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Archives Journalières: 12/02/2023

Pourquoi il y a des séismes en cascade en Turquie et en Syrie

12 dimanche Fév 2023

Posted by mirmandepatrimoines in Uncategorized

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auteurs

  1. Romain JolivetProfesseur des Universités, École normale supérieure (ENS) – PSL
  2. Laurent JolivetProfesseur, Sorbonne Université

Déclaration d’intérêts

Romain Jolivet a reçu des financements de Conseil Européen pour la Recherche (ERC), de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) ainsi que du Centre National pour la Recherche Scientifique (CNRS) et de l’Institut Universitaire de France (IUF).

Laurent Jolivet ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Ce lundi 6 février, à 4h17 du matin, un séisme de magnitude 7,8 a frappé la Turquie et la Syrie. Les séismes dans cette région du monde sont courants, mais l’ampleur de celui-ci est clairement impressionnante : pour trouver un séisme aussi violent sur cette faille, il faut remonter en 1114.

Une dizaine de minutes après le séisme le plus puissant, une réplique de magnitude 6,7 s’est produite à proximité de l’épicentre et d’autres répliques continuent aujourd’hui de se produire dans une zone allongée sur plus de 350 kilomètres, depuis l’est de la Turquie jusqu’à la frontière syrienne. Ces « répliques », les séismes qui se produisent après un grand tremblement de terre, sont attendues et leur comportement statistique est bien connu.

De façon plus étonnante et surtout dramatique, un second séisme de magnitude 7,5 a eu lieu à 13h24 heure locale, plus au nord. Ce séisme n’est pas une réplique : d’après les premières données traitées en direct par les grandes agences sismologiques internationales, il se serait produit sur une faille est-ouest coupant la rupture principale.

La micro-plaque Anatolienne est poussée vers l’ouest par la remontée de la plaque Arabie vers le nord, et tractée à l’ouest. Ce mouvement vers l’ouest est accommodé par deux grandes failles tectoniques : la faille nord-anatolienne (2 cm par an de mouvement relatif entre les plaques Anatolie et Eurasie) et la faille est-anatolienne (entre 5 mm et 1 cm par an de mouvement relatif entre les plaques Arabie et Anatolie). Nous savons bien comment et pourquoi l’Anatolie bouge, mais cette connaissance est encore trop parcellaire pour prévoir les séismes. Romain Jolivet/ENS. Fond de carte GoogleEarth, Fourni par l’auteur

Nous n’avons pas encore toutes les informations que fournissent les images satellites et les mesures GPS, mais il est possible que le second séisme ait été causé par le premier, une hypothèse qu’il va falloir vérifier dans les jours à venir avec les données qui arrivent au compte-goutte.

Cette activité sismique majeure sur deux failles proches reflète que les contraintes qui sont à l’origine des tremblements de terre se réorganisent petit à petit. L’autre grande faille de la région (la faille « nord-anatolienne ») a vu se propager une séquence de séismes au long du XXe siècle, comme une série de dominos, jusqu’à la mer de Marmara et la mégalopole d’Istanbul.

Toute la communauté scientifique, ainsi que les autorités turques, attendent un séisme proche de cette ville de 8 millions d’habitants. Nous ne savons pas quand ce séisme aura lieu ni quelle sera sa taille. Nul ne peut, en l’état actuel des connaissances, proposer une date et une magnitude pour ce séisme à venir, et le séisme de ce lundi nous rappelle malheureusement que la Turquie peut aussi être frappée durement ailleurs.


À lire aussi : Séismes : pourquoi on ne peut pas les prévoir


Des répliques et un second séisme

Le comportement des répliques suite au séisme de lundi n’est en lui-même pas du tout une surprise. En 1894, Omori observait déjà une décroissance logarithmique du nombre de répliques avec le temps (selon une loi en 1/t, t étant le temps écoulé depuis le choc principal).

Ces mêmes lois empiriques, dites « lois d’échelles », prévoient que la plus grosse réplique aura une magnitude d’un ordre de grandeur inférieur au choc principal : ici, la plus grosse réplique du premier séisme a été d’une magnitude de 6,7, proche des 6,8 attendus. Rappelons que cette échelle est logarithmique, et qu’un séisme de magnitude 6 libère 30 fois moins d’énergie qu’un séisme de magnitude 7.

Les répliques s’arrêtent lorsque les forces engendrées par le séisme principal sont accommodées, un peu comme lorsque, après avoir mis un coup de pied dans un tas de sable, les grains continuent de rouler les uns après les autres, puis se stabilisent.

