant cette insertion, les scientifiques ont montré que cette mutation n’est pas présente chez les rosiers cultivés en Europe avant la fin du XVIIIe siècle, tous à floraison unique. La mutation est assez récente et serait apparue au sein d’une espèce sauvage chinoise, Rosa chinensis var. spontanea.

Le voyage planétaire d’une mutation

Entre cette origine asiatique de la mutation et sa présence si répandue chez tous les rosiers de jardin cultivés aujourd’hui, il manque quelques chapitres de l’histoire des rosiers d’ornement.

Certains de ces chapitres sont liés à la circulation planétaire des végétaux. Les premiers rosiers remontants sont importés de Chine en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, d’où ils se diffusent dans les autres pays européens, d’abord dans les collections des amateurs, puis dans les pépinières et les jardins.

Parmi eux, un rosier appelé aujourd’hui « Old Blush », provenant des pépinières chinoises. Au XIXe siècle, d’autres rosiers remontants, résultant d’un croisement entre R. chinensis et d’autres espèces, sont importés en France en provenance des États-Unis (les rosiers du groupe horticole des Noisette) et de l’Île de la Réunion (les rosiers de l’Île Bourbon).

Les introductions asiatiques se poursuivent avec les rosiers dits Thé, dotés d’une odeur particulière, dans les années 1820. Tous sont intégrés dans la sélection horticole qui prend un essor sans précédent et sans commune mesure avec celle des autres plantes cultivées.

« Blush Noisette » est un des premiers hybrides obtenus en croisant des variétés cultivées anciennes chinoises et européennes. Il est également dénommé « Rosier Noisette », R. noisettiana. Rosier remontant, il aurait été obtenu par Philippe Noisette au début du XIXᵉ siècle. Tatiana Thouroude/Inrae

Commerce et passion

Forme des fleurs. gallica.bnf.fr/BnF/Société nationale d’horticulture de France, les plus belles roses au début du XXᵉ siècle, Paris, Amat, 1929, Pl. IV, CC BY-NC-SA

Si les rosiers sont cultivés depuis l’Antiquité et leur beauté constamment louée, ce n’est qu’au XIXe siècle que les jardiniers s’intéressent réellement à leur diversité. Des pépiniéristes et des amateurs se livrent à une course effrénée à la nouveauté, à la recherche de plantes toujours plus florifères, des couleurs plus originales, des fleurs plus grandes, des arbustes adaptés à des usages ornementaux les plus divers.

L’introduction de la remontée de floraison a certainement contribué à faire des rosiers la plante de jardin la plus intensément sélectionnée, commercialisée et cultivée. Les obtenteurs cherchent à combiner les attributs des rosiers européens anciens (fleurs avec un grand nombre de pétales, coloris intense, parfum caractéristique « de rose », rusticité) avec la remontée des rosiers d’origine asiatique, qualité permettant d’avoir des roses dans son jardin pendant toute la belle saison.

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De plus, les variétés remontantes se prêtent au forçage, c’est-à-dire à une culture sous serre chauffée qui, par des procédés dont la technicité ne cesse de s’accroître, fournit des fleurs pendant tout l’hiver. Dotés d’une grande variabilité par le semis ou par mutations spontanées, ainsi que d’une relative facilité de multiplication à l’identique par greffage ou bouturage, les rosiers deviennent le produit phare de l’horticulture commerciale.

10 000 nouvelles variétés au XIXᵉ siècle

Ils restent néanmoins un objet d’attachement, d’une attention patiente des horticulteurs amateurs ou marchands qui frôle parfois la passion dévorante. Des réseaux internationaux d’échanges, des collections, des journaux spécialisés, des concours et expositions de roses animent ces milieux de connaisseurs.

« Gloire des Rosomanes ». BnF/Annica Bricogne, 1855, CC BY-NC-ND

Cette « rosomanie » a eu pour résultat environ 10 000 variétés obtenues au cours du XIXe siècle. Parmi elles, quelques-unes deviennent de véritables vedettes. Un plébiscite international est organisé en 1878 par le Journal des Roses et donne pour gagnante la variété « La France », obtenue en 1867 par le Lyonnais Guillot. Ses grandes fleurs odorantes d’un « coloris rose clair, argenté à l’intérieur et lilacé à l’extérieur » aux pétales « étoffés, en cuiller et très longs », la rusticité et la remontée de floraison la font remarquer comme l’incarnation d’un idéal de beauté.

Les amateurs considèrent encore de nos jours « la France » comme la première rose moderne, pour signifier qu’elle est la première du groupe horticole des rosiers dits Hybrides de Thé. La plupart des variétés obtenues depuis cette date, utilisées autant pour la culture de jardin que pour la production de fleurs coupées, appartiennent à ce groupe.

Les conséquences d’un choix ornemental

Du constat général des jardiniers, les rosiers sont extraordinairement divers. Il suffit de parcourir une collection, comme La Roseraie départementale du Val-de-Marne à L’Haÿ-les-Roses ou la Roseraie Loubert aux Rosiers sur Loire pour en être convaincu, devant le spectacle de milliers de variétés dont la morphologie est toujours différente. Les chercheurs s’interrogent sur le substrat génétique de cette diversité apparente.

Comment le choix des obtenteurs et des consommateurs se reflète-t-il dans la construction historique de la diversité génétique ? Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont retrouvé dans les collections environ 1400 variétés antérieures à 1900, conservées depuis la date de leur obtention par multiplication végétative. Le greffage et le bouturage sont, de fait, des procédés de clonage. Soumettre ces plantes à l’analyse génétique permet de les comparer entre elles, mesurer leur degré de parenté, mais également suivre la progression des caractères valorisés dans la sélection et notamment la remontée de floraison.

Au cours du XIXe siècle, la version du gène codant le répresseur floral est présente chez de plus en plus de variétés sélectionnées et, par ailleurs, le nombre de variétés remontantes est de plus en plus importante. Ainsi, la sélection progressive de l’allèle muté aurait mené à une intensification de la remontée.

D’un fond génétique européen à asiatique

Ces résultats ont été confrontés aux dizaines de milliers de pages de sources historiques, pour comprendre le raisonnement des sélectionneurs lorsqu’ils ont choisi telle ou telle variété, ce qui a fait son succès commercial, comment elles ont été nommées, classées et décrites, lesquelles ont conservées ou perdues. Ils ont établi que les variétés sélectionnées au cours du XIXe se rapprochent génétiquement de plus en plus des rosiers asiatiques.

Autrement dit, la préférence des cultivateurs pour la remontée de floraison a eu une telle force d’attraction qu’elle a conduit, vers 1860, à un basculement d’un fond génétique européen vers un fond génétique asiatique. Ce changement est resté définitif et a été accentué depuis. Même les rosiers dont la fleur a une apparence de rose ancienne, sélectionnés depuis la fin du XXe siècle, sont remontants. Ils comportent donc une part de génome asiatique.

Cette recherche interdisciplinaire reconstitue l’enchevêtrement de génétique végétale et d’histoire humaine qui a façonné la diversité de cette plante familière dans nos jardins.

L’Ukraine contre-attaque… jusqu’où ?

13 mardi Sep 2022

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auteur

  1. Cyrille BretGéopoliticien, Sciences Po

Déclaration d’intérêts

Cyrille Bret ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Tirs de missiles d'artillerie
Une unité d’artillerie ukrainienne tire avec un BM-27 Uragan, un lance-roquettes multiple autopropulsé de 220 mm, près d’une ligne de front dans la région de Donetsk, le 27 août 2022. Anatolii Stepanov/AFP

Six mois après le déclenchement de l’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine, le 24 février 2022, le gouvernement de Kiev a engagé, fin août – début septembre, une contre-offensive dans le sud et le nord du pays. Dans la région méridionale de Kherson et dans la zone nord-orientale de Kharkiv, les soldats ukrainiens ont commencé à reprendre du terrain aux troupes russes. Remarquées pour leur rapidité, leur agilité et leur efficacité, ces deux contre-attaques inquiètent en Russie, rassurent en Occident et suscitent l’espoir en Ukraine.