Essaims de répliques des deux séismes ayant eu lieu à la frontière entre Turquie et Syrie le 6 février. Romain Jolivet/ENS. Fond de carte Google Earth, Fourni par l’auteur

Mais le séisme de magnitude 7,5 de 13h24 sort complètement de ce comportement statistiquement vérifié depuis 1894 sur des milliers de séismes dans le monde : ce n’est pas une réplique mais bien un second séisme. Il faut ainsi noter qu’il s’est produit sur une faille qui semble orientée à 45° par rapport à la faille Est-Anatolienne, comme en témoigne la forme de l’essaim de répliques qui l’ont suivi.


À lire aussi : Séisme en Turquie et en Syrie : comment les satellites peuvent aider les secours à réagir au plus vite


On parlera donc plutôt ici de « séisme déclenché », ou tout du moins, on tentera d’explorer des mécanismes permettant d’expliquer la coïncidence temporelle entre ces deux grands séismes.

Un risque pour Istanbul

Certains séismes sont effectivement liés les uns aux autres : en « accommodant » les contraintes qui s’accumulent au niveau des failles tectoniques, ils relâchent de l’énergie et réorganisent ces contraintes, ce qui peut déclencher de nouveaux séismes.

Sur la faille nord-anatolienne, très active et qui accommode un déplacement relatif d’environ 2 centimètres par an entre les plaques Anatolie et Eurasie, une série de séismes de magnitude supérieure à 7 a eu lieu en cascade d’est en ouest sur environ 800 kilomètres au cours du XXe siècle.

Le point notable est que toute la longueur de la faille nord-anatolienne a rompu entre 1939 et 1999. Le dernier segment n’ayant pas rompu se trouve en mer de Marmara, tout près d’Istanbul, entre les séismes de Izmit en 1999 et de Ganos en 1912.

carte de la région avec les failles, mouvement des plaques tectoniques et seismes historiques
Une séquence historique de séismes s’est produite au XXᵉ siècle : initiée à l’est avec le séisme de Erzincan en 1939 (7,8), elle a continué avec des séismes en 1943, 1944, 1967 et enfin en 1999 avec les deux séismes d’Izmit (7,6) et Duzce (7,3), séparés d’à peine quelques mois. Romain Jolivet, ENS. Fond de carte GoogleEarth, Fourni par l’auteur

Cette succession de séismes s’explique par le transfert de la contrainte tectonique d’un segment à l’autre de la faille. Un séisme relâche localement les contraintes accumulées par le mouvement relatif des plaques, mais en même temps, augmente celles sur les segments de faille adjacents qui se rapprochent donc d’une rupture future.

Si ce segment est déjà bien chargé (proche de la rupture), alors un séisme peut en déclencher un autre. Sinon, il faudra attendre que le mouvement des plaques tectoniques apporte le reste de contrainte nécessaire pour déclencher un séisme. On parle ici de « déclenchement statique » car l’état de la croûte après le séisme est la cause du séisme suivant.

Quand des séismes géants déclenchent d’autres séismes… à distance

Il existe aussi un type de déclenchement dit « dynamique ». Dans certains cas, la variation de contrainte résultant d’un grand séisme n’est pas assez grande pour expliquer l’occurrence de certains séismes, notamment s’ils sont situés à plusieurs centaines de kilomètres de l’épicentre du choc principal.

Par exemple, suite aux séismes californiens de Landers en 1992 et Hector Mine en 1999, des essaims de séismes ont été observés à plusieurs centaines de kilomètres de l’épicentre. Il a été démontré que ces séismes ont eu lieu exactement lors du passage des ondes sismiques les plus fortes émises par ces deux séismes.

Des observations similaires ont été effectuées en laboratoire pour démontrer que lors du passage de ces ondes sismiques, le matériau qui constitue le cœur de la faille s’affaiblit, provoquant un relâchement des contraintes par glissement, c’est-à-dire un séisme.

Ce genre de comportement vient de la physique des milieux granulaires, qui lorsqu’ils sont secoués, peuvent se comporter comme des fluides. Secouer rapidement un tas de sable va le conduire à s’aplatir sous son propre poids alors que sans ces secousses, il tient très bien tout seul.

Secouer rapidement une faille peut donc la conduire à glisser, produisant ainsi des séismes. Il a aussi été observé que ces ondes sismiques peuvent déclencher des glissements lents à des distances colossales. Les ondes sismiques émises par le séisme de Maule, un séisme de magnitude 8,9 en 2010 au Chili, ont provoqué un glissement lent le long de la subduction du Mexique, à environ 7 000 kilomètres de l’épicentre%

L’ennui au travail est-il tabou ?