En effet, les troupes russes ont quitté les villes de Balakliia, Izioum et Koupiansk dans l’est du pays. L’armée ukrainienne semble ainsi inverser la tendance : désormais, les armées russes sont en difficulté dans la région de Donetsk, pourtant sous contrôle des séparatiste pro-russes.

Malgré les succès tactiques qu’elles semblent promettre, ces initiatives suscitent toutefois plusieurs questions : pourquoi maintenant, et pourquoi précisément dans ces zones ? Comment l’Ukraine parvient-elle à bousculer les forces armées russes, en pleine réorganisation ? Surtout, cette contre-attaque présage-t-elle d’une reconquête complète des 20 % du territoire ukrainien occupés par la Russie ?

Saisir l’opportunité de la « rentrée diplomatique »

Les deux mouvements ont été lancés à un moment essentiel du calendrier stratégique international et régional. En effet, l’action sur Kherson a été déclenchée au moment de la commémoration de la fête nationale ukrainienne, le 24 août, et juste avant la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Prague, le 31 août (le fameux Gymnich). L’avancée dans la région de Kharkiv a démarré quelques jours plus tard.

Il était essentiel pour la présidence Zelensky d’éviter l’érosion de son soutien populaire à l’intérieur et de manifester sa détermination à l’extérieur. Élu le 21 avril 2019 pour cinq ans, le président Zelensky aborde en effet le dernier tiers de son mandat : face aux risques d’usure à l’intérieur et de « fatigue » à l’extérieur, il se devait de prendre l’initiative.

Son projet est également de parvenir à des résultats militaires tangibles avant la 77ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, qui aura lieu du 20 au 26 septembre 2022. L’Ukraine veut s’y présenter non seulement comme victime de la Russie mais également comme État souverain capable d’assurer sa sécurité, pour peu qu’il bénéficie des soutiens internationaux nécessaires.

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L’enjeu de cette Assemblée générale des Nations unies sera triple pour Kiev : premièrement, rallier des soutiens au-delà du camp occidental, car l’Ukraine dépend très largement des financements extérieurs (Banque mondiale, FMI, Union européenne, États-Unis) pour continuer à fonctionner ; deuxièmement, essayer d’isoler davantage la Fédération de Russie, puisque les politiques de sanctions sont peu suivies en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud ; enfin et surtout, faire reconnaître sa détermination à recouvrer son intégrité territoriale dans le temple des États-nations, l’ONU. En février 2022, le but de la Russie était en effet de faire apparaître l’Ukraine comme un « État failli » à l’identité nationale illusoire et au gouvernement incapable. Les deux contre-offensives qui viennent d’être lancées réduiront la portée de ces éléments de langage de Moscou.

Quels que soient leurs résultats militaires (durables ou fugaces, concrets ou symboliques), ces initiatives militaires démontrent que l’Ukraine a bien survécu, comme État et comme nation, à l’invasion russe. Avec ces contre-attaques, l’Ukraine saisit à pleines mains l’opportunité de la « rentrée diplomatique ». Reste à évaluer les chances de succès et, surtout, la finalité de ces actions.

Un « Valmy ukrainien » ?

Ces opérations ne répondent pas seulement à un timing soigneusement pensé, elles se déploient aussi dans des champs géographiques et à travers des modes d’action hautement symboliques. Dans les deux opérations, c’est en effet le « peuple en armes » (une armée qui compte environ 40 % de conscrits) de l’Ukraine qui reconquiert des régions essentielles du territoire national. À bien des égards, ces batailles sont comparables, dans leur portée politique, avec celle de Valmy où, le 20 septembre 1792, l’armée populaire française avait défait les troupes étrangères.