12 dimanche Fév 2023

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  1. Thomas SimonAssistant Professor, Montpellier Business School

Déclaration d’intérêts

Thomas Simon ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Dans l’expérience de l’ennui, rien ne se passe sauf le temps qui passe. Comme le rappelle le philosophe roumain Emil Cioran, l’ennui transforme tout l’« univers […] en après-midi de dimanche ». L’ennui, c’est donc l’épreuve d’un temps pur, évidé et mis à nu.

Bien avant de devenir une préoccupation en entreprise, philosophes, poètes et romanciers se sont depuis longtemps penchés sur l’ennui comme phénomène affectant directement et profondément l’être humain.

Ainsi, l’écrivain Gustave Flaubert met en scène l’ennui à travers le personnage d’Emma Bovary, une femme qui rêve sa vie au lieu de vivre ses rêves. Il insiste notamment sur la vacuité de ses journées et sur cet ennui qui étend sa toile comme une araignée.

« Sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l’ombre, à tous les coins de son cœur. »

Le Solitaire, Eugène Ionesco (1973).

Avec Madame Bovary, Flaubert ausculte le silence de la campagne provinciale et les états d’âme d’une enfant du siècle. Ici, l’ennui est cette compagne d’infortune qui surgit quand les rêves meurent.

On retrouve la puissance dévastatrice de l’ennui dans Le Solitaire, le premier et unique roman publié par l’écrivain franco-roumain Eugène Ionesco. On y découvre le quotidien d’un homme qui reçoit un héritage inattendu et se retire des turpitudes de la vie salariale : il décide de devenir le spectateur de la vie des autres.

À l’écart du monde, il fait l’expérience d’une solitude vertigineuse et d’un ennui profond. Dès lors, sa vie est rythmée par les épanchements de son âme isolée :

« J’ai le vertige et j’ai peur de l’ennui […] L’ennui paralyse ou ne vous fait faire que des actions destructrices ou vous met dans un état voisin de la mort. »

Dans le roman, l’ennui est également comparé à un animal tapi dans l’ombre et prêt à bondir à la moindre occasion :

« Je sens à l’arrière-fond que l’ennui est là, qu’il me guette, me menace, qu’il peut grandir, m’envelopper, m’étouffer. »

Dans ces conditions, l’ennui apparaît comme une sensation de vide très singulière qui va devenir un leitmotiv voire une obsession pour les philosophes pessimistes, les poètes symbolistes et les romantiques (Lamartine, Cioran, Pessoa…).

« L’art de bâiller sa vie »

Appliqué à l’entreprise, l’ennui offre de nombreuses pistes d’investigation. Dans le cadre d’un article de recherche récent centré sur les réunions de travail, l’ambivalence de l’ennui est apparue comme un des résultats majeurs des entretiens menés auprès des participants.

Loin d’être uniquement un état affectif désagréable et pernicieux, l’ennui peut être le signe de notre humanité. Ainsi, lorsque l’ennui est ressenti pendant de longs moments, il est néfaste et destructeur alors qu’en advenant sur de courtes périodes, l’ennui se fait moment de respiration et trésor de créativité.

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Au-delà de cette ambivalence, c’est bien le caractère tabou de l’ennui qui s’est manifesté dans les échanges avec les participants aux réunions. Il est en effet malséant de parler d’ennui publiquement en vertu des conventions sociales. Notre inconscient collectif est très largement imprégné par cette maxime commune : « l’oisiveté est la mère de tous les vices ». Comme le rappelait Palmyre* :

« [L’ennui], on n’en parle pas forcément, c’est un peu tabou. »

Parler d’ennui dans un contexte organisationnel va à l’encontre des normes et des conventions qui régissent les relations interpersonnelles au travail. Les salariés concernés par l’ennui préfèrent finalement réfréner et intérioriser leurs émotions plutôt que de les exprimer car ce temps de rêverie semble ne pas avoir sa place dans des environnements compétitifs.


À lire aussi : Le « blasé » en entreprise, une victime de la routine ?


L’ennui reste très largement affublé d’une connotation négative, il est souvent associé à l’oisiveté, à la paresse ; bref, c’est « l’art de bâiller sa vie » des romantiques. D’ailleurs, « s’ennuyer » et « nuire » ont la même racine latine : inodiare.