Dans les deux actions se manifestent les ressorts qui ont permis aux forces armées ukrainiennes de répliquer à la tentative de conquête russe : rapidité, agilité, utilisation des informations de terrain, mobilisation de soldats motivés, etc. Les troupes ukrainiennes tirent en effet parti de leurs blindés pour fondre rapidement sur des nœuds logistiques essentiels de l’armée russe au nord ; pour mener la campagne du Donbass au sud-est de Kharkiv ; et enfin, au sud, près de la Crimée, pour bloquer les troupes russes qui continuent à se diriger vers la région d’Odessa. Encore une fois, les forces armées ukrainiennes ont mis en évidence la fatigue des troupes russes, le niveau discutable de leurs équipements et la qualité médiocre de leurs tactiques.

Par-delà leur intérêt tactique, les zones dans lesquelles les troupes ukrainiennes agissent ont une valeur politique et symbolique essentielle pour les opinions ukrainienne comme russe. Contre-attaquer dans la région de Kherson, c’est, pour les Ukrainiens, tout à la fois essayer de reprendre une des villes les plus importantes conquises par l’armée russe, bloquer l’avancée russe vers la région essentielle d’Odessa (sud-ouest) et surtout tenter de débloquer un verrou vers la Crimée. Longuement préparée, cette opération n’est pas une « action surprise » à proprement parler car Kiev a toujours affiché son refus d’abandonner le sud du pays.

En revanche, la contre-offensive conduite dans le nord du pays a, quant à elle, fait jouer au maximum l’effet de surprise. Là encore, la zone a une valeur majeure à de multiples points de vue : proche de la Russie, peuplée d’un grand nombre de russophones, capitale économique du nord du pays, la ville de Kharkiv (Kharkov en russe) est un enjeu fondamental pour la Russie : si le gouvernement de Kiev réussit à renforcer ses positions dans cette région, Moscou pourrait devoir se résoudre à abandonner l’idée, sérieusement envisagée, consistant à l’annexer ou à y créer un État fantoche.

Reste à savoir si ces batailles déboucheront sur des victoires (Valmy) ou sur des points de fixation meurtriers (Verdun).

La paix ou la victoire ?

Ces contre-offensives manifestent de façon éclatante la détermination des Ukrainiens à sauver leur État, à défendre leur territoire et à préserver leur souveraineté. Mais elles sont circonscrites dans l’espace et dans leurs résultats. Elles posent donc avec acuité la question de la finalité stratégique que poursuit l’Ukraine.

Dans de nombreux forums politiques, les représentants officiels de l’Ukraine affirment que leur but est la victoire complète contre la Russie. Et ils considèrent tout compromis d’armistice et de paix comme une véritable « trahison » de l’idée nationale ukrainienne.

Autrement dit, leur objectif stratégique est de reconquérir non seulement les zones prises par les Russes depuis le 24 février 2022 mais également les régions sécessionnistes (Républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk) et les zones annexées (Crimée) depuis 2014.

Ces objectifs sont-ils militairement et économiquement réalistes ? L’Ukraine est-elle en capacité de mener une contre-offensive de grande ampleur pour reprendre le cinquième de son territoire actuellement occupé par les troupes de la Fédération de Russie ? Si elle est dans son droit au regard des normes internationales, l’Ukraine doit-elle s’engager résolument dans un conflit nécessairement très long pour reconstituer son territoire ? En conséquence, les soutiens de l’Ukraine doivent-ils également assumer cet objectif de « victoire » ? C’est la position que plusieurs voix influentes défendent aux États-Unis.

L’Ukraine doit-elle plutôt chercher un rapport de force militaire suffisamment favorable pour engager ensuite des négociations ? Doit-elle donc multiplier les contre-offensives pour conduire ensuite une Russie épuisée à la table des négociations ? Et les soutiens de l’Ukraine doivent-ils la soutenir dans cette stratégie comme la France et l’Allemagne l’envisagent mezza voce ?

Si les succès tactiques actuellement constatés se confirment et se multiplient, les autorités ukrainiennes seront placées devant un véritable dilemme : la victoire complète à très long terme ou la paix insatisfaisante à moins longue échéance.

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