Un mot qui embarrasse

Lors de nos entretiens, une certaine gêne est apparue chez les personnes interrogées lorsque le terme d’ennui était directement évoqué. Certains cherchaient des synonymes ou faisaient des périphrases pour ne pas mentionner directement l’ennui.

Par exemple, Raphaël préférait parler de lassitude et insistait sur l’importance et la pertinence de la réunion qui venait de se terminer :

« Ce n’est pas de l’ennui en mode “c’est chiant” [sic] parce qu’en soi, si on est présent à cette réunion, c’est qu’on le veut. »

Par ailleurs, une contradiction intéressante a émergé entre les comportements observés pendant les réunions chez les participants et les propos qu’ils tenaient ensuite en entretien. Certains participants ont notamment multiplié les signes d’ennui en réunion : corps immobile, regard fixe, bâillement soutenu…

En revanche, lors de l’entretien, ils ne parvenaient jamais à dire qu’ils s’étaient ennuyés. Une véritable dissonance entre le langage du corps et l’expression verbale est alors apparue. Là où les discours pouvaient faire l’objet de manipulations ou d’escamotages, il y avait en quelque sorte une vérité corporelle de l’ennui.

Un processus de généralisation à autrui

Tout au long des entretiens menés, les personnes qui utilisaient le terme d’ennui pour décrire leur état émotionnel en réunion procédaient ensuite à une généralisation aux autres collègues. Certes, ces personnes concédaient s’être ennuyées mais elles n’étaient jamais seules dans cette situation. Au sein d’une institution éducative, Baptiste confiait :

« Oui, [je me suis déjà ennuyé en réunion]. Celui qui dit le contraire est un hypocrite […] c’est sûr et certain ».

En agence bancaire, Palmyre convenait également :

« Effectivement, ça peut m’arriver d’avoir un état [d’ennui]… comme tout le monde je pense, ça serait mentir de ne pas le dire. »

Dire qu’on s’est déjà ennuyé en réunion est une chose mais se retrouver tout seul dans ce cas en est une autre. Il est alors nécessaire de rappeler que les autres collègues se sont eux aussi ennuyés et s’ils venaient à omettre de le dire ou à le contester, ce seraient des menteurs ou des hypocrites. En généralisant, on se sent moins isolé et un peu moins responsable d’éprouver un état émotionnel tabou.

La voie de la littérature

En premier lieu, l’anonymisation des entretiens a été un moyen efficace pour libérer la parole des personnes interviewées sur ce sujet occulté qu’est l’ennui. En effet, quand on est identifiable, il n’est pas forcément facile de parler des sources d’ennui comme le manque de charisme de son manager ou sa fatigue en réunion. C’est grâce à l’anonymat qu’une parole décomplexée a pu éclore.

En outre, les managers ont aussi un rôle essentiel à jouer pour dédramatiser l’ennui en entreprise et pour être à l’écoute de leurs collaborateurs. C’est ce que le sociologue Michel Crozier appelait de ses vœux dans son ouvrage L’entreprise à l’écoute. Percevoir les signaux faibles, entendre les murmures et recueillir les doléances des salariés sont autant de conditions essentielles pour un management sain et efficace.


À lire aussi : « Quiet quitting » : au-delà du buzz, ce que révèlent les « démissions silencieuses »


Une autre façon de s’extraire de l’ennui, c’est d’emprunter la voie de la littérature que ce soit par les œuvres littéraires qu’on a pu lire auparavant et qui résonnent encore en nous ou par l’acte d’écrire en lui-même. Mettre en mots ce que l’on vit en entreprise grâce à un carnet de bord est un des moyens les plus sûrs pour s’extraire de la glaise du quotidien.

C’est d’ailleurs ce qu’a fait l’écrivain Joseph Ponthus dans son roman intitulé À la ligne et paru en 2019.Joseph Ponthus – « À la ligne » (La Grande Librairie, 2019).

En tant qu’ouvrier dans l’industrie agroalimentaire, il passe ses journées à la chaîne à couper des queues de vache. Dans de telles conditions, l’ennui arrive très vite. Ce sont alors des vers de Guillaume Apollinaire et des textes d’Alexandre Dumas qui résonnent en lui. Il réinvente ses journées à l’usine et se prend alors pour un mousquetaire qui ferraille contre les gardes du cardinal.

Son roman est également un journal de bord, un cahier d’usine qui lui permet de mettre à distance tout ce qu’il vit au quotidien une fois la journée terminée. Bref, Joseph Ponthus l’a dit lui-même, c’est bien la littérature qui lui a sauvé la vie.

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